L'Oiseau moquerie

Je cherchais une lecture légère pour me "reposer" des livres précédents, et j'ai été servi. L'oiseau moquerie est une comédie qui ne se prend pas au sérieux, qui ne cherche pas à établir un tant soit peu de vraisemblance mais vise uniquement à nous faire sourire. Et ça fonctionne.
Gérald Durell est un naturaliste, il a créé un fonds de conservation des espèces à Jersey, et le thème de l'oiseau moquerie est bien la conservation de la nature. Les vilains colons ont exterminé jusqu'au dernier l'oiseau moquerie, symbole de l'île de Zenkali, ancienne colonie britannique engagée sur la voie de l'indépendance. Lorsque Peter rejoint l'île, un projet de piste d'atterrissage est en discussion. Comment cette île où règne l'harmonie pourrait supporter l'arrivée d'aviateurs qui viendraient pratiquer "le repos du guerrier" sur les plages du Zenkali ? le bon roi Kingy, personnage truculent s'il en est, doit arbitrer entre ceux qui voient des possibilités de s'enrichir et ceux qui veulent d'abord conserver l'équilibre existant. Les situations loufoques et invraisemblables se succèdent, c'est d'abord agréable puis un peu moins au fur et à mesure du récit.

Gérald Durell avait surtout écrit des récits autobiographiques, une trilogie sur son enfance à Corfou, mais surtout le récit de ses voyages au Cameroun où il était parti à la recherche d'animaux pour son zoo (Un zoo dans mes bagages, Les limiers de Bafut). Ces deux-là sont de petits chefs d'oeuvre, des récits authentiques, remplis d'émotion, d'humour teinté d'autodérision, bref des livres à ne pas manquer. Je les préfère nettement à l'oiseau moquerie, un récit gentillet, où l'humour est toujours présent, mais dénué de vraisemblance. Peut-être peut-t-on le considérer comme un conte écologique mais je ne suis pas amateur de contes.