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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Niels, le fils d'Éric, est parti vivre dans une ZAD (Zone à défendre), à Notre-Dame-des-Landes. Là-bas, il a rencontré des personnes qui ont la même vision de la vie que lui, la même envie de revenir à l'essentiel, et de s'éloigner de cette société de consommation.
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Pour Éric, tout ceci n'est sûrement qu'un passage, une façon de se rebeller contre la société, parce qu'il faut bien le dire, c'est un peu à la mode. Des hippies du 21ème siècle, on en voit de plus en plus. Ils sont là, ils protestent, ils vivent en marge de la société. En tout cas, il espère que tout ça va se tasser, rentrer dans l'ordre. Car depuis que Niels les a rejoints pour les vacances, Éric a pris la mesure du changement. Son fils est "un roi aux pieds nus" qui ne sent pas toujours la rose. Et puis, ça rime à quoi de marcher sans chaussures, de porter des vêtements usés, à la propreté douteuse ? de quoi a-t-il l'air dans la rue ! Il peut lui en offrir, lui, des vêtements neufs. Et cette nonchalance ! C'est ce qu'il y a de plus agaçant la nonchalance. Il ne voit pas, Niels, qu'il frise l'impolitesse, le manque de respect ? Cette fois c'est trop, il a été conciliant mais là il ne peut plus supporter. Alors la colère prend le dessus et les mots, les gestes, sont brutaux. Qu'il débarrasse le plancher et qu'il ne revienne pas ! Quand même, il faut qu'il grandisse un peu, qu'il prenne conscience que la vie, ce n'est pas ça. Ah, mais tout le problème est là, c'est quoi la vie ?
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Il est vrai qu'Éric, lui, a bien du mal à comprendre. Il est l'image même de la réussite sociale. Il est bien dans son époque, il vit dans le confort, voire le surconfort. Un mode de vie auquel on peut rarement échapper, car la société veille à nous l'imposer, elle s'assure qu'on ne puisse pas dévier de cette trajectoire consumériste qu'elle a soigneusement tracée pour nous. Au risque de se voir pointé du doigt par la population bienpensante. Jusqu'au jour où la vie se révolte et nous joue un vilain tour. Car personne n'est jamais à l'abri, même sur un piédestal. Et que reste-t-il quand on a tout perdu, emploi, statut social, femme et enfants ? Que les dettes s'accumulent et qu'il n'y a plus d'échappatoire ?
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Seul, acculé, Éric décide de renouer avec son fils. Là-bas, dans cette ZAD, il découvre un autre monde, une communauté d'entraide et de partage, des personnes de tout âge et de tout horizon mais portées par des aspirations communes. Éric a déjà perdu sa défiance, son assurance. On découvre désormais dans son regard toute la fierté et l'admiration qu'il éprouve pour son fils, qui a construit sa propre “maison”, travaille du lever au coucher du soleil, cultive ses légumes. Et il faut voir comme il est beau son potager ! La vérité c'est que Niels semble avoir trouvé son bonheur, et qu'il est en paix avec lui-même. Peut-être pourrait-il en faire autant ?
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Le roi-nu-pieds”, c'est l'histoire d'un père et de son fils, d'une relation à la communication défectueuse, comme cela arrive souvent entre différentes générations. C'est une histoire qui parle d'amour, filial ou parental c'est selon, de ce que chacun peut apporter à l'autre, car les enfants aussi ont des choses à apprendre aux parents. A travers ces deux figures, celle du fils et celle du père, l'auteur met également en lumière une problématique qui nous concerne tous, l'avenir de la planète.
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J'ai été touchée par le personnage de Niels, par ses propos, son incroyable résolution et son espoir. Si, au début du récit, Niels peut paraître un peu immature, sans doute car nous sommes soumis au point de vue du père, je l'ai en réalité trouvé très sensé et réaliste. J'ai été surprise par sa tolérance. On aurait pu croire que sa conscience du monde puisse le rendre haineux envers tous ces gens qui vivent dans la démesure. Mais il ne semble pas vraiment vouloir convaincre à tout prix. La démarche ne peut venir que de nous.
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J'ai vraiment beaucoup aimé ce roman, pour les thèmes qu'il aborde et la façon dont ils sont traités. C'est une histoire qui m'a émue pour des raisons personnelles, parce que l'auteur a posé des mots justes sur des sujets qui me tiennent à coeur. Parce qu'il n'y a pas de malveillance, d'un côté comme de l'autre. Au fil du récit, les préjugés sont habilement déconstruits. J'ai à nouveau été séduite par la plume de l'auteur, que j'avais découverte dans “Les désossés”. Une plume qui convoque facilement l'empathie et m'emporte inévitablement dans son histoire.
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Ma chronique est sur le blog.
Caroline - le murmure des âmes livres
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« Le roi-nu-pieds » est un roman qui décrypte une leçon de vie. Pas celle d'un adolescent en passe de devenir adulte, celle d'un adulte qui doit remettre l'essentiel au centre de son tout. le récit de François d'Epenoux s'axe sur des relations père-fils qui ne parviennent plus à se comprendre. « Ce qui est tragique, Niels, c'est que tu prennes tout au sérieux à ce point. C'est là que, avec des gens comme toi, j'ai un problème sur la forme. Pourquoi toujours ces grands mots ? ces tirades toutes faites, sentencieuses, définitives ? Pourquoi ce look dégueu ? Ça vous rend plus crédibles ? On peut mener de très beaux combats avec une chemise propre, tu sais ? » Après un été dans la maison familiale durant lequel une terrible dispute éclate, le père excédé par ce fils qu'il ne reconnaît pas lui demande de débarrasser le plancher.
L'injonction est violente, sans appel, irrémédiable. Des dissensions qui semblent insurmontables séparent le père et le fils : une façon différente de vivre et d'appréhender l'avenir créent un fossé de plus en plus infranchissable.
Deux années passent, années durant lesquelles le Covid change beaucoup de choses dans l'existence de chacun. Eric, le père perd son emploi, sa « vitrine sociale », sa raison d'être. « C'est à peine si vous n'y trouvez pas une sorte de confort : c'est douloureux mais c'est douillet d'aller mal. Vous êtes là, hébété, devant un robinet coupé. Celui de votre existence sur terre. Plus d'argent, plus d'amour, plus d'humour, plus d'estime de soi, plus de désir, ça sonne creux et rouillé. Ce n'est pas encore vraiment la mort–sinon, une mort sociale–, mais ce n'est plus vraiment la vie dans ce qu'elle a de palpitant, d'enthousiasmant, d'optimiste. C'est une vie par défaut. Une sorte de non -vie. »
Les dettes s'accumulent. Il ne trouve plus de sens à son existence. Qui est-il en dehors de son travail ? Il décide alors de rejoindre son fils qui habite depuis plusieurs mois dans la ZAD de Notre-Dame-des-Landes. Les retrouvailles entre Eric et Niels se feront sur un terrain différent de celui de la maison familiale, sur les terres de Niels, ce qui oblige Eric à écouter, et tenter de comprendre son fils en le regardant vivre. Il va tâcher de renouer les liens avec cet enfant dont il ne comprend ni le mode de vie, ni les attentes, ni les espoirs.

Le roman se découpe en plusieurs parties. La première est consacrée au père, à son confort, bourgeois, à l'argent qu'il gagne, aux récriminations qu'il fait à son fils sur son mode de vie, aux critiques acerbes qu'il lui envoie verbalement, et aux mots de trop. La suite sera consacrée aux changements que le père va devoir mettre en place pour accepter son nouvel état de « chômeur ». Ce qui est très intéressant dans « Le roi-nu-pieds », c'est la source de la quête initiatique : celui qui apprend, qui progresse, qui évolue n'est pas le fils, c'est le père. Ici, c'est Niels qui donne une leçon de vie à Eric, et pas l'inverse. Eric doit apprendre à reconsidérer ce qu'il pensait être l'essentiel. Son mode de vie, son confort, sa belle voiture, les destinations de vacances prestigieuses, tous ces items qui prouvent à la société que l'on a réussi. Qu'est-ce que la réussite finalement ? À quel moment peut-on dire que l'on a réussi sa vie ? le travail nous définit-il en tant que tel ? Et surtout, que/qui sommes-nous en dehors du travail ? Eric doit apprendre à exister par lui-même, et sortir du « Je travaille donc je suis. »

« Le roi-nu-pieds » est aussi un roman sur les relations père/ fils, et les antagonismes de génération entre deux hommes que plusieurs années séparent. L'éducation qu'Eric a reçue, puis transmise à Niels, est remise en question. Parce que le monde avance vite, et que les problématiques ne sont plus les mêmes. Niels est très préoccupé par l'écologie, la transition écologique, la surconsommation. Ses préoccupations n'étaient pas celles du père, c'est-à-dire celles de la génération précédente, d'où le fossé qui s'est creusé entre parent et enfant. Si vous avez des enfants, vous comprendrez sans doute de quoi je parle. Ils sont plus impliqués écologiquement parlant. Ils nous donnent des leçons. Ils critiquent l'héritage que nous avons laissé. Ils sont en colère face à notre désinvolture. Ils veulent nous sensibiliser à la fois à nos comportements passés mais aussi ceux à venir. C'est tout cela qui se joue dans le roman de François d'Epenoux. « Je n'en sais rien, Papa. À toi de voir. Moi, ma façon d'agir, c'est de ne pas agir. D'alléger mon poids sur la Terre. de vivre en creux. D'être neutre, presque invisible, inexistant. de croire à la solidarité et au partage, sans emmerder personne. Ça paraît naïf, je sais, ça fait grands discours… Mais ça ne coûte rien de rêver… »

Comme dans plusieurs de ses romans précédents, l'écrivain se penche à la fois sur les relations humaines, père/fils, grand-père/petit-fils, mais aussi sur des questionnements personnels. Chaque individu arrive à un moment de sa vie où il se pose des questions sur lui-même et sur le chemin parcouru. Parfois, à cause d'une insatisfaction chronique, ou d'une terrible perte, ou d'une rupture, ou d'un changement suffisamment important pour susciter la réflexion. Ici, Eric redécouvre les besoins primaires de la pyramide de Maslow, ne pas surconsommer, travailler la terre et profiter de ce qu'elle offre, se rendre compte qu'afficher des signes extérieurs de richesse ne rend pas heureux, que le travail même s'il est nécessaire ne le définit pas en tant qu'être humain. « Ce n'était pas seulement la faim qui faisait cet effet. C'était autre chose. Je retrouvais le goût, rien de moins, comme au premier jour du monde. Je me goinfrais de dessert, comme si, trop longtemps, j'en avais été privé. Je revenais à la vie dans ce qu'elle a de meilleur. Ainsi donc, dans la catastrophe annoncée, sur cette terre en perdition, il y avait encore de vraies tomates, de vraies courgettes, de vrais melons, mais aussi sûrement qu'ailleurs, il y avait la mer, toujours là malgré tout, et les arbres, et la beauté des choses, méritante, obstinée, désespérément optimiste. C'était fabuleux. » Enfin, et c'est ce que j'aime tout particulièrement dans les romans de François, il décortique la difficulté de communication entre les êtres : s'écouter, se comprendre, échanger, se réapprivoiser, reconstruire une relation qui a été fortement mise à mal par incompréhension ou à cause d'un événement précis n'est pas mission impossible. Les choses ne sont jamais perdues d'avance chez l'écrivain, les fossés peuvent se combler, les êtres changer, et les leçons s'apprendre à tout âge.

Les romans de François d'Epenoux restent résolument optimistes. Il possède une foi inébranlable en l'homme qu'il juge capable de changer, car Eric change, et change en profondeur, comme s'il avait été aveugle toutes ces années, et que d'un seul coup, il recouvre la vue. « Ici, c'est un champ de roses à côté de Paris et de la façon avec laquelle on jette les gens comme des Kleenex quand on n'a plus besoin d'eux. Jusqu'à ce qu'ils aient envie de disparaître pour de bon. Quand je pense à ces dernières années, je les vois agrégées, grises, lourdes. Comme si j'avais eu les pieds pris dans un bloc de ciment. Entraîné par le fond…entraîné, malgré moi, sur une vie toute tracée, sans rien pouvoir y changer malgré tous mes désirs… Tu sais, ça me fait penser à ces gamins dans les manèges, qui tournent frénétiquement le volant de leur voiture, comme si ça servait à quelque chose… » C'est sans doute la grande différence entre l'optimisme de l'auteur, et mon pessimisme qui me fait penser à l'incapacité de l'homme à changer qui me fait tant aimer ses romans. Mais comme le dit si bien Niels, « ça ne coûte rien de rêver ». Alors, je rêve, en lisant les livres de François qui parle plus à mon coeur qu'à mon cerveau, qui sont plus enclins à me faire ressentir de belles émotions qu'analyser avec froideur le monde dans lequel je vis.

Lien : https://aude-bouquine.com/20..
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Petit coup de coeur pour le roi-nu-pieds.

François d'Epenoux s'attaque ici à une relation père-fils au point de non retour. Niels, le fils, est un idéaliste. Voyant la planète en péril, il a décidé de vivre en marge dans une ZAD avec sa compagne et son chien. Au sein du village, l'autosuffisance : chacun met la main à la pâte et aide son prochain. Mais le père de Niels ne voit pas la vie de son fils d'un bon oeil, lui le rédacteur free-lance pour de grosses agences de pub parisiennes.
Lorsque Niels accepte de passer quelques jours avec sa famille et Mamine, l'incompréhension et les vieilles rancoeurs remontent rapidement entre les deux hommes. Son père le "dégage", car il a bien trop honte de ce va-nu-pieds, hippy et crado.
Mais le fameux karma ne va pas être tendre avec ce papa, qui du jour au lendemain va se retrouver à la rue. Peut-être le bon moment pour enfin écouter son fils et comprendre sa position face à la société de consommation qui ne fait que croître.

C'est doux, c'est tendre & c'est surtout d'actualité !
Dès le départ, on est touché par Niels, sa bataille, ses idéaux, son espoir face à l'humanité qui déraille. Loin d'être anarchiste, sa lutte est personnelle. Il fait preuve d'une grande tolérance face à son prochain.
Cette relation père-fils dysfonctionnelle met en lumière deux mondes que tout oppose et une fine opportunité d'entendre les convictions de l'autre. Car l'autre existe !
Habilement les deux protagonistes vont déconstruire les préjugés de l'autre.

L'auteur, que je ne connaissais pas, signe un roman superbe.
Alors même que le sujet est difficile et nous fait conscientiser un maximum sur notre quotidien, il se dégage un optimisme et une foi en l'autre qui redonne le sourire. A lire !!!

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Le voici enfin en librairie aujourd'hui. le Roi-nu-pieds, de François d'Epenoux. Je l'ai déjà dévoré avec un appétit féroce il y a quelques jours.

Au premier plan, un père bien ancré dans sa vie moderne et son fils révolté, zadiste. Leurs épouvantables discordances. Leur incompréhension mutuelle. Un dialogue devenu impossible. La violence de leur absence de mots. Un conflit générationnel. L'impétuosité de l'un. La provocation de l'autre. Un père qui se remet en cause pour apprivoiser son fils.

Au second plan, la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, le sujet de la transition écologique, les conflits et antagonismes qui divisent au sein de la société de consommation actuelle.

Et surtout entre les lignes, bien d'autres évocations plus humaines et plus profondes encore, d'une grande sensibilité…

Une écriture avec caméra à l'épaule, me dit l'auteur. J'entends. Moi je dirais cinématographique, certes, mais presque théâtrale également. En effet, il est difficile d'imaginer sur scène les grands espaces qui ceinturent la ZAD, mais là n'est pas le plus important. Même si les planches, il en est aussi question dans ce roman. Ces habitations faites de bric, de broc, d'objets de récupération, et de planches… constituent le décor dominant de ce livre touchant. Cette Zone à Défendre est ici un cadre, un environnement pour contextualiser un déchirement. Celui entre deux hommes, mais aussi celui de notre société. Ce parallèle est merveilleusement bien mené.

Et à bien y réfléchir, là aussi, sur cette zone, une lecture subliminale s'impose !

Je garde de cette histoire intimement bouleversante, son essence. A savoir l'amour puissant qui unit deux êtres au-delà du rejet, de la colère ou la douleur ; l'admiration d'un père pour son fils, en dépit de leurs différends, de leurs fêlures ; l'idée que faire des choix, même si ce sont souvent des renoncements, permet d'avancer dans la vie.

L'étrange cohabitation de ces sentiments forme un magnifique roman confidentiel et universel à la fois. Intemporel et contemporain en même temps.

Une histoire – inspirée en partie du vécu de l'écrivain – qui remue et malmène. À différents égards. Elle interroge également sur nos modes de vie, elle ouvre un débat. Elle bouscule l'ordre naturel de la filiation. Ce phénomène de bascule, si intrigant.

Ce livre est juste beau. Et ce mot prend ici toute son ampleur. Beau avec l'idée de grâce. Beau dans son intention et son intensité. Un réel ravissement pour le coeur. le mien fut tour à tour retourné, serré, léger. Mais battant toujours fort.

François d'Epenoux use d'un style propre à lui, sa signature. Celle que j'aime retrouver dans chacun de ses livres. de la subtilité dans les émotions, un humour fin et léger au service de personnages poignants capables de dépasser leurs limites. Jamais un mot de trop. Un vocabulaire riche et précis pour un roman très vivant et sensoriel. L'auteur m'a prise par la main pour m'ouvrir le chemin à la rencontre de ses personnages. Il m'a ensuite laissée me glisser dans leur ombre et plus précisément dans la peau de ce père. Alors la magie a opéré, comme lui, j'ai alternativement vibré, vacillé, espéré. J'y étais…

Ce treizième opus généreux, humble et plein d'humanité est à l'exacte image de François d'Epenoux.

Voilà donc pourquoi j'aime !

En résumé, ce texte est un véritable éloge de l'amour paternel et du respect.

Bonus : je ne parlais pas de théâtre innocemment… Je trouve dans cette belle histoire, des ombres, des similitudes, des croisements, des interactions sur les chaotiques relations parent-enfant, avec la superbe pièce de Florian Zellerle fils.

Jouée par deux personnages principaux, Rod Paradot, le fils et Stéphane Freiss, le père. Pièce jugée par la critique, comme une grande oeuvre contemporaine.
Lien : https://laparenthesedeceline..
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📚 Début de l'histoire - C'est l'été, Eric passe quelques jours en famille dans la maison de sa mère. Surprise ! Son fils Niels va venir passer quelques jours. Il est zadiste à Notre-Dame-des-Landes ; cela fait si longtemps qu'ils ne se sont pas vus...

🖊️ le thème principal de ce texte est la relation père fils. Et ici, ce n'est pas simple. Des incompréhensions, des tensions, subsistent entre eux. de l'amour aussi, mal fichu.

🩵 Cette relation est admirablement retranscrite ici. J'ai, plusieurs fois, été chamboulé par les ressentis de ce père, par ses questionnements de quinquagénaire.

🖊️ C'est aussi un livre qui aborde des thèmes actuels : l'importance des valeurs écologiques.

🩷 Dans la forme, ce texte ressemble à une grande et belle confession, une sorte de journal intime, qu'Eric adresserait à son fils Niels. le Je parle au Tu. Et j'ai sincèrement aimé ce choix qui colle parfaitement à l'histoire.

✨ Bilan ? Un excellent moment de lecture. J'ai chaviré plusieurs fois avec ce livre.
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Est-ce un livre sur l'incommunication, parfois violente, qui peut s'insinuer entre parents et grands enfants, ou sur l'écologie et les problèmes de notre société ? Un peu des deux sans nul doute, et chacun sera un peu plus touché par la partie à laquelle il est le plus sensible. Personnellement, j'ai été surtout ému par le mur d'incompréhension entre Éric et son fils Niels, sans doute parce que les relations entre mon aîné et moi n'ont pas toujours été sereines. D'ailleurs, tout au long du récit, le narrateur (le père) s'adresse à ce grand fils, gamin adorable devenu adulte étranger.
L'histoire, parfois un peu simpliste, est découpée en trois parties nettement séparées. Je les appellerai le conflit, la chute, la réconciliation.
Niels, vingt-cinq ans, fort de ses convictions militantes, est parti s'installer dans la Z.A.D. de Notre-Dame-des-Landes. Pendant ces vacances, il débarque sans prévenir dans la maison familiale avec sa compagne Tania, son chien, ses joints, ses bières, etc. C'est un mode de vie tout à fait à l'opposé de celle d'Éric, qui bosse dans la pub, qui maîtrise les lois du marketing, qui mène l'existence d'un quinquagénaire aisé. Les phrases de François d'Épenoux sont extrêmement précises et parviennent en quelques mots à évoquer le sentiment exact qui envahit le père, complètement désarmé face à l'éloignement de Niels, face à l'affrontement qui gronde. La tension monte jusqu'au moment où la situation éclate avec une violence inouïe. Éric vire Niels, aux cris de « Dégage ! »
Dans les mois qui suivent, Éric perd tout. Son boulot, sa reconnaissance sociale, son estime de lui-même, son aisance matérielle, sa femme. Ruiné, criblé de dettes, le seul endroit où il peut se réfugier, c'est auprès de son fils. Toutefois, celui-ci n'est pas du tout prêt à l'accueillir…
En toile de fond de ce drame humain, il y a le drame de l'humanité. le réchauffement climatique, le profit quelles que soient les conséquences, l'urgence de sortir du cycle infernal où les dirigeants nous ont plongés, la violence physique avec laquelle ils répondent à ceux qui tentent de réagir et d'empêcher la catastrophe annoncée. Et les moyens d'éviter tout cela par une autre manière d'aborder les relations entre les gens, l'entraide, la solidarité désintéressée…
Malgré sa façon un peu caricaturale de présenter certaines situations, j'ai été très vite happé par le livre (que j'ai lu presque d'une traite) et les drames dont il parle. Celui, très intime et à la portée de tout le monde, entre ce père et son fils qui s'aiment énormément, mais ne peuvent l'exprimer ni ne savent comment le faire, et celui qui nous englobe tous et nous entraîne inexorablement vers une tragédie planétaire.
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À nouveau, François d'Epenoux est un maître dans l'art de faire monter la tension entre ses personnages. Tout par d'une situation a priori heureuse, les retrouvailles d'un père et de son fils, pas vu depuis plus de deux ans. Sauf que les deux hommes ne se comprennent pas et tout est prétexte à engueulade. Ce récit, livré du point de vue du père, montre le fossé qui peut se creuser entre deux générations. Éric, grand professionnel du marketing et de la communication, ne sait plus comment parler à son fils, cet homme désormais qui refuse de s'inscrire dans la société.

Les émotions sont livrées de façon délicate, avec une belle touche d'humour qui apporte beaucoup de justesse aux relations familiales évoquées. Éric et Niels sont tous les deux très touchants. On sent toute la tendresse qui pointe juste derrière l'incompréhension. Mais il faudra beaucoup de chemin à ces deux êtres pour comprendre que chacun est le fruit de sa génération et que ne pas adopter le point de vue de l'autre n'est pas pour autant une preuve de mépris. Chacun fait, à sa façon, chacun trace son chemin avec sa conscience. Et pour dire tout cela, François d'Epenoux a les mots justes, une écriture ciselée, qui se déguste et qui bouleverse. D'autant plus qu'on sait ce roman pour partie autobiographique. Un beau message sur l'amour filial donc qui se double d'un rappel à la nécessité d'agir vite pour notre planète.

Encore une fois un magnifique roman de François d'Epenoux. Un coup de coeur que je conseille !

Merci à l'opération Masse critique de Babelio et aux Éditions Anne Carrière pour cette délicieuse lecture.
Lien : https://nourrituresentoutgen..
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Exploration touchante de la relation père-fils à travers le prisme de la transition écologique et des critiques de notre société consumériste, ce livre est touchant et pudique à la fois.

Niels, reclus dans la ZAD de Notre Dame des Landes, et son père, Éric, confronté au chômage (abusif), entament un voyage de redécouverte mutuelle, conflictuel certes mais aussi plein d'humour et de tendresse. La cohabitation forcée révèle des vérités sur le bonheur, l'authenticité et l'amour familial. L'auteur manie l'humour à travers le récit et envoie quelques images critiques sur le monde de la pub, somme toute, bien senties et tellement vraies.

Malgré quelques passages un peu trop utopistes à mon goût, on est séduit par la réflexion sur les vraies valeurs, le monde de la consommation d'aujourd'hui et le pouvoir de l'entraide.

Il s'agit d'un récit émouvant, plein d'espoir sur un monde meilleur et de réflexions sur notre époque, un hymne à la vie choisie contre la vie subie. C'est un livre qui fait du bien et qui apaise !
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Belle leçon de vie !

On fait la connaissance de Niels 25 ans fils d'Eric qui est parti vivre dans une ZAD à notre dame des landes afin de pouvoir vivre sa vie et s'éloigner de la société de consommation actuelle et d'être utile.

Puis on fait la connaissance de son père Eric qui ne le comprend pas. Pour lui, son fils suit "une mode" et reviendra dans le droit chemin !
Il ne l'a pas vu depuis un certain temps jusqu'au jour où son fils vient passer des vacances.
Mais rien ne se déroule sous bon augure. Pour le père, ce fils n'est plus son fils. Ce jeune homme qui marche pieds nus et porte des vêtements défraîchis ? Ce jeune homme insolent et croit tout savoir et changer le monde ?
De colère, il le vire sur le champ et lui crie de ne plus revenir.

Eric qui lui a réussi professionnellement, qi vit dans le confort - la vie quoi ! - ne comprend pas Niels qui préfère être un vagabond, un hippie des temps modernes !
SAUF qu'un beau jour, le père va subir un choc brutal : le licenciement , le chômage, l'accumulation de dettes, la perte de soi.

Il décide alors de rejoindre son fils et de renouer avec son fils perdu.
Là, il découvre un autre fils dont il prend conscience qu'il en est fier car il en sait des choses !
L'auteur a su mettre de la poésie dans ce roman pourtant douloureux.
L'auteur nous raconte une relation difficile père-fils et qu'il faut prendre le temps d'écouter, de comprendre et de communiquer.
Et que surtout on en apprend aussi de nos enfants.
Il faut accepter qu'ils peuvent être différents et avoir un mode de vie différent.

J'ai trouvé une plume pleine de sensibilité. C'est un récit qui m'a émue, m'a touchée car porteur d'espoir et de réflexion du monde dans lequel on vit : cette jeunesse qui tend à porter devant leurs aînés la conscience d'un changement tant au niveau écologie, réchauffement climatique, manière de consommer...
Très belle leçon de vie.
Lien : https://instagram.com/comme...
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