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EAN : 9782909201283
253 pages
Le Bois d'Orion (04/05/2001)
4/5   1 notes
Résumé :
En 1968, les derviches tourneurs turcs répondent à l'invitation de l'Unesco et viennent pour la première fois à Paris. Les Français découvrent avec fascination leur rituel. Kudsi Erguner, musicien soufi qui joue de la flûte de roseau, le ney, se trouva au cœur de la plupart des voyages que firent les derviches tourneurs en Europe ou aux Etats-Unis. Issu d'une grande famille de musiciens, il a grandi au sein de la communauté soufie d'Istanbul. Dans les tekke, ces lie... >Voir plus
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Le cadre est l'autobiographie d'un musicien turc vivant en France, désormais plutôt connu des amateurs de musique classique ottomane. Mais dès les premières pages, l'on découvre que la musique pour le ney, cette longue flûte de roseau au son si mélancolique, de par ses connotations religieuses soufies, peut être considérée comme l'équivalent de notre musique liturgique. le contexte où évoluent cet instrument et ses musiciens (et l'on pourrait ajouter une grande production poétique très méconnue), est donc à la fois musical et, indissociablement, religieux-mystique. de ce fait, il a été très lourdement réprimé par le gouvernement de la Turquie républicaine et, fait qui m'était inconnu, les répressions ont été les plus lourdes au cours de la vie de cette dernière génération de musiciens soufis réellement élevés dans les tekke qui est la sienne, à savoir des années 60 aux années 80 voire 90; au point que la survie même clandestine de toute cette musique appartenant à une tradition d'un demi millénaire a été en grande partie compromise. le récit d'Erguner nous fait part d'un acharnement gouvernemental, datant à peine d'hier, tout à fait digne de la Révolution culturelle chinoise...
L'auteur remarque avec amertume qu'il a trouvé davantage de compréhension pour son art et sa tradition culturelle en Occident que dans son pays natal (où nous savons qu'il est la cible à la fois des modernistes et des traditionalistes intégristes pour ses "compromissions" avec des langages musicaux occidentaux). Pourtant, il est aussi critique de la modernité et de la (pseudo-)laïcité turque que d'une certaine réception "new age" du soufisme de la part d'Occidentaux ignares, sous l'emprise d'une quête de spiritualité bon marché quoique souvent marchande, et de critiques ignorants et adorateurs des mystères.
Certaines considérations plus proprement politiques de l'auteur se prêtent à méditation, tant elles sont éloignées de la vulgate du politiquement correct, comme celle-ci:
"Le refus des produits de la société de consommation occidentale et des changements dans les mentalités qu'elle provoque conduisit à un repli sur soi et à une réaction que l'on appelle aujourd'hui l'intégrisme. C'est un rejet, une résistance de la part de certaines couches sociales devant une civilisation considérée comme destructrice."
Mais l'on aurait tort de lire ce livre en soulignant outre mesure son côté politique, conservateur et philo-religieux (ou fait-il dire, constatant les dégâts d'un modernisme soi-disant laïc?), au détriment de tous les autres aspects d'une autobiographie, ainsi que d'une réflexion autour de la musique traditionnelle, du soufisme (y compris sur l'instrument du ney comme métaphore de l'être humain), de la modernité.
En fait cet ouvrage est polyphonique et polysémique, tout comme les Rencontres avec des hommes remarquables, le célèbre livre de Gurdjieff avec lequel les parallèles sont multiples: et là, on a bouclé la boucle, sachant que Kudsi Erguner a commencé sa percée parisienne grâce aux descendants des adeptes de Gurdjieff, justement, et qu'il a collaboré au film de Peter Brook tiré justement de ce même ouvrage... A bon entendeur, salut! Mais surtout très agréable lecture et écoute, car le livre comprend aussi un magnifique CD de musique, à tous!
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Ouvrez-grand vos imaginaires et partez à l'écoute de nos lectures immersives, Les Contes Scintillants, histoires de bijoux. Neuf contes soufflés depuis les quatre coins du monde… pour partir à la découverte de joyaux pas comme les autres. Les Contes scintillants, histoires de bijoux – La Perle du sultan le grand maître soufi Djalâl ad-Dîn Rûmî est un exilé. Face aux terribles Mongols, il a dû fuir sa Perse natale pour se réfugier dans une école de la lointaine Anatolie. Là, dans l'obscurité de sa petite chambre, il écrit des contes, des histoires de sultans tout puissants et de trésors merveilleux. Yeki boud, yeki naboud… Conte de Djalâl ad-Dîn Rûmî, lu par Matthieu Buscatto, et traduit du persan par Pierre Maniez. Ce conte soufi fait partie de l'oeuvre poétique le Mesnevi, dont Albin Michel a édité une partie en 1988 : le Mésnévi, 150 contes soufis. Les Contes scintillants, histoires de bijoux, une série originale de la Bibliothèque Nationale de France, en partenariat avec l'École des Arts Joailliers, soutenue par van Cleef & Arpels. Coordination scientifique : Charline Coupeau Coordination éditoriale : Constance EspositoRéalisation, et générique original : David Federmann © le Mesnevi, 150 contes soufis, de D. Rûmi, présentés par Kudsi Erguner, Éditions Albin Michel, 1988, 2023
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