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sur 332 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Après avoir été lassée par la récurrence du sujet traité, à savoir la rancoeur envers sa famille dysfonctionnelle et délétère, la curiosité conduit à faire le point sur cette histoire, et à vouloir savoir si Lionel Duroy est enfin sorti de cette haine tenace vis-à-vis de ses parents et des conséquences que la publication de ces livres exposant sans pudeur la folie familiale a engendrées.

Certes ce livre est celui de la réconciliation, avec ses frères et soeurs, à l'exception d'un seul d'entre eux, et avec ses épouses successives, tous réunis pour un échange de civilités et des excuses en bonne et due forme pour l'exclusion dont a été victime le narrateur.

Malgré cette évolution des relations au sein de la fratrie, on est quand même encore sollicité pour être le témoin de toutes les frasques des parents, qui sont les mêmes, reprises et même répétées au cours des pages de ce roman. Nombreuses redites, à tel point que ce qui pouvait inquiéter le lecteur alors que oncles, tantes et cousins arrivaient chez le narrateur, à savoir se perdre parmi la multitude des prénoms, ne se produit pas, on a largement le temps et les repères pour s'y retrouver.


C'est tout de même un peu redondant, à la fois dans l'oeuvre et dans ce roman-ci. L'auteur semble avoir des difficultés à remplies pages. L'évolution est subtile. Si l'on commençait par ce roman, il pourrait donner envie d'en savoir plus sur l'histoire familiale. Mais pour ceux qui ont déjà lu la saga des Dunoyer de Pranassac, l'impression de relire la même histoire est trop présente pour rendre la lecture indispensable.

Lien : https://kittylamouette.blogs..
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J'ai peiné à lire ce roman. J'ai du mal à partager mon ressenti.

J'ai assisté il y a quelques jours à une conférence sur l'art du drapé dans la peinture, dans la sculpture. En écoutant l'intervenante j'ai pensé exactement à l'histoire racontée par Lionel Duroy. L'histoire de ses retrouvailles avec ses frères et soeurs après une longue période de distance, fâcheries, haine recuite, rancoeurs et incompréhensions. Chacun (ou presque) fait amende honorable et désire faire table rase des ressentis qui lui noue l'estomac. Chacun comprend que Lionel Duroy ne peut pas faire autrement que d'écrire tout ce qu'il vit, tout ce qu'il ressent. Alors nous assistons à la cérémonie du grand pardon. Il manquait un drapé. Un drapé offrant ombres et lumière, donnant du relief à un échange assez banal.

Les reproches invoqués : La vie de famille et ses dysfonctionnements, ses faiblesses, ses outrances en particulier les manques les folies et le véritable déraillement des parents tout au long de l'enfance et la jeunesse de ces neufs frères et soeurs, sont déjà racontés dans ses livres. Une vie de famille complètement déséquilibrée, baroque, foutraque, des souffrances cachées racontées dans le moindre détail et livrée sur la place publique. le naufrage répété. La honte revécue. Et comme si le climat n'était pas suffisamment fragile l'auteur convie ses ex-épouses. Nous passons de l'un à l'autre, et comme nous ne les connaissons pas c'est parfois un peu compliqué de suivre. Il y a le rebelle, la radine, le tendre, la soeur protectrice et dévouée etc;;;

Je reviens au drapé qui, je cite la conférencière, exerce une vraie fascination car il cache tout en révélant les formes, avec sensualité et douceur et préserve la pudeur des nus avec élégance. C'est un peu le contre pied du livre.

En assistant à ce repas familial chez Lionel Duroy j'aurais aimé un jeu subtil. Une mise en plis. Au fil de ma lecture, j'ai lu à quelque chose près ce qui était raconté dans les ouvrages précédents, sans aucune pudeur. Il a remis le couvert. Les échanges entre frères, soeurs, neveux, nièces ont été soigneusement écrits. Tout a été écrit ce qui, même si le style de l'auteur est talentueux, relève à certains moments de l'anecdote. Tout a été écrit mais tout n'était pas intéressant sauf certainement pour les parties prenantes, encore que…

J'ai imaginé la tête des frères et soeurs à la sortie de ce livre : " Nous étions venus pour enterrer le passé et voilà qu'il remet çà! Je n'y crois pas...."

.Par moments j'avais une curieuse impression d'avoir vécu moi-même une scène, une scène de la vie ordinaire, un échange grinçant, un regard lourd, une réflexion désagréable, car ce déjeuner était familial avant tout, et certaines réparties familiales, oui, je les avais déjà vécues.

Chacun était bien disposé en venant à ce repas de retrouvailles mais on ne refait pas l'histoire. Par moments nous sentons l'orage, le ton monte, la mémoire fait écho et puis l'un des invités lance un avertissement, calme le jeu et la vague se dégonfle échouant sur des lieux communs.

Un journal intime tournant et retournant sur le même sujet et je demande pardon à l'auteur mais parfois un peu larmoyant, un peu redondant.
D'autres auteur(e)s ont choisi de raconter leur vie très personnelle. Charlotte de Turckheim, ses parents, les dettes, les huissiers. Madeleine Chapsal sa mère, sa soeur, sa nièce, ses ex…. . Alexandre Jardin, son grand père, Pétain. La famille a réagi très violemment. Il a fini par dire que tous ses livres n'étaient que mensonges. Et combien d'autres !

Lionel Duroy écrit tout ce qu'il vit. Il ne peut pas faire autrement. La vie peut être un roman mais pas toujours ! J'ajoute que, nombreux sont ceux qui s'échappent de leur quotidien en s'immergeant dans un roman. Alors il vaut mieux que ce soit un moment de plaisir. Un met d'une fraîcheur absolue. Une saveur nouvelle. Une saveur sans trop d'amertume....
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C'est l'heure des réconciliations, et le mea culpa de l'ensemble des frères et soeurs de Duroy (excepté Frédéric, l'ainé de la fratrie) et le ton du livre est à l'image de ces personnages apaisé et plein de regrets. Pourtant, si la parole se libère enfin dans une forme de sérénité et d'apaisement, il y a aussi un peu d'ennui qui s'installe du côté du lecteur. les dialogues au fil des arrivées et des prises de parole devenant vite répétitifs et très banals. Bien loin du magnifique "Le Chagrin", pour la première fois dans cette incroyable histoire, cela m'a semblé redondant et finalement inutile.
Merci aux Editions Julliard et à Babelio pour cet envoi.
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C'est le premier roman que je lis de Lionel Duroy et il m'a bien plu même si j'ai quelques réserves...
L'histoire : Paul, écrivain, décide de réunir ses frères et soeurs qu'il n'a pas vu depuis environ 30 ans. En écrivant ses mémoires d'enfance, qui sont un désastre, ils blessent, sans le vouloir ses frères et soeurs qui ne lui parle plus depuis très longtemps. En les invitant, il invoque le pardon, et l'âge avançant, il réalise qu'il ne connait pas ses neveux et nièces. Il veut réparer cela avant qu'il ne soit trop tard. Il invite également ses ex-épouses...
Tout ce petit monde fera ou non le chemin vers Paul. Des choses seront dites plus ou moins difficiles. Je n'irai pas plus loin dans le récit.

En ce qui concerne les réserves dont je parlais au début de ce billet :

Je trouve que ce roman est un peu long, à certains moments il est plongé dans un tel marasme qui dure des heures...qu'on a envie de sauter des pages....mais je ne l'ai pas fait.

Sa famille est composée de dix frères et soeurs, sans compter les enfants et les petits-enfants de ceux-ci. Personnellement je me perdais dans les prénoms et ne savais si c'était un des frères ou un des fils de ses frères...vous me suivez ? lol...J'étais à deux doigts de faire un arbre généalogique pour me repérer...

Ce qui m'a plu, c'est l'ambiance de ce récit. Nous sommes au début de l'automne, dans le sud de la France, la chaleur est encore là, le déjeuner familiale se prépare doucement mais sûrement avec au début une certaine légèreté...
L'écriture est agréable et accessible à tous, ce qui ne gâche rien.

Je reste malgré tout, mitigée sur ce roman qui m'a plu dans l'ensemble mais pas emballée.

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Repas de famille. Banal ? Non, quand celui qui invite est un écrivain reconnu pour avoir écrit sur tous les gens avec qui il a vécu. Ils en ont été tellement blessés qu'ils ne lui parlaient plus depuis trente ans. le plus terrible est que les relations entre cousins ont donc été rompues. S'y ajoute ses deux ex-femmes. Chacun a sa propre vision des traumatismes de l'enfance. Détricotage de pelotes de fils emmêlées ou jusqu'où un écrivain peut-il écrire sur les siens ? Peut-il tout dévoiler sur la place publique et se donner bonne conscience soit disant pour se sauver lui-même ? Intéressant pour le fond et la réconciliation.
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Lecture faite dans le cadre des explorateurs de la rentrée littéraire 2019 de Lecteurs.com

Paul a invité ses frères et soeurs avec leurs enfants pour un déjeuner de réconciliation. Il a renoué des relations avec quatre de ses frères il y a un an, cela faisait 27 ans qu'ils ne s'étaient pas revus. Une rancoeur née de la publication du premier livre de Paul, un récit autobiographique où il avait dressé un portrait sans concession de leurs parents. Pour sa famille, ce n'était qu'une recherche de notoriété et de gloire, une façon de se venger, un geste de salaud. Paul et ses enfants avaient été exclus en représailles. Ils sont vieux maintenant, alors les mots comme les minutes comptent double. Il est temps que chacun retrouve sa place au sein de la famille.

« Il avait entendu claquer les portières sans y prêter attention, et soudain il avait reconnu ses frères. Ils marchaient silencieusement et en ordre dispersé sur la petite route, seul le haut de leurs crânes dépassait de la haie. C'étaient eux, mais terriblement vieillis, on aurait dit qu'on les avait saupoudrés de cendre. »

J'ai bien compris que ce repas allait être l'occasion de régler les comptes et Lionel Duroy nous distille quelques informations sur les douleurs enfouies qui titillent notre curiosité. Mais bien vite j'ai été noyé dans une psychanalyse familiale, où les frères et soeurs, cousins et même les ex-épouses alternent leurs souvenirs avec leurs ressentiments. Au milieu des salades, du jambon cru, entre café et tartes maison chacun y va de son anecdote où rapidement pointent le dépit et l'amertume.

J'aurais aimé que l'auteur nous parle plus de ses parents à l'origine de cette douloureuse et longue séparation. Il évoque la folie de leur mère surnommée la baronne, une mégère, avec ses chantages au suicide, qui néglige ses enfants. Il parle des coups foireux de Toto le père, « l'autre con » un raté, un minable, un petit escroc qui mène une double vie, qui a ruiné sa famille. On se souvient de la honte, des huissiers, de la vie en HLM, les grands qui élèvent les petits, les retards à l'école, les habits d'hiver portés en été. Mais nous n'en saurons pas plus.

Par contre je partage totalement l'avis de Lionel Duroy, l'écriture peut-être une thérapie, une manière d'exprimer ses souffrances : les livres de Paul l'ont construit, l'ont sauvé.

« Avec le recul, je vois que tous mes livres se font écho, que chacun repose, sur le précédent comme les marches d'un escalier reposent l'une sur l'autre, de sorte que je n'aurais sans doute pas pu écrire le deuxième si le premier n'avait pas existé et qu'ainsi je n'aurais probablement rien écrit du tout, passant à côté de ma vie pour aller me perdre je ne sais où. »

Bien entendu l'écriture de Lionel Duroy est toujours aussi agréable à lire, mais je n'ai pas été convaincu par le style où les dialogues se multiplient, où chacun essaye de réparer ce qui peut l'être en évoquant les souvenirs heureux ou douloureux, les infidélités, les passions, les ruptures. J'ai eu l'impression de tourner en rond, de revenir sans arrêt au point de départ, sans vraiment comprendre les raisons profondes qui ont conduit une fratrie de dix enfants à se brouiller pendant près de trente ans. D'autant plus que chacun admet le rôle destructeur de leurs parents.
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Un roman intéressant qui explicite avec habilité ce que c'est qu'être auteur, les sources et les limites de l'inspiration quand elle touche la famille proche, les répercussions des choix opérés : pour l'écrivain, ce fut une rupture de 20 ans avec ses frères et soeurs qui n'ont pas accepté que leur enfance soit racontée et lisible par tous. Un texte de retrouvailles que j'ai lu avec aise mais qui m'a paru parfois un peu surjoué dans les émotions.
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"Toutes les familles heureuses le sont de la même manière, les familles malheureuses le sont chacune à leur façon." Lionel Duroy a fait sienne cette célèbre phrase de Tolstoï, l'écrivain ne cessant d'y revenir depuis des années, creusant sans fin le sillon de l'autofiction. Lui, il était né visiblement pour ressasser et tant mieux si ses livres ont des vertus thérapeutiques pour l'homme devenu écrivain d'autant que le succès commercial suit. L'exercice a cependant ses limites malgré le savoir-faire de Duroy qui, dans Nous étions nés pour être heureux, en vient aux grandes scènes de retrouvailles et de réconciliation d'une fratrie déchirée après avoir vu ses souffrances d'enfance révélées sur la place publique ou plutôt littéraire. Si on peut parfois se perdre parmi les nombreux personnages, cela n'a guère d'importance car ils sont tous, à commencer par le personnage central, incapables de parler d'autre chose que de leur existence, ensemble ou séparément, actuelle et surtout passée. Il faut reconnaître à l'auteur le courage d'exposer clairement les reproches de ses proches et celui de reconnaître qu'il est depuis des années dans la volonté monomaniaque et obsessionnelle de se retourner sans cesse sur son histoire personnelle. Et le lecteur dans tout cela ? Eh bien, il ne peut manquer de se sentir un peu voyeur, comme un étranger invité par erreur à un repas familial où l'on louvoie entre règlements de compte et assauts de tendresse. En même temps, il est certain que chacun y retrouve peu ou prou des bribes de sa propre existence. D'où ce mélange de fascination et de malaise qui résulte de ce grand déballage.
Lien : https://cin-phile-m-----tait..
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Avoir un écrivain dans la famille a forcément des conséquences. D'autant plus lorsqu'il s'attache à décortiquer sa vie et son enfance.
Paul a été renié par toute sa famille suite à la publication de son premier roman. Il a été banni lui et avec lui ses enfants et son ex-femme.
27 ans plus tard l'heure des retrouvailles a sonné.

Ce roman foisonne de personnages et d'émotions. Et ce repas de famille est l'occasion de mettre à la plat les maux et les douleurs cachées.
On ressent la colère dont a été victime l'auteur car il a dévoilé son intimité et celle de ses proches, ce quia été vécu comme un outrage, une insulte. Mais aussi la honte de certains membres de la fratrie devant la misère familiale ( financière et affective) dévoilée au grand jour.
La culpabilité aussi, peut-être du héros , de ne pas être capable de vivre sans écrire. C'est-à-dire analyser, rédiger, exorciser à la manière d'une psychanalyse pour enfin se libérer de son histoire familiale.

On a tous connu des repas de famille houleux avec des non-dits et des éclats de voix. On se retrouve très facilement attablé au milieu de cette grande fratrie pleine de cicatrices et de souvenirs. Les dialogues et la psychologie des personnages sonnent juste.
J'ai trouvé intéressant de pouvoir "rentrer dans la tête" d'un auteur, d'observer un peu son processus créatif, ses doutes et ses angoisses.

Merci à l'édition Julliard qui m'a permise de découvrir ce titre de la rentrée littéraire en avant première.
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Un récit sur une journée durant un repas familiale où après une rupture de famille, Paul revoit ses frères et soeurs et essayent de redonner vie à leur liens.
Très beau roman qui montre que chaque enfant d'une même famille peut avoir vécu un même événement différemment.
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