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Citations sur Journal du dehors (75)

Dans un couloir, il y avait écrit sur le sol, dans une emplacement délimité à la craie : " Pour manger. Je suis sans famille." Mais celui ou celle qui avait marché cela était parti, le cercle de craie était vide. Les gens évitaient de marcher dedans.
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Parfaite adéquation de la jeunesse avec son temps, croyance en la supériorité de la nouveauté — ce qui est beau c'est ce qui « vient de sortir » — parce que autrement cela voudrait dire qu'on ne croit pas en soi, et moins encore en l'avenir.
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Au conservatoire de musique, installé dans le centre culturel, il y avait une audition de piano. Les enfants montaient sur la scène, chacun leur tour, réglaient le tabouret, vérifiaient la position des mains et attaquaient leur morceau. Les parents dans les fauteuils en gradins étaient anxieux et compassés. Une petite fille est venue jouer en robe longue blanche, avec des chaussures blanches et un gros noeud dans les cheveux. À la fin de l'audition, elle a apporté une gerbe de fleurs au professeur. C'était comme un rêve ancien au coeur de la Ville nouvelle, avec les gestes et la cérémonie des salons d'autrefois. Mais les parents ne conversaient pas entre eux, chaque famille désirait que son enfant à elle soit le meilleur, justifie l'espoir que celui-ci fasse un jour partie d'une élite dont ils n'avaient ce soir que la théâtralité.
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Dans Libération, Jacques Le Goff, historien: "Le métro me dépayse." Les gens qui le prennent tous les jours seraient-ils dépaysés en se rendant au Collège de France? On n'a pas l'occasion de le savoir.
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Affiches du Secours catholique, DECHAINE TON COEUR. On voit des gens pauvres, c'est-à-dire portant sur eux les stigmates de la misère telle que se la représente la classe dominante. On ne s'est pas demandé ce que pensaient ceux qui sont pauvres devant cette vision de corps avachis, de vêtements défraîchis, d'air abruti. (p.90)
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Je m'aperçois qu'il y a deux démarches possibles face aux faits réels. Ou bien les relater avec précision dans leur brutalité, leur caractère instantané, hors de tout récit, ou les mettre de côté pour les faire (éventuellement) "servir", entrer dans un ensemble (roman par exemple). Les fragments comme ceux que j'écris ici, me laissent insatisfaite, j'ai besoin d'être engagée dans un travail long et construit (non soumis au hasard des jours et des rencontres). Cependant, j'ai aussi besoin de transcrire les scènes du R.E.R., les gestes et les paroles des gens POUR EUX-MEMES, sans qu'ils servent à quoi que ce soit. (p.85)
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Ainsi s'expérimente toujours cette loi : croire, parce qu'on cesse d'employer certains mots, qu'ils ont disparu, que la misère n'existe plus quand on a de quoi vivre. Autre loi, pourtant exactement contraire, s'imaginer en retournant dans une ville d'où l'on est parti depuis longtemps qu'on retrouvera les gens tels qu'ils étaient, immuables. Dans les deux cas, la même méconnaissance de la réalité et le moi comme seule mesure : dans le premier, identification de tous les autres à soi, dans le second, désir de ressaisir le moi d'autrefois dans des être arrêtés pour toujours sur la dernière image à notre départ de la ville. (p.74)
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Est-il possible de dissocier le sens présent et individuel d'un acte de son sens futur, possible, de ses conséquences ? (p.71)
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Nécessité d'évaluer les avantages et les contraintes d'une profession, la matérialité de la vie. Non pas curiosité inutile, conversation insipide, mais savoir comment les autres vivent pour savoir comment, soi, on vit ou l'on aurait pu vivre. (p.56)
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(En écrivant cette chose à la première personne, je m'expose à toutes sortes de remarques, que ne provoqueraient pas "elle s'est demandé si l'homme à qui elle était en train de parler n'était pas celui-là". La troisième personne, il/elle, c'est toujours l'autre, qui peut bien agir comme il veut. "Je", c'est moi, lecteur, et il est impossible - ou inadmissible - que je lise l'horoscope et me conduise comme une midinette. "Je" fais honte au lecteur.) (p.18-19)
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