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EAN : 9782811204846
128 pages
Milady (18/03/2011)
3.27/5   31 notes
Résumé :
Ils sont partout. Hommes, femmes et enfants, tous victimes d'une mystérieuse infection qui change les parents en tueurs et les amants en violeurs. Sans pitié, ils répandent le mal et traquent les derniers membres de notre espèce à l'agonie. Dans une Amérique désolée, un petit groupe de survivants cherche à rejoindre l'Alaska, espérant y trouver le salut. Ils vont découvrir le prix de la survie... et de leur propre humanité.
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Ce tome regroupe les 10 épisodes écrits par Garth Ennis et illustrés par Jacen Burrows, parus de juillet 2008 à février 2010.

Un homme arrive dans un petit restaurant d'une ville de campagne anonyme. Il tient dans sa main une colonne vertébrale ensanglantée ; un rictus étrange déforme son visage. Il s'approche du cuistot et lui déchire le nez avec les dents. La serveuse fracasse la cafetière contre son crâne. Dehors une voiture prend feu, le conducteur brûle à l'intérieur. Sur le trottoir un homme en poignarde un autre. La fin de la civilisation a commencé, la centrale nucléaire proche explose en produisant le champion atomique familier. Un groupe de 6 survivants et un enfant se crée : leur objectif est de survivre et de gagner le Canada en espérant que les zombis ne supporteront pas les conditions climatiques. Sur leur route, ils vont croiser d'autres groupes peu nombreux et être témoins de la désolation et de la destruction généralisée. Malheureusement pour eux, un groupe de zombis plus futés que les autres les repère et les suit pendant plusieurs semaines à plus ou moins grande distance.

Quand Garth Ennis s'attaque aux zombis, le lecteur est en droit de s'attendre à un récit énorme, gore à souhait et écoeurant. Effectivement, il a choisi de faire des zombis l'incarnation de tous les pêchés de l'humanité. La première apparition donne le coup d'envoi pour une surenchère de gore et d'actes contre-nature qui nécessitent d'avoir le coeur bien accroché. L'un des zombis qui suit le groupe de survivants se promène avec un pénis de cheval dont il se sert comme d'un gourdin. Rien ne sera épargné au lecteur, qu'il s'agisse d'actes de cannibalisme ou de relations sexuelles malsaines et non consenties. Toutefois au fil des épisodes, les scènes de violence s'espacent, même si elles ne perdent rien en intensité.

Comme souvent dans ce genre pointu des zombis, l'histoire ne donne pas d'explications quant à l'apparition de l'épidémie. Les survivants se livrent à des conjectures qui permettent d'établir que le virus se propage par contact de fluides corporels tels que le sang. le principe est donc de confronter des individus normaux ou presque à la contrainte d'une adaptation accélérée pour survivre. de ce coté, Ennis ne laisse pas planer de doute : le maximum que ses personnages puissent espérer, c'est de survivre jusqu'au jour suivant. Chacun est confronté à des choix qui remettent en question leurs valeurs morales, leurs convictions, etc. Il y a quelques moments énormes, comme la confession que fait Geoff, l'un des survivants aux autres membres du groupe, sur son mode de vie précédent.

Les illustrations sont réalisées par Jacen Burrows, le dessinateur attitré d'Avatar Press, la maison d'édition. Il n'utilise qu'une seule épaisseur de trait, toujours très fine pour délimiter tous les contours. Ce choix graphique présente un avantage : une lisibilité immédiate de tous les dessins. Il n'y a jamais de risque de surcharge visuelle, quel que soit le nombre d'éléments ou de personnages à représenter. Il y a deux inconvénients : seul le placement des personnages ou des objets dans la case permet d'établir une échelle d'importance, et les ombrages reposent exclusivement sur la mise en couleurs.

Ce dessinateur ne rechigne devant aucune représentation. Il illustre chaque élément exigé par le scénario avec application et détachement. Je dois reconnaître que dans ce cas précis le résultat est parfois insoutenable. Ces représentations presque cliniques ne laissent pas de place à l'imagination, mais pas de possibilité non plus de fermer les yeux ou de détourner le regard. Chaque zombi est marqué par des plaques de rougeur sur le visage qui forment une croix (d'où leur appellation de "crossed"). Lorsque la tripaille est mise à l'air, il est impossible de l'ignorer ou de s'illusionner sur ce qui est représenté. Lorsque les zombis perpètrent leurs actes de cruauté, il est impossible de faire semblant de ne pas comprendre. Cette crudité visuelle est sans pitié pour le lecteur, sans complaisance pour la barbarie.

Burrows a soigné l'apparence de chaque survivant et de chaque zombi qui dispose chacun de leurs spécificités propres (enfin pour les zombis, pas si propre que ça). On pourra juste regretter que tous les personnages ont un profil filiforme de personne en bonne santé. Cette particularité physique renforce le défaut majeur du scénario : la distance qui existe entre les personnages et le lecteur. Ennis se contente de traits de caractère assez génériques sans plonger dans la psychologie de chacun des personnages. du coup les remises en cause de l'échelle morale, du système de valeurs de chacun perd beaucoup de pertinence. Dans la mesure où ces individus ont organisé leur existence autour de valeurs qui échappent au lecteur, l'effondrement de leur cadre de référence perd de son impact, de sa force.

Alors que l'histoire commence très fort en termes de cruauté, de sadisme, d'urgence et de survie à tout prix, les péripéties successives s'affadissent au fur et à mesure. le tout reste très perturbant et abjecte, avec une étape pour chaque point de passage obligatoire dans ce type de récit : Qui a le droit de survivre ? Quel est le coût de la survie du groupe ? Quelles limites je dois dépasser pour assurer ma survie individuelle ? Que deviennent le sens de la vie et la valeur de la vie quand la seule occupation est la survie ? Ennis développe un point de vue très bien construit pour cette dernière question. Mais il manque un sentiment d'empathie pour les personnages du fait de leur absence de développement psychologique.
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L'autre jour, alors que je me baladais dans la rue, je tombe complètement par hasard sur mon libraire préféré. Connaissant mon penchant non négligeable pour les histoires qui traitent d'apocalypse et autres mutations étranges, il me colle entre les mains un exemplaire de ce fameux tome 1 de « Crossed ». « Tu verras, c'est du Zombie, et même si ça reste plus que classique dans le genre et le style, c'est ultra-violent et complètement déjanté, tu gagnerais à le découvrir je pense… »

Ni une ni deux je file me poser à la terrasse d'un bar quelconque sur une place quelconque, et je me plonge immédiatement dans cette lecture qui à priori risque de laisser des traces.

Quelque part aux États-Unis, par un après-midi banal dans une petite ville tranquille, tout semble se passer à merveille pour Jim le patron d'un bar, les clients grignotent paisiblement leurs « donuts » en sirotant des petits cafés. Tout est calme donc, enfin jusqu'à ce qu'un type étrange, à l'air complètement ahuri entre dans la boutique, une colonne vertébrale sanguinolente à la main… Non, ce n'est pas Halloween, ce n'est pas une farce, Jim le comprendra à ses dépens lorsqu'il verra son nez arraché par la mâchoire vorace d'un homme au regard fou… le début de la fin, le monde que nous connaissons tous ne sera sans doute plus jamais comme avant. On apprend très vite qu'une sorte de contamination est en train d'affecter une grande partie de la population, les personnes infectées se transforment en quelques secondes en monstres sanguinaires avec pour trait de caractère, une forte propension à la perversité et la violence.

Plus vite qu'il ne faut pour s'en apercevoir, tout n'est plus que chaos dans la ville, les survivants assistent avec effroi à de nombreuses scènes insoutenables. Viols, démembrements et autres atrocités vont bon train. Les médias cessent tout à coup d'émettre, les centrales nucléaires explosent les unes après les autres, c'est bel et bien la fin. le monde est plongé dans un enfer sans nom et les rares survivants n'ont d'autre alternative que de s'engager dans une fuite éperdue vers un hypothétique ailleurs où le danger sera peut-être moins présent.

On suivra alors les pérégrinations d'un petit groupe de survivants qui souhaite rejoindre le Nebraska, juste par ce que par là bas, à priori, il y avait moins de population « avant », donc maintenant sans doute moins de contaminés occupés à traquer la chaire fraiche. Mais dans ce monde ravagé, plus rien n'est certain, le danger rôde partout, à chaque instant, tout n'est plus qu'effroi et misère. Une improbable quête avec pour unique objectif la survie, coûte que coûte, peut-être même jusqu'à en perdre toute notion d'humanité…

C'est avec beaucoup de curiosité que je me suis lancé dans la lecture de « Crossed » tant il est vrai que je suis une sorte « d'inconditionnel » du genre. Mais je dois avouer que quelque part je suis un peu dessus du résultat. Outre un dessin plus que classique, vu et revu, propre à une certaine catégorie de « comics book », c'est le traitement de la violence par le scénariste qui m'a un peu gêné (pourtant, croyez-moi, il en faut pas mal pour me perturber), elle est omniprésente et malheureusement souvent gratuite et répétitive. Il me semble que ce parti prix déviant dessert le scénario. En effet, cette fuite éperdue d'un groupe de survivant ne peut être efficace qui si la tension est palpable, que si le lecteur parvient à s'immerger dans une ambiance particulière et malsaine, or, à mon sens, ce gore permanent atténue grandement ce sentiment, au contraire, on frise même parfois le ridicule. Mais bon, ça reste surprenant et, à certains égards, efficace et percutant. Et puis bon c'est tout de même addictif (quoique j'ai un peu peur que la série ne s'embourbe dans une sorte de saga sans queue ni tête), pour preuve, c'est avec une sorte de fébrilité que je me suis procuré dans la foulée le deuxième opus de la série qui vient tout juste de sortir en librairie…
Lien : http://testivore.com/crossed/
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L'univers de la bande dessinée, d'où qu'elle vienne et quel que soit son format, a toujours porté une certaine violence. Érotisme et gore s'y côtoient régulièrement. Qu'on se souvienne des oeuvres de Serpieri, pour ne citer que lui. le marquis de Sade avait ouvert la voie dans ses écrits. de fait, eros et thanatos sont deux pulsions qui vont souvent de pair. Cependant, Garth Ennis et Jacen Burrows poussent ici le vice aux limites du supportable. Voyez plutôt. Crossed est un récit mené à la première personne par Stan, un paumé instable et nomade. Échoué dans un petit restaurant dans lequel il se fait quelques dollars, il assiste un soir à la fin de la civilisation. En effet, hommes, femmes, enfants semblent atteints d'un mal inconcevable : marqués d'une brûlure en forme de croix sur le visage, dénués de toute morale et de tout tabou, ils massacrent les gens sains avant de les violer par tous les trous. Et ce n'est pas une figure de style. L'infection se répand et, bientôt, c'est toute la civilisation qui tombe dans des abysses de violence. Stan et une poignée de survivants doivent rester mobiles, échapper aux infectés et trouver un lieu où se fixer. Ce sera l'Alaska. Avec Crossed, oubliés les clichés du zombie. Ils sont toujours en vie, et loin d'être décérébrés ; leur perversité les pousse à penser, et à mettre en place des stratégies incroyables pour assouvir leurs instincts morbides. Plus qu'humains ? La mise en case est très efficace. Elle alterne les plans larges et les gros plans bien saignants. le rythme oscille entre contemplation morbide et sentiment d'urgence. Parfois même, les pires atrocités se donnent à voir en double page, histoire que vous aussi, vous participiez à l'orgie. le trait est mature et très classique, mais précis, peut-être trop. Les corps sont très détaillés, et les expressions faciales hyper réalistes, surtout celles qui expriment la haine, l'envie, et le stupre. Les coloristes Juanmar et Greg Wallen utilisent une palette très large, avec des tons très sombres pour les environnements et des couleurs vives pour les personnages et les giclées de fluides. Obscène, perturbant, effrayant, ce comic est pourtant bien scénarisé, et donne envie d'en savoir plus. Au fil des pages, l'horreur se fait plus prégnante, le dégoût violent, et pourtant… pourtant, vous ne pouvez en détacher les yeux. A réserver à un public très averti, qui a l'estomac bien accroché. Ou à ceux qui ont vu Tokyo Gore Police. Sauf que dans Crossed, il n'y a rien dont on puisse rire.

Lien : http://lacritiquefacile.com/..
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Edité chez Milady, ce Comics nous plonge dans un univers a la fois classique et original. Cross-over entre "Walking Dead" et "Saw", l'histoire pourrait être celle d'un survival horror habituel.

Dès la première page, pas de temps mort! Situé aux USA, le récit démarre par une scène forte, qui plonge tout de suite dans le bain et le ton de Crossed. Cette fois-ci, pas de zombies, mais un "virus" qui rend ultra agressif toute personne contaminée. Mais attention, quand je dis agressif, je veux dire genre ulra violents et sadiques! Torture, viol, eventration et autres mutilations sont au menu et personne n'est épargné, pas même les enfants!

Les auteurs prennent un malin plaisir à nous présenter un monde angoissant où les survivants n'ont pas d'autres choix que de fuir, car s'arreter c'est s'exposer à être capturé par les contaminés...et là autant dire que ça ne fait rever personne!

Les personnages son assez peu developpés, mais l'ensemble ne manque pas de rythme. On est parfaitement terrorisé pour eux tellement les contaminés font peur!

A la lecture, c'est une véritable claque. Les dessins de très bonne qualité, servent parfaitement la violence du propos. C'es parfois dérangeant, mais il ne faut pas oublier qu'il s'agit d'un récit fantastique et destiné à un public adulte. Sachant cela, vous n'en sortirez tout de même pas indemnes.

On aime ou on aime pas. Moi j'ai adoré et j'attend la suite avec impatience!

A noter qu'en fin de volume, vous trouverez une galerie de dessins ultra réussis, sous formes de couvertures alternatives.
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Attention, revoilà Garth Ennis ! L'auteur de Preacher et « The Boys » est un habitué des lectures averties et aime jouer la carte de la provocation. Dans le sillage de Walking Dead, il s'attaque donc également au thème des zombies. Après la variante des créatures légèrement nymphomanes de la série Girls, Garth Ennis imagine une épidémie d'origine inconnue qui ne transforme pas ses victimes en pantins assoiffés d'hémoglobine, mais en sadiques ultra-violents. Autant vous dire tout de suite que c'est vraiment mal barré pour la petite bande de survivants qui tente de rallier l'Alaska afin d'échapper à la barbarie de ces pervers.

Au menu de cette saga qui repousse encore un peu plus la frontière de l'horreur, le lecteur à donc droit à des scènes particulièrement gores. Viols, démembrements, tortures et autres, rien ne nous est épargné au sein de cette histoire qui baigne dans le sexe et la violence. On est donc bien loin de l'approche plus psychologique de « Walking Dead ». Garth Ennis ne propose d'ailleurs pas des zombies décérébrés, mais des créatures totalement dégénérés et particulièrement vicieuses, qui ne sont jamais à court d'idées pour faire souffrir leurs victimes. Alors, Ennis va-t-il trop loin ? Oui, évidemment, mais ce n'est pas moi qui vais m'en plaindre !

Au niveau du graphisme, Garth Ennis retrouve Jacen Burrows, qui accumule ici les planches particulièrement gores. Une mise en scène à la hauteur du scénario d'Ennis, qui multiplie les scènes chocs. La scène du cercle de sel est à ce titre assez horrible, mais prouve également que l'ensemble n'est pas dénué d'un humour particulièrement sombre.

Après la trilogie thématique composée des one-shots totalement indépendants « Black Summer », No Hero et Supergod, Milady Graphics propose donc un nouvel album qui vaut le détour et qui ne fait pas dans la dentelle.
Lien : https://brusselsboy.wordpres..
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Et si… ils avaient tellement de mal en eux que ça devait sortir, peu importe comment ?
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Vidéo de Garth Ennis
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