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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Lors de ma dernière visite à la bibliothèque, j'ai choisi un peu par hasard ce roman, Blanche et Marie. Incidemment, je ne savais pas trop à quoi m'attendre. À une surprise, dans tous les cas ! La quatrième de couverture précisait quelques informations, entre autres l'identité des deux femmes : Blanche Wittman enfermée dans un hôpital psychiâtrique à Paris qui, une fois guérie, est devenue assistante de Marie Curie. Une relation respectable et touchante entre deux personnnages importants. Intéressant ?

On pourrait le croire, mais non. Dans tous les cas, ça ne m'a pas plu. D'abord, d'emblée, la narration décrit Blanche sur son lit de mort, devenue femme-tronc à force d'amputations. Horreur. Je ne veux pas sembler superficiel mais ce n'est pas le genre de sujets qui m'attire habituellement. Laissons les monstres dans les cirques ambulants ! Heureusement, la narration nous ramène en arrière. On découvre une jeune femme passionnée et pleine de vie – et entière – mais, malheureusement, son tempérament excessif et ses troubles d'humeur lui ont valu l'étiquette « hysétrique ». Bienvenue à la Salpêtrière !

Dans cet établissement quasi-mythique, Blanche Wittman sera soumise à des traitements fort discutables et à l'amour du professeur Charcot. Je passe vite sur cette période (qui ne m'a pas vraiment captivé). Après, elle devient assistance de la scientifique Marie Curie, deux fois prix Nobel. Toutes leurs expériences avec les rayons X, le radium et l'uranium, pas besoin de chercher loin les les causes des amputations et les maladies… Instructif. Si l'auteur avait poursuivi sur cette voie, cette amitié entre ces deux femmes, j'aurais plus accroché.

Toutefois, la narration se promène beaucoup, passe à Jane Avril, s'intéresse à Hertha Ayrton, s'attarde à Marie Curie et sa relation adultérienne avec Paul Langevin, entachant l'obtention de son deuxième prix Nobel. Cette narration est aussi très fugitive, se baladant dans le passé, au présent (le début des années 1900), dans un passé plus lointain, quelques années plus tard, dans le futur (genre 1911), etc. Un peu mélangeant.

Évidemment, ma critique est extrêmement subjective, davantage que les autres que j'ai écrites. Il est certain que des lecteurs puissent se sentir plus interpelés par plusieurs des thèmes abordés par ce roman. Et, si je l'ai trouvé ennuyeux, il n'est pas si mal. Après coup, je lui trouve des qualités documentaires. Per Olov Enquist a un style irréprochable, une écriture concise, et il me donne l'envie de lire d'autres de ses romans.
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J'ai eu quelques difficultés à rentrer dans l'univers de Per Olov Enquist et dans sa forme d'écriture, totalement "littérairement incorrecte". C'était pas évident, il m'a fallu une bonne centaine de pages pour réellement apprécier et me laisser entraîner. Il y a de nombreuses insertions de citations, d'extraits de journaux intimes (réels ? fictifs ?), des flashbacks incessants, une brusquerie dans le ton, le narrateur qui est parfois Blanche, parfois Per Olov Enquist.... Accrochons-nous ! et découvrons un univers médico-scientifique, celui des séances hebdomadaires d'hypnotisme en public à la Salpêtrière, des expériences plus ou moins barbares du professeur Charcot pour dresser la carte des zones hystérogènes ou pour trouver les moyens de stopper les crises d'hystérie (par exemple avec une ceinture compressive sur les ovaires... les ovaires, c'est bien connu... ou alors on opte pour un coup sur le ventre avec le plat d'une épée... un geste à acquérir....)
(...)
Lien : http://chezlorraine.blogspot..
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Per Olov Enquist était un écrivain suédois et sa particularité était d'écrire des romans qui partent de faits réels pour aboutir à un mélange complexe de fiction et de réel; ceci correspond en Suède au mouvement documentariste qui aurait ses racines dans les expériences sociales de la Suède dans les années 60.

Blanche et Marie est son dernier roman avec Blanche Wittman et Marie Curie. Blanche Wittman fût la patiente préférée du grand neurologue français Jean Martin Charcot, père de la Neurologie moderne. Marie Curie est une contemporaine de Charcot et il est plus que probable qu'ils se soient croisés, ne serait-ce que par le biais d'une connaissance commune, Sigmund Freud.
Ce livre est une biographie fictive et très libre de Blanche Wittman, internée à l'âge de 18 ans pour des années, dans le service du Pr Charcot et qui lui a servi de modèle pour ses démonstrations publiques d'hystérie et aussi pour des études sous hypnose.

L'écrivain Enquist a fait entrer dans cette fiction, la brillante Marie Curie comme employeur de Blanche dans son laboratoire afin de donner plus de cohésion à son roman.

Le livre d'Enquist se veut une confrontation entre l'idée de l'amour romantique et une idée d'un amour en phase de fluide chimique ou version « plus scientifique » de ce désordre émotionnel. Et pour développer le sujet, il va confronter la supposée relation amoureuse entre Blanche Wittman et son thérapeute, le docteur Charcot, un homme marié. En même temps qu'il mettra en parallèle l'amour entre Marie Curie (veuve depuis 6 ans) et son collègue Paul Langevin, un homme marié aussi, très malheureux en ménage. Une affaire qui a duré 5 mois.

Pour appréhender de plus près l'amour entre Blanche et Charcot, Enquist a inventé trois cahiers tenus par Blanche où elle s'explique et dévoile à demi mots cette relation.

L'histoire sentimentale de Marie Curie avec Langevin s'est très mal terminée; après publication d'une lettre compromettante, Madame Curie fut trainée dans la boue. Dans le roman, Blanche Wittman est une véritable consolation et aide psychologique pour une Marie Curie complètement détruite.

Dans cette histoire Blanche Wittman apparait comme très abîmée par les radiations qu'elle aurait prises dans le laboratoire de Marie Curie, avec des lésions telles qu'elles auraient nécessité l'amputation d'une jambe et des deux bras, la transformant en femme tronc.

En février 2007, un médecin hollandais, le Dr J. van Gijn, publia dans la très sérieuse revue médicale The Lancet un pamphlet contre Terry Eagleton, auteur d'une critique du livre de Per Olov Enquist, arguant que c'était un affront vis-à-vis de ces deux icônes de la Science que furent Charcot et Curie, une pure fantaisie : rien ne prouve que Blanche et Charcot furent amants; Blanche se serait contaminée avec les radiations en travaillant dans le service de Radiologie de la Salpêtrière et non dans le laboratoire de Marie Curie; Blanche n'aurait pas perdu les deux jambes mais seulement les doigts et une partie des bras.

Par ailleurs, le roman récent de Victoria Mas (Le bal des folles, 2019) décrit très bien le service du Professeur Charcot où se déroule son roman, autour du fameux bal annuel auquel participaient les patientes et attirait le tout Paris. Autre roman intéressant est celui de l'écrivaine espagnole Rosa Montero L'idée ridicule de ne plus jamais te revoir, paru en 2013 en VO, où elle fait largement état de la vie intime de Marie Curie.

Un livre original avec un sujet passionnant, bien que j'ai moyennement aimé la façon d'Enquist de raconter cette histoire, cela m'a semblé confus par moments. Mais son idée de vouloir confronter le côté scientifique de cette évanescence chimique qui est l'amour, m'a paru brillante.

En conclusion, on pourrait dire que si l'amour tue, le radium tue aussi.
Lien : https://pasiondelalectura.wo..
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Amor omnia vincit.... L'amour triomphe de tout....
Livre sur l'amour
Livre sur la mort.... Je serai toujours à tes côtés....
Nous sommes dans le monde scientifique de la fin du XIX ieme siècle. Tout le beau monde est là. Inventaire à la Prévert, les noms connus se succèdent ....

Jean Martin Charcot, neurologue français, professeur d'anatomie pathologique.
Ses travaux sur l'hypnose et l'hystérie se sont déroulés à l'école de la Salpêtrière.
Drôle de lieu. (Juste pour sourire- une petite anecdote : à la fin du XIX e siècle, au moment de la Mi Carême, y était organisé chaque année un célèbre bal : le bal des folles, ainsi qu'un bal des enfants épileptiques. de nombreuses personnalités y assistaient et la presse parisienne en rendait compte.)
Blanche Wittman, une célèbre patiente hystérique du docteur Charcot. Elle fut surnommée la reine des hystériques.
Hertha Ayrton (mathématicienne, ingénieur et aussi suffragette) qui a inventé un appareil, sorte de ventilateur qui repousse les gaz et renouvelle l'air. Il sera très utilisé durant la grande guerre (14-18). La science salvatrice de Hertha n'a pas bénéficié d'un prix Nobel, alors que celle-ci a peut-être sauvé bien plus de vies que la découverte révolutionnaire de Marie Curie.
(Une petite précision concernant le terme suffragette qui désigne, en son sens strict, les militantes de la Women's Social and Political Union, une organisation qui revendique le droit de vote pour les femmes. Ses modes d'action, fondés sur la provocation, rompirent avec la bienséance qui dominait jusqu'alors le mouvement suffragiste britannique. Par extension, le terme est parfois utilisé pour désigner l'ensemble des militantes pour le droit de vote des femmes dans le monde anglo-saxon.)
Marie Curie, la première femme professeur à la Sorbonne.Sa leçon inaugurale a été salué par la presse en ces termes :
« c'est […] une grande victoire féministe que nous célébrons en ce jour. Car, si la femme est admise à donner l'enseignement supérieur aux étudiants des deux sexes, où sera désormais la prétendue supériorité de l'homme mâle ? En vérité, je vous le dis : le temps est proche où les femmes deviendront des êtres humains. ».
Paul Langevin, qui bien que marié, a eu une brève liaison avec Marie Curie, alors veuve.
(Leur relation fait scandale dans la société de l'époque, et donne lieu à plusieurs duels à l'épée au vélodrome du Parc des Princes.
Le Prix Nobel de chimie est toutefois décerné à Marie Curie, « en reconnaissance des services pour l'avancement de la chimie par la découverte de nouveaux éléments : le radium et le polonium, par l'étude de leur nature et de leurs composés ». Malgré la suggestion du comité Nobel de ne pas venir chercher le prix en raison de pressions politiques ainsi que du scandale qui la couvre, elle choisit de se déplacer et le reçoit le 10 décembre 1911 à Stockholm. Elle est la première personne à obtenir deux prix Nobel pour ses travaux scientifiques ; la presse française reste quant à elle silencieuse.)

Per Olov Enquist dans ce livre, intègre tout ce beau monde dans une fiction qui mêle les destins croisés de tous ces personnages et de ses propres souvenirs.
Il emprunte la démarche de la biographie et se lance dans la narration d'une simple histoire. Il constate que l'on ne peut pas faire "le récit définitif sur l'amour", il n'y a certes pas de solution unique.
Alors il se pose des questions et nous nous posons des questions, "la question" qui est la démarche de base du scientifique et il y apporte, une page après l'autre, peut être "le regard de la littérature".
Il s'interroge sur le terme Médium, au sens de médiation : celui dont le but est d'établir des liens entre des êtres, entre des passions, mais aussi entre le narrateur et ses personnages, comme le ferait un enquêteur consciencieux.
Tout ça pour réfléchir aux questions que chacun doit pouvoir se poser et auxquelles chacun de nous, au cours de notre vie, cherchons une réponse.
L'amour, la mort ...
L'amour peut il triompher de tout ?
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Entre 3 et 4 (j'ai vraiment du mal à noter les livres)
Sujet très intéressant, mais j'ai parfois eu du mal à comprendre ce que voulait exprimer l'auteur... Il se base si j'ai bien compris sur des documents réels, les carnets/journaux de Blanche, dont on a de longues citations. Je pense que j'aurais beaucoup aimé lire ces carnets seuls. L'auteur y apporte des précisions, un commentaire, mais je n'ai guère su saisir ses allusions, le plus souvent (critique-t-il Charcot ? j'en ai eu un peu l'impression ; les patientes auraient été des "actrices" qui se mettaient en scène à la demande du médecin-charlatan, l'hystérie est une maladie qu'il aurait inventée - et qui a, effectivement "disparu" en tant que telle par la suite ou on lui a donné d'autres noms ; mais ce n'était pas clair)
Mais vraiment beaucoup d'intérêt pour le sujet, qui me donne envie de me documenter plus sur cette histoire (Charcot-l'hystérie-Blanche ; Marie Curie-Pierre Curie-son dernier amant-le scandale autour)
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Après sa mort, Blanche Withman laisse un livre le livre des Questions composé de trois carnets : le livre Jaune, le Livre Rouge et le Livre Noir.

Elle y entame le récit de sa vie, de son arrivée à la Salpêtrière, de sa relation amoureuse avec le Pr Charcot et des lie, de son parcours professionnel en tant qu'assistante de Marie Curie.

Un roman très original dans sa construction en mise en abyme qui permet de s'appuyer sur le récit supposée de Blanche Withman dans son Livre des Questions pour dériver vers d'autres récits et anecdotes dans un va-et-vient temporel dynamique. La plume est recherchée, précieuse et caustique à la fois. Un réel plaisir pour les yeux.

Néanmoins, le fil conducteur est rapidement perdu dans les méandres de toutes ces bifurcations (la vie de Jane Avril puis Hertha Ayton puis la relation entre Marie Curie et Paul Langevin par exemple) vers des récits qui manquent de liens entre eux.

Le récit semble presque être un documentaire plutôt qu'un fiction.
Un avis mitigé donc mais qui m'a permis de découvrir la plume de cet auteur suédois.
Lien : https://www.instagram.com/ne..
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A lire ce livre j'ai été fascinée par le description de la Salpetriere ,toutes ces pauvres femmes errant ,abandonnées pour certaines,utilisées pour d'autres à des fins médicales.Les histoires enchevetrées de Blanche Wittinan et de M. Curie ont pour objet, selon l'auteur,de définir ce qu'est l'amour.Je ne me suis guere interessée à cette question.J'ai plutot été interessée par le coté "documentaire" du livre, découvrant Marie Curie ,la femme sous la scientifique,Blanche ou l'égérie de Charcot et Jane Avril rendue celebre par Toulouse Lautrec

C'est un livre qui se laisse lire sans déplaisir mais sans passion


Lien : http://lemelimelodepyrostha...
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