Taxi driver
45 ans après, on ressort le livre resté inédit, alors que dans les esprits ne restent gravées pour ceux qui s'en souviennent que les images horrifiques du film de Scorcèse encore jeune homme.
Mais un livre c'est comme un rêve, c'est noir et blanc et les blessures, les morts violentes qui sont montrées au cinéma ne sont pas en aucun cas la réalité, encore moins une métaphore de la réalité. La violence montrée sur l'écran est totalement fausse et les acteurs ne meurent pas, ils rentrent chez eux pour diner et dormir.
Ce qui reste donc hors des images est une sorte de caca triste et sec qui dit deux choses :
Depuis cinquante ans les américains n'ont pas digéré leur guerre du Vietnam, sans aucune compassion pour les victimes asiatiques, avec la plus grande indulgence pour les dingues de tous âges qui ont tué, violé, torturé et sont revenus se plaindre sous toutes les formes, ouvrant ainsi un boulevard aux écrivains, aux cinéastes fatigués de la shoah. le prétexte invoqué est le suivant : il faut dénoncer la violence en la montrant.(et déculpabiliser tout un peuple)
Depuis plus de deux siècles et sans faillir, les américains (et maintenant même non-voyants) possèdent librement des armes, s'entrainent au tir pour finalement dégommer des gens, indiens, noirs, famille, copains d'école, arabes, afghans etc. le prétexte invoqué est le suivant : il faut assurer librement son auto défense (en condamnant à mort les autres assassins)
Ces deux prétextes rassemblés en un dogme permettent toutes les obésités mentales et physiques;
45 ans après il est envisageable de dénoncer Scorcèse comme un incitateur au voyeurisme, un pervers sadique que rien n'émeut d'avantage qu'une bonne scène de boucherie et qu'on érige en maître, au même titre que Coppola et si loin de Kubrick, Fuller ou Aldrich.
45 ans après force est de constater que ce texte à base de «
taxi driver » montre que l'Amérique a depuis toujours cherché à justifier sa bêtise atavique en donnant même une fin honorable à ce récit particulièrement consternant et niais : Travis l'ex GI,
taxi driver,a le béguin pour Betsy et pour Iris. Il veut tuer le futur président mais se rabat sur deux maquereaux. Bravo Travis ! (c'est la conclusion)
Quant à la forme littéraire elle supplée maladroitement à l'illettrisme présumé du réalisateur américano sicilien.
One point pour la couverture assez drôle et qui fait acheter.