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3,88

sur 453 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Treize ans d'attente entre Suites impériales, qui n'était pas fameux, et ces Eclats pour retrouver Ellis le romancier après Ellis le podcasteur/chroniqueur/scénariste. le roman offre la promesse d'une autofiction revenant là où tout a commencé, cet été où Ellis a trouvé la vocation qui l'a poussé à écrire Moins que zéro.

Pour Bret, qui traverse sa dernière année de lycée avec l'ennui propre aux gamins de la jeunesse dorée de Beverly Hills, la vie se résume à bronzer au bord de la piscine, explorer sa sexualité (c'est peut-être le premier de ses livres où Ellis aborde si frontalement son homosexualité), et attendre les cours en s'ennuyant. Cette torpeur est rompue par deux événements, apparemment sans lien : une série de crimes sanglants que l'on attribue à un tueur en série surnommé le Trawler et à l'arrivée de Robert Mallory élève inquiétant, séduisant et insaisissable, pour lequel Bret éprouve une immédiate fascination.

Sur ce postulat de départ, Ellis brode 600 interminables pages ponctuées de dialogues plats (on ne peut pas trop en demander à des lycées qui s'ennuient toute la journée), de situations étirées à l'extrême, de détails factuels ("je me suis branlé" "j'ai fait de l'exercice"). Il donne l'impression de vouloir restituer jusqu'à la névrose chaque moment passé, au point de perdre de vue la tension et la menace promise par la présence du Trawler et de Robert Mallory. le name-dropping musical prend des proportions absurdes et n'a pas la pertinence qu'il pouvait investir dans American Psycho ou Glamorama. le volet autofictionnel qui dans Lunar Park était d'une ampleur patiemment ciselée, est ici famélique, et noyé ; le récit abuse des redites, délayages, au point d'endormir le lecteur qui ne se réveille que pour les rares scènes de sexe ou de violence.

Il est toujours triste de voir un auteur dont les textes ont surpris, choqué, passionné s'enliser dans le ressassement et la médiocrité, assez célèbre pour être sûr de toucher son chèque et compter sur sa base de lecteurs. Ces Eclats, dernier baroud d'honneur pour tenter de revenir au roman après un détour par un recueil de chroniques est au-delà de la déception : c'est une fin de non-recevoir. Ellis a beaucoup insisté en interview sur le fait qu'il voulait retrouver à travers l'écriture de ce texte celui qu'il était à 17 ans, l'énergie qui était alors la sienne, les hormones à bloc et les derniers moments d'insouciance partis en fumée avec l'arrivée des "terribles événements". Mais on voit tellement l'homme de 60 ans désabusé derrière ce texte fatigué que la promesse ne peut être tenue.

On ne félicitera pas non plus Robert Laffont qui continue à engager Pierre Guglielmina qui ruine le texte en essayant de faire du mot à mot d'expressions américaines (White était par moments illisible en version française). Il est à noter qu'American Psycho est le seul romans traduit en français par Alain Defossé, qui a su épouser adapter le texte avec plus de bonheur.
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"Tout ça pour ça"... Me voilà partagé.
Alors, oui, c'est un peu longuet et redondant, peut-être qu'il aurait pu réduire de quelques (centaines) de pages la première partie, durant laquelle on suit assez passivement le quotidien (et les playlists) de Bret et ses potes, entre fêtes, lycée, promenades en voiture, bitures et "cigarettes au clou de girofle". L'histoire est assez secondaire. Mais cela pourrait ne pas être gênant, et ne l'est probablement pas dans la version américaine.
En effet, le vrai problème du bouquin, c'est sa traduction, tout bonnement indigeste. Il est incompréhensible qu'une grande maison d'édition, pour l'ouvrage d'un auteur à succès, ait fait ce choix de traducteur dont le travail pour le précédent livre d'Ellis avait semble-t-il déjà fait l'objet de critiques négatives.
Manque de fluidité, tournures lourdes, erreurs de ponctuation dans les dialogues, et surtout lacunes de contextualité donnent l'impression de lire un texte traité par une IA et à peine relu. de l'avis de lecteurs anglophones, le problème ne vient pas du texte original.
Un ami qui enseigne la traduction à l'université avait, avant la sortie de la version française, proposé à ses étudiants de 2e année de s'exercer sur un extrait de l'ouvrage. La plupart de leurs propositions étaient meilleures que
le travail de Gugliemina...
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Une plongée dans microcosme de la jeunesse dorée de Los-Angeles. Ils sont adolescents, 17 ans, dans un lycée privé huppé de LA avec pour quotidien : les cours, les amours, les amitiés, la découverte des penchants sexuels, les voitures de luxe, la drogue, ... : des histoires d'ados préservés de la vraie vie des gens ordinaires. Tout cela tourne en rond au fil d'interminables pages.
Un tueur en série et un élève ayant des problèmes psychologiques vont bouleverser ce petit train-train et l'on sent la paranoïa du narrateur Bret (comme l'auteur mais ce n'est pas une autobiographie !) monter crescendo au fil des pages, dommage qu'il faille attendre 400 pages pour être pris par l'intrigue avec au final une fin décevante qui tombe à plat !
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Bret Easton Ellis, né en 1964 à Los Angeles en Californie, est un écrivain, nouvelliste, réalisateur et scénariste américain. C'est en 1985 avec la publication de Moins que zéro, son premier roman, qu'à l'âge de 21 ans il acquiert un grand succès critique et commercial, le propulsant au rang de star. Les Eclats est son dernier roman paru (2023).
Los Angeles en 1981. Bret, dix-sept ans, écrivain en devenir il planche sur son Moins que Zéro, est en terminale avec sa bande, Debbie sa petite amie, Thom et Susan en couple eux aussi. En cours d'année scolaire arrive un nouveau, Robert Mallory « beau, intelligent, bien élevé, aimable et sexy ». Très vite Bret le soupçonne de cacher un secret et de mentir, tandis qu'à la même époque un tueur en série, le Trawler, fait irruption dans la rubrique faits divers, de là à faire le lien entre Robert et le tueur, il n'y a qu'un pas pour notre narrateur…
Un roman globalement pas mal malgré beaucoup de défauts et surtout ces six-cents pages assommantes.
La première moitié du livre correspond à ce qu'on s'attend à lire chez Bret Easton Ellis : des personnages issus de milieux sociaux aisés (Debbie est fille d'un producteur de cinéma), des soirées en bord de piscine où l'on boit beaucoup, baise pas moins, sniffe un rail de coke, avec en bande-son tous les tubes rock des années 80' et les accessoires sont étiquetés Armani, Lacoste, BMW ou Mercedes. Bret commence hétéro avant de basculer gay et ses séances de sexe cru seul ou pas, commencent à me lasser d'autant que le récit s'éternise en répétions, situations similaires, ce qu'à très bien noté Susan qui « avait toujours pris plaisir à m'admonester au sujet des détails dont je truffais une histoire ». Ces jeunes gens sont vains et peu attachants, photo peu brillante d'une catégorie sociale et d'âge dans le L.A. des années 80, bref je me préparais à abandonner.
Heureusement arrive le Trawler qui apporte du piment dans le récit qui devient thriller avec son rituel meurtrier croustillant et pas piqué des hannetons ! le récit commence à se déployer, Bret suspecte Robert mais quand il tente de l'évoquer auprès de ses amis, il n'est pas écouté. Une sourde lutte se joue entre les deux jeunes gens, l'intensité dramatique va monter lentement mais sûrement avec d'autres meurtres, tandis qu'en parallèle, Bret est de plus en plus gay (sic !), tourmenté par les crimes et ses passions/jalousies amoureuses/sexuelles. Robert attire tout le monde, Bret aussi dans un combat attrait/répulsion. Et le lecteur au milieu de tout cela commence à s'interroger, Robert est-il réellement un tueur ou bien ne serait-ce pas Bret qui délire poussé par son imagination paranoïaque d'écrivain ?
Le roman est bien trop long, je l'ai dit, mais j'ai aussi eu beaucoup de mal à accepter la psychologie des personnages, leurs réactions souvent peu crédibles mais qui s'expliquent peut-être par le décalage entre leur jeune âge et la vie d'adultes qu'ils mènent ?
Bilan final : beaucoup de défauts mais pas si mal.

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"Les Éclats" de Bret Easton Ellis est un roman qui plonge profondément dans les thèmes du consumérisme, de l'isolement et de la désillusion dans le contexte de la société américaine moderne. Ellis, connu pour son style incisif et souvent controversé, n'épargne aucun détail dans sa peinture d'un monde où la superficialité et le matérialisme règnent en maîtres.

Dès les premières pages, le lecteur est immergé dans un récit où les personnages principaux, souvent désabusés et moralement ambigus, naviguent à travers une vie de luxe apparent, mais vide de sens. Ellis excelle dans l'art de décrire les mondanités et les excès de la haute société avec un regard à la fois critique et fasciné.

Cependant, le roman pourrait être perçu comme trop cynique par certains lecteurs, qui pourraient trouver le constant bombardement de consumerisme et de nihilisme quelque peu lassant. En outre, le style d'écriture de Ellis, bien que distinctif, peut parfois sembler détaché, rendant difficile l'établissement d'une connexion émotionnelle avec les personnages.

Malgré ces critiques, "Les Éclats" reste une oeuvre provocatrice et réfléchie, offrant un aperçu tranchant de la culture contemporaine. Ellis continue de démontrer sa capacité à capturer l'essence d'une génération désenchantée, rendant ce roman un ajout important, bien que controversé, à la littérature américaine moderne.
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Vingt ans après avoir lu “American Psycho”, j'ai eu l'envie de me plonger à nouveau dans l'univers de Bret Easton Ellis. Si au début le roman se laisse lire sans déplaisir (on découvre Bret et son univers avec un certain intérêt), cela fini vite par tourner en rond et l'ennui pointe le bout de son nez. Reste le style, mais ça me suffit pas toujours.
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1981, Buckley School au fond de Stansbury Avenue, dans la Valley. Quatre ados en dernière année de ce lycée très privé à Sherman Oaks dont Thom et Susan en couple, et Bret et sa petite amie Debbie. Petite amie en apparence car Bret, le narrateur ou l'auteur lui-même, ou les deux en alternance, est amoureux de Matt. Tous ces rejetons de fortunes californiennes se cherchent dans les substituts à leur désoeuvrement désillusionné que les richesses parentales permettent : alcool, drogues, voitures de sport, sexe sans détermination. Mais l'époque n'est pas encore totalement ouverte aux coming-outs délibérés, Bret attend le bon moment pour le sien. Un nouveau venu à l'école, Robert Mallory, lui en offre peut-être l'occasion. Sauf que le garçon est plutôt inquiétant, Bret surprend vite ses mensonges. D'autant que Los Angeles, au temps de son arrivée dans l'établissement, devient le lieu d'une série de meurtres horrifiques de jeunes femmes signés du « Trawler », le chalutier. Bret fait bientôt le rapprochement de ces mises en scènes diaboliques qui épouvantent la ville avec ce jeune élève à la beauté maléfique.
Lien : https://franqueuil.com/2023/..
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Bret Easton Ellis semble condamné à écrire tout le temps le même livre. Malgré les différents niveaux de lecture offerts par l'ouvrage tout cela finit par tourner en rond. le porno trash ? Déjà fait, là on propose la même chose en mode gay (la nouvelle sexualité de Bret, dont on peut douter de la sincérité suivant en cela l'avis de son ami Jay McInerney ).
Les meurtres sordides de tueurs en série ? Déjà fait.
La vacuité de la jeunesse dorée de Los Angeles ? Les descriptions vestimentaires
? L'usage immodéré de drogues ? le name dropping d'acteurs et de musiciens ? Les citations de morceaux de musique rythmant le récit comme une bande son ?L'auto fiction comme un jeu de miroir entre l'auteur et son oeuvre ? Déjà faits.
Le retournement final où on ne distingue plus la réalité du fantasme ? Patrick Bateman l'avait déjà expérimenté.
Pour moi le livre se lit très bien mais c'est une déception.
Je ne vois pas trop ce que Bret Easton Ellis pourrait écrire d'intéressant dans le futur tant il parait engagé sur une voie de garage.
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J'ai été très déçu dans l'ensemble par ce livre.

En effet le célèbre écrivain Bret Easton Ellis, nous revient dans ce roman " Les Eclats " en explorant ses thèmes de prédictions comme le sexe, la drogue, les adolescents, la Californie et les tueurs en série et malheureusement c'est tout.

En effet même si le début commence bien, j'ai trouvé son oeuvre nombriliste (600 pages pour ça….) et qui tourne vite en rond avec des passages destinés à des adolescents de 14 ans

Bref, je me suis ennuyé et j'ai été très déçu par son oeuvre faussement choc.
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Première fois que je lis un titre de cet auteur américain et...je ne crois pas que j'en lirai un autre!
Je n'ai pas vraiment aimé cette lecture: c'est lourd, pesant, très, très, très répétitif, très lent et ces presque 800 pages (lu en ebook) auraient largement pu être réduites de moitié.
Je n'aime pas le milieu décrit, ces gosses de riches oisifs et drogués pour la plupart pour qui tout est dû. L'intrigue du serial killer est glaçante, les mises en scène des crimes sont éprouvantes. À cela s'ajoutent les descriptions crues des rapports sexuels homosexuels du héros et ce n'est franchement pas ce que j'aime lire.
Pour autant, je suis happée par cette ambiance où le malaise est permanent et je poursuis la lecture entièrement jusqu'au dénouement qui s'avère décevant selon moi, des questions restant en suspens.
Un ensemble mitigé et imparfait donc pour moi.
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