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EAN : 9782253074182
192 pages
Le Livre de Poche (02/01/2019)
3.9/5   194 notes
Résumé :
C'est une histoire intime, la jeunesse lumineuse de deux soeurs nées dans les années 1970; et puis la tragédie obscurcit tout.
C'est une promenade sur les sentiers de la vie d'une femme, traversés par l'époque, les rêves et ces chagrins inconsolables qui nous font pourtant grandir.
Récit à la beauté vibrante, Mistral perdu recueille les traces des événements personnels et collectifs qui nous percutent à jamais.
Que lire après Mistral perdu ou les événementsVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (71) Voir plus Ajouter une critique
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Anecdote : je cherche ce livre dans les rayons de la FNAC et ne le trouve pas. Je demande à la vendeuse qui au final ne le trouve pas non plus mais me dit : « Une collègue l'a lu et vraiment, elle a été déçu par rapport au précédent."

Du coup, j'ai encore plus envie de le lire.

Et.

Paf. Je le prends en pleine gueule.

Touché en plein coeur.

Générationnel et pourtant tellement personnel. Isabelle Monnin se raconte et nous raconte. Ce temps où on ne mettait pas de ceinture à l'arrière des voitures aux enfants, où on fumait n'importe où, où les téléphones n'étaient pas mobiles … Michel Drucker. Les trente-trois tours. le 11 septembre.

Tous ces petits témoignages universels nous plongent encore plus dans l'histoire personnelle de l'auteur et de sa petite soeur. Tant aimée. Partie.

« Je suis le 11 septembre autant que la seconde où elle est morte.

Je suis tous mes événements. »

Ce livre, c'est de l'émotion. de la pudeur. Des sourires. C'est un livre d'amour, un roman d'apprentissage, un documentaire … Je ne sais pas le qualifier. Pourtant qu'est ce que j'ai aimé cette écriture pleine de poésie. C'est un hommage à sa soeur. C'est un livre politique. C'est un livre écrit par chacun des lecteurs qui l'aura entre les mains.

Ce livre est un poème. Ce livre est une chanson.

« Te raconter enfin qu'il faut aimer la vie et l'aimer même si le temps est assassin et emporte avec lui le rire des enfants … »

Et toujours, oui, toujours, se méfier des vendeuses à la FNAC …

Lien : https://labibliothequedejuju..
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C'est vrai que je ne suis pas française mais pour se plonger dans ce très beau roman, toutes les nationalités peuvent s'y retrouver puisque c'est un roman qui parle du monde depuis les années 1970. Je suis née un peu après, je n'ai pas connu les pattes d'eph ni la coupe au bol ni le Minitel français mais j'avais six ans quand Renaud chantait sur son banc le mistral gagnant, vingt ans quand les tours jumelles à NY ont été saccagées. J'en avais trente-six lors des attentants au Bataclan. Tout est encore dans ma tête, dans mon coeur comme autant de souvenirs qui soulèvent ou réconfortent. La vie est universelle. Ni couleur, ni drapeau, ni race pour ici comprendre le message d'Isabelle Monnin : la vie passe et passe avec elle le mistral et les événements. Seuls ceux que tu vois tomber, se relever, assassinés au nom d'une religion, c'est ceux-là qui comptent, ceux dont on rêve, ceux avec qui on rêve, ceux qui nous font rêver, ceux qu'on n'oubliera jamais.

C'est un roman où Isabelle Monnin raconte la vie, d'abord main dans la main avec sa soeur adorée. du bac à sable, à l'adolescence, on entendra Renaud chanter Mistral gagnant ou encore le Pen brandir sa haine au nom de la France.
C'est un livre de gauche, un livre de coeur, un livre coup de coeur.

C'est un livre à souvenirs, à la lueur d'une bougie ou avec une lampe torche sous sa couverture à sourire de se rappeler la vie il y a vingt ou trente ans.

L'écriture est un écrin de poésie et de justesse, les mots chantent la vie, l'abandon, les désillusions, l'espoir, c'est doux, c'est de l'or en barre pour se rappeler qu'on existe à travers des événements qu'on survole, qu'on se prend de plein fouet, qu'on gardera à jamais en soi. Splendide.
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Isabelle est née au début des années 70 dans une famille intellectuelle, ouverte et de gauche. Sa soeur arrive trois ans après. Une relation si fusionnelle qu'elles sont devenues Les filles. Inséparables. Volontaires. Curieuses. C'est ensemble, main dans la main, qu'elles vont grandir, s'ouvrir, s'épanouir, partager leurs joies et leurs peines. de l'enfance qui fleure bon les sous-pulls marron ou la coupe au bol à l'adulte qui trébuche ou qui se cogne en passant par l'adolescence rebelle, baignée d'illusion et bercée par Renaud, Isabelle traverse ces années cahin-caha dans un contexte social, politique et économique en plein mouvement...


Isabelle Monnin nous offre un roman profondément intime et poignant. Où il est question de deux soeurs inséparables et complémentaires. Où il est question de R5, de minitel, de bandana de Touche pas à mon pote, d'internet. Où il est question de gauche, de droite, de l'Ogre et sa fille. Où il est question de "Devaquet au piquet", de l'affaire Malik, du Mur de Berlin, de la Coupe du Monde, du 11-septembre, du Bataclan. Où il est question de Gainsbourg, de Barbara, de Daho et, évidemment, de Renaud. Où il est question de rêves inachevés, de désillusions mais aussi d'espoirs, de chagrins inconsolables, de déceptions, de souvenirs doux-amers, de morts tragiques et de vies qui s'apprennent, qui subsistent et résistent. À travers Mistral perdu, l'auteure nous fait (re)vivre tous les événements marquants des années 70 à nos jours auxquels s'imbriquent sa propre histoire. Un récit fort et empoignant servi par une plume éloquente et vibrante...
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Nouveau coup de coeur 2021, un roman que j'ai d'autant plus vécu que l'autrice, dans cette autobiographie, commence par raconter les années 80, me donnant l'impression de mêler ma jeunesse à la sienne dans de magnifiques pages à l'écriture parfaite.

Elle raconte, sa relation fusionnelle avec sa soeur omniprésente, elle raconte la succession des gouvernements, les événements marquant entre ces années 80 et nos jours, événements donnant des indication de temps dans un récit ou les années ne sont pas précisées, jalons qui permettent de se repérer et grâce auxquels on retrouve ses jeunes années.

Elle raconte la relation avec sa soeur en usant de leitmotivs parlants et évocateurs de sa souffrance au début de chacun des chapitres : nous sommes deux, je suis seule, je suis deux... Elle s'exprime en hurlant sa souffrance, en racontant son travail de deuil, elle communique sa tristesse dans un texte qui invite au recueillement, à l'intériorisation, comme un trésor cachée au plus profond de soi.

Je ne connaissais pas cette écrivaine, et je suis heureuse d'avoir trouvé ce roman sur mon chemin. Une belle découverte.

A lire absolument simplement pour savourer ce texte magnifique.
Lien : http://1001ptitgateau.blogsp..
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Je viens de terminer Mistral perdu en larmes. Un petit livre qui ne paie pas de mine, pas très épais, que j'ai acheté après avoir lu une critique de Ptitgateau que je remercie au passage, mais une véritable claque littéraire. Une écriture forte et poétique, bouleversante aussi pour raconter deux soeurs fusionnelles qui ont tout partagé jusqu'à ce que la mort les sépare…
Je n'ai pas perdu ma soeur, je n'ai jamais eu de soeur d'ailleurs mais ce livre parle de moi quand même. J'ai vu défiler mon enfance dans un village de l'Est de la France, dans les années 70. Je me suis souvenue des départs en vacances vers la Costa Brava, dans la R5 familiale, ma mère au volant, moi sur la banquette arrière devenue lit improvisé. Pas de ceinture de sécurité et sous mes couvertures les bouteilles d'alcool et les cartouches de cigarettes achetées illégalement au Perthus. J'ai revu mes copains d'école, les cabanes dans les champs, les pattes d'eph, les boums, les 45 tours, l'insouciance de l'enfance. Comme dans le livre, je suis née dans une famille de gauche où l'on a fêté le 10 mai 81 comme si la victoire de François Mitterrand était la nôtre et comme les deux soeurs j'ai aimé passionnément le chanteur aux cheveux jaunes qui chantaient la banlieue en même temps que sa haine des bourgeois et de la société. Sur une page, quelques mots évoquent Slimane, le héros d'une de ses chansons. Encore une claque ! J'avais oublié Deuxième génération que je chantais à tue-tête adolescente ! Un petit tour sur Youtube et les paroles me sont revenues naturellement aux lèvres. Comment ai-je pu oublier mon hymne de l'époque ? C'est le temps qui passe et qui fait des trous dans notre mémoire. Et pourtant que d'évènements inoubliables je viens de revivre : les manifs contre la loi Devaquet, la mort de Malik Oussékine, la mode des jeans neige et des sweats chauve-souris, la main de Touche pas à mon pote, les baladeurs, etc.
Après nos grands-parents qui avaient combattu les Allemands, nos parents qui ont trouvé la plage sous les pavés, ma génération a été en mal de causes à défendre, on nous a appelés la bof génération. Et pourtant…Les années 80 n'étaient pas que les années fric, il y avait des convictions, des rêves, des espoirs.
Au rythme des élections, des victoires, de la cohabitation, de la dissolution, du terrible 21 avril, Isabelle Monnin m'a fait revivre ce temps où la politique me passionnait, où j'étais de gauche et j'aimais les hommes et les femmes de gauche. J'ai pris un vrai coup de jeune en lisant ces lignes. J'ai appelé Soraya, ma copine de toujours, la soeur que je n'ai pas eue. Celle qui a partagé mes rires, mes chagrins, les boums, les bals de village, les secrets, les délires, qui a chanté Renaud, Cabrel, Goldman avec moi.
J'ai grandi, j'ai eu des amours, une fille. le monde a changé. Les politiques aussi. Sarkozy et son karcher, et sa victoire fêtée au Fouquet's. L'espoir incarné par Hollande. La désillusion. Et en vrac, les attentats du 11 septembre, Charlie Hebdo, le Bataclan. La victoire du néo-monarque.
J'ai pris un coup de vieux aussi. Parce que j'ai plus de 50 piges, parce qu'être de gauche ça ne veut plus rien dire, que l'antiracisme de ma jeunesse est désormais qualifié d'angélisme, que les le Pen se reproduisent comme du chiendent, que Renaud embrasse des flics et soutient Macron, que je ne me reconnais pas dans les combats d'aujourd'hui, que je ne sais pas quel bulletin mettre dans l'urne dans quelques semaines, parce que la nostalgie c'est pour les vieux cons et que je suis, de fait, une vieille conne, parce que tout fout le camp ma p'tite dame…
Alors j'ai pleuré sur les mistrals perdus, sur les évènements qui traversent ou bouleversent une vie, sur cette soeur disparue qui n'est pas la mienne mais qu'Isabelle Monnin a su me faire aimer.
Encore merci à Ptitgateau qui m'a fait connaître ce livre. Merci à Soraya d'avoir été là et d'être là encore, depuis les bancs de la maternelle. Merci à Isabelle Monnin d'être elles, elle et nous.
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critiques presse (2)
Actualitte
12 février 2018
Parfois certaines histoires nous semblent extraordinaires. Intimes et personnelles, elles deviennent à la lecture, universelles, exactement destinées à celui qui lit. Fusionnelles. Mistral perdu fait partie de celles-là.
Lire la critique sur le site : Actualitte
LeMonde
22 décembre 2017
Dans « Mistral perdu ou les événements », l’écrivaine évoque sa relation fusionnelle avec sa sœur, morte, et avec la gauche, défaite. Bouleversant.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (113) Voir plus Ajouter une citation
Tous les adolescents (sauf les parisiens, mais je ne le découvrirai que plus tard) connaissent la géographie du car scolaire : ne s'assied pas au fond n'importe qui. Les cinq ou six places de la dernière rangée sont réservées aux seigneurs de cette petite société, les garçons crâneurs et les filles à la mode. Plus on se rapproche du chauffeur, plus on descend dans la hiérarchie collégienne. Les premiers rangs sont occupés par les sixièmes, accrochés à leur cartable, ou par ceux qui, blêmes de honte, ont le mal des transports. Le reste des travées est, dans mon souvenir, un alignement de blousons muets, mauvaises coupes, mauvaises couleurs, figés dans la peur aphone qu'un des caïds de l'arrière leur frappe le crâne en passant, ou pire : arrache leur bonnet dans un ricanement.
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Est-ce que je réécris l'histoire ? Étions-nous moins beaux, moins heureux, que ceux que je vois dans le rétroviseur ? Où se cachent les sensations vécues ? Pour les retrouver, et nous avec peut-être, je tente d'avancer dans la forêt des mots, l'écriture au couteau, pas de lampe de poche, aucun abri de fiction. Derrière un rideau de roseaux près du lac, j'approcherai, si j'ai la chance du photographe animalier, le juste. S'il y a des trous, je tomberai ; si ce sont des racines, je trébucherai. Sur les cailloux, il y aura peut-être trace de ce qui nous a percutés. Mais les douceurs, où sont-elles ? Les pensées tranquilles ? Les félicités qui réchauffent le ventre ? Tout est liquide, coulé, évaporé, avalé par les nuages.
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Les heures de rêverie, que deviennent-elles quand on s'en échappe ? Elles imprègnent les murs et les plafonds, s'y gravent à l'encre secrète, elles sont pareilles aux souvenirs : glissées sous les choses. Chaque maison, chaque sentier, chaque arbre est couvert de ces couches invisibles, on peut bien poncer les enduits et arracher les écorces, elles ne disparaissent jamais vraiment.
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Il faudrait pouvoir attraper les images comme on s'empare d'une poussière volante (souviens-toi, nous soufflions sur les fleurs de pissenlit), les transformer en mots immédiatement, sans les passer au filtre de la pensée. Ce serait la seule manière de les garder dans leur entièreté précise, leur profondeur cachée, leur totale signification. Les capturer et les déposer intactes sur la page, voilà ce qu'il faudrait pouvoir faire. Mais c'est comme attraper un flocon de neige, ça ne se peut pas.
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Mitterrand est le président de la France, ça s'est inscrit sur l'écran en strates de pixel par la grâce d'un mystérieux Cédeuzi Honèwellebulle*, et comme nous sommes de gauche, nous sommes dans la satisfaction de présider la France. La joie des parents et de leurs amis, ce soir-là, est inoubliable, leur ivresse en bulles alors qu'un orage menaçait le jardin. Nous pensons, puisqu'ils le disent, que les inégalités seront combattues et les plus faibles tenus en considération.

* CII Honeywell Bull
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Videos de Isabelle Monnin (20) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Isabelle Monnin
"Une lecture fascinante remplie de beauté, de délicatesse et de finesse. Un hommage à ces femmes invisibles, anonymes et effacées. Mais derrière la banalité apparente se cache souvent une existence essentielle". Gérard Collard.
Isabelle Monnin retrace la vie minuscule d'Odette Froyard, sa grandmère. Au fil des pages, les souvenirs cèdent la place à l'enquête puis à la fiction, pour restituer la destinée de cette femme en apparence sans histoire. de la ville de Gray pendant la Première Guerre mondiale aux camps de la mort, en passant par un mystérieux orphelinat franc-maçon dans les années 1930, Odette Froyard en trois façons offre une traversée du siècle et explore la part romanesque de toute existence.
À retrouver en librairie et sur lagriffenoire.com https://lagriffenoire.com/odette-froyard-en-trois-facons.html
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