Trouvé dans une boite à livre à Suresnes, en rejoindra bientôt une autre à Vincennes. Un petit moment de lecture et de déten…
- Ga ?
- Quoi, déjà pleine la couche ??
- Ga !
- Aaaah nan…. Mon chéri… Comment tu arrives à faire des trucs pareils ??
- Haha, ga !
Bref, je reprends.
J'en étais où déjà ?
Ah oui, boite à livre, tout ça tout ça. Bref, un petit roman policier des années 70 comme Exbrayat (et il n'était pas le seul) en pondait à la pelle. On retrouve vite les codes du genre, les marques d'une production quasiment en série. Des retournements rocambolesques, le genre que je suis très nul pour voir, mais que les spécialistes du genre voient arriver dès la page 50. Une histoire simple : en 1945 ou 1946, dans un petit village de Sicile, deux soeurs font face au chef mafieux local qui veut accaparer leur terre. L'une est mariée à une chiffe mole, l'autre attend désespérément que son mari, le beau Mario, revienne de la guerre, mais celui-ci est occupé à s'amuser à Naples…. Oui, rien de bien original.
Et pourtant.
Et pourtant, si vous avez déjà mis les pieds à Naples, j'ai retrouvé dans ce petit livre son ambiance inimitable. Cette ville sale, voir infecte ; cette ville mal entretenue, aux bâtiments magnifiques mais délabrés ; cette ville où les poubelles s'entassent, où de l'eau stagne au milieu des ruelles… Mais cette ville bruissante, où règne la gaieté et l'effervescence, où la nuit la chaleur se fait douce, et les rires se mêlent à l'odeur de pain en train de cuire s'échappant de milles fours à pizzas.
Bref, une ville du sud en somme.
Mais où les vendeurs à la sauvette ne sont pas par trop pénibles.
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Une histoire comme celle-là montre qu'Exbrayat est un merveilleux conteur
• Un vocabulaire recherché, mais sans affectation.
• Une langue maîtrisée : les imparfaits du subjonctif sont là, quand il le faut
• Les rebondissements-surprise ne manquent pas : l'auteur sait tenir sans cesse son lecteur en haleine
• En bref, un très bon livre. Mais qu'attendez-vous donc ?
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Même si j'était un peu perdu, au début, avec tous ces noms "à l'italienne", il y a un bon suspense. Des dialogues valent le détour, savoureux avec un brin d'humour (noir), ce qui rajoute du charme à cette histoire mafieuse. Une ou deux notes poétiques, des rebondissements et vous avez là un un bon polar !
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- ... Chez nous, les filles ne regardent jamais les hommes en face, ou bien ce sont des effrontées.
Dona Ascania souleva ses épaules dodues.
- Vous êtes de drôles de numéros dans votre patelin, si tu veux mon avis... A quoi ça sert, je te le demande, de sortir avec un garçon si tu ne le regardes pas ? Alors, il serait bigle ou il aurait le visage tout plein de lèpre, que tu t'en apercevrais pas ?
- Tout de même, dona Ascania, tout de même !
Concetta riait et son amie était heureuse de la voir rire.
- A mon idée, si t'as pas voulu le voir de plus près c'est qu'il devait être affreux.
La jeune femme tomba dans le piège tendu :
- On ne peut pas dire qu'il soit beau avec cette balafre qui lui coupe la figure en deux, mis il a des yeux durs comme ceux des aigles, du moins je l'imagine... et par moment, ils deviennent très doux...
- Je me demande de quelle façon tu t'y es prise pour remarquer tout ça sans l'avoir jamais regardé ?
Concetta resta un instant interloquée, puis confuse, se cacha le visage dans ses mains tandis que le bon rire de la signora Abetone emplissait la pièce.
Mario Nebrodi avançait d'un bon pas dans cette solitude où il se savait guetté par des centaines d'yeux de petites bêtes nocturnes sur le point de regagner leurs gîtes. Dans le silence, on entendait rouler les cailloux que son pied heurtait. Tout en marchant d'une allure soutenue, Mario demeurait les sens en éveil. Il n'avait point voulu prendre d'arme parce qu'il n'aurait su quoi en faire en arrivant à Lentini. Le paysage désertique le fascinait, surtout à cette heure-là. il se figurait être un Bédouin voyageant dans une nature apparemment vide où la vie se cache pour tenter de se prolonger. De grands traits de lumière jaillissaient d'un point du ciel sur l'horizon. On pensait à quelque gigantesque projecteur dt des souvenirs de guerre se réimposaient à la mémoire de Mario. Ce fracas fantastique dont les échos vibraient encore en lui dès qu'il y pensait et maintenant ce silence d'avant le monde ! Il préférait aujourd'hui. En dépit des Partinico, il s'y sentait plus en sécurité.
Le maréchal ne comprit pas sur-le-champ ce que désirait son visiteur.
- Je vous demande pardon, don Luciano, mais voudriez-vous répéter, je vous prie ?
Patient, ainsi qu'on le fait pour un enfant inattentif, le chef des Partinico répéta :
- Vous avez commis une erreur, Alcamo : Domenico Pollina n'a ps été tué, il s'est suicidé.
- En se tirant une balle dans le dos ?
- Qui le sait ?
- Le docteur.
- J'en fais mon affaire.
- Le village...
- Il n'en parlera pas, j'y veillerai.
- Les carabiniers.
- A vous d'imposer le silence.
- Le meurtrier a avoué, il y a un procès-verbal de ses aveux.
- Déchirez-le.
- Mais enfin, pourquoi...
- Cela ne vous regarde pas.
- Ah ?... bon.
- Je vous répète que Domenico, toute réflexion faite, ne s'est pas suicidé, il a été victime d'un accident... Il vaut mieux ne pas irriter don Cosimo... Il risquerait de trouver qu'on se suicide beaucoup ces temps-ci à Diolivoli.
.../... Fridi murmura :
- Un traquenard, signore. Le maréchal vous attend près de la moto pour vous abattre... Votre arme est chargée à blanc... Prenez celle-ci et tirez le premier, sinon récitez tout de suite votre prière.
.../...
Fridi arrive près du maréchal mourant qui s'agrippa à son bras.
- Je... je ne... comprends pas... qui a changé les... les cartouches...
- Moi !
- Vous ! ... mais ... pour... pourquoi ?
Fridi se redressa et au garde-à-vous, salua son chef agonisant avant de dire :
- Pour l'honneur des carabiniers, maréchal.
Il reprenait haleine, lorsque du pied, quelqu'un le poussa. Le dernier des Partinico leva les yeux et reconnut Gennaro Ala, le berger. Il pria :
- Laisse-moi... Je te donnerai tout l'argent que tu voudras...
- Tu as tué mon chien.
- Si tu m'aides à m'en sortir, je t'installerai dans ma maison.
- Tu as tué mon chien.
- Je ferai de toi le vieux le plus heureux de Diolivoli.
- Fallait pas tuer mon chien.
Le fusil de chasse de Gennaro tonna dans le soir et Carmelo mourut. Il n'y avait plus de Partinico.
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Mars, c'est le Mois du polar sur Babelio. Au programme de cette vidéo : une rencontre avec Polars_urbains, un Babelionaute passionné de polars urbains et africains, le programme de Quais du polar (du 29 au 31 mars 2019 à Lyon), avec des rencontres Babelio, des quiz, et de nombreux auteurs présents, et retrouvez tous nos contenus éditoriaux sur le genre, dont un Top 10 vidéo des polars nordiques, des interviews d'auteurs et éditeurs, un article sur 5 livres qui ressuscitent le mythique Sherlock Holmes, etc.
0:23 Reportage : rencontre avec le Babelionaute Polars_urbains chez lui
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Auteurs et livres cités :
Pierre Rival, 'Ezra Pound en enfer' : https://www.babelio.com/livres/Rival-Ezra-Pound-en-enfer/1108671
Charles Exbrayat : https://www.babelio.com/auteur/Charles-Exbrayat/12086
San Antonio : https://www.babelio.com/auteur/Frederic-Dard/7187
Agatha Christie : https://www.babelio.com/auteur/Agatha-Christie/3638
Jean-Patrick Manchette : https://www.babelio.com/auteur/Jean-Patrick-Manchette/7455
ADG : https://www.babelio.com/auteur/-A-D-G/65945
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Léo Malet : https://www.babelio.com/auteur/Leo-Malet/7089
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Fred Vargas : https://www.babelio.com/auteur/Fred-Vargas/3212
Léo Malet, 'Brouillard au pont de Tolbiac', roman : https://www.babelio.com/livres/Malet-Brouillard-au-pont-de-Tolbiac/158854 et la BD avec Tardi : https://www.babelio.com/livres/Tardi-Nestor-Burma-BDtome-1--Brouillard-au-pont-de-T/662328
Michel Carly, 'Maigret : traversées de Paris' : https://www.babelio.com/livres/Carly-Maigret--Traversee-de-Paris/108638
Nii Ayikwei Parkes, 'Notre quelque part' : https://www.babelio.com/livres/Parkes-Notre-quelque-part/565660
Zep et Bertail, 'Paris 2119' : https://www.babelio.com/livres/Zep-Paris-2119-Version-Luxe/1113986
7:13 Festival Quais du polar 2019
Le programme de Babelio : https://babelio.wordpress.com/2019/03/19/quais-du-polar-2019-un-vent-nordique-souffle-sur-lyon/
Tout le programme : https://www.quaisdupolar.com/
Notre vidéo sur Quais du Polar 2018 : https://www.youtube.com/watch?v=G_dbQ2uSf8Q
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Les livres :
Kristina Ohlsson, 'Les Otages du Paradis' : https://www.babelio.com/livres/Ohlsson-Les-otages-du-Paradis/1050832
Hjorth et Rosenfeldt, 'La Fille muette' : https://www.babelio.com/livres/Hjorth-Dark-secrets-tome-4--La-fille-muette/1073457
Joseph Knox, 'Sirènes' : https://www.babelio.com/livres/Knox-Sirenes/1078904
Roslund et Hellström, '3 secondes' : https://www.babelio.com/livres/Ro
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