AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,44

sur 290 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Récemment j'ai eu l'occasion de visiter à Paris l'exposition consacrée à un choix de photos mises en relation avec des textes d'Annie Ernaux affichés comme s'il s'agissait de photos, à côté de celles-ci, dans des salles thématiques portant par exemple sur les magasins, les transports etc. La majorité ou la totalité des textes, que j'ai trouvé extraordinaires, sont extraits de cet ouvrage que je me suis empressé de lire de retour chez moi.
D'abord, c'est incroyablement écrit, chaque mot est à sa place c'est à la fois très fin et très puissant. Er puis, si Annie Ernaux peut agacer parfois, du moins c'est ce qu'il me semble parfois déceler, par sa posture de femme engagée et quelquefois excessive, en réalité on perçoit dans ce livre quelque chose d'unique, que je n'ai pas constaté souvent et en tout cas pas à ce point : une extraordinaire attention aux autres, à tous les autres, à la petite mamie qui fait ses courses, au jeune maghrébin qui traine en bas, à ce SDF qui a laissé un mot et qui est parti, à ces personnes anonymes qui ont écrit des graffitis. Mais ce qu'elle arrive à dire de ces scénettes est d'une puissance très singulière. Durant l'exposition les gens m'ont paru scotché par ces diamants bruts mis en relation avec de superbes photos, montrant la convergence des luttes entre certains streetphotographes et la grande romancière de Cergy-Pontoise.
Faisant cela elle fait preuve tout à la fois d'un engagement démocratique remarquable et incarné (car combien d'entre nous ont perçu ce qu'elle a perçu, combien prêtent une telle attention à tous y compris aux plus humbles ?), mais surtout c'est de la grande littérature.

Commenter  J’apprécie          230
Annie Ernaux s'astreint à transcrire des moments, des fragments de dialogues, des gestes, des situations qu'elle frôle ou traverse au cours de ses déplacements urbains: transports en commun- si mal nommés, où tout transport est absent et où la communauté se réduit à la promiscuité-, les hypermarchés, les files d'attente.... Elle restitue des instantanés de la vie contemporaine dans ces néo- villes. Elle nous livre aussi comment ces brefs moments s'inscrivent brièvement en elle et la travaillent. Colère, émotion, surprise, rien n'est analysé, mais tout est consigné, si bien que le lecteur participe aussi, au bout de la chaîne qui relie l'extérieur à notre être le plus intime. Souvent dérangeantes, ces saynettes décrivent aussi le caractère protéiforme de la solitude.
Commenter  J’apprécie          150
Magnifique, que dire de plus?
Commenter  J’apprécie          70
Annie Ernaux est à la fois une observatrice des évènements de la vie quotidienne qui s'offrent à son regard. Elle est également une obervatrice de ce que ces observations font sur elle. Qu'est-ce que cela lui inspire ? Comment vit-elle avec ces moments ? Comment les interprète-t-elle ?
Bref, un voyage étonnant entre sociologie et intropection, dans une questionnement sur ce qu'et le travail d'écrivain. Et sur la place qu'il occupe, dans la société.
Commenter  J’apprécie          30
Dans ce journal, Annie Ernaux note des instants de scènes de gens qu'elle a croisés dans différents lieux, comme dans les parkings, ou chez les coiffeurs, ou dans les hypermarchés par exemple ; elle "ne leur parle pas", elle "les regarde" et "les écoute seulement". Elle note donc ce qu'elle a vu, ce qu'elle a entendu, fait part de ses impressions.
Un journal court, simple, plaisant à lire, sur des petites scènes réelles de la vie.
Commenter  J’apprécie          20
Ce court livre d'Annie Ernaux est composé de fragments fugaces, de courtes scènettes de banlieue, de train, de magasin, de Paris, de vie, de SDF, de la société comme elle allait de 1985 à 1992. Avec l'écriture tellement précise fine et dans la subtilité et l'analyse du rien de cette immense écrivaine. Inconditionnelle je suis , inconditionnelle je reste
Commenter  J’apprécie          20
Les lecteurs des "grands" romans d'Annie Ernaux seront peut-être déçus à la lecture de ces instantanés, pris sur le vif quelque part entre Paris et la lointaine banlieue qui s'étale à l'ouest de l'agglomération parisienne. On y trouve pourtant la touche de l'auteure de "Passion simple" et de tant d'autres beaux, très beaux romans. Des phrases récoltées au petit bonheur de 1985 à 1992, vides de sens lorsqu'on en ignore le contexte, comme on peut en dire entre amis, entre collègues, voire tout seul lorsqu'on ignore qu'on est écouté. Un travail d'espionnage, mais tellement révélateur de la vraie vie. Au fil des pages, on se rend compte du décalage énorme qui existe avec ces banlieusards des années 80, qui se parlent dans le train, dans les magasins, sans casques, sans écrans les isolant d'autrui et d'un univers devenu, en grande partie à cause de ces mêmes habitudes, passablement inhumain...
Commenter  J’apprécie          20


Lecteurs (735) Voir plus



Quiz Voir plus

Connaissez-vous vraiment Annie Ernaux ?

Où Annie Ernaux passe-t-elle son enfance ?

Lillebonne
Yvetot
Bolbec
Fécamp

10 questions
294 lecteurs ont répondu
Thème : Annie ErnauxCréer un quiz sur ce livre

{* *}