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Boussole " fait partie de ses romans ( ou peut être devrait-on dire thèse ? ) dont on peut arrêter la lecture et la reprendre quelques semaines ( voire des mois ou des années) après sans être.....déboussolé.
Cette dérive entre songes et souvenirs du personnage principal s' avère profondément ennuyeuse. Des phrases d' une longueur en n' en plus finir rendent ce roman totalement inintéressant. On a la désagréable impression que l' on se trouve dans le dictionnaire des noms propres ( j' en ai jamais vu autant dans un livre ).
Sommet d' érudition c' est indéniable mais il n' y a aucun liant entre les différentes parties du roman, quelques anecdotes ( mais trop rare ) relèvent légèrement l' ensemble.
La musicologie, thème central du roman, devient un univers très "pompeux" et barbant sous la plume de
Mathias Enard.
Donné le prix Goncourt à un tel roman revient en quelque sorte à énoncer que la littérature n' est accessible qu' à une certaine élite très intellectuelle capable de s' accrocher sur un tel sujet. La notion de plaisir est totalement absente : pas de passion ni d' humour pour rendre l' ensemble un peu intéressant.
L' attribution du Goncourt à "
Boussole " ne fait pas honneur à la littérature et couronne un certain hermétisme littéraire et valorise une certaine forme de déni démocratique littéraire.
On peut faire de la littérature de qualité avec des phrases profondes, passionnelles, charnelles....comme l' a démontré "
La plus secrète mémoire des hommes" ( Goncourt 2021 ) de
Mohamed Mbougar Sarr même si parfois l' histoire est difficile à suivre.
Lire le roman de
Mathias Enard fut dans l' ensemble une " purge " et je salue le courage de tout ceux qui l' ont lu et sont allés jusqu' au bout.