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3,07

sur 290 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Comprendre et apprécier l'essai de Bret Easton Ellis demande une culture cinematographique, télévisuelle et médiatique que je n'ai pas. L'auteur est un mondain, un jet-setter qui connaît tout le monde, a tout vu et fait défiler dans son livre une série de films, chansons et ragots qui me sont totalement inconnus. Beaucoup d'argent, de futilité, et une culture au sens nouveau du terme, où la place de la littérature est minime et celle du divertissement commercial (cinéma, variété, médias), dominante.

Pourtant, au détour d'une page, je suis tombé sur la comparaison entre deux films gays que je venais juste de voir (Week-end, 2011, et Moonlight, 2016, pp. 98-118), et la pertinence et l'acuité des observations de l'auteur m'ont frappé, alors que j'étais passé à côté de ces qualités quand il abordait d'autres oeuvres inconnues de moi. Son analyse de l'apothéose de la Victime, de la disparition du sens commun esthétique au profit de la morale politiquement correcte, est à la fois drôle et exacte.

La dernière partie du livre, consacrée à la crise de folie qui s'est emparée des riches Américains blancs de gauche à l'élection de
Donald Trump, récompense le lecteur par des épisodes hilarants. Il n'est pas surprenant que la couche culturelle française ait emboîté le pas et imité les ridicules de la bien-pensance friquée des deux côtes. C'est donc un livre plutôt bon, qui parlera peut-être plus aux amateurs de films, de séries télé et de musique au sens commercial du terme.






















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White de Bret Easton Ellis commence par quelques anecdotes sur son enfance lui qui est né en 1964, enfant d'un couple de baby-boomers, à l'époque où les enfants sont livrés à eux -mêmes.
Très vite , il découvre les films d'horreur , la pornographie sans que le moindre adulte s'en émeuve .
Sa jeunesse se passe dans la société avant le sida , où rien ne semblait entraver la liberté sexuelle .
Il raconte l'élaboration des ses premiers romans , le succès fulgurant qu'il en suit .
Il nous livre ses pensées sur le monde actuel avec la mode de la victimisation, ' quant vous éternuez , on vous dit ' Dieu vous bénisse ' , il sait mettre le doigt là où ça fait mal , épingle intelligemment les travers de l'époque .
Il y a quelques passages de très grande qualité , quand il fait référence au massacre de Charlie Hebdo , la génération actuelle qu'il appelle Les millenial .
Il y a de nombreuses pages sur l'élection de Donald Trump , sur le traumatisme ressenti post élections , sur les réactions épidermiques à la limite de l'hystérie de nombreux américains suite à cette élection , l'auteur s'étonne sur la diabolisation du président , sur le fait que des amis même de longue date se brouillent à vie pour divergence d'opinions.
Il nous explique qu'il est impossible de donner la moindre opinion sur Trump sans être ostracisé, il est strictement interdit dans l'Amérique qui se considère comme bien pensante de faire la différence entre les personnes qui veulent empêcher la diabolisation de Trump et ceux qui l'admirent sans nuance .
Il s'étonne que des personnes intelligentes, pourvues de sens critique font une dépression sévère après l'élection .
Et puis il y a aussi l'analyse de la société post 11 septembre.
L'auteur ne cache pas qu'il est un éternel contradicteur et adore ce rôle .
Des chapitres intéressants également sur le phénomène Frank Sinatra , sur Charlie Sheen et pour conclure le livre Kanye West .
Un livre incontournable malgré quelques digressions inégales .
Merci à NetGalley et à l'éditeur Robert Laffont .
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White est un essai déstructuré qui mêle le récit autobiographique à une analyse glaçante des nouveaux paradigmes de la bien pensance d'une certaine Amérique.

L'enfant terrible de la littérature américaine des années 80, auteur du triptyque emblématique de toute une génération (Moins que zéro, Les lois de l'attraction et American Psycho), revient dans un désordre parfois déroutant sur la genèse de ses romans, son amour immodéré du cinéma et tente d'analyser la fin de l'Empire américain en s'attardant longuement sur la dérive liberticide du « politiquement correct ».

White est ainsi un objet littéraire hybride, un tourbillon vibrionnant qui emporte son lecteur au risque de le perdre en route, dans lequel Bret Easton Ellis se confie parfois de manière troublante, tout en dressant un portrait au vitriol de l'idéologie progressiste qui entend décider ce qu'il est possible de dire et ce qui ne l'est pas.

Le « name dropping » dont abuse l'auteur, les très nombreuses références cinématographiques de l'essai peuvent évidemment lasser. Il est ainsi préférable d'avoir lu quelques romans clés de Bret Easton Ellis pour savourer à sa juste valeur le retour aussi franc que lucide de l'auteur sur la signification et l'ambition de ses livres devenus cultes (notamment American Psycho). Ce travail « post-romanesque » où un écrivain revient sur des romans qui lui ont en partie échappé et essaie d'expliciter ce qu'il voulait y DIRE est rare, et constitue l'un des axes forts du livre.

Comme le suggère son titre, l'ambition de l'essai est de tenter de comprendre, d'analyser, d'expliquer l'extension à l'infini du domaine de l'offense et son corollaire, la désignation du responsable : l'homme blanc. « Avec des millions d'autres hommes blancs, j'étais constamment rappelé à l'ordre par une certaine faction : nous devrions nous définir par notre identité blanche parce que c'était en soi le problème réel. »

Le romancier revient ainsi avec un humour décapant sur l'hystérie consécutive à l'élection de Trump, l'idole de Patrick Bateman, l'anti-héros d'American Psycho. Il aborde avec son habituelle distance teintée d'ironie la violence des réseaux sociaux dont témoignent ses propres déboires relatifs à quelques tweets alcoolisés qui font objet de l'ire de la nouvelle police de la pensée et s'inquiète de la montée d'une forme de tension qui réduit à néant toute tentative de débat.

Il est amusant de voir Bret Easton Ellis, écrivain irrévérencieux, libéral-libertaire, qui n'a de cesse de dynamiter les travers de ce qu'il nomme l'Empire dans ses premiers romans, endosser dans White le costume d'un observateur atterré, qui ne supporte plus le diktat de l'idéologie de la diversité.

Pour autant, le monde orwellien que nous dépeint l'écrivain, ce piège identitaire qui se referme sur une Amérique fragmentée, où chacun se pose en victime, où le moindre propos potentiellement offensant est traqué par les censeurs de l'idéologie victimaire, où les arrières-pensées (qui font écho au célèbre « crime de la pensée » de 1984) sont elles aussi passibles de condamnation morale, inquiète et questionne le paradoxe de la dérive liberticide du paradigme de l'inclusion et de la diversité.
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On a rattrapé avec un peu de retard le dernier livre de Bret Easton Ellis, White, sorti en France en mai dernier et dont on a beaucoup parlé à sa sortie, notamment en France où BEE avait fait le tour d'un certain nombre de médias .

Il faut dire que ce premier livre de " non fiction " était très attendu par les fans de l'auteur de d'American Psycho, Moins que Zéro et de Glamorama,

Ce "White" est assez passionnant à lire mais pourra déconcerter ceux qui s'attendaient à un roman classique.

On a affaire à une sorte d'essai, écrit de façon a priori décousue, égrainant le fil des pensées de l'écrivain culte, mais le tout n'en conserve pas moins une certaine cohérence lorsqu'on connait les écrits antérieurs de Bret Easton Ellis.

Ce récit fourmillant de name dropping passionnera les fans de cinéma- dans les 100 premières pages il n'est quasiment question que de 7eme art , Easton Ellis s'attardant sur des analyses critiques de nombreux films qu'il a vu plus ou moins drnièrement de Shampoo à La Fièvre du samedi soir e passant par American Gigolo, À la recherche de Mr. Goodbar ou Wall Street, Week end .jusqu'à Moonlight et Cinquante nuances de Grey.

Easton Ellis parle de films qui l'ont marqué, depuis l'adolescence, soit une quarantaine d'années. Il en a vu beaucoup mais visiblement que des films américains.

On y croise des longues pages sur des acteurs plus, Richard Gere Tom Cruise, ou moins célébrés (Judd Nelson, Matthew Bommer) parlant souvent de leur homosexualité ou prétendue telle et surtout Easton Ellis réserve des belles pages sur la littérature de David Foester Wallace à son icone asbolue Joan Didion.

On ne sera pas forcément d'accord avec tout ce qu'il dit (sa vision très subjective du très beau "Moonlight" pourra laisser dubitatif) et on pourra s'intriguer du fait qu'Easton Ellis a tendance à ne jamais tomber à boulets rouges sur Trump, contrairement à ses amis intellectuels new yorkais, mais cette attaque en règle contre le politiquement correct et la tyrannie des réseaux sociaux ne laissera pas indifférent.

Bret Easton Ellis est un vrai provocateur, on le sait depuis ses premiers romans, et la lecture de cet essai, très loin de l'eau tiède et du consensus mou, qui nous dit beaucoup de choses sur la société américaine contemporaine, et sur notre époque ultra connectée et un peu désillusionnée fait un bien fou !
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Bret Eston Ellis est un auteur qui ne laisse personne indifférent. Ses oeuvres ont la particularité d'être soit adulées soit détestées… pas de demi-mesure. D'ailleurs, pour ma part, j'en ai fait l'expérience, ayant autant rejeté « Moins que zéro » qu'adoré « American Psycho ». le retour de ce « sale gosse » après presque 10 de silence est donc un évènement à côté duquel je ne pouvais pas passer.

« White » est un essai où, comme dans une discussion entre amis, BEE discute de tout et de rien. Pas de fil conducteur, il donne juste son avis sur son histoire personnelle et par ricochet sur l'évolution du monde moderne. Il nous parle simplement des chansons et des livres qui ont traversé sa vie, de ces projets littéraires et cinématographiques ou de son expérience des réseaux sociaux. Mais à travers ces récits anodins, il aborde des thèmes beaucoup plus sensibles. Il n'hésite pas à se lancer dans les pentes savonneuses de sujets tels que l'homosexualité, les femmes et même le président Trump. Avec un recul certain, il apporte un oeil nouveau sur la société et sur les Etats-Unis. On n'est pas forcément d'accord avec sa vision mais il a au moins le mérite d'être honnête, sans compromis.

Au vu du passé assez sulfureux de Bret Easton Ellis, je m'attendais à plus de révélations tonitruantes. Mais je vous rassure, il a gardé tout de même une bonne part d'irrévérence. Il mène son combat contre la bien-pensance d'aujourd'hui avec ténacité. La lecture de cet essai est finalement une démonstration par l'exemple afin que l'on écoute ceux qui ne sont du même avis. le but étant de sortir des pensées binaires pour que chacun garde sa liberté de penser. Bret Easton Ellis a décidé de ne plus écrire de romans mais il a encore des choses à dire et c'est intéressant !
Lien : http://leslivresdek79.com/20..
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Je ne vais pas bouder mon plaisir à l'idée de parler d'un "nouveau bouquin de BEE". Parce que Bret Easton Ellis, à mes yeux, c'est une gigantesque claque assénée à de multiples reprises jusqu'au coup de grâce "Lunar Park". le gars, s'il est agaçant pour une bonne partie du lectorat, est d'une puissance rare. Ses romans désabusés, minimalistes, ultra-esthétisés et parfois amoraux sont d'une efficacité rare et relèvent d'un charme tout particulier: celui des culs-de-sacs émotionnels, du désespoir banal et d'un quotidien qui se délite.

Avec "White", cependant, on s'écarte de façon notable du reste de l'oeuvre de l'américain, puisqu'on nous promet un essai concernant la société actuelle et de façon évidente, ses vices. Autant l'afficher clairement: on est bien plus proche ici d'un recueil d'aphorismes que d'un essai visiblement construit. Difficile ici de deviner un fil conducteur dans ce livre de 300 pages certes passionnant mais tout de même très confus.

Ce qui rattrape le tout et soulève le lecteur hors de cette masse grouillante, c'est le talent d'observateur affûté d'Ellis. le bonhomme est effectivement très doué pour mettre le doigt au coeur de l'engrenage et renvoyer à notre société son reflet degradé.
Plus important encore, et nous serons beaucoup dans ce cas, il théorise ici des faits que l'on remarque quotidiennement. En premier lieu, bien sûr, cette fameuse "théories de la victimisation" des millenials (et plus âgés, par ailleurs). Vous la constatez nécessairement: on s'offusque de tout, la moindre occasion est prétexte à de grands discours sur facebook tenant rôle de procès, et on ne peut véritablement plus rien dire. Se sentir muselé par l'opinion d'une masse idiote et conformée, standardisée, est tout de même quelque chose de très actuel. Et si le doute persiste, il suffit de regarder la télé, traîner sur Facebook ou Twitter pendant une semaine, et vous verrez...

Alors oui, il m'a été très facile d'adhérer aux opinions de Bret Easton Ellis. On pourrait croire, avec les titres de "chapitre" qu'on va s'attaquer à des sujets futiles ou secondaires, mais finalement, tout se répercute dans ces thèmes. L'art, la relation à l'autre et la pensée moderne, tout passe désormais par ce filtre bien-pensant dont la représentation la plus frappante est effectivement les réseaux sociaux.
Ellis aborde également le sujet de quelques personnalités: Trump, Cruise ou encore Charlie Sheen. Et il faut bien avouer que son regard incisif est très souvent le bienvenu. Ellis fait l'effet de secouer tout le monde, dans l'indifférence générale, et on n'a aucun mal à l'imaginer buvant une tequila, tout seul, avec ses réflexions contredites à chaque seconde partout dans le monde.

"White" mérite plus qu'un coup d'oeil. Ce qui est malheureusement tragique, c'est qu'il ne sera pas lu ou alors vite dénigré par les gens qui en ont le plus besoin. Et ça me peine véritablement. Car au final, que m'a apporté cet "essai"? Que m'a-t-il donné, en matière de réflexion? Pas grand-chose, et dans le fond, j'aurais pu deviné l'opinion d'Ellis sur toutes ces questions avant de le lire.

Dans un monde parfait, tous les grands écorchés vifs à deux sous, tous les juges du tweet aliénés par le diktat de la norme liraient ce livre.
Mais ce ne sera jamais le cas. Et c'est bien comme ça que "White" s'érige en livre triste et anxiogène.
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Je n'ai jamais lu cet auteur et ne connaissait l'homme.
Cet auto-essai comme on pourrait l'appeler me fait découvrir cet homme anti-conformiste, irrévérencieux par moment, totalement anti politiquement correct.

J'ai beaucoup souris lorsqu'il met les pieds dans le plat et dénonce ce fameux politiquement correct, que ce soit sur les moeurs très conservatrices de l'Amérique, sur le diktat de communauté gay à laquelle il faut se conformer pour ne pas être personne non -grata.

Bret Easton Ellis n'épargne personne, son livre est surement un exutoire, j'ai pu lire qu'il n'avait rien écrit depuis des années avant ce livre.
La plume très sarcastique, j'aime beaucoup !
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« White » est un essai plaisant dans lequel Ellis explore avec succès un autre genre que le roman.

Même si la plupart des acteurs ou personnalités hollywoodiennes qu'il cite me sont parfaitement inconnues, ses réflexions sur l'hystérisation d'un monde gouverné par la volatilité, le communautarisme et la victimisation à outrance sont à mon sens pertinentes.

Pour avoir expérimenté le retour de bâton de ses positions personnelles décalées sur la politique, les femmes, les homos ou les Noirs, Ellis estime que notre société prend le chemin d'une forme de dictature de la pensée unique qui sous des dehors de tolérance et d'égalitarisme, bride et uniformise les esprits.

Ce qui le pousse parfois à envisager de transposer un jour son héros Patrick Bateman, symbole dans « American psycho » du dérèglement de l'Amérique « yuppie » des années 80 dans le monde d'aujourd'hui encore plus rapide, dur et inégalitaire.

Glaçant !
Lien : https://lediscoursdharnois.b..
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L'été, c'est toujours sympa de retrouver de vieux potes et ça faisait un moment que je n'avais pas lu Bret Easton Ellis. White a été l'occasion rêvée pour avoir une grande discussion heart-to-heart lui et moi, même si je dois reconnaître qu'il a beaucoup monopolisé la conversation et n'a pas tellement pris en compte mes observations. Bref, ces retrouvailles ont été un réel plaisir pour moi (et pour Bret aussi, j'en suis certaine) et on a abordé des thèmes divers comme
🎞 le cinéma
🧝‍♂️ Etre gay dans l'Amérique d'aujourd'hui loin de la représentation du "gay elfe magique" renforcée par le GLAAD (Gay and Lesbian Alliance Against Defamation)
😢 le massacre de Charlie hebdo
🐦 Twitter ou "l'endroit pour les pensées fulgurantes"
👱🏽‍♂️Trump ou l'idole de Patrick Bateman Charlie Sheen et Kanye West
✌🏻La génération Y
💬 Et plein d'autres choses...
❤ Ah oui, et on a aussi parlé de Girls et de l'admirable Joan Didion...
Et vous, prêts à un petit tête-à-tête avec Bret ?
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Ce livre est un essai sur l'élection de Donald Trump aux états unis en général et sur la réaction de la gauche américaine à cette élection en particulier. Partant il se déploie dans tous les sens évoquant la sacralisation de la victimisation et surtout (pour la première fois dans un mass média à ma connaissance) le délire fascisoide de ceux qui ne supportent pas un avis contraire au leur et exigent à tout bout de champs des excuses ou carrément la réduction au silence de ceux qui ne pensent pas comme eux. Pour résumer c'est comme si les démocrates ne supportaient plus …la démocratie.

Personnellement je suis plutôt content de voir que je ne suis pas le seul à réagir viscéralement à toutes ces aberrations (toute critique de Obama était considérée comme du racisme toute insulte contre Trump est un minimum… Au nom de quoi ? N'ont-ils pas été élu tous les deux ?) sans parler des délires des SJW (Social Justice Warrior) dont le dernier avatar « l'appropriation culturelle » confine, désolé de le dire, au délire et très clairement au racisme puisqu'elle assigne strictement à une ethnie la propriété exclusive d'un champ culturel en oubliant comme toujours de définir ce qu'est cette ethnie et ce qu'est ce champ culturel exclusif (et pour cause puisque ces deux concepts sont totalement vides). Enfin, comme signature de ce mode de pensée tordue sur elle-même, il y a toujours l'insulte finale qui conclue tout : « le racisme » ou « le vote pour Trump » ; deux saillies dont on asperge d'ailleurs généreusement BEE depuis la sortie de son livre (alors qu'il dit ne pas voter mais quand bien même n'a-t-il donc pas le droit d'avoir un avis ?). CQFD ?

A l'inverse ce texte est la preuve que BEE est plus un artiste qu'un intellectuel c'est à dire quelqu'un qui « sent » des vibrations sociales et les retransmet dans son oeuvre (ce qui est d'ailleurs la meilleure porte d'entre de son oeuvre : une radiographie de la psyché américaine), cependant il n'est pas capable (ou ne veut pas ?) les « intellectualiser » c'est-à-dire formuler clairement des hypothèses, un système, les recouper, bref avoir un discours précis et construit.

Restant donc au niveau du ressenti sans travail de mise en perspective cet essai est donc intéressant, drôle parfois, libérateur… Mais terriblement fouillis et redondant au risque de la lassitude ou de la perplexité totale…
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