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EAN : 9781091887152
Inculte éditions (21/08/2013)
3.21/5   36 notes
Résumé :
Le roman du chef-d'oeuvre de Martin Scorsese, écrit par le poète new-yorkais Richard Elman, en compagnie de Paul Schrader, avant le scénario du film. Un roman puissant, qui puise ses sources dans la propre histoire de l'écrivain. Un événement éditorial traduit par Claro.
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Taxi driver
45 ans après, on ressort le livre resté inédit, alors que dans les esprits ne restent gravées pour ceux qui s'en souviennent que les images horrifiques du film de Scorcèse encore jeune homme.

Mais un livre c'est comme un rêve, c'est noir et blanc et les blessures, les morts violentes qui sont montrées au cinéma ne sont pas en aucun cas la réalité, encore moins une métaphore de la réalité. La violence montrée sur l'écran est totalement fausse et les acteurs ne meurent pas, ils rentrent chez eux pour diner et dormir.

Ce qui reste donc hors des images est une sorte de caca triste et sec qui dit deux choses :
Depuis cinquante ans les américains n'ont pas digéré leur guerre du Vietnam, sans aucune compassion pour les victimes asiatiques, avec la plus grande indulgence pour les dingues de tous âges qui ont tué, violé, torturé et sont revenus se plaindre sous toutes les formes, ouvrant ainsi un boulevard aux écrivains, aux cinéastes fatigués de la shoah. le prétexte invoqué est le suivant : il faut dénoncer la violence en la montrant.(et déculpabiliser tout un peuple)

Depuis plus de deux siècles et sans faillir, les américains (et maintenant même non-voyants) possèdent librement des armes, s'entrainent au tir pour finalement dégommer des gens, indiens, noirs, famille, copains d'école, arabes, afghans etc. le prétexte invoqué est le suivant : il faut assurer librement son auto défense (en condamnant à mort les autres assassins)

Ces deux prétextes rassemblés en un dogme permettent toutes les obésités mentales et physiques;

45 ans après il est envisageable de dénoncer Scorcèse comme un incitateur au voyeurisme, un pervers sadique que rien n'émeut d'avantage qu'une bonne scène de boucherie et qu'on érige en maître, au même titre que Coppola et si loin de Kubrick, Fuller ou Aldrich.
45 ans après force est de constater que ce texte à base de « taxi driver » montre que l'Amérique a depuis toujours cherché à justifier sa bêtise atavique en donnant même une fin honorable à ce récit particulièrement consternant et niais : Travis l'ex GI, taxi driver,a le béguin pour Betsy et pour Iris. Il veut tuer le futur président mais se rabat sur deux maquereaux. Bravo Travis ! (c'est la conclusion)

Quant à la forme littéraire elle supplée maladroitement à l'illettrisme présumé du réalisateur américano sicilien.
One point pour la couverture assez drôle et qui fait acheter.



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🚕 « Je m'ennuyais la plupart du temps mais je m'en rendais pas compte à l'époque. Je sais pas si je savais ce que c'était que de s'ennuyer. Je jouais souvent à un jeu quand je regardais la télé. J'avais sur moi tous mes flingues, et je regardais la télé avec mes pieds posés sur la caisse, et pendant que les gens dans la petite boîte de disputaient entre eux, je me servais des talons de mes chaussures pour balancer lentement la caisse d'avant en arrière, histoire de voir jusqu'où elle pencherait avant de tomber. »
(P.99)

🚕 Avant qu'il n'en revienne, la guerre aurait pu l'engloutir. La ville aussi. Dans son taxi, il vogue la nuit. Parcourt les quartiers chauds, les zones sombres, les recoins sales. La drogue, les prostituées, les flingues. Dans la nuit profonde, il zigzague ; passe du rouge au vert, du vert au rouge. « Suis là, suis pas là ». Il amasse le fric, transporte des hommes respectables, d'autres moins. Des filles, des femmes. Des moches et des belles. Il y a celle qu'il n'aura jamais, celle qu'il voudra sauver. Il se frotte à ce qu'il y a de plus sale, de plus rustre, la débauche, l'argent facile, le porno, la misère - mais il effleure aussi une vie meilleure, faite de discours politiques, de sourires ultrabright, de parfums entêtants.

🚕 Il teste. Il provoque, il cherche. Il veut sortir de là. de cette piaule où grouillent les cafards, où fleurit la moisissure, celle qui colle aux entournures. On s'en extirpe jamais vraiment, c'est comme les beaux discours, on a juste envie d'y croire, on s'en badigeonnerait pourtant y a rien à faire. Tout est plié d'avance. Alors il roule dans son taxi.

🚕 C'est l'histoire d'une errance. le sublime côtoie l'immonde, le meilleure se mêle au pire. On veut sauver sa peau, coûte que coûte ; et par hasard, on sauve celle des autres. Parce qu'au fond, on sait bien que pour soi, plus rien ne changera.
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C'est une histoire de fou : un livre que tu achètes pour un film, dont tu es toi-même folle, que tu as vu quinze fois…

C'est l'histoire d'un fou, et elle est bien connue : Chauffeur de taxi à New-York, Travis Bickle tient un journal pour survivre, à son retour du Vietnam, aux nuits sans sommeil, à la crasse, aux putes et aux dingues qui font n'importe quoi à l'arrière de son taxi, et pour surmonter la solitude inéluctable.

Sous la plume de Richard Elman, on découvre comment Travis Bickle « is talkin' to himself », tout le plaisir et l'intérêt du récit. Ecrit en même temps que le scénario du film, en 1976, et traduit en français cette année, le roman fait ressurgir à tout moment les images de scènes cultes, mais donne aussi à Travis, et à son incarnation fabuleuse par Robert de Niro, une épaisseur différente, parce que l'écriture d'Elman et la traduction de Claro nous font entendre une voix d'une très grande justesse.

«Dans ma tête je prenais des notes : une journée bien pourrie ; de la neige sale entassée en tas. Comme là d'où je viens mais en pire. Là-bas, vous attendez pas grand-chose d'autre.
Et donc je jour-là, j'ai commencé à tenir un journal. Pour me souvenir. Un truc pour m'empêcher de péter un câble. Pour m'occuper. Des trucs du genre : la suie tombe sur la neige comme le poivre sur la purée.»

Ecartelé dans la grande ville de «ce grand pays qui lui a appris à tuer et à dire Tu ne tueras point», furieux de son chagrin, dévoré de solitude et de frustration, le poor lonesome taxi driver rêve d'un grand destin, à défaut d'être aimé.

C'était puissant, je reverrais bien le film…
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Le roman "parallèle" du scénario du célèbre film. Différent et inquiétant. Très réussi.

Publiée en 1976, la mise en roman du scénario de Paul Schrader effectuée par le journaliste réputé communisant (son intense couverture de la révolution sandiniste au Nicaragua dans les années qui suivront en témoignera, entre autres) Richard Elman tranche nettement sur la plupart des productions de ce type.

De longues conversations avec Schrader, Scorsese, de Niro, et même Jodie Foster (alors âgée de 14 ans) ont en effet nourri sa réflexion et son écriture, son imprégnation du personnage unique de Travis Bickle, ce redneck déboussolé dans la grande ville, vétéran du Vietnam devenu chauffeur de taxi de nuit à New York, cherchant désespérément, étonnant Diogène habitant sa voiture plutôt qu'un tonneau, à rencontrer un être humain, une femme, une existence, et qui de frustration en paranoïa, cherchera dans l'assassinat politique une apothéose personnelle.

Le film est très connu, chef d'oeuvre universellement célébré. le livre vous surprendra toutefois, avec bonheur, tant est réussi et intense le travail de diariste déjanté mené par Ellman. Une autre lecture, passionnante, d'un autre voyage au bout de l'enfer, donc. Et la traduction de Claro est un régal de justesse.
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Boires et déboires de Travis, chauffeur de taxi dans le Bronx, ancien du Vietnam qui traîne mal être et pulsions de violence qu'il consigne dans son journal. C'est l'occasion de croiser une galerie de personnages interlopes, plus ou moins paumés, de le voir maladroit avec une femme qui lui plait.
Ce roman se lit facilement même si le propos est noir et le style crû et direct, mais cela colle au thème du roman. La tension monte jusqu'au pétage de plomb final.
Un bon roman sans plus; n'ayant pas vu le film, je n'avais aucune attente ou aucun a priori sur ce roman.
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critiques presse (1)
Lhumanite
04 novembre 2013
Elman, pour accompagner Travis Bickle, fait le choix de l’intériorité. C’est son monologue muet que nous lisons, étonnant de précision et de justesse, au point que nous nous demandons pourquoi nous avons dû attendre si longtemps pour pouvoir le lire.
Lire la critique sur le site : Lhumanite
Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Bien s'entendre avec les autres n'est jamais très facile.
Mais c'est pas une excuse pour pas vivre.
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Je faisais Harlem et la 7ème Avenue, j'évoluais au milieu des petites frappes, évitais les bouteilles de vin sur la chaussée, longeais les îlots bondés de Lenox Avenue, et descendais le Lower East Side jusqu'à Tompkins Square, B Street, Avenue B, parmi les ados largués, les solitaires, je roulais, en maraude, invitant la nuit à ouvrir cette porte et à m'accepter dans son obscurité. A me rendre réel avec mon arme.
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Une fois chez moi, j'ai écrit dans ce journal : "la solitude m'a accompagné toute ma vie. La vie de solitude me poursuit partout où je vais : dans les bars, les cafés, les cinémas, les magasins, les rues. Pas d'échappatoires. Ne pas aimer, c'est mourir. Tout mon travail cache mon désœuvrement essentiel".
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Mars. Je bosse et il pleut depuis des jours, depuis que j'ai commencé, presque tous les jours. Un temps bien pourri, humide et sirupeux. Un début de printemps tout sauf réjouissant. Au moins, on prend qui on veut par ce genre de temps. On va où on veut. "Quand il pleut, le patron de la ville c'est le chauffeur de taxi", tous les types du dépôt vous le diront.
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Taxi Driver (VF) - Bande Annonce
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