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EAN : 9782203177239
346 pages
Casterman (05/09/2018)
3.59/5   244 notes
Résumé :
1939, Afghanistan. Autours d'un feu de camp, aux pieds des Bouddhas de Bâmiyân, une voyageuse européenne, Anne-Marie Schwarzenbach, tombe amoureuse d'une archéologue. Cette nuit-là, les deux femmes l'apprennent par la radio, la Seconde Guerre mondiale éclate. 2016, Berlin. Karsten, jeune Allemand qui se passionne pour l'Orient rencontre Nayla, une réfugiée syrienne, dont il s'éprend, malgré leurs différences. A travers ces deux récits entremêlés, deux histoires d'am... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (46) Voir plus Ajouter une critique
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Il aura suffit d'une rencontre au Salon du Livre de Beyrouth en 2015, pour que les auteurs du roman « Boussole » et de la bande dessinée « le piano oriental » nous offre le fruit de leur riche collaboration. En effet, sous la plume de Mathias Enard et les illustrations de Zeina Abirached, sort en 2018 le splendide album » Prendre refuge « aux éditions Casterman. Ce livre tout à fait atypique par sa forme, questionne sur la notion de refuge. A la fois poétique, symbolique mais aussi historique, entre Berlin et l'Afghanistan, hier et aujourd'hui, il révèle l'amour comme la plus belle des aventures.
A travers » Prendre refuge « , un livre emprunté à son amie Elke, un jeune berlinois se plonge dans l'histoire de la rencontre de deux femmes en 1939, sur un terrain de fouilles archéologiques, en Afghanistan. En parallèle, tel un effet de miroir, Karsten rencontre une jeune syrienne lors d'une kermesse.
» Dans Berlin, ciel immense, ville détruite, comme la mienne. J'ai voulu prendre refuge en toi. Mais mon pays perdu bat en moi. «
Deux pays. L'Allemagne et l'Afghanistan. Deux espaces géographiques. Berlin d'une part, ville chargée de la mémoire, de la destruction et du souvenir, et d'autre part Bâmiyân, espace d'immensité complètement ouvert. Deux époques. 1939 et aujourd'hui. Deux histoires d'amour. Celle d'un jeune berlinois passionné d'Orient prénommé Karsten et d'une jeune femme d'origine syrienne Neyla, et celle entre l'écrivain et archéologue suisse Anne-Marie Schwarzenbach et Ria Hackin, une archéologue présente sur le site incroyable de Bâmiyân aux pieds des Bouddhas. Deux histoires d'amour impossible, que l'époque sépare.
» Karsten, j'ai mal et j'ai peur. J'ai peur de ce nouveau pays et de cette ville où mes yeux ne peuvent attraper les yeux des autres. «
Des destins croisés et entremêlés au coeur des conflits et bouleversements mondiaux. C'est ainsi que la notion de » prendre refuge » prend tout son sens. Lorsque l'on a perdu un pays, une patrie, une langue ou bien encore un amour, l'être humain prend refuge de diverses manières. le refuge prend ainsi différentes formes : dans le bouddhisme, dans l'amour de l'autre, en échappant à la guerre, mais aussi dans l'immensité du ciel.
» Regardons encore une fois ces bouddhas, éternels gardiens du temps, le temps que l'orage passe. On y prendrait bien refuge. «
La place qu'accorde Mathias Enard à l'astronomie dans cet album, confère aux entités d'intemporalité et d'immensité universelles d'un ciel étoilé, le moyen d'y prendre refuge. Admiré et étudié depuis la nuit des temps, il est encore et toujours objet de contemplation et d'inspiration, partout et par tous.
Le trait inimitable et talentueux de Zeina Abirached se retrouve dans cet album, telle une encre de charbon, avec des illustrations très géométriques, essentiellement en noir et blanc, avec une nette inspiration orientale, dans une puissante osmose graphique.
Déjà charmée par son précédent roman « Boussole » qui avait reçu la distinction ô combien méritée du Prix Goncourt en 2015, j'ai retrouvé ici la plume érudite et poétique de l'auteur. Mathias Enard est d'abord un homme de ponts, ceux qui peuvent et doivent relier l'Orient et l'Occident, ceux qui permettent d'accéder à l'autre et à l'étranger d'être accueilli, par le biais de la littérature.
Les extraits du poète syrien Nizar Qabbani qui s'immiscent au centre de l'album sont une ode à l'Orient, et enchantent le lecteur.
Le minimalisme et la sobriété de cet ouvrage n'enlèvent rien à l'intensité de la lecture, bien au contraire ! L'essentiel est presque subjectif… Un petit bijou d'humanisme, un livre qui marque !
Lien : https://missbook85.wordpress..
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Karsten est un jeune allemand, un peu taciturne et solitaire. Il fréquente une bande d'amis berlinois. Ils ont l'habitude de passer des soirées chez une amie commune, Elke, qui est aussi la confidente de Karsten, pour discuter de tout et de rien. A la fin de la soirée, Karsten qui est passionné par l'île Moyen Orient, emprunte un livre à son amie Elke. le titre est « Pendre Refuge ». le livre raconte l'improbable rencontre de l'aventurière et écrivaine suisse Annemarie Schwarzenbach qui voyageait en Afghanistan accompagnée par Ella Maillart (Voyage raconté par Ella Maillart dans son livre La VoieCruelle) et de Ria et Joseph Hackin, alors célèbre archéologues français qui travaillaient sur le site des Bouddhas de Bâmiyân. Karsten participe alors a une kermesse en vendant des hot-dog et rencontre une jolie Syrienne, Neyla. Neyla est perdue à Berlin. Elle est réfugiée et tente d'apprendre l'allemand. Elle est ingénieure astronome, a un doctorat mais son statu d'étrangère et la barrière de la langue font qu'elle est sans emploi. Karsten tombe sous le charme de la jeune femme et décide de lui venir en aide pour apprendre l'allemand et s'intégrée à Berlin. Entre deux rencontres, Karsten continue la lecture du livre. Annemarie et Neyla sont attirée mutuellement et deviennent amoureuses. Amour éphémère. La guerre gronde, Hitler s'apprête à envahir la Pologne. Neyla, quant à elle, fait de rapides progrès en Allemand. Karsten et elle se rapprochent de plus en plus mais Neyla souffre du mal du pays. Annemarie et Ria aussi vont devoir se séparer car la guerre est déclarée et l'Europe s'apprête à vivre cinq année d'horreur. Neyla fait le rapprochement entre Berlin détruite pendant la seconde guerre mondiale et sa ville, Alep, qui n'est plus que ruine face à la folie des hommes qui ont perdu leur humanité…

Ce livre est surprenant. Il commence par une fête frivole et anodine, puis le récit est coupé par l'histoire des deux femmes aventurières de 1939. Au début, j'a été un peu déstabilisé par ce chassé croisé entre aujourd'hui et le passé. Un fil rouge : la guerre et la folie des hommes. Un symbole fort, les Bouddhas de Bâmiyân, pourtant classés au patrimoine de l'UNESCO et détruits par les Talibans en 2001. Un autre fil rouge : l'amour. Amour rendu compliqués par la situation violente de l'époque, celle de la seconde guerre mondiale mais aussi celle de notre époque, qui provoque un afflux exceptionnel de migrants avec tous les drames humains que ça crée. Si je commençais par le graphisme. Il semble naïf, épuré, simple. Pas de couleur, pas de nuance, du noir, du blanc. le graphisme ainsi épuré, l'absence de détail vous laissent vous concentrer sur les deux histoires parallèles. le texte aussi est dépouillé. Pas de légende, juste des dialogues minimalistes. J'avoue qu'au début, j'avais du mal à accrocher à cette histoire mais tout en douceur, les auteurs épicent le récit d'émotions, de sentiments. Ils traduisent de façon efficace le drame des réfugiés, sans tomber dans la mièvrerie. L'absence de nouvelle des familles restées dans le pays en guerre, sous les bombes, l'isolement, la barrière de la langue, le choc des cultures, le regard méfiant des autochtones qui vous voient comme d'étranges étrangers. (Pour faire référence au si beau poème de Prévert). En quarante aussi, l'amour semble compliqué. Juste celui d'un instant, entre deux femmes, dont une mariée. Amour interdit. Attention, la rencontre d'Anne-Marie et de Ria est romancée. Et la guerre qui sévit. La première victime des conflits ne serait pas l'amour ? C'est ce que semble nous dire ce livre. Il nous apporte un autre regard sur le drame des réfugiées que trop d'entre nous voient comme de simples envahisseurs. Non, ils ne sont pas là pour leur plaisir mais pour survivre avec comme principale ambition de retourner vivre chez eux, un jour, quand enfin, la paix se sera de nouveau installée. A la fin, les auteurs dessinent la destruction des Bouddhas. L'ouvrage monte graduellement en émotion et c'est touché, presque boulversé, que j'ai terminé ce magnifique, sensible et humaniste livre. Lu en format KINDLE. La numérisation est bonne mais ne permet pas de profiter des doubles pages, petit bémol. Peut-être que si je l'avait téléchargé sur IZNEO ou iTunes, j'aurais pu en profiter. Si vous avez cette expérience, soyez gentils, faites le moi savoir.
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Deux histoires d'amour s'entremêlent, l'histoire que lit Karsten, celle d'une rencontre en Afghanistan, d'une écrivaine et d'une archéologue, et celle de sa rencontre avec une réfugiée syrienne. J'ai été surpris, de la part d'un auteur de Romans, Mathias Enard, que l'histoire soit racontée avant tout par les dessins et non par les mots, et c'est même précisément là que se situe la force de ce livre. le dessin de Zeina Abirached est en noir et blanc, tout en aplats. C'est constitué de moments saisis, impromptus, poétiques, de petits riens qui se télescopent, un ciel étoilé, une soirée entre amis, des visages qui se rapprochent... C'est un livre de rencontres, celle des histoires d'amour confrontée à celle de cultures différentes, des rencontres qui restent incomplètes, jamais abouties et pourtant très riches. le titre fait référence au bouddhisme, et s'accorde au rythme et à l'ambiance du récit, plein de sagesses. C'est beau, un peu langoureux, mélancolique. Ce livre peut être lu et relu, à des rythmes différents, en continu ou par bribes. Un livre qui peut trôner dans les étagères du salon avec les recueils de poésie...
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C'est la première fois que je lis ce genre d'ouvrage et je ne suis pas déçue. J'avoue tout de même avoir été déroutée au début car ce n'est pas un genre auquel j'ai l'habitude. Entre la BD et le roman, ce livre laisse place à l'interprétation c'est à dire qu'il y a peu de mots et on trouve notre ressenti de lecteurs à travers les dessins. le regard, les gestes, les expressions de visage... J'adhère complètement au parti pris du noir et blanc, il n'y a pas besoin de plus. Ce bel ouvrage imposant (oui il faut le dire) nous parle d'amour, d'amitié, de la guerre, des réfugiés... N'être bien nul part lorsque l'on est chassé de son pays, devoir se battre, ne pas avoir le choix et abandonner ceux qu'on aime le plus.. Bref, c'est un roman graphique spécial et original qui est plein de poésie et de mélancolie. (...)

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C'est à Berlin, ville cosmopolite et artistique, que vit Karsten, jeune architecte, secret et rêveur. Elke, jeune femme plaisante et enjouée, est son amie la plus proche, sa confidente. Elle l'accueille régulièrement chez elle et l'invite à participer à des soirées avec des amis communs. Autour de la table les rires et les propos moqueurs fusent et contrastent souvent avec le caractère réservé de Karsten. Une fin de soirée, ses invités tout justes partis, Elke prête à Karsten une bande dessinée dans laquelle celui-ci s'était plongé avec une grande attention. Son titre : "Prendre refuge".

Ce livre retrace la rencontre en 1939 de deux femmes qui vont s'éprendre l'une de l'autre, histoire librement inspirée de celle qu'on vécu les deux voyageuses, écrivaines et photographes Eliane Maillart et Annemarie Schwarzenbach. C'est par le regard de Karsten, comme une lecture subjective que l'on entre à un moment de leur histoire, celle de leur amour naissant, dans la région montagneuse de Bâmiyan, au centre-est de l'Afganisthan, lieu où se trouvaient alors des énormes statues de Bouddhas scupltées dans la roche.

À Berlin encore: Neyla est astronome, elle enseignait cette discipline à Alep, en Syrie. Elle a dû quitter son pays en proie à la guerre civile et a trouvé refuge depuis quelques semaines dans la capitale allemande. Seule et démunie, la jeune femme engage des démarches en vue de régulariser sa situation de réfugiée. C'est à ce moment et de manière inattendue qu'elle fait la rencontre de Karsten. Rapidement, ils se lient d'amitié, il lui apprend la langue allemande et elle l'écriture arabe et sa signification. Durant tout ce temps passé ensemble leurs liens vont se resserrer. Mais Neyla porte en elle une histoire douloureuse...

Fruit de la belle collaboration entre la dessinatrice Zeina Abirached et le romancier Mathias Enard, "Prendre refuge" est un roman graphique que j'ai particulièrement apprécié.
Comme Zeina Abirached dans son précédent album "Le piano oriental", Mathias Enard, après son roman "Boussole", confie à nouveau sa fascination pour l'Orient et ses ramifications, ses liens avec l'Occident, le beau et nécessaire mélange des cultures, cet ici qui se construit de l'ailleurs, ce soi qui se nourrit de l'autre.
"Prendre refuge", c'est le récit de deux histoires d'amour qui s'entremêlent et se juxtaposent, deux récits atemporels, emprunts d'une certaine nostalgie, qui disent l'attachement, la beauté de pays lointains, leur souvenir jamais éteint mais aussi la peur, la séparation, le déracinement des êtres confrontés à la violence de la guerre, celle d'hier et d'aujourd'hui.

En noir et blanc, les dessins pleines pages ou à plusieurs bandes de Zeina Abirached donnent un rythme tout particulier à la lecture de ce livre, comme les textes de Mathias Enard qui mettent en lumière le caractère et la situation de chacun des personnages. Ce que le texte apporte aux dessins et ce que les dessins donnent au texte n'est ici que poésie et retenue.

"Prendre refuge" est un livre dont je conseille vivement la lecture.
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critiques presse (4)
ActuaBD
28 décembre 2018
L’idée de la fuite - à plusieurs sens - et de ces refuges forcément précaires et provisoires laisse le lecteur sur une sensation de douleur apaisée, d’amertume des rendez-vous manqués, mais aussi de bienfait de la compréhension humaine.
Lire la critique sur le site : ActuaBD
BoDoi
06 novembre 2018
Certes, le dessin, gorgé de motifs, ne déçoit pas : l’autrice manie aisément le noir et blanc, charge ses pages sans les rendre illisibles, crée des rythmes et des sons qui servent le propos. Mais celui-là même, justement, est un peu poussif.
Lire la critique sur le site : BoDoi
Auracan
19 octobre 2018
De page en page, on va ainsi de surprise en surprise, tant les audaces et trouvailles graphiques sont nombreuses. Et on s'y attarde avec plaisir pour profiter et apprécier pleinement cette approche hors du commun.
Lire la critique sur le site : Auracan
BDGest
02 octobre 2018
Minimalisme de haute intensité, psychologie de haut vol et introspection aux ressorts universels, Prendre Refuge ne peut pas laisser indifférent. À lire d’urgence.
Lire la critique sur le site : BDGest
Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
- J’ai acheté des draps pour me sentir chez moi. Enfin… ça va.
- Moi, je n’en peux plus. Berlin est trop froide pour moi. Tout est froid ici. Les gens… les immeubles et ils t’engueulent ! Et puis ils manquent de t’écraser en vélo… AKH ! Je hais les cyclistes !
- Oui, c’est sûr qu’ils ne sont pas toujours aimables surtout à vélo mais il y a aussi des gens charmants. Ceux de l’association du quartier, par exemple. Il y en a un…
- D’accord ! D’accord !Mais pour leur langue, mon dieu ! On y comprend rien ! Trois mois de cours et j’arrive à peine à dire bonjour !
- Hm
- Et puis, avec mon voile… j’ai l’impression qu’ils me prennent pour une terroriste… ! (Soupir) J’hésite à faire comme toi, l’enlever.
- Ne te décourage pas ! Moi, je parle déjà plutôt bien allemand, je peux discuter avec les gens… et me faire des amis. C’est important ! Tiens, par exemple, l’autre jour… hm … ce n’est pas une question de langue les amis.
- Par chance, à Spandau, il y a beaucoup de Syrien, on peut parler un peu dans la rue, on va chez les unes, chez les autres, on fait de la pâtisserie, on emmène les enfants au parc… tu devrais venir !
- Impossible ! Ça me rendrais folle, j’aurais l’impression d’être enfermée ! Il faudrait que j’essaye de trouver du travail mais sans parler parfaitement allemand ou anglais, c’est impossible. Je pourrais donner des cours d’arabe ou de russe mais apparemment, ici le russe n’intéresse plus personne depuis la chute du mur.
- Mais tu es ingénieure ! Et docteur ! Tu devrais pouvoir trouver quelque chose…
- Tu sais, c’est bien joli l’astronomie mais ce n’est pas très répandu et une spécialiste syrienne des planètes… formée en Russie… J’ai contacté tous les anciens collègues, on va voir … à la grâce de dieu.
- Au moins on est ici… et pas sous les bombes… oh ! Il est déjà 17 H ! Je suis désolée Neymar, je dois y aller… Sawissan m’attend ! Je lui ai promis de l’aider à préparer le repas de vendredi. Tu viendras ? Au fait… tu as des nouvelles de ta famille ?
- Non… aucune nouvelle depuis 79 jours.

(Plus qu’une citation, je publie ce long extrait d’une conversation de deux « migrantes » car je trouve que ce dialogue traduit merveilleusement bien la détresse des réfugiés qui, pourtant, suscitent tant de polémiques dans cette Europe de plus en plus cloisonnée et qui, dramatiquement, vire de plus en plus à la droite de la droite.)
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-Ce paysage vous prend aux tripes. Vous retourne d'un coup. Efface l'Europe.
- Presque. L'Europe nous pousse en avant, comme des bêtes fuyant l'orage. Il faudra sans doute faire face. Rentrer, pour résister.
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- En arabe, on dit « Alep la grise ».
- A cause de la guerre ?
- Non. Non. Bien plus tôt ! Gris de… Gris de cheveux gris.
- C’est beau. Gris de cheveux gris.
- Gris de barbe. Aujourd’hui, gris de feu éteint. Comment dit-on ?
- Cendre.
- Voilà. Alep. Centre. Gris.
- Cendres grises…
- Oui. Centre gris. Neiges grises. Béton gris. Ciel absent. Astres tombés.
- Astres tombés ?
- Étoiles… évanouies… disparues.
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J'ai voulu prendre refuge en toi. Mais mon pays perdu bat en moi. Je ne sais pas vivre ici. Je ne sais pas aimer ici. Je ne sais pas t'aimer ici. Laissons-nous continuer notre chemin chacun de son côté du ciel.
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- Tes yeux sont les deux derniers navires en partance. Tes yeux... Est-ce que tu peux m'y laisser une place ? Car je suis fatiguée de l'errance. Je suis fatiguée. Je me noie.
- Je te retiens.
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