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3,97

sur 599 notes
De l'autre côté du miroir.

Dehaven.
Son obsession pour le soleil. Il faut dire qu'il y brille peu, alors quand il est de sorti, tous les habitants le sont aussi.
Son obsession pour la mer. Domptée jusque dans les colonies insulaires. Domptée jusqu'au coeur de la ville.
Son obsession pour le sang. Qu'on ne mélange pas avec n'importe qui. Qu'on unit comme on croise des chiens de race.
Mais noble ou pas, le sang coulera.

Le jeu des comparaisons avec Capitale du Sud paraît injuste, mais également inévitable.

Plus lent, plus avare en action, ce tome n'en reste pas moins très intéressant et se lit avec plaisir.
Pourtant, même si Dehaven est censée être moins exubérante et plus froide que Gemina, plus dans le contrôle et la raison, la ville semble ici surtout manquer d'âme pour le moment. Moins incarnée, c'est plus un décor qu'un personnage à part entière.
D'ailleurs, on se rend vite compte que la cité est censée être une poudrière prête à exploser entre aristocratie et peuple au bord de la guerre civile, mais hormis un ou deux événements ici et là, on nous le dit plus qu'on nous le montre ou fait vivre.
En revanche, les interactions avec les colonies, leur révolte même lointaine, sont très bien retranscrites, avec des scènes marquantes, des répercussions et de vraies réactions à ces bouleversements.

Si Amalia s'avère pour l'instant peu attachante, le trio qu'elle forme avec ses amis est franchement réussi et intéressant, même si les deux compères ont tendance à tirer un peu la couverture à eux – par leur débrouillardise, leur gouaille, leurs curiosités et mystères, ou même leurs tourments.
Quand Amalia, elle, se révèle un peu trop souvent longue à la détente, contrairement à ce que son éducation laisserait supposer, ballottée par les événements, passive. Mais le potentiel est là, grandit tout du long, sans doute prêt à exploser par la suite.

Mais la grande force du roman réside dans tout ce qui touche à la magie, et par extension, à Nevahed.
L'ambiance glaçante, malaisante, mais aussi très mystérieuse, est à chaque fois une réussite, que ce soit dans les visions aperçues à travers le miroir, les révélations à partir de leurs expérimentations et déductions, ou les conséquences de son utilisation, terribles.
La scène de la musique dans la taverne, simple et pourtant incroyablement efficace, m'a particulièrement glacé.
Et cette fin sanglante, qui estomaque et laisse pantois·e, donne envie de se jeter sur la suite.
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Voilà un livre qui décoiffe alliant rationalité du récit à des situations imaginaires de magie lesquelles brillamment exposées réussissent à nous emmener à leur suite
Une trame inspirée de contes et légendes ayant pour propos d'illustrer combien il peut être ambigu et dangereux de se vouloir maîtriser des formules critiques en jouant à l'APPRENTI SORCIER. Une intrigue qui enflamme l'imagination
fort bien conçue jusqu au dénouement
Il va de soi que l'auteure au-delà du texte nous propose de nous interroger
Déjà en réponse on l'a laisse nous porter au gré de ses lignes tracées d'une plume inspirée
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Autant le premier tome de Capitale du Sud m'avait rapidement convaincue et happée, autant ce tome consacré à la Capitale du Nord ne m'a pas passionnée...

J'ai eu l'impression qu'il ne se passait pas grand chose, exception faite des dernières pages, et que les explications du fonctionnement général et géopolitique de la ville étaient assez confuses. Les personnages sont peu attachants, et cela est dû à mon sens à une écriture assez lourde et pompeuse. La narratrice a été élevée d'une certaine manière, ce qui peut justifier son manque d'imagination et son détachement par rapport aux événements, mais finalement tous les protagonistes semblent assez détachés de ce qui leur arrive, voire qu'ils subissent sans rien dire. C'est assez compliqué de s'intéresser à ce qui se passe, parce que la manière dont les événements sont racontés les rendent plats et basiques, ce qui est dommage car il y a de bonnes idées qui donnent envie d'en savoir plus.

J'ai eu beaucoup de mal à me plonger dans cet univers, contrairement au tome 1 de la Capitale du Sud ; j'ai eu l'impression que l'auteure déroulait des faits devant moi, mais sans réussir à rendre l'ensemble intéressant. Comme dit plus haut, il y avait pourtant matière à faire un livre passionnant, mais c'est très compliqué de se sentir investi dans la lecture.

Autre chose que j'ai trouvé excessivement lourde : la mention faite à la presqu'île du Berger ! Toutes les 20 pages (et j'exagère à peine), la narratrice balance une référence à "ce qu'il s'est passé l'été dernier sur la presqu'île du Berger" mais sans jamais expliquer ce qu'il s'est passé ; et ce n'est que vers les pages 300 que l'on peut vaguement deviner, mais sans que rien ne soit vraiment confirmé, ce qui est arrivé à la narratrice et ses deux amis... et au final, on se dit "tout ça pour ça ?". Puisqu'aucun détail n'est donné, je me suis demandé quel intérêt d'en parler tout le long du livre sans que ça n'ajoute un réel intérêt à l'intrigue...

Je suis assez déçue de ma lecture, parce que j'espérais que je serais aussi intéressée par ce tome que par celui de la capitale opposée ; mais là, j'hésite clairement à acheter le tome 2. Cela me fait même hésiter à acheter le tome 2 de la Capitale du Sud, parce que comme je sais que c'est dans le même monde, j'ai forcément envie d'avoir toute la collection pour pouvoir appréhender au mieux l'entièreté de l'univers.
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Citadins de Demain, premier tome de Capitale du Nord de Claire Duvivier paru Aux forges de vulcain.

Dehaven, la grande ville portuaire du Nord, vit du commerce et de l'exploitation de ses colonies. Fille des propriétaires d'une compagnie commerciale, Amalia est une jeune aristocrate qui, avec son meilleur ami Hirion, ont été instruits à l'excès depuis leur plus jeune âge pour devenir des "Citadins de demain". Mais les tensions montent dans les faubourgs de la ville ainsi que dans les lointaines colonies...

Deuxième tome de la double trilogie de la Tour de Garde, ici c'est Claire Duvivier qui prend la plume pour nous guider dans les rues de Dehaven. Et quelle plume ! Fluide et entrainante, malgré un ton un peu pompeux, elle suit Amalia et se veut un peu plus intimiste que l'histoire de Nox dans le Sang de la Cité de Guillaume Chamanadjian.
Plus de politique, moins de nourriture ! Et pourtant j'ai eu l'impression de mieux comprendre Dehaven que Gemina (vivre en Belgique doit m'aider 🇧 ). Les personnages sont attanchants et crédibles, Dehaven est superbement bien décrite (qu'est-ce que j'aime ces récits où la ville est un personnage à part entière 😁). le rythme est plutôt lent au début (tome introductif oblige), pour s'accélérer dans la deuxième moitié du récit tandis que le fantastique apparaît. 😍

Vivement Trolls & Légendes pour me procurer la suite de la série 😊
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Après avoir découvert le premier volet de Capitale du Sud, il me tardait de débuter Capitale du Nord. Et qu'est-ce que j'ai bien fait !

Certes, j'avais adoré le Sang de la cité, mais Citadins de demain fut encore plus époustouflant. Un coup de coeur qui s'explique par les subtilités cachées dans la personnalité de l'héroïne et par l'ambiance un tantinet plus sombre, plus oppressante de Dehaven (la magie n'y est d'ailleurs pas étrangère...). Et, prise dans les rebondissements, je n'ai pas anticipé la fin qui m'a littéralement scotchée !

En bref, une réussite à tous points de vue que je conseille aux amateurs de fantasy adulte, mais facile d'accès.
Lien : https://lesfantasydamanda.wo..
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Après ma lecture très enthousiaste du T1 de Capitale du Sud, il était temps pour moi de partir à la découverte de Dehaven, la Capitale du Nord.

Et le moins que l'on puisse dire, c'est que ça a un peu été la douche froide.
Là où Gemina est une ville vivante et chaleureuse, Dehaven m'a parue austère et froide, à l'image de sa noblesse.

L'intrigue prend son temps, et j'ai plus d'une fois trouvé le temps long.
Ajoutez à cela les personnages auxquels je ne me suis pas attachée, une héroïne que j'ai trouvée agaçante au possible, et vous comprendrez que j'ai vraiment eu du mal à avancer.

L'utilisation du passé simple et du subjonctif, pour imiter le parler noble, n'ont fait que rendre les dialogues lourds et peu naturels.
Amalia, qui est censée de par son éducation hors normes être une jeune femme éclairée et intelligente, manque de jugeote par moments.

Il faut attendre les 50 dernières pages pour avoir enfin un peu d'action. Sur 370 pages.
Le livre s'arrête sur un cliffangher que je n'avais pas vu venir, et qui fait que je me pose tout un tas de questions.

Pour autant, je lirai le tome 2, puisqu'il semble que lire les 2 trilogies en alternance permette de ne louper aucun détail.
De même, je ne peux m'empêcher d'espérer que ce T2 sera meilleur, et qu'après cette très (trop) longue introduction qu'est le T1, les choses se mettront en place.

Bref, une petite déception donc, surtout quand on compare ce tome a celui du Sud.
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Je suis restée sur ma faim. J'ai bien aimé le cadre de la ville, les personnages et l'introduction de la magie. Mais finalement, je n'y ai pas trouvé mon compte.

J'ai d'abord été assez désarçonnée par le style. Une partie des dialogues sont au passé simple : je comprends qu'il s'agit de montrer la différence entre le "parler noble" des aristocrates et le "parler courant" des autres habitant-es de la cité mais, à mon avis, cela ne fonctionne pas du tout, cela alourdit les interactions entre les personnages. Comme ce passé simple cohabite avec l'usage de mots familiers comme "engueulade", "bazar", dans la narration (prise en charge par l'héroïne) cela a fini par me donner l'impression que les niveaux de vocabulaire n'étaient pas maitrisés, alors que le but (si j'ai bien compris) était de montrer l'éducation particulière d'Amalia.

Comment sait-on que l'éducation d'Amalia est particulière ? Parce qu'on nous le dit et on nous le répète. Et après une légère explication dans le prologue, c'est quasiment tout. On ne voit que très peu comment les autres aristocrates de la Dehaven sont éduqués, on ne peut donc pas vraiment comparer. de la même façon, on nous dit et on nous répète que les parents de Hirion sont particulièrement froids, que ceux d'Amalia sont particulièrement aimants. Il y a de belles scènes entre Amalia et sa mère et des descriptions des interactions rigides dans la famille de Hirion. Mais a-t'on d'autres exemples de parents ? D'autres familles ? Non. Pour autant qu'on sache, peut-être qu'une des deux familles est dans la norme havenienne.

D'ailleurs, qu'est-ce que la norme havenienne ?
On sait qu'il y a trois quartiers, correspondant à 3 classes sociales :
- La Citadelle, quartier aristocratique
- Les Faubourgs, quartier populaire
- La Grille, quartier bourgeois

Je suppose que le roman invite à penser qu'il s'agit à peu près d'une société européenne du 18ème siècle puisqu'on nous parle de compagnies maritimes, de colonies, de descendants de colons qui cherchent l'indépendance, de l'émergence d'une bourgeoisie et du développement de l'industrie..

Mais on apprend au détour d'une des rares interactions d'Amalia avec une noble de son âge que cette dernière est enceinte sans être mariée et que ce n'est a priori pas un souci. Donc pas exactement pareil que le 18ème siècle.

On nous dit aussi que la ville est obsédée par les différences de sang...et juste après on nous explique qu'il existe des unions entre degrés de noblesses différents et entre noblesse et roture (ce qui, il est vrai, existait au 18ème siècle...et a conduit à une réaction aristocratique en France...mais je m'égare).

Je suis peut-être un peu sévère mais cela m'a donné l'impression d'un manque d'imagination. J'ai eu cette impression à plusieurs reprises, dans le principe voulant que la capitale du Nord soit rationnelle et la capitale du Sud, magique, dans l'introduction à un moment du roman de la sauce soja (non, pardon, d'une sauce épaisse, brune, salée tirée d'une plante, qu'on mange avec du poisson -donc, de la sauce soja, dont je me demande bien ce qu'elle fait là), dans la manière de faire monter artificiellement le suspense à coup de phrases comme "c'était une très mauvaise idée, je m'en rendrais compte plus tard".

J'ai l'impression aussi que si la situation historique "Europe 18ème" est reprise telle quelle (par exemple, la révolte des colonies de Dehaven commence avec une scène qui est exactement celle de la "Boston Tea Party" sauf qu'il s'agit d'indigo et non de thé), c'est pour, en faisant appel aux connaissances des lecteurices, dispenser l'autrice d'expliquer comment s'est construite la structure sociale de la ville, quelles sont les relations de pouvoir, de richesse et pourquoi la situation est explosive. (de plus, je n'ai pas très bien compris pourquoi, dans ce monde, s''il n'y a pas de souci à ce que les filles de la noblesse aient des enfants hors mariage, il y en a un sur les supposées orientations sexuelles de certains personnages).

Il s'agirait d'une romance ou d'un roman d'aventure, ce ne serait pas très grave. Pour un roman qui semble aller vers la description d'une révolution, le fait que la sociologie de la ville soit juste affleurée m'a rendue perplexe. Dans la même idée, je trouve cela bizarre, dans cette optique de raconter une ville, d'avoir construit un personnage d'héroïne à l'écart de sa cité. Par sa position sociale, Amalia ne comprend pas ce qui se passe dans les autres quartiers. Par son éducation particulière, elle ne comprend pas non le quartier aristocratique de la Citadelle, ni ses propres fiançailles.

On nous dit qu'elle est intelligente, qu'elle a l'esprit vif (ce qu'on ne voit qu'une fois dans le roman) mais le fait qu'elle aille de découvertes en découvertes, alors que les autres personnages semblent tout de suite saisir les différents enjeux, m'a un peu perdue, ce qui explique que ma critique parte un peu dans tous les sens : je n'arrive pas bien à comprendre ce que voulait raconter ce roman...mais étant donné qu'il s'agit d'une trilogie, peut-être qu'une partie des éléments qui m'ont frustrée trouvent des réponses plus tard.
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« Ils ont transformé le plomb en or, puis ils l'ont fondu pour en faire de bêtes figurines de tour de garde. » Produits d'une expérience éducative, Amalia et Hirion ont été façonnés par leurs parents pour devenir les "citadins de demain" : des âmes neuves dociles, érudites et sophistiquées au destin tout tracé. Amalia van Esqwill héritera d'une place dans la Compagnie du Levant, ainsi que d'une charge de délégué du haut conseil au Palais. Hirion de Wautier d'un puissant patrimoine immobilier. Yonas, leur ami élevé avec eux dans l'aristocratie, sera éclusier comme son père avant lui. Cette obsession de la pureté du sang va jusqu'à structurer la cité de Dehaven, dont les quartiers : la Citadelle, le Port, les Faubourgs, la Prise et la Grille, reflètent les inégalités scindant la société. le mariage arrangé entre Amalia et Hirion s'inscrit dans cette dynamique de reproduction des élites. Au risque que le sang vicié par ces croisements n'affecte les descendants de troubles de la personnalité. À l'instar d'Hirion qui après avoir manipulé des objets ensorcelés affiche un comportement inquiétant. La rumeur enfle quand ce dernier est vu en transe, les yeux vitreux et les pieds nus, arpentant les ruelles un miroir à la main, sous l'emprise d'une musique que lui seul entend. Héritage familial ou folie due à l'usage de la sorcellerie ? le trio d'amis mène l'enquête et fait la découverte de l'existence d'un monde parallèle. Une vision sombre du futur, augurant de ce qu'il se passerait si la guerre civile éclatait ? Alors que les Faubourgs se soulèvent et les colonies revendiquent leur autonomie, le retour de forces occultes depuis longtemps disparues fait basculer la vie des trois amis dans la tragédie. Second volet du cycle de fantasy : "La tour de garde", écrit à quatre mains, Capitale du Nord est le pendant de Capitale du Sud de Guillaume Chamanadjian. Claire Duvivier pose dans ce premier tome les jalons d'un univers romanesque mystérieux, mêlant épopée fantastique, magie et amitié autour d'une héroïne badass et attachante que l'avenir assombri contraint à lutter pour sa survie.
Je mettrai juste un petit bémol sur l'emploi du passé simple, qui alourdit la narration et la dessert. Sinon, j'ai pris beaucoup de plaisir et recommande aux amateurs de fantasy ce cycle de romans.
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“Citadins de demain” est l'un des deux premiers tomes d'une double trilogie “la tour de garde”. Cette trilogie est écrite par Claire Duvivier et nous plonge dans une capitale portuaire secouée par la rébellion des colonies et d'une partie de la population. Cela serait-il causé par les expériences paranormales d'un des habitants de Dehaven ou par la découverte d'une étrange ville ?

L'histoire : Amalia van Esqwill est la fille d'une famille riche et puissante de Dehaven. Son éducation a été bien différente de celle qu'elle aurait dû recevoir. Ses parents, progressistes, souhaitaient former les “citadins de demain” à l'aide de liberté et de sciences. Amalia, son voisin et ami Hirion, et leur camarade Yonas, sont devenus inséparables. Mais Hirion décide de se lancer dans des expériences “magiques” à l'aide d'un sortilège ancien. Ce qui ne sera pas sans conséquences.

Retour de lecture : C'est un collègue qui m'a conseillé cette double série et je l'en remercie. Il a acheté les deux premiers tomes pour la médiathèque mais c'est celui-ci qui m'a donné envie de commencer. “Citadins de demain” m'a happée dans son univers. A peine fini (et quelle fin !) j'ai envie de retrouver les personnages dans le second tome (qui n'est malheureusement pas encore sorti.) J'ai beaucoup aimé l'écriture (une utilisation du passé simple même dans les dialogues) et le rythme de cette histoire. Il s'y passe tellement de choses qu'il est impossible de vous donner un bon résumé. Tout en réussissant à proposer un roman plus “contemplatif” que “d'actions” (ce qui pourrait en gêner quelques uns.)

Les “citadins de demain”
Il se passe beaucoup de choses dans “les citadins de demain” qu'il faut découvrir au fur et à mesure de la lecture. Sachez juste que Claire Duvivier prend l'ensemble du premier tome pour placer son histoire, ce qui peut donner l'impression que l'histoire se lance à la fin. Il faut accepter ce parti pris. Tout comme il faut accepter l'écriture littéraire et “froide” de l'autrice qui retransmet la personnalité de sa narratrice : Amalia. N'imaginez pas qu'Amalia est froide et antipathique. Ce n'est absolument pas le cas mais tout cela est justifié par son éducation et sa position sociale.
Nous suivons donc ce trio d'amis (les citadins de demain) qui fait tout ensemble. A travers eux nous découvrons une amitié fusionnelle, une société avec ses codes et ses faiblesses, et une étrange ville qui semble être une réplique en négatif – ou presque – de Dehaven. C'est l'aspect “mystère” de l'histoire car le reste met en avant une ville et sa politique (son fonctionnement, les dissensions etc.)
J'ai peur de trop vous en dire mais si vous cherchez un roman de fantasy ambitieux, bien écrit et prenant, lancez-vous. Car ces fameux “citadins de demain” nous donnent un aperçu d'une éducation progressiste ramenée à la réalité par un système (distinction de classes sociales, mariage arrangé etc.) L'imagination en moins car Amalia et Hirion ont dû grandir dans un esprit 100% cartésien, sans histoires et contes.

Le conseil de la bibliothécaire : Je conseillerai ” Citadins de demain” en priorité aux lecteurs de fantasy qui aiment quand l'auteur prend le temps de placer son histoire, ses personnages et le monde qu'il a imaginé. J'ai peur que ceux qui aiment la fantasy d'aventure soient déçus par leur lecture. Il m'a fait penser, par exemple, à ce qu'a pu proposer Susanna Clarke avec “Jonathan Strange & Mr. Norrell.”
Lien : https://journaldunebibliothe..
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Le début d'une trilogie "Capitale du nord", qui fait pendant à "Capitale du Sud" de Guillaume Chamanadjian et se déroule dans le même univers, la Tour de garde.

Fait pendant, car même si les deux romans peuvent se lire tout à fait indépendamment, les deux ouvrages se répondent indiscutablement. Ce volume, comme "Le sang de la cité" est un tome d'exposition, qui commence par présenter la cité par des déambulations des personnages - ici, un trio - dans les rues et les quartiers. Dehaven, la cité du nord, est tout l'opposé de Gémina, la capitale du sud : divisée en quartiers nettement séparés par des murailles et des canaux, elle est dirigée par une aristocratie marchande qui a su lâcher les apparences pour préserver son pouvoir. Chaque quartier a son propre urbanisme, et est habité par une classe sociale homogène. Mais la cité est en crise, des bouleversements s'annoncent, et deux familles de l'aristocratie s'y préparent, en donnant à leurs enfants une éducation novatrice, pour faire d'eux les "citoyens de demain". Pour Amalia, l'héroïne et Hirion, son bientôt fiancé, ainsi que leur frère et leur soeur, pas d'ouverture à l'imaginaire, et un enseignement par la pratique qui fait la part belle aux sciences et techniques... On pense irrésistiblement à une Europe des Lumières qui aurait mis en principes éducatifs l'Encyclopédie et l'anticipation de la Révolution française.

Le résultat de cette éducation, cependant, n'est pas forcément à la hauteur des rêves des parents : isolés par leur singularité, Amalia et Hirion, auxquel s'est ajouté Yonas, le fils de l'éclusier sont marginalisés et mesurent peu à peu les difficultés de leur position. Yonas reste rejetté par la famille de ses amis en raison de son origine sociale, Amalia s'implique dans la gestion des affaires familiales conformément au rôle qu'impose la société de Dehaven, tandis qu'Hirion se livre à des expériences magiques...

Comme dans le premier volume de "Capitale du sud", ces diverses aventures, admirablement écrites et bien rythmées, viennent présenter des personnages attachants, bien campés et complexes, tout en dressant le tableau d'une situation de crise, qui va, on le sait, alimenter l'intrigue des prochains tomes...













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