AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,35

sur 1493 notes
Dès 1940, à l'annonce de la mort au combat de leur fils unique, Otto Quangel et sa femme Anna abandonnent leur retenue face au régime nazi et décident en secret de résister et de semer le trouble au sein de la population de leur quartier berlinois. Une action apparemment anodine visant à laisser dans des immeubles choisis des cartes postales au contenu subversif mettra la machine infernale de la Gestapo aux abois. Des personnages veules évoluent autour du couple Quangel dans une « atmosphère de trahison perpétuelle » ou l'espionnage et le mouchardage amènent à des détentions préventives et à des interrogatoires arbitraires et musclés. Isolés dans la multitude urbaine, le mari et la femme sont paradoxalement unis plus que jamais dans leur combat : « Quand on se rend compte qu'il faut lutter, la question n'est pas de savoir si l'on trouvera quelqu'un à ses côtés. »
Hans Fallada a conçu un roman aux allures vaudevillesques mais qui contient une lourde charge émotive dévoilant le côté obscur des humains vivant sous la dictature. J'en ai trouvé la lecture pénible et longue, sans aucun souffle d'espoir pour reprendre haleine. Une descente aux enfers où l'homme est un loup pour l'homme. Seul dans Berlin fait maintenant partie de ma liste Grande noirceur.


Commenter  J’apprécie          260
Superbe livre qui nous fait traverser l'époque nazie sous un jour nouveau : celui des allemands qui, d'abord convaincus par l'enthousiasme et la dynamique hitlérienne ont progressivement ouvert les yeux sur l'horreur.

L'histoire prend naissance dans un immeuble berlinois dont chaque étage est occupé par des familles allemandes très différentes : un vieux juge en retraite, une famille de parvenus abrutis mais obéissants, une famille d'allemands normaux, moyens, dans le standard des standards, une vieille veuve juive, quelques égarés de la vie, qui mangent à tous les râteliers pour survivre. le lien entre tous ? L'immeuble dans lequel il vivent, et la factrice qui relie les étages pour porter bonnes et mauvaises nouvelles.

De fil en aiguille, le livre nous apprend à connaître ces différents personnages, nous aide à les suivre dans leurs pérégrinations berlinoises, à les accompagner dans la découverte du nazisme, chacun à sa façon. Et peu à peu, on descend dans une horreur que jusque là on ne s'est pas donné la peine d'imaginer... Seul dans Berlin (dont je traduirais plutôt le titre d'origine par "mourir seul dans Berlin") nous fait prendre conscience de ce qu'a peu être le nazisme pour les allemands !

Pour finir j'ajouterai que Seul dans Berlin est un livre extrêmement bien écrit, et magnifiquement traduit.

A lire absolument !
Commenter  J’apprécie          260
Quel livre terrifiant, stupéfiant, magistral, unique en son genre dans le style ambiance délétère, pourtant bien nécessaire à la transmission mémorielle du souvenir; en hommage aux victimes civiles de guerre. Personne ne devrait plus ignorer les menaces toujours de plus en plus probantes aux portes de L'Europe, le monde qui nous entoure sur la guerre et l'occupation d'un pays.
La résistance civile contre l'ennemi, le courage d'une poignée d'hommes et de femmes ayant perdu la chair de leur chair en luttant dans l'ombre au péril de leur existence contre les exactions SS. Très peu de tout ce qu'il m'a été possible de lire sur cette période épouvantable de la vie de tous les jours subie par les habitants juifs ou non d'un immeuble en Allemagne m'a autant secoué, révolté, mise à terre...
Toutes ces personnes persécutées dans leur propre pays par le régime hitlérien. Un jeune recruté par le parti nazi, favorisant les dénonciations entre les civils et leur voisinage, les pillages systématiques des logis vidés de leurs occupants, embarqués par la gestapo.
Certainement le LIVRE le plus émotionnel psychologiquement, où, le ressenti de Hans Fallada traduit de l'allemand, revu et corrigé par André Vanderwoorde, transperce comme une arme de poing, elle assassine au plus profond de soi, sur des faits au demeurant encore récents pour l'auteur en 1947: un vécu abominable sous l'emprise traumatique de l'occupation.
Commenter  J’apprécie          250
Tout commence à Berlin, en 1940. La France est vaincue. Dans un immeuble de la rue Jablonski, la famille Persicke fête la victoire de manière très alcoolisée. Plus haut, une Juive âgée vit dans la crainte de la Gestapo, qui a déjà emmené son mari. Dans un autre appartement, les Quangel pleure leur fils unique, mort au combat.
C'est la mort de ce jeune homme – qui n'apparaîtra dans ce roman que dans les rares souvenirs de ses parents – qui pousse ses parents à se lancer dans une opération de résistance qui peut nous sembler ridicule : laisser dans des cages d'escalier des cartes postales couvertes de messages anti-Hitler.

C'est d'abord le titre de ce livre qui a attiré mon regard. le résumé m'a intéressé et je me suis lancée, ce que je ne regrette vraiment pas.
Cet ouvrage fait le portrait d'une société allemande bien plus contrastée qu'on ne l'imagine habituellement. Toute une galerie de personnages nous est présentée ; on passe de la Gestapo aux petits escrocs, sans oublier le citoyen ordinaire partisan du régime, les cellules communistes, la Juive qui se cache chez ses voisins et les innocents qui se retrouvent pris malgré eux dans l'engrenage de la justice nazie.
Seul dans Berlin est de ces livres durs, qui coupent le souffle et donnent mal au coeur mais qu'il faut quand même lire. C'est un livre qui bouleverse les idées préconçues en nous décrivant une réalité qu'on aimerait oublier, même de façon romancée. On ne peut pas rester indifférent à cette lecture, et je ne peux que la conseiller au plus grand nombre.
Commenter  J’apprécie          251
Un regard réaliste sur l'horreur de la guerre et de la dictature, sur la bêtise humaine. Une belle leçon de vie ... indispensable, essentielle.
Otto et Anna Quangel, des héros de l'ombre, affectés par la disparition de leur fils, Eva Kluge, une postière, qui rend sa carte du Parti et renie son fils Karlemann quand elle apprend qu'il a porté la main sur un enfant juif et l'a assassiné ... participent à leur manière à la résistance anti nazie, par des petits gestes de rien. Tant de courage et tant de dignité émanent de ces personnages. On prend conscience que chaque acte de résistance est important.
Et puis, face à eux les criminels qui dénoncent et, ceux qui délibérément restent aveugles, un monde pourri et dangereux, sans pitié, ignoble, terrifiant.
Un roman extraordinaire.




Lien : http://seriallectrice.blogsp..
Commenter  J’apprécie          250
Un de ces livres qui vous marquent à jamais. Un livre sur la guerre, mais sans les armes, qui se contente de parler de l'arrière du front. L'action se passe à Berlin. Un ouvrier et sa femme décident d'apporter leur petite pierre au refus de la guerre, et au rejet d'Hitler, après la mort de leur fils soldat du reich. Ils sèmeront pendant deux ou trois ans, près de 200 cartes derrière eux, afin d'alerter les autres. Action minuscule, mais dont le talent de l'auteur, brossant l'époque, avec ses collabos, la gestapo omniprésente, et la terreur des gens du commun, donne toute la dimension courageuse. C'est un livre sur la peur, sur la solitude, le totalitarisme, et ses menaces encore plus prégnantes, qu'elles sont souvent non identifiables, rétrécissant les hommes à des paquets de viscères, cramponnés à leur survie. C'est le climat de 1984, le livre d'Orwell, que Fellada d'ailleurs connaissait. Comme lui, l'auteur a eu une vie difficile, et l'on sent sa grande humanité dans des pages somptueuses, où il accorde tout son talent à dresser des portraits d'hommes et de femmes ordinaires, représentatifs de la société Allemande. Des héros de l'ordinaire, et de vrais salauds, profitant de la guerre, pour exercer leurs prédations. Assurément un des plus grands romans sur la deuxième guerre mondiale, et sur la psychologie humaine, en temps de crise.
Commenter  J’apprécie          240
Cette lecture m'a vraiment marquée. D'abord le thème est rarement traité: la vie des Berlinois lambda pendant la guerre. On y rencontre une galerie de personnages qui ne sont pas des héros mais des gens ordinaires. On découvre leurs sentiments face à cette administration nazie à la fois lointaine physiquement mais qui dirige tout. On suit leurs réactions: révolte plus ou moins silencieuse, soumission ou passivité. Mais quelle qu'elle soit, ils sont presque toujours rattrapés par un destin implacable. Alors je me souviendrai d'Enno, Otto, Anna, Eva ou Kuno pour leur humanité très différente mais bien réelle.
Commenter  J’apprécie          240
Si Les Bienveillantes permettait une immersion dans les rouages de la machine de guerre nazie , par l'entremise d'un de ses acteurs opérationnels , Seul dans Berlin s'attache à la ville ,et au quotidien des ses habitants dans les premières années de la guerre. La grande force de ce livre à la hauteur de sa réputation, c'est la simplicité de son ecriture ,garante à elle seule de la précision et de l'acuité d'un récit dantesque , tout en tension contenue. Simplicité de l'écriture à l'unisson de ses personnages ordinaires et dérisoires. Dérisoires car en réalité le personnage principal et omnipotent du livre c'est la Peur. La peur , ce maitre intraitable qui structure et innerve l'ensemble des relations interpersonnelles de la cité. Si l'on peut parler de Peur dans son acception organique ou comme fait social, sur un plan politique on est d'avantage ici sous le règne de la Terreur ,et la pire qui soit, la Terreur d'Etat. de manière implacable le livre met à jour les ressorts de cet machine infernale ou chaque habitant est un coupable en devenir,
Machine infernale qui s'appuie à la fois sur un lupenprolétariat dont la collaboration guidée par le ressentiment et la désocialisation , s'achète à vil prix et sur une justice de classe hysterisée , rendue par une grande bourgeoisie haineuse et revancharde. On ne saurait oublier évidemment le rôle des différents dispositifs policiers ,incontournable colonne vertébrale de cette entreprise mortifère et apocalyptique. Que peuvent donc dans ses conditions, là aussi ces dérisoires tentatives de résistance bricolées par des êtres tétanisés mais dont la détermination est en tout point bouleversante ? Peut être nous permettrent de ne pas désespérer complètement des hommes. Magistral et indispensable.
Commenter  J’apprécie          242
Témoignage de la vie à Berlin sous le III ème Reich.

Hitler n'a pas seulement terrorisé le monde international, il a également terrorisé son peuple. Un quotidien où suspicion, délation, violence instaurent un climat de tension extrême pour chaque civil allemand, qu'il soit ou non adhérent au parti.

Un lecture en apnée tant la peur et la tension sont palpables dans ce récit. Un roman difficile mais éclairant.
Commenter  J’apprécie          230
Roman d'Hans Fallada

L'action prend place en 1940, dans l'Allemagne du IIIème Reich.
Le Reich a mis la France à genoux et montre sa puissance, tout porte à croire que le peuple allemand en est fier et heureux.

C'est dans ce portrait de Berlin que nous allons suivre la vie d'Otto et Anna Quangel, couple sans histoire.
Apprenant la mort de leur fils unique au front, leurs sentiments jusqu'ici peu portés vers le régime vont s'exprimer, et ils vont choisir de rentrer en résistance contre le Reich.

Cette résistance, ils vont la mener, en diffusant des cartes postales.
Une idée qui surprend au premier abord.
Mais ces cartes postales, dénonçant tous les actes indignes du régime, en incitant à la révolte, et posées ou postées dans des bâtiments publics, avec une forte fréquentation, vont vite être lues et relayées.
Et cet acte, anodin à première vue, va alarmer la Gestapo, et rapidement prendre de l'ampleur, les plus hauts responsables du gouvernement nazi parlant de haute trahison et voulant étouffer cette affaire.
Rapidement, le couple deviendra l'ennemi public numéro un.

Une magnifique oeuvre de Fallada donc, qui nous permet de nous plonger au coeur de la société allemande à l'époque de la guerre, une Allemagne où la plupart des citoyens ne sont pas nazis, et qui ont simplement vu à l'époque l'aspect de relance économique proposé par le NSDAP.
Un peuple tenu par la peur et soumis à toutes sortes de restrictions, qui fait au mieux pour s'en sortir.
Un parti politique qui place ses sujets à tous les postes clés, pour mieux cadrer la population et une Gestapo qui voit chaque individu comme un suspect potentiel. Des dirigeants haineux, et des arrivistes, prêts à tout pour profiter de la misère des autres.

Un roman qui contera à divers niveaux des actes de resistance contre le régime, mais en particulier l'histoire de ce couple, qui fut bien réel, et qui devint un symbole de la resistance anti nazie. Ils sont connus de leurs vrais noms: Otto et Elise Hampel.
Commenter  J’apprécie          230




Lecteurs (4145) Voir plus



Quiz Voir plus

C'est la guerre !

Complétez le titre de cette pièce de Jean Giraudoux : La Guerre ... n'aura pas lieu

de Corée
de Troie
des sexes
des mondes

8 questions
1129 lecteurs ont répondu
Thèmes : guerre , batailles , armeeCréer un quiz sur ce livre

{* *}