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EAN : 9782492240218
218 pages
Octoquill, Éditions (23/03/2022)
4.17/5   9 notes
Résumé :
« La Nuit s'étiole, mon être renaît. Je ferme les yeux et rêve au loin, m'évadant. Je convoque la glacialité du crépuscule, l'éclat des étoiles et de leur reine, le mystérieux manteau vaporeux de brume, les silhouettes torturées des arbres d'encre. »

La poésie de la nuit, les décors de l'hiver, un monde intérieur de contemplation et d'introspection, tel se dessine l'univers d'Otto. Entre fantasmagories et tourments, le voilà la proie d'un démon intéri... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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Maude Elyther: un diamant brut.
Quelle claque !
Qu'est-ce que « encres de nuits ? » Un roman ? Un journal ? Je ne parviens à le rapprocher que de la chanson de Geste. C'est un long poème, un conte épique, qui nous plonge dans les méandres bruts de l'inconscient. Pas d'analyse, pas d'artifice. Ce livre est une pulsion. C'est assez déroutant de le lire tout en ayant l'impression de me tenir en permanence au plus intime d'un sang qui bat, l'oreille collée sur le coeur de quelqu'un.

Maude écrit sans concession. Elle a une maîtrise de la langue qui, page après page, n'a eu de cesse que de m'enchanter, moi qui ne jure que par Hugo, Sand ou Virginia Woolf. Suis-je là à vous dire qu'il n'y a pas de faiblesses dans l'écriture ? Il s'en trouve. Pas tant qu'on le supputerait pour un premier roman (si je ne m'abuse). le talent est là. Maude Elyther m'a fait penser à ces enfants qui chantent, et s'efforcent de tenir la note d'une partition alors qu'ils n'ont pas encore toute leur capacité pulmonaire pour le faire. Or, notre autrice n'a plus dix ans. Elle porte en elle une grande profondeur d'âme, une capacité à l'explorer. Cela se sent, sinon elle n'aurait pu nous mener tambour battant à travers ces 197 pages. Il y a déjà de la puissance, une forme de réconciliation faite avec la douleur, la violence, puisque l'autrice les transcende par l'art.

Oui, il y a de la noirceur dans ce livre. On y côtoie le vampirisme, mais ce vampirisme du quotidien, d'autant plus effrayant qu'il ressemble à celui que nous connaissons quand les autres cherchent à nous réduire, nous humilier, nous posséder. On se sent comme perdu.es dans le port de Whitby, lorsque nous ne saisissions qu'à peine l'ombre du comte Dracula. Et cela était plus angoissant que le surgissement de sa barbarie.
Cependant, dès les premières lignes de « Encres de nuit », j'ai senti de la lumière sans pouvoir la définir. Ce livre a aussi quelque chose de lumineux, de chaleureux, d'enveloppant. D'abord à cause de la sincérité de Maude. Elle est pleine d'audace, ose triturer sa composition, nous donne l'idée d'un texte désordonné, mais elle sait où elle va. Ensuite, il y a cette manière acérée de dire le manque d'amour, le tourment, le cauchemar, le doute. La vie. Son écriture est pulsionnelle. Maude n'a pas cherché à nous séduire en calculant des coups de théâtres, ou de ces narrations éculées qu'on nous sert juste parce qu'elles font vendre. La probité de l'autrice est au rendez-vous.
Que nous soyons emmené.es dans le rêve ou la réalité, nous ne sortons jamais vraiment d'une forme de dialogue intérieur qui nous ferait nous demander pour nous-mêmes : qui parle en moi ?
« Encres de nuit » mérite notre considération.
Dans quel rayon de ma bibliothèque le mettrai-je, à présent ? Fantastique ? Roman gothique ? le rangerai-je à côté de Sylvie Germain ? Je pense qu'il sera très bien au milieu de ma collection des oeuvres de C.G. Jung, tout près de Psychologie du transfert. J'en ai eu l'idée alors que je n'avais pas encore découvert le personnage de Stéphane ou Milo. Car il est question de l'omniprésence d'un animus déchaîné, du processus d'individuation, de la rencontre du double intérieur.

Il me tarde de découvrir la prochaine oeuvre de Maude. Ce premier opus est déjà intense. Et si elle n'a pas déjà brûlé ses vaisseaux, elle a tout pour nous surprendre.

Avec toute ma gratitude.
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Une expérience littéraire hors du commun que ne laisse absolument pas entrevoir le résumé et encore moins la couverture. C'est elle qui m'a attiré, comme toujours, et je remercie les éditions Octoquill pour ce SP.
Hors du commun, dis-je, tout d'abord de par la plume de Maude Elyther très lyrique et particulièrement poétique malgré la noirceur dans laquelle elle nous plonge. Et par la construction du récit très particulière, tant est si bien que l'on ne sait plus très bien, parfois, quel univers nous partageons avec Otto : monde onirique ou réalité quotidienne.
Pas à pas nous évoluons dans les méandres de son esprit torturé, tout comme lui cherchons des réponses à son histoire passée, tentons de comprendre sa relation avec Stéphane et Ethan. Tout comme Otto nous nous méfions — à raison ? — de cet ami hyper protecteur, dont on cherche les motivations profondes à couper Otto des autres et le maintenir à distance de Stéphane. Pourquoi ? Des révélations tombent encore dans les dernier tiers, déconcertantes, intrigantes, qui ouvrent de nouvelles portes. Personnellement, elles m'ont déroutée, ouvrant la porte à d'autre questions qui m'ont laissée sans certitudes. Volonté de l'auteur ? Autre ?
Roman atypique qui ne laisse pas le lecteur indifférent, tant pour le thème, que la plume de Maude qui par ses phrases courtes et percutantes, nous plonge dans une ambiance lourde et anxiogène.
Osez si vous pouvez dans les sombres nuits d'Otto, ses cauchemars, son passé, ses peurs. Est-il le monstre qu'il pense être ? A vous de le découvrir.
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"Encres de nuit" est la réédition de "Chambre nymphale", mon premier roman de Maude Elyther. Mais est-ce vraiment un roman ? C'est une oeuvre qui s'apparente à un long poème en prose, lyrique et onirique. La forme, tout comme le fond, peuvent être déconcertants au premier abord, mais on s'habitue vite!

Ce roman nous plonge dans les méandres de l'esprit torturé d'Otto, un homme d'une extrême sensibilité, un écorché vif. le style atypique de l'autrice est décapant. Il va chercher dans chaque recoin du cerveau du personnage ses pensées les plus sombres, il nous guide vers les sentiers tortueux de son esprit abîmé. La plume de l'autrice parvient à merveille à mettre des mots sur ces émotions et ces sentiments si complexes.

J'étais parfois un peu perdue pendant ma lecture ; je ne savais pas trop si on était dans un souvenir du personnage, dans des fantasmes ou des hallucinations ; mais ça ne m'a pas gêné, au contraire, car Otto aussi est parfois perdu entre rêve, cauchemar et réalité, et ça m'a aidé à m'identifier à lui.

Je n'ai pas envie de trop en dire sur le fond, pour ne pas trop spoiler ; je conseille cette oeuvre à tous ceux qui veulent découvrir des oeuvres atypiques, qui sortent des sentiers battus, et qui ne répondent pas au modèle d'intrigue "classique".

C'est une oeuvre à découvrir absolument si vous aimez les romans atypiques, psychologiques, les personnages à fleurs de peau et les romans dont le style porte l'histoire - ou encore les romans LGBT.

Une jolie découverte !
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Je tiens déjà à remercier la maison d'édition pour la confiance qu'ils m'ont accorder pour découvrir et lire leur roman. Je dois avouer que ce qui m'a tout de suite attiré, c'est la couverture (comme beaucoup je pense). Je ne savais pas grand chose de l'histoire mais je me suis dis que j'allais y allé à l'aveuglette et c'est ce que j'ai fait...

Cette histoire m'a beaucoup déstabilisée. C'est un récit très original que je ne serais même pas classé car je n'ai pas pu savoir dans quelle catégorie le classer. Dans ce court roman, nous suivons un protagoniste qui se fait appelait Otto. Otto ne se souvient de plus grand chose de sa vie quand il se réveille dans un lit d'hôpital (je crois que c'est cela).

Tout au long de ce court roman, on va suivre Otto qui essaye de se battre contre ses démons les plus noirs à travers le méandres de son esprit. La plume de l'auteure était descriptif mais aussi tellement poétique. Ce récit
était sombre mais d'une poésie éclatante.

Néanmoins si je n'ai mis que trois étoiles, c'est que le récit m'a énormément déstabilisé et que je ne comprenais pas trop là où voulais nous emmener l'auteure. Je salut le travail éditorial de la maison d'édition pour l'intérieur comme l'extérieur de ce roman. C'est une histoire sombre et vraiment intrigante mêlée à cette plume lyrique de Maude Elyther que je suis ravi d'avoir découvert.
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Ce roman, c'est une véritable expérience littéraire, vous n'en trouverez pas un autre du genre ailleurs. de part ses thèmes et leur traitement tout d'abord : on sombre en même temps qu'Otto dans une perturbante folie, et tout comme lui, elle nous assiège sans que l'on parvienne à comprendre ce qu'il se passe. À ses côtés, on démêle les fils. Puis on assiste à sa lutte contre lui-même, dans un jeu du double constant, à la fois fascinant et terrible, dans un rapport au corps exacerbé, où l'immondice danse avec le sublime, le dégoût s'entremêle à la passion et la beauté.

Et c'est là que "Encres de Nuit" ne trouvera pas d'autre équivalent dans la littérature. Une plume unique, à la fois crue mais délicatement menée. Maude énonce des horreurs, mais avec un style onirique si prégnant qu'on ne peut pas simplement s'arrêter sur l'aspect bestial, on est forcé de capter l'atmosphère fantasque, de se balader entre ces pages comme dans un rêve un peu morbide où l'aspect cauchemardesque se lie à la beauté pure. Ce roman m'a séduit lors de sa première découverte, je crois qu'il l'a fait encore plus cette fois-ci.
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