L'auteur est petit-neveu du célèbre Honoré d'Estienne d'Orves, héros de la résistance, mort au mont Valérien en 1941, trahi par un de ses lieutenants. Nom célèbre donc et l'écrivain héritier manie la plume avec noblesse et finesse. C'est un parcours mémoriel, de la sienne, intime, de tout ce que lui évoquent les plats de sa jeunesse, de ce que sa mémoire lui rappelle en rapport avec l'art culinaire et les lieux fréquentés, de son héritage culturel et de celui qu'il transmettra aux siens.
On peut se retrouver avec nostalgie, parfois, dans certaines descriptions de toutes les saveurs qui faisaient partie de notre quotidien et qu'on a souvent oubliées. D'abord parce qu'ils sont intimement liés à une tranche de vie révolue, une situation, des sons des odeurs qui ne sont plus là pour compléter la perception qu'on en a eu au moment où s'est forgé leur souvenir dans nos mémoires et parce que certaines choses ont complètement disparu, comme l'andouillette et son fumet si ...
Mais ce livre a la saveur d'un monde très privilégié, très « branché », comme cette citation de l'entrée « poète » le suggère fort bien :
«
Emmanuel Giraud avait organisé une performance dans un club privé parisien : des langues de veau étaient pendues à des cordes à linge, on mangeait des bouts de cervelle et, comble du raffinement, on picorait des tranches de boudin tièdes sur le corps d'une femme nue ».
A noter qu'il y a bien une entrée « Fouquet('s) ».