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3,61

sur 94 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Je viens de vivre un de ces merveilleux moments de lecture, où, la dernière page tournée,  le dernier point posé en bout de ligne de l'épilogue, n'efface pas le sentiment de bonheur d'avoir été emporté par un formidable roman.
Que dire d'un livre de plus de 500 pages quand il vous happe comme ce fut le cas avec La gloire des maudits ?
D'abord, parler du sujet ?
Oui, mais alors, le strict minimum, parce que, comme je le dis toujours, c'est au lecteur d'en découvrir l'essence.
Milieu des années 50, Gabrielle, jeune femme qui approche de la trentaine, élève seule son jeune frère. Elle trouve devant sa porte, sous le paillasson, une lettre. Un inconnu se dévoile. D'autres missives suivront toutes plus intrigantes les unes que les autres et, un jour, l'homme se présente, il a besoin de l'aide de Gabrielle. Besoin qu'elle entre en contact avec Sidonie Porel, présidente de l'académie Goncourt, femme mystérieuse, adulée et courtisée...
Pourquoi ?
Je ne vous en dirai pas plus.
Voyage au coeur de l'après-guerre, au milieu de gens qui ont plus collaboré que résisté, qui ne regrette rien, d'opportunistes de tous bords. Voyage au coeur du mensonge. Histoires d'hommes et surtout histoires de femmes. Histoires d'amours qui s'emmêlent. Histoires de gens qui s'aiment ou se détestent. Histoires de gens qui se cachent.
Telle une espionne, Gabrielle va nous entrainer dans les méandres d'une enquête à rebondissements.
Jusqu'à ces fameuses révélations, que l'on n'attend pas, que l'on n'attend plus, qui nous laissent pantois.
Je ne connaissais pas la plume de Nicolas d'Estienne d'Orves, je me suis régalé de la découvrir.


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Je ne connaissais pas du tout cet auteur, il faut dire que le marché du livre... se porte bien.
Un roman mystérieux dès les premières lignes qui donne envie d'être poursuivi, avec ce niveau d'écriture à la fois soutenu et courant. Les amateurs du genre romanesque historique et inversement trouveront ici leur compte. Il y a du "suspense"... !!
Style protéiforme qui change un peu de l'ordinaire. J'apprécie d'ailleurs ce retour aux écritures soignées que d'aucuns trouveront emphatiques.
Une fois de plus, d'après ce que j'ai appris sur l'auteur, celui-ci se livre à son jeu favori, en mélangeant un peu tous les genre et les époques, en évoquant Paris, L Histoire, les méandres et ses zones d'ombres.
À lire chez cet auteur, par la même occasion, ses ouvrages en tant que critique musical.
Musique et littérature font décidément bon ménage chez Nicolas d'Estienne d'Orves, dont on connaît tous l'ancêtre célèbre.
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Totalement addictif ! Ce roman reçu dans le cadre de ma participation au Prix du Roman Fnac m'a scotchée à mon fauteuil pendant de longues heures. Au point que j'ai été tout étonnée de ne pas le voir figurer dans la liste des 30 sélectionnés. Et encore plus étonnée de la relative discrétion qui a accompagné sa parution. Noyé dans une rentrée littéraire particulièrement riche ? Pourtant, même si je n'avais rien lu de lui jusque-là, l'auteur est connu... Les mystères des critiques et des lecteurs sont décidément déconcertants. A moins que le propos du livre qui révèle des dessous pas très reluisants du milieu littéraire français pendant l'occupation en ait froissé quelques-uns...

Quoi qu'il en soit, La gloire des maudits est un roman captivant et audacieux qui explore une période de l'Histoire longtemps évitée. Autant la guerre, l'occupation et la libération ont inspiré (et continuent d'ailleurs) les écrivains, autant l'après-guerre est souvent à peine effleuré. Nicolas d'Estienne d'Orves choisit le milieu des années 50, dix ans après les événements qui ont dévasté le monde. L'épuration et les procès des collabos ne sont plus que des souvenirs. Des peines ont été purgées, des individus ont repris le cours de leur vie, d'autres sont passés entre les mailles du filet. Les personnages sur lesquels s'appuie l'auteur sont tous plus gris que blancs ou noirs. A commencer par Gabrielle Valoria, son héroïne principale. Fille adolescente d'un collaborateur mondain sous l'occupation, elle a assisté à son exécution. Et peine à conjuguer son futur quand son présent demeure lesté d'un passé compliqué. Surtout quand d'anciennes relations refont surface et qu'il faut bien trouver de l'argent pour vivre dans le grand appartement familial où elle cohabite désormais avec son jeune frère. Lorsqu'un homme la charge d'une enquête sur Sidonie Porel, la grande romancière, elle se laisse convaincre par la promesse d'une coquette rémunération et s'introduit dans l'univers de cette femme au prétexte d'écrire sa biographie. Les mystères qui entourent Sidonie Porel, les mensonges sur lesquels elle a bâti sa vie se confondent avec ceux de la grande Histoire dont les zones d'ombres ont favorisé les impostures et les traitrises.

Ce sont bien les zones grises qu'explore Nicolas d'Estienne d'Orves. Les arrangements avec la vérité, le cynisme de ceux qui ont profité sans vergogne des différentes situations auxquelles ils ont été confrontés. le milieu de l'édition n'est pas épargné et certaines oreilles ont dû beaucoup siffler à la lecture de quelques passages (l'épisode de la réception dans les jardins de Gallimard où se pressent des plumes qui n'ont pas toujours été du côté des vainqueurs est absolument savoureux). Il parvient à montrer à la fois la facilité avec laquelle certains ont tourné la page (et casaque) et la difficulté de faire toute la lumière sur ces temps dont le trouble perdure, parfois volontairement.

Je me suis régalée. J'ai apprécié le parti-pris de l'auteur qui n'hésite pas à montrer ce que l'on préfère taire en général. Loin des héros célébrés ou des salauds vilipendés, on est ici au plus proche de l'opportuniste ou du collabo passif rendu compréhensible par une bonne dose de romanesque et un fil narratif qui ne s'interdit rien. Salutaire !
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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Je pense que Nicolas d'Estienne d'Orves doit être un amoureux de la langue française. Grâce à ses tournures de phrases et le vocabulaire qu'il utilise, il montre toute la beauté de notre langue, il la sublime. Je suis amoureuse de l'écriture de cet écrivain.


La gloire des maudits est une fresque historique se déroulant après la guerre. Cependant, l'auteur le fait sous un angle peu courant, il parle de ceux qui se sont rachetés une conduite, ces partisans avec l'occupant qui, peu avant la guerre, ont effacé leurs actes et se sont faits passer pour des résistants. C'est effarant.


Nicolas d'Estienne d'Orves démontre également toute l'ambiguïté de cette époque, lorsque cette France qui a souffert se retrouve le bourreau de ceux qui se sont mal comportés pendant la guerre ou ont profité des largesses des Allemands. Une fois encore, il montre que tout n'est pas tout blanc ou tout noir et pousse à la réflexion sur cette période. le besoin de justice peut pousser à commettre des actes se rapprochant de ceux des personnes jugées. La recherche de vérité, combinée au besoin d'argent, peut aussi entraîner des comportements dérangeants.


Le milieu littéraire est très égratigné. En tant que lectrice, je me suis interrogée sur la part de vérité et j'ai beaucoup aimé la plume incisive, ironique et emplie d'humour de ces passages.


La gloire des maudits mêle la réalité à la fiction, des personnages réels aux personnages imaginaires. Sidonie Porel, une héroïne créée pour ce livre, côtoie Cocteau, Gaston Gallimard, Françoise Giroud, François Mauriac, etc. et leurs relations s'imbriquent parfaitement.


Les histoires s'emboîtent également...


La suite sur mon blog


http://www.valmyvoyoulit.com/archives/2018/06/12/36479662.html
Lien : http://www.valmyvoyoulit.com..
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J'avais beaucoup aimé Les fidélités successives il y a quatre ans et je me réjouissais de retrouver Nicolas d'Estienne d'Orves dans un roman de la même veine. Après avoir exploré les ambiguïtés de l'Occupation, il s'attaque ici aux mensonges de l'après-guerre avec la même fluidité qui permet de tenir le lecteur en haleine et de le captiver d'un bout à l'autre.

Les années 50 ont été sombres mais la société française a tendance à jeter un voile pudique sur cette période qui ne la grandit pas. Longtemps passée sous silence, cette période est pourtant riche en enseignement. L'épuration terminée, les peines purgées, les amnisties proclamées, chacun a repris le cours de sa vie. de nombreux collabos passés entre les mailles ont tourné leur veste par opportunisme et peur des représailles mais rêvent de ressusciter ces années d'opulence. Les enfants des exécutés, eux, trop jeunes pour comprendre ce qui se passaient durant la guerre, sont maintenant adolescents et subissent l'opprobre. Comment vivre avec ces marques indélébiles ? C'est ce que tentent de faire l'héroïne, Gabrielle Valoria et son jeune frère Simon. Pour survivre, elle a cédé peu à peu son héritage mobilier et se retrouve acculée, ses dettes étant énormes. C'est le moment que choisissent les vautours pour apparaitre.

La société d'après-guerre est plurielle, trouble et en pleine mutation. Nicolas d'Estienne d'Orves nous la dépeint avec justesse et développe une grande fresque sociale du Paris complexe et paradoxal de ces années-là. Il met en scène une nébuleuse de gens prisonniers de leurs mensonges et continuellement sur leurs gardes. Et son roman est captivant d'un bout à l'autre. Explorant les zones d'ombre de ses personnages et de la société en général, il met au jour les petits arrangements avec l'Histoire, les mensonges éhontés, les manipulations et le cynisme de ceux qui ont bien profité du système. Comme dans son roman précédent, le milieu littéraire n'est pas épargné. de l'ex prix Goncourt méprisé après sa condamnation à mort à l'éditeur à l'attitude ambiguë, il dépeint toute une gamme de tricheurs, menteurs, jaloux et perfides dans un tableau jubilatoire où il est souvent difficile de faire toute la lumière sur les actes des uns et des autres. Quelques noms sont cités, rien qui ne soit inconnu, certains sont imaginés mais d'autres se laissent voir en filigranes et c'est savoureux.

Nicolas d'Estienne d'Orves a une plume addictive, il n'a pas son pareil pour raconter des histoires passionnantes et nous ferrer dès les premières pages. Il mêle réalité et fiction, s'inspire de trois grandes romancières pour créer Sidonie Porel, manipulatrice et menteuse, et recrée à merveille le quotidien de cette époque-là. J'ai adoré ce récit qui met en lumière non seulement une époque et des faits mais aussi les travers humains intemporels.
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Un nouveau ‘'tourne-page ‘' de cet auteur découvert grâce à mon libraire il y a quelques années avec Les fidélités successives.
La seconde guerre mondiale est terminée depuis 10 ans, mais est toujours gravée dans le coeur et le sang de la population française. Certains milieu ont été compromis avec l'ennemi, l'épuration a eu lieu, certains ont réussi à passer à travers, s'achetant une nouvelle virginité au prix de quelques transactions pas toujours très claires.
Le milieu de l'édition et des personnes de lettres en est un exemple et nous plongeons dans le panier de crabes avec quelques personnages, aussi bien réels que fictifs.
Gabrielle Valoria est une jeune femme qui élève seule son frère, tous deux étant des victimes directes de l'épuration. Elle vivote, se bat pour conserver la demeure de ses parents, à défaut d'avoir le train de vie des années 40-45. Une occasion de gagner de l'argent lui tombe dessus, écrire la biographie littéraire de Sidonie Porel. Sidonie Porel, la plus grande écrivaine du moment depuis la fin de la première Guerre mondiale. Après un roman populaire dont elle a du mal à assumer la paternité, elle cherche la reconnaissance de ses pairs en publiant régulièrement tous les deux ans sa grande série Les deux France. Grande femme de lettres ou imposture littéraire ? Certains soulèvent le doute, l'enquête démarre, les personnages se croisent et c'est l'occasion d'explorer les ambigüités de l'Occupation. On note un mille feuilles de mensonges de façades et d'affaires délicatement recouvertes d'un voile de bonne conscience. Sur une trame historique (on croise de nombreux auteurs qui ont fait leur chou gras sous l'occupation) se greffe une trame romanesque qui éclaire le contexte historique.
Une fois ouvert, le livre ne se lache plus.
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Excellente histoire à travers la grande histoire. L'intrigue est très bien construite - on se laisse charmer par Sidonie Porel et envouter par Gabrielle. On croise nombre de personnages de l'époque et cela donne un réalisme au roman. Même si nous sommes en 1950, on parcourt le siècle et ses conflits. L'auteur décrit très bien cette période trouble de l'après guerre ou chacun se recherche une virginité après les années de guerre et les petits arrangements lors de l'occupation. le livre se lit rapidement tant il est difficile de le quitter. Un vrai bon moment de lecture.

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Adoré....
l histoire nous entraîne dans le Paris artistique de l'après guerre, où les personnages aux passés troubles se disputent les gloires.
L'intrigue, le style , tout m'a plu !
J ai découvert un auteur que je suis bien décidée à suivre !
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Voilà un livre repéré à sa sortie, mis en attente d'achat et puis soudain un hasard, une lecture, captivante car je l'ai dévoré en moins de 3 jours.

Gabrielle traverse les arcades du Palais-Royal où elle habite, elle voyage ici au milieu des amis de son père, des fantômes et suit le chemin d'une star de la littérature des années 50. Malgré elle, elle voyage dans le tourbillon nauséeux de la face sombre de l'histoire, des oubliés, des oublis des autres, des magouilles et des intérêts politiques avec les petits arrangements. Elle s'enivre de ce courant fou, avec plusieurs relations troubles. Captivant !

L'auteur écrit, nous emmène avec lui dans cette histoire où la lumière s'appelle le futur mais où le passé est plus sombre que prévu. de belles descriptions vivantes d'un Paris d'après-guerre.
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Attention, gros coup de coeur ! Voici un livre acheté un peu par hasard, qui ne payait pas de mine dans ma PAL et que j'ai d'ailleurs mis pas mal de temps à commencer. Mais une fois dedans, je ne l'ai plus lâché !

Le roman prend place dix ans après la fin de la seconde guerre mondiale. Gabrielle Valoria, fille d'un collaborateur exécuté à la libération, est chargée d'approcher Sidonie Porel, la papesse des lettres françaises, pour enquêter sur les zones d'ombre de son passé. Au fur et à mesure de son immersion dans le monde de l'écrivaine, Gabrielle va plonger de plus en plus profondément dans un univers de mensonges et de trahisons. «
Lien : https://instagram.com/Mangeu..
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