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3,61

sur 94 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
« Trois amis ont pris la route.
Ils ont fait leurs études dans la belle ville de Paris, partagé espoirs, rêves et secrets. Lorsque la guerre a éclaté, tous trois ont rencontré un homme étrange et riche.
Le premier a pris la tête des affaires de l'homme étrange. Il a bâti un empire.
Le deuxième a épousé sa fille. Il est devenu l'homme le plus prospère du pays.
Le troisième a gagné l'appui de cet homme et a obtenu le trône de France. »

L'incipit d'une «Une histoire sans fard. L'Oréal, des années sombres au boycott arabe» de Michel Bar-Zohar, m'est revenu en mémoire en lisant « La gloire des maudits » où Etienne Licht (Eugène Schueller) est « un homme étrange et riche », Roger Verneuil « a pris la tête des affaires et épousé sa fille » et Morland « obtenu le trône de France ». le pacte des trois mousquetaires François Dalle, André Bettencourt, François Mitterrand et Pierre de Bénouville, tous collaborateurs d'Eugène Schueller chez L'Oréal, est d'ailleurs repris dans l'enquête «  En bande organisée : Mitterrand, le pacte secret » que Sébastien le Fol vient de publier chez Albin Michel.

Dans la IV° république de René Coty, la romancière Sidonie Porel règne sur le Paris intellectuel et artistique et préside l'académie Goncourt. Son oeuvre est aussi connue que sa vie personnelle méconnue … Gabrielle Valoria, fille d'un ex de Sidonie, incitée par Léon Drameille à enquêter sur le passé de la reine des lettres, la convainc de lui confier la rédaction de sa « biographie autorisée ».

L'enquête débute et nous plonge dans le monde littéraire des années cinquante où croassent et grenouillent résistants et collaborateurs et se préparent les carrières politiques sponsorisées par des investisseurs qui ont souvent largement profités de l'occupation, comme Etienne Licht.

Nicolas d'Estienne d'Orves, exécuteur testamentaire de Lucien Rubatet, possède deux inédits de l'écrivain collaborationniste (son journal d'après guerre et le roman La Lutte finale) qui lui fournissent les acteurs de la tragédie, Paul Morand, René de Chambrun et son épouse (fille de Pierre Laval), Jacques Benoist-Méchin, Arletty, Jean Cocteau, Louise de Vilmorin, etc. et peignent des décors parfois aussi glauques que ceux du Marcel Proust de Sodome et Gomorrhe .

Le romancier maitrise (malgré de vénielles incohérences) les règles du mélodrame où l'ambition (mais Mitterrand n'était pas ministre de février 1955 à janvier 1956), l'amour, l'argent (d'où Léon sort il son fric ?), les secrets de famille (comment un enfant né de père inconnu est il inscrit à l'état civil sous le nom paternel ?) et les crimes de Big Pharma forment un cocktail sanglant mais, comme dans ses précédents romans, rate la conclusion (à mon humble avis la dernière partie « l'ombre » n'éclaire pas grand chose) d'une intrigue qui dévoile les connivences éditoriales et les ombres de l'Oréal.

Ce roman apprend beaucoup sur le retour en grâce des maudits et la lecture est aiguillonnée par le jeu des devinettes … Ramon Fernandez a-t-il inspiré Enrique Valoria ?

PS : A noter l'anachronisme (page 186) évoquant l'ORTF (créée le 27 juin 1964) et la rupture Morland (Mitterand) Jacqueline Huet (présentatrice)… mais l'auteur né en 1974, n'a pas vu la naissance d'Oscar rejoignant en 1964 le trio Rémi, Toto, Fanfan (RTF) dans « Bonne nuit les petits » et est donc pardonnable !

PS : Les fidélités successives :
Lien : https://www.babelio.com/livr..
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L'auteur, à travers cette fresque historique et sociale , nous plonge dans la France de l'après guerre, dans les années 50.
Il met en scène , entre réalité et fiction, à l'aide d'une solide documentation, un Paris complexe, trouble pour le moins....... à travers les nombreuses pistes de recherche de Gabrielle Valoria , fille d'un collaborateur exécuté à la Libération sous ses yeux, qui (par manque d'argent ) doit écrire la première biographie d'une célèbre romancière :Sidonie Porel.
Est- elle une grande amoureuse ?
Une manipulatrice ? Une Séductrice invétérée,? Une menteuse ? Une imposture littéraire ?

Toute une kyrielle d'individus grouillent au sein de troquets clandestins, anciens collabos qui se cachent, prisonniers de leur passé, sur leur garde, aux aguets,arrangements , manipulations, les vampires flamboyants d'une époque morose, un monde parallèle, et ses repaires , bars et cabarets infâmes, silhouettes louches qui rôdent , arrangements de toute sorte.........

L'auteur dénonce les zones d'ombre, les non - dits, les mensonges, les manipulations, le cynisme, les profiteurs du système , les arrangements hâtifs avec L'Histoire .


Le monde littéraire n'est pas épargné, les tricheurs, menteurs, jaloux , perfides ne sont pas oubliés , les changements d'alliance, les coteries , les codes secrets qui régissent les prix littéraires, piètre tableau........

Nous croisons Louis-Aragon, Armand-Salacrou, Beauvoir, Jean-Paulhan, Roland-Dorgeles, Martine Carole, Tino -Rossi et même Fernandel ..


Gabrielle est l'outil de vengeances qui ne sont pas les siennes face aux écrivains, politiciens, journalistes, prostituées, grands patrons qui tous cachent un secret qui tue .
Les rebondissements les coups de théâtre , les jeux dangereux , les images mensongères et biaisées ne manquent pas.
Un tableau trouble , glauque où il est difficile d'y voir clair ........
Quelques pages magnifiques vouées à la création littéraire éclairent cet ouvrage !

C'est une fresque historique et sociale d'ampleur , bien documentée, qui montre que le passé rattrape toujours les êtres et que les guerres ne se terminent jamais , un éminent
pavé romanesque où l'on croise les grandes figures du Paris intellectuel et artistique de ces années- là .
Un récit que j'ai failli abandonner , en cause : de trop nombreux personnages, je suis allée jusqu'au bout , une fin réussie ......ouf!
Je ne connais pas l'auteur .
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🎶 Douce France 🎶 ... de l'après-guerre...

Quel plaisir de retrouver une solide intrigue romanesque sur fond historique, après une période de nombreuses lectures contemporaines (souvent auto centrées sur le vécu, réel ou transposé, de leur auteur).

Nicolas d'Estienne d'Orves nous entraîne dans les remugles de la Seconde Guerre mondiale (thème de prédilection, semble-t-y-il), de l'Occupation et de la collaboration française, dans un livre à double intrigue sur le thème de la mystification, de la trahison et de la vengeance.
Et l'originalité est de situer les faits sur une spoliation de création littéraire, introduisant dans son propos des personnages réels du temps.

Avec une efficacité narrative affirmée, l'auteur construit une embrouille carrément improbable de secrets et scandales mais se fait le chroniqueur documenté d'une époque, nous immergeant dans la société reconstruite sur les mensonges des uns et les ressentiments des autres. À la façon des poupées russes, on passe des milieux intellectuels corsetés de bienséance et jalousie, aux bas-fonds des bars interlopes où se croisent des fantômes troubles au passé et présent ambigus. On sent derrière la plume, la jubilation d'un auteur embarqué par ses personnages qu'il peine à maîtriser!

D'inspiration historique, le propos tourne rapidement au thriller suranné, façon film noir des années 50, avec des rebondissements un peu tirés par les cheveux. En dépit de ces incohérences et grosses ficelles, le tout se tient en équilibre et les sommets de romanesque sont atteints en point d'orgue.

Et si on en accepte le principe, cette enquête en moralité se suit avec plaisir et addiction.
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Qui est Sidonie Porel ?
C'est la question que nous pose Gabrielle Valoria , 1ere biographe officielle de cette auteure célèbre et présidente de l'académie Goncourt . Chargée par des "personnages dans l'ombre" de dévoiler les zones d'ombre de cette femme , Gabrielle nous entraine à sa suite dans une enquête menée dans le Paris d'après guerre et nous dévoile les petits arrangements de chacun avec la vérité et le passé récent .
On se promène avec plaisir dans le Paris du début des années 50 et on se prends au jeu de la recherche menée par Gabrielle .
J'ai apprécié l'écriture de cet auteur que je ne connaissais pas .
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L'histoire qui nous est racontée se déroule en 1955, soit dix ans après la fin de la guerre. Gabrielle Valoria, jeune femme d'une vingtaine d'années dont le père a été fusillé à la Libération, habite avec son jeune frère Simon autour du jardin du Palais Royal. Après avoir déposé cinq lettres sous le paillasson de Gabrielle un certain Léon Drameille lui demande de devenir la protégée de Sidonie Porel, auteure célèbre, présidente de l'académie Goncourt. Sa mission fouiller dans la vie de Sidonie afin de prouver au monde entier qu'elle est une imposture. Grâce à ces relations - elle est la fille d'Enrique Valoria " (celui qui) a fait tourner les coeurs du Tout-Paris durant les années folles" - Gabrielle rencontrera Sidonie. Elle deviendra sa biographe..... une d'amitié vraie ou trompeuse semblera lier les deux femmes.

En enquêtant sur le passé de Sidonie, Gabrielle va être confrontée à un monde où se mêlent des menteurs, des traites, des vrais et des faux résistants, des vrais collaborateurs dont certains après avoir échappé à une condamnation à mort ont effectué quelques années de prison, des écrivains, des politiciens, des patrons, des prostituées. Ils auront tous croisé Sidonie au cours de sa vie. Ils ont tous traversé les années d'occupation en sachant joué le double jeu de collabo et de résistant...particulièrement à la fin pour ce deuxième volet. Son enquête la conduira des salons parisiens à des îlots perdus dans Paris, semblables à ceux décrits par Eugène Sue.

Avec Gabrielle nous croisons de nombreux personnages réels et fictionnels. Les personnages réels apparaissent soit sous leur véritable nom (Gaston Gallimard, Chardonne, Cocteau...) soit sous des pseudonymes facilement décodables (Licht créateur de la société LuKs...), et l'un, pas le moindre, sous son nom de résistant. Pour ce dernier notamment je suis légèrement déroutée pour ne pas dire perturbée par des actes plutôt condamnables qui lui sont prêtés et que j'ose espérer seulement sortis de l'imagination de l'auteur.

Lors d'une émission l'auteur comparait son ouvrage aux romans et feuilletons populaires du 19eme siècle. Comme dans ces derniers le lecteur est submergé par le nombre de protagonistes, les récits vrais ou mensongers ? les fidélités et les trahisons, l'amitié et la haine.... La dernière phrase de la plupart des chapitres entraîne le lecteur à poursuivre sa lecture pour connaître la suite...

Très bon livre qui se lit avec plaisir pour l'histoire et aversion pour certains personnages.
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Voilà une lecture qui me laisse dubitatif.
Roman historique ? Certes il y a des noms , quelques faits mais sans plus . Thriller ? Pas réellement non plus même si la seconde partie du roman est proche du genre.
Il faut comment un certain culot pour appeler un salaud intégral du nom de François Morland , nom de guerre d'un certain François Mitterrand.
Ceci dit je me suis quand même bien amusé à la lecture de ce roman , me demandant où Nicolas d'Estienne d'Orves voulait arriver .
C'est plutôt bien écrit , la mayonnaise prend relativement bien et au final un bon moment de lecture récréative .
Que demander de plus .
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Ce n'est certainement le meilleur livre de Nicolas D'estienne D'orves mais dès les premières pages je retrouve ce style qui lui est propre et que j'aime bien. Il y a une certaine fluidité et facilité de lecture. Même si cela s'essouffle de temps en temps on a envie que connaitre la suite et j'ai aimé l'atmosphère dans la quelle évolue le personnage principal.
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On ne parle pas souvent de l'après guerre et de ces personnes qui ont su bien vivre pendant la guerre. Un aspect de notre histoire qui gagne à être connu.
Seulement la roue tourne et l'auteur nous montre à quel point certains savent naviguer entre deux eaux et s'en sont finalement bien tirées.
Par contre j'ai trouvé que l'histoire de Sidonie Porel est un peu tirée par les cheveux et le final fait un peu flop. Je m'attendais à quelque chose de plus recherché et finalement on pourrait dire : tout ça pour ça. Mais quand même tout au long de la lecture je me suis demandé où l'auteur voulait en venir.
Au bout du bout j'ai trouvé ce roman un peu en dessous des Fidélités successives.
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Emportée par ce roman dès le début, j'ai un peu décroché vers la fin. le fond historique est très intéressant et le faux personnage de la romancière sans scrupule fonctionne bien , mais jusqu'à une certaine limite.
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Nous suivons Gabrielle, son père a été exécuté après la guerre et elle tente de vivre avec son frère à charge. Nous sommes en 1955, une lettre déposée chez elle, un mystère qui concerne la grande Sidonie Porel, écrivain réputée. Gabrielle va être entraînée dans son sillage pour écrire sa biographie. Elle va vivre près d'elle dans ce monde littéraire d'après guerre qui a connu la collaboration. C'est un mode de mensonges, de dissimulation, d'alliance contre nature. On découvre la face cachée de la plupart des personnages. Plusieurs intrigues s'entremêlent dans ce roman, le plagiat, l' industriel qui utilise des prostituées comme cobaye...
J'ai trouvé l'histoire intéressante, la restitution de l'atmosphère des différentes époques bien rendue, le style très fluide. Beaucoup de rebondissements rendent le livre prenant. Cependant j'aurais aimé savoir le fin mot pour l'histoire du premier roman publié.
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