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sur 1174 notes

Critiques filtrées sur 2 étoiles  
Annie Ernaux passe-t-elle encore les portes ?
J'en doute, le melon de la dame s'approchant plutôt d'une pastèque siamoise gonflée aux hormones brésiliennes. Appeler livre ou roman cette petite chose ridicule de 27 pages.
À la fin de la chose, 3 pages entièrement blanches, Gallimard ne sachant visiblement pas quoi inventer pour donner volume et ampleur à un texte aussi pauvre et donner l'illusion au lecteur pigeon qu'il n'achète pas que du vide. Heureusement, je l'ai emprunté à la médiathèque ! Quoi qu'il en soit, ce n'est pas le souci de l'écologie qui étouffe Gallimard.
S'il n'y avait que ça, car tout compte fait, c'étaient peut-être les 3 pages blanches les moins pénibles à lire… Les 27 autres m'ont constamment hérissé le poil.
Prix Nobel, vraiment ?
J'ai visiblement un gros problème avec ce prix, Modiano me faisant peu ou prou le même effet.
Il est certain qu'Annie Ernaux arrive à faire passer un maximum d'idées et d'images en très peu de lignes. J'ai lu dans une chronique babéliote le terme « d'écriture au couteau » et je la trouve parfaitement appropriée.
Si je n'ai rien à dire sur la forme, le fond m'a beaucoup dérangé. Ce texte aurait pu s'appeler « le mépris », c'est le seul mot qui me vient à l'esprit après ma première lecture et me semble tout résumer.
Quel mépris : mon Dieu, que cette dame a une très haute opinion d'elle-même, ça transpire à toutes les pages. Tout au long de ma lecture je n'ai pu que ressentir un profond malaise à imaginer le fameux jeune homme lire ce texte. Alors qu'il vouait visiblement une admiration béate à cette femme, espérait un enfant avec elle, quelle claque, quelle gifle ! Se rendre compte que l'on a été à ce point berné, manipulé ! Où est l'amour là-dedans, j'ai eu beau chercher dans ces 27 pages, je n'ai rien trouvé !
« Il y a trente ans je me serais détournée de lui. Je ne voulais pas alors retrouver dans un garçon les signes de mon origine populaire, tout ce que je trouvais « plouc » et que je savais avoir été en moi. (p.20) »
Elle ne s'intéresse à ce garçon que pour le fumet de sa basse extraction sociale, qui la ramène à sa propre enfance, à sa jeunesse, un temps révolu dans lequel elle était libre et jouissait sans entraves.
« avec A., j'avais l'impression de rejouer des scènes et des gestes qui avaient déjà eu lieu, la pièce de ma jeunesse. » (p.23)
Quelle condescendance : « Je m'autorisais des réparties brutales dont je ne sais si elles étaient liées à sa dépendance économique ou à son jeune âge. » (p .24)
« Il disait « stop » ou « c'est bon » à la place de « merci » quand je le servais à table. » (p.19)
Faut-il expliquer à Annie Ernaux que c'est peut-être lié au fait qu'il a déjà dit merci, mais que comme elle ne l'écoute pas, elle le ressert quand même ? Parce que sa qualité première à Annie, ça ne semble quand même pas être l'écoute …
Quelle modestie : « J'aimais me penser comme celle qui pouvait changer sa vie » (p.24)
Quel humour : « Lâche-moi la grappe, cette injonction vulgaire qui l'offusquait, je ne l'avais jamais adressée à personne avant lui. (p.24) ». Là je dois avouer que je ne m'en suis pas encore remise, j'en suis encore tout offusquée ! La façon de s'exprimer de 95% des Français doit être un summum de vulgarité pour Dame Ernaux. Dans quel monde vit-elle, et surtout en quelle année ? Enfin, c'est sans nul doute le seul passage du livre qui m'a donné le sourire…
Cependant, je serais tentée de dire que son attitude condescendante est pour moi infiniment plus vulgaire que n'importe quelle expression. La vulgarité est parfois plus dans les actes que dans les mots.
Quelle manipulatrice : Lorsque A. (il n'a même droit à son prénom, lui ou un autre, semble être un individu parfaitement interchangeable et transparent) exprime le souhait d'avoir un enfant avec elle, elle sait très bien qu'elle ne répondra pas à sa demande. Elle n'en retient que la flatterie de son ego et le sentiment de nouvelle jeunesse que cela lui procure : « Il voulait un enfant de moi. Ce désir me troublait et me faisait ressentir comme une injustice profonde d'être en pleine forme physique et de ne plus pouvoir concevoir. Je m'émerveillais que, grâce à la science, il puisse être désormais réalisé après la ménopause, avec l'ovocyte d'une autre femme. Mais je n'avais nulle envie d'entreprendre la démarche en ce sens que mon gynécologue m'avait proposée. Je jouais simplement avec l'idée d'une nouvelle maternité dont, après la naissance de mon deuxième enfant, je n'avais plus jamais voulu. » (p.34)
Donc, Annie Ernaux se joue de A., il est une petite poupée qu'elle prend plaisir à déshabiller pour assouvir ses envies, tout le reste n'est que mascarade et fiction (j'y viens justement).
Quel cynisme : l'auteure ne semble finalement avoir fréquenté A. que pour pouvoir écrire sur sa relation, que pour ce qu'elle pourra en extraire comme substantifique moelle pour alimenter son texte. C'est la mante religieuse prédatrice qui dévore ses amants, toutes mandibules dehors.
« La principale raison que j'avais de vouloir continuer cette histoire, c'est que celle-ci, d'une certaine manière, avait déjà eu lieu, que j'en étais le personnage de fiction. » (p.25)
Quand elle parle d'un moment avec A. qui lui rappelle un moment fort de sa vie passée, elle écrit : « Ce serait juste un souvenir second » (p.36). C'est sympa comme position je trouve, d'être le souvenir second, celui qui sera très vite oublié, et s'effacera au profit d'un autre plus fort, plus vivant, et présente le seul intérêt de le raviver.
Une fois le dernier petit morceau de victime dégusté, la mante vous fixe de ses yeux globuleux, en quête du prochain festin. Et si c'était vous ?
Quel malaise : ce livre n'est donc a priori qu'un pur exercice de style pour Madame Ernaux qui vit une relation pour écrire le roman de sa vie. Stop ! (oui oui je sais, je suis vulgaire).
Premier texte d'Annie Ernaux pour moi, je doute fort qu'il y en ait un second !
Tout compte fait, quel soulagement que ça ne fasse que 27 pages …
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En essayant de rester près du texte, et sans appréhension et sans préjugés, je lis, dès la première page :
« Souvent j'ai fait l'amour pour m'obliger à écrire. Je voulais trouver dans la fatigue, la déréliction qui suit, des raisons de ne plus rien attendre de la vie. J'espérais que la fin de l'attente la plus violente qui soit, celle de jouir, me fasse éprouver la certitude qu'il n'y avait pas de jouissance supérieure à celle de l'écriture d'un livre.  »
Il serait interessant d'énumérer les raisons qu'a Annie Ernaux d'écrire, puisque, finalement, c'est SON sujet. Faire l'amour, pour en avoir tellement de répulsion que cela l'incite à écrire, comme les bouteilles de sa tante dans la Place, comme les serviettes hygiéniques de sa mère entreposées au grenier dans Une femme, comme la chemise de nuit souillée d'urine de sa mère, encore elle, dans la Honte.
Voyez comme elle manie l'art de partir de très plouc, de très pauvre, de très honteux, pour arriver au summun de l'art d'écrire. Dit-elle. Elle cherche, dans ses souvenirs les plus scabreux, dignes d'un “Nous deux” de l'époque, elle provoque des expériences nouvelles, comme ce pauvre jeune homme A ( il est vrai, c'aurait été pire si elle l'avait nommé Z, ou X) duquel elle veut “tirer profit” ... pour écrire.
Alors, c'est quoi pour cette brillante écri – vaine, faire l'amour ?
D'abord, il a trente ans de moins, bon, elle n'est pas la première à se taper un jeune.
Mais, attention, elle insiste bien sur sa passion à lui ( elle, elle veut seulement écrire, elle n'arrête pas de nous les casser avec ça).
Il est jaloux, passionné, le lui montre, et de plus, la fait rajeunir( à voir ses récentes photos, la thérapie cougar n'a pas du tout réussi )
Mais, bon, imaginons( imaginons, hein?) un jeune éperdument épris: elle lui retourne qu'il est pauvre, qu'il lui rappelle sa pauvreté, et puis les mots qu'il utilise, alors là ! Quel nul!
Elle adore se penser scandaleuse, sans se rendre compte que beaucoup de femmes actrices de cinema ou autres, n'ont rien de scandaleux à sortir avec de plus jeunes, nous en avons l'exemple présidentiel.
Et elle se risque, de plus, à se comparer aux hommes sortant avec des jeunettes, en oubliant de mentionner que dans ce cas là, en général, le compte en banque masque les rides.
Elle, au contraire, elle veut en faire de l'argent de cette passion qu'elle aurait inspirée: nous ne sommes pas loin, comme l'a souligné @jcjc352, d'amours tarifées, et si on tient compte des 3 pages blanches qui suivent le pauvre texte, mieux vaut faire le calcul avant d'acheter ce livre.
Ça tombe bien, à force d'écrire , à la fin de ces 27 pages, la rupture intervient, dis donc, qui l'eût cru?
Dernière nouvelle brassée par les médias: avec l'argent du Nobel, Annie Ernaux va pouvoir, enfin, entamer une longue psychanalyse.
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J'adore Annie Ernaux et j'ai été ravie qu'elle reçoive le prix Nobel, mais je ne peux pas m'enthousiasmer pour ce roman qui est vraiment trop court.
Certes, la quatrième de couverture n'a pas tort quand elle nous dit que ce livre va nous éclairer sur le rapport d'Annie Ernaux au temps et à l'écriture.
Certes, les romans d'Annie Ernaux sont toujours relativement courts, allant à l'essentiel avec son écriture plate et ses mots justes.
Certes, l'histoire qu'elle raconte est peu commune et présente un intérêt indéniable.
Alors pourquoi ne pas en avoir pas fait un livre à part entière? Pourquoi s'être contentée de ces quelques pages qui laissent le lecteur sur sa faim?
Je n'ai pas d'explication et c'est la première fois que je suis déçue par un roman d'Annie Ernaux.
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Quelques pages, vite lues et qui seront sûrement vite oubliées. Une question me taraude cependant. Pourquoi Annie Ernaux, à quatre-vingts ans passés, a-t-elle eu le besoin d'écrire ce récit ? La réponse est sans doute dans l'exergue du livre : « Si je ne les écris pas, les choses ne sont pas allées jusqu'au bout, elles ont été seulement vécues. »  Certes, mais pourquoi un accouchement si tardif, car ce qui a été vécu est la relation amoureuse de l'auteure, alors cinquantenaire, avec un homme de trente ans plus jeune ? le passé revisité est-il source d'inspiration littéraire ou source d'aspiration à un temps révolu ? Seule l'écriture peut rendre présent ce qui n'est plus, cautériser les blessures du passé, redonner naissance à un embryon avorté. Outre se remémorer un amour, en écrire le récit a sans doute permis à Annie Ernaux d'être en paix avec elle-même. Quant au lecteur, il est possible que certains passages le rejoignent. Pour ma part ce livre ne m'a guère touchée.

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Avec le temps…avec le temps va tout s'en va ?

« Avec lui je parcourais tous les âges de la vie, ma vie ».

En peu de mots couchés sur quelques pages, Annie Ernaux écrit son essentiel.

A cinquante-quatre ans, à travers une liaison avec un jeune homme de trente années de moins qu'elle, le reflet de la jeune fille qu'elle fût se dévoile sur le miroir du présent gravé d'expériences.

Un récit très intimiste, un regard en perspective sur ses origines sociales, osant une puissante résonnance avec son passé familial, féminin, bravant scandales et conventions sociales.
« Il était le porteur de la mémoire de mon premier monde ».

Je découvre Annie Ernaux avec ce texte d'une brièveté qui m'a néanmoins surprise ; et, j'en ressors mitigée. J'y ai lu une mise à nue de la part de l'autrice, des révélations sans fard, une défiance quant à l'opposition de deux milieux sociaux et un parallèle qui m'a interpelée entre cette relation et l'avortement auquel elle fait référence et sujet d'un autre de ces livres (mais ce n'est que mon ressenti).
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38 pages sans les pages blanches (avec un texte en gros caractères et de nombreuses lignes blanches entre chaque paragraphe) 8 euros. Si Balzac avait été payé à ce tarif, il aurait été l'homme le plus riche du monde. Ce n'est pas de la littérature, c'est une opération commerciale. Je suppose qu'Annie Ernaux, dans l'urgence absolue de nous communiquer ce souvenir qui remonte à 30 ou 40 ans ne pouvait pas attendre de faire une deuxième nouvelle pour étoffer un peu son livre.

Bon je suis de mauvaise foi, car je n'ai pas payé le livre je l'ai lu au super U, 15 minutes suffisent amplement.

Sur le fond et la forme, cette nouvelle se lit sans problème, mais on ne peut s'empêcher de se demander pourquoi faire un livre à ce prix pour si peu. le livre n'est pas une marchandise, mais je dois dire que je suis resté sur ma faim.

Gallimard veut profiter de la notoriété de l'auteure, car le coût de production d'un tel opuscule est de l'ordre de 40 centimes ! La marge est ENORME, peut-être qu'une partie des bénéfices est reversée aux écrivains nécessiteux.

On dit d'Annie Ernaux qu'elle a une écriture "blanche", je pense qu'elle vient de rajouter une corde à sa plume : la "page blanche".


— « Le jeune homme », Annie Ernaux Gallimard (2022) 38 pages.
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Déception, je le dis tout de suite pour ce roman très court et , à mon avis, sans intérêt.
J'ai beaucoup aimé l'écriture de Annie Ernaux dans " La Honte" , " Une femme", "L'évènement", " La Place", " Regarde les lumières mon amour" mais cette histoire d'amour entre une femme mûre et un "jeune homme" ne m'a fait ni chaud, ni froid.
Peut-être suis-je passée à côté, c'est possible!

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Une petite (toute petite) histoire vécue par Annie Ernaux dans les années 2000, une aventure avec un jeune homme de trente ans de moins qu'elle.

Un livre qui se ressent comme le besoin d'en parler, de le mettre sur la table !

Mais après cette description sur une trentaine de pages que reste-t-il ? Que voulait-elle nous dire et qu'en penser ?

Oui... et ?
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Premier livre que je lis d'Annie Ernaux et je n'en pense pas grand chose.

Un récit autobiographique très court (plus proche de la nouvelle que du roman). Une succession d'épisodes et de réflexion sur la différence d'âge dans le couple, sur le temps qui passe. Mais je n'ai ressenti aucune émotion, ni même d'empathie pour les personnages.

J'ai refermé le livre et il ne m'a rien apporté. C'est rare. Peu de livres me laissent totalement indifférente (que leur lecture soit positive ou négative). Là, bon ok. Et ?

Note à part : c'est un livre qui aura survécu à 3 emprunts dans ma bibliothèque municipale. Il n'a pas été maltraité mais les pages se détachent à plusieurs endroits. Impossible de le réparer. Les éditeurs poussent le bouchon avec leur économie de colle à reliure !
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Une nouvelle, tout au plus, les regrets d'une femme mûre ? Un passé révolu qu'elle revit à travers un jeune homme qui pourrait être son fils. Celui dont elle n'a pas voulu ? Une vision triste de sa vie ? Vite lu, heureusement, qu'y avait-il à dire de plus ?Une récompense bien méritée que le prix Nobel de littérature 2022 ?
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