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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Lorsque Niels accepte de venir passer quelques temps dans la maison familiale, on comprend d'emblée les efforts énormes que le narrateur va devoir déployer pour accepter le comportement de son fils. Sale, vêtu de loques, peu enclin aux échanges et accro aux pétards. Seule sa jeune amie trouve grâce aux yeux du père, malgré les choix de vie aussi marginaux que ceux de Niels. Et pourtant les raisons en sont vertueuses, consommation minimaliste, décroissance, protection de la planète . Niels passe d'ailleurs le plus clair de son temps sur la ZAD près De Nantes, là où le projet d'aéroport crée le conflit. Jusqu'où le père pourra t-il accepter la provocation manifeste, au-delà des convictions politiques ?

François D Épenoux analyse avec une grande acuité cette relation conflictuelle, celle d'un père et de son fils mais aussi celle de deux générations qui ont été construites sur des bases bien différentes. Malgré l'amour qui les lie, la confrontation est inéluctable.

Le roman met aussi en évidence la fragilité des acquis et le risque universel de perdre un équilibre somme toute précaire, sur un marché du travail dépourvu d'humanité.

La vie sur la ZAD prend des allures d'utopie, où l'entraide, la fraternité et la solidarité ne sont pas que des mots.

Un roman de lecture agréable , qui soulève des questions existentielles intéressantes, avec parfois un peu d'angélisme, sans que cela ne ruine la cohérence du récit.

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Le père, le fils et la ZAD

Avec ce nouveau roman François d'Epenoux raconte les difficiles relations entre un père et son fils. Autour de l'engagement écologique, il pose aussi la question des choix de vie et de notre avenir. Émouvant, riche, fort.

Éric passe des vacances avec sa mère, son épouse et leur fils dans la maison familiale de Lacanau-Océan lorsqu'il a la surprise de voir débarquer son fils aîné, zadiste installé à Notre-Dame-des-Landes.
Son arrivée est d'abord un soulagement, car Niels ne donnait plus guère de nouvelles et il avait fallu un reportage sur les opposants au projet d'aéroport pour pouvoir enfin le localiser. Comme sa copine Tania est sympathique et que son chien ne cause pas de gros dégâts, les premiers jours se passent plutôt bien. Mais l'incompréhension pour ce choix de vie et les vieilles rancoeurs vont vite envenimer l'atmosphère.
Quand Niels a annoncé que Tania partait pour dix jours ramasser des melons et que lui restait à Lacanau avec son chien, Éric n'a pas pu se retenir de lui lancer une pique. Qui a appelé une réplique cinglante. Et toutes les tentatives pour calmer le père et son fils ne feront que cristalliser leurs positions jusqu'à l'esclandre final. Et voilà Niels à nouveau sur les routes...
Deux années passent alors durant lesquelles Éric va être victime de la violence économique. Licencié de l'agence de pub où il travaillait, il a beau essayer de rebondir mais il doit à chaque fois faire le douloureux constat que les quinquagénaires sont, sur ce créneau bien particulier, les victimes d'un système qui va toujours privilégier les jeunes sous-payés. C'est alors très vite la dégringolade vers la précarité. Jusqu'à ce jour d'août où il décide de tout plaquer et de partir à son tour pour Notre-Dame-des-Landes. Sur place, il est confronté à une ambiance, «mi-cathédrale mi-arche de Noé, mi-sanctuaire mi-camp de vacances». Mais cela semble lui convenir. «Après des mois d'asphyxie, je respirais enfin.»
Mais pour autant, parviendra-t-il à reconstruire une relation avec Niels? Est-il prêt à des concessions? C'est tout l'enjeu de la seconde partie du roman, riche en émotions mais aussi en questionnements sur nos choix de vie, sur l'urgence climatique et sur la terre que nous laisserons à nos enfants. En se concentrant sur l'expérience vécue par Éric, François d'Epenoux évite l'analyse et le manichéisme pour la sensualité, l'élan vital. Sentir le vrai goût d'une tomate est alors bien plus enrichissant que tous les discours militants. Comme dans ses précédents romans, il se sert d'une plume fluide teintée d'un humour léger pour dire cette relation père-fils où, derrière les conflits, l'amour n'est jamais très loin. Un petit bonheur qui donne envie de s'approprier cette culture différente, de s'engager et de partager. Et pour cela, il faut aller jusqu'à inverser les rôles. Et voilà le fils essayant de ré-éduquer son père, de le ramener à l'essentiel. Mais n'est-il pas déjà trop tard?


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Décidément, ma participation au jury du Grand Prix des Lecteurs Pocket 2024 m'aura, jusqu'à présent, permis de découvrir des romans plutôt agréables à lire. "Le Roi-Nu-Pieds" de François D'Epenoux est le quatrième publié et j'ai eu beaucoup de plaisir à le découvrir pour maintes raisons.

D'abord l'écriture est très plaisante, à la fois simple et vive, claire et limpide. Je l'ai à la fois dégustée et avalée gloutonnement. Difficile, en effet, d'arrêter la lecture une fois celle-ci commencée. Et puis, il y a l'histoire, celle d'un conflit père/fils, une histoire de générations, deux manières d'aborder la vie. Niels n'est pas revenu voir les siens depuis longtemps, n'a guère donné de nouvelles, et, lorsqu'il débarque un beau jour, naturellement c'est le choc. Pieds nus, complètement dépenaillé et sale, il est accompagné de sa petite amie. Quels points communs peut-on découvrir entre un zadiste et une famille "CSP+" ? Je vous laisse imaginer – ou plutôt découvrir – la suite...

L'auteur analyse avec beaucoup de lucidité, sans la moindre once de manichéisme ou de jugement, les idées de chacun. Il met en évidence deux modes de vie, démontre à quel point l'amour ne suffit pas toujours pour faire taire les dissensions. Il nous montre aussi combien jamais rien n'est définitif. Alors, même si, parfois, on pourrait se dire que l'on tombe dans une flaque d'eau de rose, j'ai aimé ce roman qui explique tout simplement qu'il est difficile d'être parents, que rien n'est jamais ni tout blanc, ni tout noir. J'ai aimé le regard bienveillant et tolérant qu'il pose sur cette fameuse ZAD de Saint-Vincent-des-Landes dont on a tant parlé. J'ai aimé l'émotion qu'il fait naître, la destruction des préjugés au fil des mots, la délicatesse toujours présente et la tendresse qui petit à petit se laisse deviner.

J'ai trouvé dans "Le Roi-Nu-Pieds" le plaisir d'une lecture tendre et plaisante.

Lien : https://memo-emoi.fr
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Mais pourquoi diable les pères ont ils autant de mal à exprimer leurs sentiments. Pourquoi, alors même qu'ils sont en admiration devant leurs enfants sont ils plus prompts à faire des reproches qu'à montrer leur amour? C'est ce qu'il vient à l'esprit quand on observe Eric et Niels.
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C'est vrai que tout les oppose. Éric est free lance dans la pub, remarié et père d'un jeune garçon. Niels lui a coupé les ponts deux ans plus tôt et a choisi la marginalité en rejoignant Notre Dame des Landes, poussé par une conscience écologique aiguë, virant presque à l'intégrisme,
Alors quant il annonce sa venue à Lacanau dans la maison familiale, la fébrilité et l'impatience s'emparent de tous, en même temps qu'une certaine crainte. Tous marchent sur des oeufs pour préserver le délicat équilibre de ces retrouvailles mais entre orgueil paternel et provocations du fils, la crise qui couve tel un orage finit par éclater et fait voler en éclat ces impossible retrouvailles. Premier acte d'une histoire à rebondissement.
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Première rencontre avec la plume de Francois d'Epernoux et c'est un coup de foudre. Des les premières lignes je suis tombée sous son charme tant elle est riche et belle, emplie de poésie, imagée avec soin autant lorsqu'elle décrit les ambiances que lorsqu'elle dépeint les sentiments. Dès lors, les mots se font velours pour décrire la pudeur infinie entre ces deux écorchés, la maladresse et l'amour enfoui mais toujours bien présent. Ils se font coup de poing quand la colère trop longtemps contenue explose et saccage les liens ténus qu'ils avaient réussi à renouer. Mais à chaque fois ils sont justes et touchent en plein coeur
La deuxième partie du roman chemine vers la réconciliation, et revêt presque des allures de conte. Elle m'a un peu moins convaincue peut être parce que la quatrième de couverture, beaucoup trop bavarde sur la suite de l'intrigue, m'a ôté la surprise du principal rebondissement. Mais c'est une partie qui a le mérite d'éclairer le combat idéologique de ces hommes et femmes prêts à tout pour un idéal tout en démontrant la fragilité de nos existences dans nos sociétés décadentes. Une illustration convaincante et touchante qui pousse à la réflexion.
En conclusion ce roman n'est pas sans rappeler le très beau «  ce qu'il faut de nuit ». Leur propos les rapproche mais c'est surtout la délicatesse et la tendresse infinie qui les unit. Une très belle découverte grâce au Prix Orange du Livre
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Un sujet intemporel (banal, diront certains) bien traité par François d'Epenoux : le silence, l'incompréhension entre deux êtres qui s'aiment, un père et un fils.

Niels est un écolo, pur et dur. Eric est rédacteur free-lance pour des agences de pub et pense qu'il est coupable aux yeux de son fils « de complicité avec la société de consommation »

Pour les vacances, toute la famille est rassemblée autour de Mamine, et chacun fait des efforts pour supporter Niels et sa compagne Tania, la dégaine de Niels, son addiction aux pétards, sa désinvolture face à sa famille, et surtout sa crasse car Niels ne veut pas consommer d'eau.

Ce qui est bien montré, c'est l'intransigeance de la jeunesse, sa radicalité quand elle est portée par un idéal.
« Pour toi, il fallait tout renverser, tout casser, faire table rase. »

Ce qui est bien montré aussi c'est l'absence réelle de communications, l'importance des non-dits. Chacun a des aprioris sur l'autre, et n'arrive pas à vraiment parler, alors que l'amour existe entre eux. Et c'est pour cela aussi qu'ils sont malheureux.

Eric ne sait pas comment entamer le dialogue, parler sincèrement avec Niels car il se connaît par coeur : j'avais « la violence des taiseux, des arrangeants, des gentils. (…) de ce genre d'explosions, je connaissais les signes avant-coureurs : il y avait d'abord un grand calme, une sorte d'immobilité, comme juste avant un tsunami. Et puis c'était un déchaînement. »
Et bien sûr, c'est ce qui arrive et Niels « dégage » comme lui ordonne son père dans un accès de fureur. Je ne révèle rien, c'est dans le résumé de l'éditeur.

Quand Eric se fait virer comme une vieille chaussette par son plus gros donneur d'ordres, il s'effondre… « Un poison se diffuse en vous qui vous donne l'impression que vous-même n'êtes plus rien. Vous tournez en rond, vous vous sentez vide, inutile, fatigué, vieux. »

Il n'a plus rien, il prend son baluchon et part à Notre Dame des Landes.
Dans un contexte différent, les deux hommes sauront-ils se reconnaître, se parler à coeur ouvert et chacun apprendre de l'autre ?

Merci aux éditions Pocket pour cet excellent moment de lecture.

Lien : https://commelaplume.blogspo..
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Une belle leçon de vie !

Agréablement surprise par ce roman. Nous suivons ici Éric et son fils, que tout oppose.

Niels se bat pour ses idéaux, pour une vie plus simple, pour la planète mais son père ne comprend pas ses choix. Très vite la situation se dégrade.

Une relation père-fils comme on en voit peu. Un relation dysfonctionnelle qui met en lumière deux mondes que tout oppose.
Ils vont déconstruire les préjugés de l'autre.

J'ai été touchée par leur relation, de l'amour maladroit. Elle est incroyablement bien retranscrite, elle est belle.
Les engagements de Niels pour une vie plus simple, pour la planète sont aussi hyper admirables. Il est très touchant même si au début il m'a paru très égoïste.

Une très belle histoire d'actualité à lire.



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Je remercie Babelio et les éditions Anne Carrière pour la réception de ce roman lors de la dernière Masse critique.

Grâce à une plume à la fois poétique et mordante qui use de son charme pour faire passer de forts messages tout en douceur, le lecteur est bercé par le texte malgré un contenu tantôt utopique, tantôt flou dans ses intentions. le tout est ponctué de belles réflexions dont certaines sont lues plusieurs fois pour en saisir chaque mot et prendre le temps d'y réfléchir.
Le narrateur est Éric, le papa, et tout est perçu à travers son regard, ses ressentis, ses réflexions. Il est dommage de ne pas avoir également accès au point de vue du fils, notamment dans la première partie, car le liseur prend en grippe celui-ci et il lui est difficile de s'y attacher par la suite. D'un autre côté, cela lui permet de prendre le temps de cerner ce protagoniste et d'apprivoiser sa personnalité en même temps que son père. Une implication d'autant plus forte s'installe alors chez lui à la lecture des moments de complicité entre père et fils, ce qui décuple la tendresse résultant de ces scènes. Un avis partagé pour ce parti pris de narration donc.
Le personnage d'Anna, la compagne d'Éric, plonge le lecteur dans l'incompréhension. Plutôt que d'épauler son mari dans ses difficultés, elle préfère l'abandonner et fuir. Elle n'attire ainsi pas la sympathie.
Une fin légèrement abrupte clôt le récit. Si la trame de fond est bouclée, plusieurs questions restent en suspens quant à l'avenir du père, personnage pour qui le liseur éprouve de la compassion. La séparation est alors difficile voire frustrante car avoir des convictions loin de toute réalité est chose aisée, mais les mettre en pratique une fois revenu dans le monde matériel accompagné de ses problèmes concrets l'est moins. le texte reste ainsi, tout du long, à l'état chimérique. Il manque d'un rien de plausibilité.
En quelques mots : une écriture plus appréciée que le récit en lui-même ponctue une lecture agréable.
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Niels vit depuis quelques années à la ZAD de Notre-Dame-des-Landes. C'est son combat, vivre sans eau ni électricité, se faire le plus léger sur terre, et lutter contre la société qui détruit peu à peu notre terre.

Cet été, il débarque avec sa copine Tania et son chien chez sa grand-mère, ou la famille y est pour passer les vacances. Éric, son père, tente de garder son calme, d'être sympas, compréhensif.

Mais entre la mauvaise odeur corporelle, les joints qu'il fume, sa manie de venir petit déjeuner à l'heure du midi et d'autres, c'est trop. Éric chasse son fils de la maison.

Deux ans plus tard, Éric est jeté de son emploi comme un vieux kleenex, il se retrouve endetté jusqu'au cou, Anna sa femme doit se protéger, protéger Hugo leur fils, et décide de se séparer de lui.

Éric part dans la ZAD retrouver son fils, retrouver l'amour de son fils, et peut être retrouver la valeur de la vie.

L'auteur dépeint ici notre société consommatrice, dépendante d'argent, de biens matériels, détruisant la terre à petit feu.

Nous comprenons le conflit entre le père et le fils, qui ne viennent pas de la même génération et qui peinent donc à se comprendre.
Leur relation est vraiment touchante.

J'ai beaucoup aimé la partie où Niels apprend à son père comment vivre dans la ZAD. On sent que les personnages sont heureux.

Ce roman soulève des questions existentielles très intéressantes concernant les choix de la vie, l'engagement écologique, notre place dans la société. Sommes-nous heureux de vivre ainsi?

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4ème découverte dans le cadre du Grand Prix des Lecteurs @editions_pocket !

Une histoire découpée en 3 parties.
J'avoue que j'ai eu du mal avec la 1ère partie que j'ai trouvé très lente.
Les choses se mettent très doucement en place.
Pour un livre de 240 pages, je l'ai trouvé très long à démarrer.

Par contre, dès la seconde partie, j'ai beaucoup aimé !
Une relation père-fils très touchante.
Une histoire qui montre qu'il est parfois difficile de se comprendre, mais que ça n'empêche pas de s'aimer.

Ce livre, au-delà de l'histoire qui y est raconté, véhicule un message important.
Une ode à la nature, un retour aux racines.

Une belle découverte, que j'aurais sans doute encore plus appréciée si j'étais rentrée plus vite dedans.
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💐💐💐 Avis lecture 47 💐💐💐
Le roi nu-pieds
Écrit par François d'Epenoux

👣 Je ne m'attendais pas à cette lecture. La relation père /fils, pas toujours simple, ici contradictoire sur la forme ! Et pourtant la vie ne nous laisse pas de répit ! Ni à ce père qui finalement doit faire face aux essentiels de la vie.

👣 Évidemment ici il y a un parti pris, mais en même temps c'est celui de la Terre, de notre terre et de son bien-être ! La relation entre ce père et ce fils est exploitée de façon complètement originale et c'est finalement une très belle découverte ! La lecture est simple et aisée les chapitres s'enchaînent rapidement. J'ai apprécié ce moment de partage, cet essentiel qu'est la relation entre ce père et ce fils qui n'est pas si simple.

👣 Une belle découverte dans ce prix ! Merci pour cette occasion de lecture.

👣 Vous l'avez lu? Votre avis?

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