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3,33

sur 334 notes
La boucle serait-elle bouclée?
Et la thérapie littéraire de Lionel Duroy finalisée, avec ce livre en réconciliation fraternelle, comme en point d'orgue d'une symphonie familiale et personnelle racontée sur plusieurs livres ?

Depuis la parution de Priez pour nous (1990), qui avait provoqué une rupture nette avec sa grande fratrie, l'auteur revient inlassablement sur le passé, décortique les relations compliquées avec sa famille, avec ses couples successifs, avec ses enfants. le besoin d'écriture en catharsis, l'impact de l'enfance, le poids de la transmission sont au centre de ses romans qui le sont si peu, étant beaucoup plus proches de l'autobiographie introspective.

J'ai toujours eu plaisir à lire ce qui constitue une saga familiale hors des clous, tout en m'étonnant de l'incompréhension de l'auteur pour l'impact ravageur de ses écrits. Il y a gagné un isolement de pestiféré, une rancoeur de l'entourage pris au piège de ses récits. Mais il est le rare auteur qui admet que l'écriture de sa propre vie est une thérapie indispensable.
Et tant pis pour les dégâts induits...

C'est donc le livre de l'apaisement,
Une lecture imprégnée de sérénité, de souvenirs, de petits bonheurs (être père, être grand-père mais aussi être frère). J'aime la justesse de ses réflexions, son ironie amicale envers les autres et lui-même, sa clairvoyance qui transparaît dans les échanges.. On peut s'agacer d'une sensibilité à fleur de peau, d'un romantisme trop appuyé, d'une forme d'auto flagellation. Mais qui peut juger les autres à l'aulne de la violence des relations familiales ?

A lire quand on a lu les précédents... ça aide...
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Je ne vais pas être très polie, mais là, il m'a carrément gonflée Lionel Duroy avec sa journée de réconciliation.
Oui, parce qu'on le savait déjà, ses neuf frères et soeurs ne lui parlent plus depuis qu'il a sorti son premier livre, livrant toute l'histoire de leur famille.
Trente ans sans se voir, sans se parler, mais depuis l'an dernier ils l'ont recontacté et ils se retrouvent lors d'un repas chez Paul , tous sauf un, et ils découvrent leurs enfants.
J'ai plutôt aimé les précédents livres de Lionel Duroy, mais là, je l'ai trouvé lourd, et cette journée de réconciliation est pesante.
Il tourne en rond, nous impose des dialogues répétitifs entre frères et soeurs.
C'est le livre de trop sur le sujet !
Il a besoin d'écrire pour vivre dit-il.
Mais un écrivain peut faire autre chose que passer sa vie au crible., et surtout celle des membres de sa famille.
Il peut créer des personnages, des situations sans toujours impliquer sa famille.
Il a lassé ses frères, ses soeurs, ses deux femmes, j'ai bien peur qu'il ne commence à lasser certains de ses lecteurs dont moi.
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Lecture faite dans le cadre des explorateurs de la rentrée littéraire 2019 de Lecteurs.com

Paul a invité ses frères et soeurs avec leurs enfants pour un déjeuner de réconciliation. Il a renoué des relations avec quatre de ses frères il y a un an, cela faisait 27 ans qu'ils ne s'étaient pas revus. Une rancoeur née de la publication du premier livre de Paul, un récit autobiographique où il avait dressé un portrait sans concession de leurs parents. Pour sa famille, ce n'était qu'une recherche de notoriété et de gloire, une façon de se venger, un geste de salaud. Paul et ses enfants avaient été exclus en représailles. Ils sont vieux maintenant, alors les mots comme les minutes comptent double. Il est temps que chacun retrouve sa place au sein de la famille.

« Il avait entendu claquer les portières sans y prêter attention, et soudain il avait reconnu ses frères. Ils marchaient silencieusement et en ordre dispersé sur la petite route, seul le haut de leurs crânes dépassait de la haie. C'étaient eux, mais terriblement vieillis, on aurait dit qu'on les avait saupoudrés de cendre. »

J'ai bien compris que ce repas allait être l'occasion de régler les comptes et Lionel Duroy nous distille quelques informations sur les douleurs enfouies qui titillent notre curiosité. Mais bien vite j'ai été noyé dans une psychanalyse familiale, où les frères et soeurs, cousins et même les ex-épouses alternent leurs souvenirs avec leurs ressentiments. Au milieu des salades, du jambon cru, entre café et tartes maison chacun y va de son anecdote où rapidement pointent le dépit et l'amertume.

J'aurais aimé que l'auteur nous parle plus de ses parents à l'origine de cette douloureuse et longue séparation. Il évoque la folie de leur mère surnommée la baronne, une mégère, avec ses chantages au suicide, qui néglige ses enfants. Il parle des coups foireux de Toto le père, « l'autre con » un raté, un minable, un petit escroc qui mène une double vie, qui a ruiné sa famille. On se souvient de la honte, des huissiers, de la vie en HLM, les grands qui élèvent les petits, les retards à l'école, les habits d'hiver portés en été. Mais nous n'en saurons pas plus.

Par contre je partage totalement l'avis de Lionel Duroy, l'écriture peut-être une thérapie, une manière d'exprimer ses souffrances : les livres de Paul l'ont construit, l'ont sauvé.

« Avec le recul, je vois que tous mes livres se font écho, que chacun repose, sur le précédent comme les marches d'un escalier reposent l'une sur l'autre, de sorte que je n'aurais sans doute pas pu écrire le deuxième si le premier n'avait pas existé et qu'ainsi je n'aurais probablement rien écrit du tout, passant à côté de ma vie pour aller me perdre je ne sais où. »

Bien entendu l'écriture de Lionel Duroy est toujours aussi agréable à lire, mais je n'ai pas été convaincu par le style où les dialogues se multiplient, où chacun essaye de réparer ce qui peut l'être en évoquant les souvenirs heureux ou douloureux, les infidélités, les passions, les ruptures. J'ai eu l'impression de tourner en rond, de revenir sans arrêt au point de départ, sans vraiment comprendre les raisons profondes qui ont conduit une fratrie de dix enfants à se brouiller pendant près de trente ans. D'autant plus que chacun admet le rôle destructeur de leurs parents.
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Un roman intéressant qui explicite avec habilité ce que c'est qu'être auteur, les sources et les limites de l'inspiration quand elle touche la famille proche, les répercussions des choix opérés : pour l'écrivain, ce fut une rupture de 20 ans avec ses frères et soeurs qui n'ont pas accepté que leur enfance soit racontée et lisible par tous. Un texte de retrouvailles que j'ai lu avec aise mais qui m'a paru parfois un peu surjoué dans les émotions.
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Un premier livre, il y a trente ans, à fait exploser sa famille. Après la publication de " Priez pour nous", Lionel Duroy ne reverra plus ses frères et soeurs.

Ancien journaliste, le romancier à fait de sa vie une oeuvre littéraire.
Mais dans sa recherche de la vérité, il n' a pas toujours été tendre, ni avec son entourage,ni avec lui-même.
Trente années et dix-sept romans plus tard, ne serait il pas temps d' enterrer la hache de guerre ?
D' une famille d'unique, d' un récit intime et autobiographie, Lionel Duroy a réussit une oeuvre littéraire parfaitement universelle.
Étonnement, " Nous étions nés pour être heureux", le livre de la réconciliation, peut être lu comme le prologue de cette comédie humaine, le formidable portrait d' une famille qui pourrait être la nôtre.
Lionel Duroy transcende l'autofiction à travers le personnage de Paul, double littéraire évident et protagoniste principal d'une réunion de familiale tendue qui voit une famille se réunir après une trentaine d'années de silence

Nous étions nés pour être heureux est avant tout un roman qui parle de résilience et de paix familiale qu'il faut tenter de creuser. pour un récit formidable d'humanité et de profondeur.

"Priez pour nous" "Le chagrin" et "Nous étions nés pour être heureux" forment une trilogie des relations familiales, où blessures filiales et fraternelles et sens catharsitique de l'écriture se mêlent dans un seul et même élan.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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"Toutes les familles heureuses le sont de la même manière, les familles malheureuses le sont chacune à leur façon." Lionel Duroy a fait sienne cette célèbre phrase de Tolstoï, l'écrivain ne cessant d'y revenir depuis des années, creusant sans fin le sillon de l'autofiction. Lui, il était né visiblement pour ressasser et tant mieux si ses livres ont des vertus thérapeutiques pour l'homme devenu écrivain d'autant que le succès commercial suit. L'exercice a cependant ses limites malgré le savoir-faire de Duroy qui, dans Nous étions nés pour être heureux, en vient aux grandes scènes de retrouvailles et de réconciliation d'une fratrie déchirée après avoir vu ses souffrances d'enfance révélées sur la place publique ou plutôt littéraire. Si on peut parfois se perdre parmi les nombreux personnages, cela n'a guère d'importance car ils sont tous, à commencer par le personnage central, incapables de parler d'autre chose que de leur existence, ensemble ou séparément, actuelle et surtout passée. Il faut reconnaître à l'auteur le courage d'exposer clairement les reproches de ses proches et celui de reconnaître qu'il est depuis des années dans la volonté monomaniaque et obsessionnelle de se retourner sans cesse sur son histoire personnelle. Et le lecteur dans tout cela ? Eh bien, il ne peut manquer de se sentir un peu voyeur, comme un étranger invité par erreur à un repas familial où l'on louvoie entre règlements de compte et assauts de tendresse. En même temps, il est certain que chacun y retrouve peu ou prou des bribes de sa propre existence. D'où ce mélange de fascination et de malaise qui résulte de ce grand déballage.
Lien : https://cin-phile-m-----tait..
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L'oeuvre de Lionel Duroy repose en grande partie sur des romans autobiographiques. Ceux-ci se nourrissent des réactions du précédent. Il a commencé par raconter son enfance terrible avec des parents instables, il s'est mis toute sa famille nombreuse à dos. Pas découragé, il a continué livre après livre à nous faire participer à tous les moments de sa vie, en n'épargnant aucun des protagonistes.

Alors cet opus dénote quelque peu, puisqu'après trente ans de confrontation et d'éloignement, il est question de paix et de rapprochement. Une grande partie de la tribu se réunit pour enterrer la hache de guerre autour d'un repas. le narrateur nous présente alors les personnes qui ont compté dans son existence et nous narre les hauts et les bas de leurs relations. Il en profite pour nous résumer l'ensemble des évènements par lesquels ils sont passés dans les épisodes précédents.

Le décor est sobre, une maison en Sologne, l'histoire est simple, un repas familial et les dialogues sont assez communs. A priori, rien de bien passionnant. Seulement, encore une fois, le talent de Lionel Duroy a fonctionné sur moi. C'est peut-être mon côté voyeur qui a parlé ou les échanges pleins de sous-entendus entre les acteurs qui m'ont séduit. Toujours est-il que j'ai adoré être l'observateur de cette réunion sous tension où les langues se délient. L'auteur s'est parfaitement agrémenter la futilité du quotidien avec une réflexion psychologique et rendre le tout attractif.

Ce dernier roman est une pièce supplémentaire au puzzle qu'est la vie de Lionel Duroy. Il complète parfaitement les autres mais peut aussi être lu indépendamment. Quoi qu'il en soit, il met en avant un véritable dilemme auquel sont confrontés certains auteurs un jour : « Même par nécessité d'écrire, est-ce qu'il faut et est-ce que l'on peut raconter sa vie, au risque de blesser ses proches ? »
Lien : http://leslivresdek79.com/20..
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Avoir un écrivain dans la famille a forcément des conséquences. D'autant plus lorsqu'il s'attache à décortiquer sa vie et son enfance.
Paul a été renié par toute sa famille suite à la publication de son premier roman. Il a été banni lui et avec lui ses enfants et son ex-femme.
27 ans plus tard l'heure des retrouvailles a sonné.

Ce roman foisonne de personnages et d'émotions. Et ce repas de famille est l'occasion de mettre à la plat les maux et les douleurs cachées.
On ressent la colère dont a été victime l'auteur car il a dévoilé son intimité et celle de ses proches, ce quia été vécu comme un outrage, une insulte. Mais aussi la honte de certains membres de la fratrie devant la misère familiale ( financière et affective) dévoilée au grand jour.
La culpabilité aussi, peut-être du héros , de ne pas être capable de vivre sans écrire. C'est-à-dire analyser, rédiger, exorciser à la manière d'une psychanalyse pour enfin se libérer de son histoire familiale.

On a tous connu des repas de famille houleux avec des non-dits et des éclats de voix. On se retrouve très facilement attablé au milieu de cette grande fratrie pleine de cicatrices et de souvenirs. Les dialogues et la psychologie des personnages sonnent juste.
J'ai trouvé intéressant de pouvoir "rentrer dans la tête" d'un auteur, d'observer un peu son processus créatif, ses doutes et ses angoisses.

Merci à l'édition Julliard qui m'a permise de découvrir ce titre de la rentrée littéraire en avant première.
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Un huis- clos sous forme de diner familial avec une grande famille, c'est risqué car il faut suivre tous les membres sur une longue période de vie. Mais l'auteur a su trouver le style d'écriture qui rebondit oralement pour rester dans l'instantanéité de la conversation et des réparties, tout en permettant les allers et retours dans le passé.
Le propos peut résonner en chacun car on reste souvent prisonnier de son enfance et des blessures qui marquent pour la vie. le roman peut-être lu comme une sorte de psychothérapie de groupe. Pour moi cela reste une performance d'écriture à saluer.
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Je commence ma modeste critique par cette phrase de Gide :
« Familles ! je vous hais ! Foyers clos ; portes refermées ; possessions jalouses du bonheur ; «
Faut-il dire toute la vérité ? Faut-il déterrer les secrets ? Ecrire est-ce trahir ?
Pour Lionel Duroy c'est OUI !
Alors il décide avec beaucoup de magnificence, de prévenance et de justesse de parler sa famille. Dans « Nous étions nés pour être heureux » qui serait alors la fin de sa quête familiale. Oui il a été pendant des années écarté de cette famille qu'il aime malgré tout.
Pourquoi cette séparation ? Uniquement, parce qu'il a osé publier dans ses précédents romans la saga de cette famille.
Juste une question que devient Frédéric a-t-il pardonné ?
J'ai lu des critiques que j'aimé et d'autres moins et chacun donne son avis, pour ma part je dis que l'Amour des siens et l'Amour tout court est au-dessus de tout.
Livre de la réconciliation d'une famille déchirée, autour d'un déjeuner dans sa maison c'est le bonheur.
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