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4,1

sur 214 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Des brumes de Bournemouth à la lumineuse Corfou – villa fraise, villa jonquille et villa Blanche Neige, au rythme des lieux successifs auxquels s'attache la tribu Durell – ce livre ressemblerait presque à un éloge du déménagement pratiqué comme un art de vivre. "Gerry" Durell (1925-1995), benjamin d'une fratrie peu ordinaire et futur naturaliste de renom (il est aussi le créateur du zoo de Jersey), fut sans aucun doute un enfant des plus attachants. Il relate ici, avec une immense tendresse bordée d'un humour ravageur et un sens accompli du romanesque, les souvenirs parfumés d'un « apprentissage » précoce et sur le tas au métier de zoologiste, à Corfou juste avant guerre. Sa famille vient de fuir pour cinq ans le « maudit climat anglais ». Il a dix ans, une curiosité sans bornes et des talents d'observateur hors pair que moult précepteurs vont tenter de canaliser sur place. Les saisons, le hasard et bien entendu la ruse enfantine l'amènent, avec son fidèle chien Roger, à une exploration soigneuse et enchanteresse – qu'il sait admirablement faire partager – de la riche faune animalière corfiote, et à s'entourer d'amis bientôt nombreux et de plus en plus encombrants (tortues, scarabées, un couple de pies, crapauds, araignées, geckos, mantes, deux serpents et une bande de scorpions, pigeon et goéland géant, j'en passe ...).

L'amour tout à fait immodéré qu'il porte aux animaux le conduit à des découvertes multiples et variées provoquant une cohabitation animalière, très peu réglementée il faut bien dire, que toute la fantasque famille subit ou approuve à des degrés divers, et plus ou moins stoïquement – l'aîné Larry s'avérant être le plus hystérique de tous face à ce partage du territoire souhaité par Gerry. Un premier cercle d'intimes se compose de la bienveillante et très, vraiment très indulgente Mrs Durrell, elle-même portée sur la botanique, et de sa progéniture : l'écrivain Larry, à l'ironie mordante parfois suffisante (on lui doit le quatuor d'Alexandrie, 1957/1960), le sympathique Leslie, juste un peu fou de la gâchette et Margo, tellement obsédée, si ce n'est totalement désespérée par son acné, qu'elle n'a plus d'autre recours que s'en remettre à la divinité locale, Saint Spiridion ; un deuxième cercle, tout aussi réussi, constitué de Spiro, le guide interprète tout terrain, l'indispensable médiateur des spécificités douanières, l'ami indéfectible des premières aux dernières heures corfiotes, de la douloureuse Lugaretzia, du docteur « Po... po... po... », rare défenseur de la rationalité sur une île qui en paraît dépourvue, du professeur Théodore Stephanides et de quelques autres individus originaux fournis par les défilés incessants d'amis et de convives que Larry n'a de cesse d'inviter. Voilà pour les spécimens remarquables de ce premier volume haut en couleurs de la Trilogie de Corfou (rééditée récemment dans son intégralité), conçu comme un hymne délicieux et sans entraves à la diversité animalière et à la fantaisie humaine.
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Ce premier tome des aventures de la famille Durrell nous emmène pour une balade à la fois drôle et enchantée sur l'île de Corfou dans les années 30.

Le petit Gerry, attiré depuis sa plus tendre enfance par la zoologie y fait ses premiers pas de naturaliste, accumulant une collection d'animaux les plus divers, allant de toutes sortes d'insectes et d'arthropodes tels que mantes, scorpions ou araignées jusqu'aux reptiles, tortues et serpents sans oublier une variété incalculable d'oiseaux, pies, hiboux, pigeons, pinsons jusqu'à un goéland ! Au grand désespoir de ses frères et de sa soeur, il abrite tous ces animaux plus ou moins sympathiques dans et autour de la maison, et se livre sur eux à diverses expériences qui ne sont pas toujours du goût de sa famille, provoquant des incidents mémorables dont il nous régale avec humour. Enfant rebelle à une instruction classique, dédaignant l'orthographe ou les mathématiques, Gerry vit ses années d'adolescence très librement, en communion avec la nature sous l'oeil bienveillant et permissif de sa mère. Une éducation peu orthodoxe mais qui permet à sa passion pour les sciences naturelles de se développer sans entraves. C'est aussi cette même éducation très libre qui engendre les prémices du génie littéraire de son frère, Larry, que l'on découvre ici s'essayant avec difficultés à écrire des nouvelles ou un premier roman dans une ambiance souvent chahutée par le petit zoo de Gerry. Larry deviendra plus tard le célèbre Lawrence Durrell, auteur du Quatuor d'Alexandrie...

Gerry eût la chance inouïe d'être encouragé, guidé même dans cette passion précoce qui allait devenir son métier par un personnage étonnant, le polymathe grec aux multiples talents, Theodore Stephanides. C'est très émouvant de découvrir cette amitié qui allait lier pour la vie le jeune garçon à son guide scientifique.

Je me suis régalée à cette lecture. La famille de Gerald Durrell est terriblement attachante, en particulier la mère envers laquelle je ne peux qu'être admirative de tant de compréhension pour les lubies et passions de ses enfants, sans aucun doute pas toujours faciles à vivre. Les autres personnages – aussi bien les hommes que les animaux - sont hauts en couleurs et dépeints de manière toujours pétillante et humoristique. Enfin, Gerald Durrell décrit la beauté des paysages de Corfou d'une plume enchanteresse, nous livrant la vision d'un paradis perdu où la luxuriance de la faune et de la flore s'épanouissait au début du XXème siècle, préservée des méfaits du tourisme pour quelques années encore.

J'ai découvert cette trilogie par la belle série qui en a été tirée et qui est toujours disponible en replay sur Arte.tv : The Durrells : une famille anglaise à Corfou. Si vous souhaitez passer un joli moment de détente, n'hésitez pas ! La série est plutôt fidèle à l'esprit du récit de Gerald Durrell et tout aussi plaisante !

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Lire les ouvrages de Gerald Durrell est toujours un délice. Passionné de nature et d'animaux dès l'enfance, il passera sa vie à approfondir sa passion et à tenter de sauver les espèces menacées de disparition. L'oeuvre qui lui a survécu est la création de l'immense zoo de Jersey où, pour la première fois, de nombreuses espèces ont été sauvées de l'extinction et ont pu se reproduire.


Cette lecture est vraiment une bouffée d'air frais car elle nous transporte dans un monde sans contrainte (chez les Durrell personne ne travaille, et l'école est facultative...) et dans une famille où l'épanouissement de chacun est le but recherché. L'humour britannique et les aventures de Gerald avec ses animaux chassent à coup sûr la morosité ambiante !
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Un hiver sans fin, des nouvelles d'ici et d'ailleurs qui n'incitent guère à l'optimisme… Il était temps pour moi de lire un de ces romans dont je dis qu'ils devraient être remboursés par la Sécu ! Malheureusement, il est plus facile de faire pleurer que rire, paraît il. Où sont les successeurs de K.Cook, J. Riel, D. Westlake, pour ne citer qu'eux ? Faute de trouver le livre convoité, j'ai ressorti de ma bibliothèque « Ma famille et autres animaux » de Gerald Durrell, écrit en 1956 et réédité chez Gallmeister en 2007. le livre étant resté assez confidentiel en France, j'ai envie de partager le plaisir de cette réjouissante relecture. L'auteur, célèbre naturaliste (frère de Lawrence, l'auteur du Quatuor d'Alexandrie) a vécu dans son enfance une expérience inoubliable : sa famille ne supportant plus le climat britannique décide tout de go – comme le ferait toute personne sensée - de partir vivre sur l'île de Corfou. Il a dix ans. Commence alors pour lui une période de liberté et de découverte de la nature et des petits animaux qui peuplent l'île. Beaucoup d'années plus tard, lui prend l'envie de raconter cette fabuleuse expérience… Mais il introduit aussi dans son récit les membres de son originale famille qui vont y prendre plus de place que prévu ! Famille « déjantée », îliens pittoresques, choc des cultures, de situations hilarantes en catastrophes irrésistibles, l'auteur avec son humour très british nous entraîne dans un tourbillon de lumière, de saveurs et d'odeurs… Sous le soleil de la Méditerranée. de quoi remonter le moral, non ?
Lisez l'introduction : si vous riez, ce livre est fait pour vous !
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Quel livre fantastique ! Il est à la fois hilarant, passionnant, plein de verve et de vie et d'amour de la nature. L'intrigue est assez simple, ce sont les années passées par une famille anglaise à Chypre, mais dans cela, que de joie, de loufoqueries, et aussi de découvertes.... le narrateur est le plus jeune fils , un naturaliste en herbe qui bat la campagne accompagné de son chien fidèle pour ramasser des merveilles, comme une mère scorpion accompagnée de ses petits , ce qui a peu de succès auprès de sa famille.
C'est drôle, enlevé, ça donne envie de partir herboriser avec une musette !
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Il y a quelques années, j'avais regardé le début de la folle aventure des Durrell, la série adaptée de ce roman, et j'avais vraiment beaucoup aimé. Malheureusement la suite n'avait pas été traduite ni diffusée en France.
J'en avais gardé la forte envie de lire, un jour, les romans originaux. C'est chose faite grâce à cette réédition en intégrale parue aux Éditions de la Table Ronde.

La trilogie de Corfou est constituée de trois romans autobiographiques écrits par Gérald Durrell entre les années 50 et 80.
Dans le premier tome, Ma famille et autres animaux, Gerald Durrell nous raconte l'installation et de sa famille à Corfou, dans les années 30. Et quelle famille !

Le jeune Gerry n'est pas toujours tendre avec ses proches. Il nous dépeint Larry, l'aîné, comme un Monsieur je sais tout assez imbu de lui-même, toujours prompt à donner son avis, mais beaucoup moins à se retrousser les manches..
Le cadet, Leslie, ne vit que pour ses armes et ses séances de chasse, tandis que la candeur de leur soeur Margo n'a d'égale que sa passion pour la mode et les bains de soleil.
Heureusement, la mère fait preuve du fameux flegme britannique à toute épreuve !

En commençant le roman, j'avais un peu peur d'un style qui aurait mal vieilli, de quelque chose d'un peu pompeux, mais j'ai vite été rassurée. La plume de Gérald Durrell est au contraire très agréable, très fluide. Particulièrement pendant les scènes de famille où il fait preuve d'un humour pince sans rire délicieux pour nous décrire les excentricités de sa fantasque famille. Mais derrière l'aspect parfois vaudevillesque, on sent toute la tendresse de l'auteur pour ceux qu'il aime et égratigne gentiment.

Mais la vraie passion du jeune Gerry, c'est la faune de l'île. C'est l'autre pendant du roman, celui dont j'ai eu peur qu'il m'ennuie un peu initialement. Il n'en fut rien. Certaines scènes sont très instructives, d'autres très poétiques. Mais la passion du garçon se traduira souvent par l'introduction dans la demeure familiale des espèces les plus inattendues, sources de nouvelles scènes désopilantes liées aux réactions de sa famille.

Sur la forme, l'équilibre est très bien trouvé entre ces deux pans de l'intrigue, jamais je ne me suis ennuyée dans ma lecture. le roman m'a parfois fait penser au Château de Cassandra, pour l'humour anglais du style et la famille complètement loufoque.
C'est un vrai coup de coeur pour moi.

Initialement, j'avais prévu de ne lire que ce premier tome pour le moment, mais finalement je n'ai pas pu m'empêcher de continuer. C'est vraiment l'ouvrage parfait à lire à cette période de l'année, dépaysant, drôle, et très authentique. Incontestablement, on se sent bien, à la villa Durrell.


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Ce récit est un régal, un véritable dépaysement.
Dès le début, le lecteur se trouve plongé à Corfou, avec le sentiment d'être en vacances à une autre époque que la nôtre, aux côtés d'un jeune homme passionné par les animaux. Moi qui ne le suis pas, je ne me suis pas ennuyée un seul instant. La famille de Gerald est atypique, chacun ayant une personnalité forte et parfois fort drôle. Il m'est arrivé de rire en lisant ce livre, ce qui ne m'étais plus arrivé depuis Les Valeureux d'Albert Cohen.
Un livre "feel good" mais pas gnangnan. Un régal de lecture !
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Corfou, 1935... le club Med n'existe pas, les Grecs paient en drachmes, se déplacent en fiacre ou en voiture pour les plus riches, on imagine ces voitures comme des paquebots. les gens voyagent en bateau ou en train... Gerry a 10 ans. Son frère aîné, Lawrence, veut quitter les climat humide de l'Angleterre et entraîne sa mère, ses frères et sa soeur sur cette île paradisiaque. Gerry, futur naturaliste, y fait son apprentissage de la faune et de la flore locales. Il nous emmène dans ces découvertes et dans ses expéditions avec délice. Ce récit est hilarant, dépaysant, un vrai bol d'air en ces temps de confinement. Une lecture jouissive ! J'en ris encore...
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Une trilogie de Corfou, fraîche comme tout, à mettre sans hésitation entre les mains des petits comme des grands. Un remède contre la sinistrose qui devrait être remboursé par la Sécurité Sociale. Cette trilogie narre les tribulations d'un jeune garçon, dernier de la famille Durrell, en quête de la faune et de la flore de son île d'accueil. de plus, il n'oublie pas, en dépit des mises en garde des siens, de raconter des épisodes truculents relatifs aux faits et gestes de cette catégorie d'animal qu'est l'être humain. Les premiers pas autobiographiques d'un écologiste majeur du siècle dernier, au sein d'une extravagante famille dont l'aîné n'est rien d'autre que l'illustre Lawrence, qui ne sera pas plus épargné que les autres membres. On voyage, on apprend, on rit : un véritable régal.
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Ma Famille et autres animaux est une oeuvre d'inspiration autobiographique, premier volet de la Trilogie de Corfou, de Gerald Durrell. Elle fait le récit drolatique de l'installation d'une famille d'expatriés britanniques à Corfou et des aventures burlesques qui émaillent ce séjour de cinq ans, conséquences directes de la passion grandissante et envahissante du narrateur pour les trésors naturels dont regorge cette île. Honneur à la mère, Louisa, à qui le livre est dédié, qui, comme le dit l'auteur lui-même, tel un Noé plein de douceur a su, sans se départir d'un calme angélique, malgré les tempêtes et les écueils, faire voguer ce navire, qui prit l'aspect de l'Arche du patriarche, au fil des adoptions singulières de Gérald. Son attrait pour l'art culinaire semble avoir agi pour elle comme un salutaire lénitif. Par ordre d'apparition sur cette terre, Larry vingt-trois ans, que les frasques de son frère ne cessent de déranger dans le long apprentissage de son art, lui qui deviendra l'auteur célèbre du Quatuor d'Alexandrie, et qui salue très souvent ces dernières par un commentaire faussement flegmatique. Leslie, dix-neuf ans, une âme de Nemrod, dont la passion pour la pratique cynégétique, pourrait avoir comme sujet d'exercice les petits amis du narrateur. Il n'y a pas grand-chose à dire de Margo, dix huit ans, qui semble exceller dans la science de se laisser vivre, n'ayant de soucis existentiel que celui que lui donne son acné. Enfin le narrateur, Gerry, dix ans, qui, au gré de ses expéditions exploratrices et des changements de précepteur, va se découvrir une âme de naturaliste, ce qu'il deviendra d'ailleurs à l'âge adulte. Les maisons successives qu'habite la famille prennent progressivement l'aspect d'un pandémonium caquetant, croassant, sifflant et jappant, témoignages éloquents du compagnonnage envahissant que Gerry impose à la famille. En guise de preuve de ces assertions, le commentaire sarcastique d'un employé des douanes helvète porté sur un document officiel, dans la colonne description des voyageurs, lorsque les Durrell reprennent le chemin de la Grande-Bretagne : un cirque ambulant et son personnel.

Ma famille et autres animaux est une oeuvre fort réjouissante dans la meilleure tradition d'humour flegmatique de la littérature britannique. Lu immédiatement après le copieux - et parfois indigeste, Quatuor d'Alexandrie de Lawrence Durell, dans l'optique d'y trouver peut-être quelque part une manière d'exégèse de ce dernier, ce que le présent volume n'est bien évidemment pas, ce récit brille, en comparaison, par la légèreté et le comique bon enfant avec lesquels est décrit la difficile et parfois périlleuse cohabitation entre la gente animale et l'espèce humaine qu'impose le narrateur à sa famille.
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