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EAN : SIE302027_331
Flammarion (30/11/-1)
4.36/5   7 notes
Résumé :
A Constantinople où il vient d'être envoyé comme attaché militaire, le colonel de Sévigné retrouve dans le chef du cabinet politique du Sultan un dignitaire turc à qui lui et ses amis ont sauvé la vie voici douze ans. La rencontre est bénéfique, car le maréchal Mehmed Djaleddin pacha se révèle un homme reconnaissant et un ami fastueux. C'est par lui que le colonel apprend l'histoire de Lady Falkland. dont la grâce l'a conquis : elle est mariée à un triste sire qui l... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
En avril 2013, dans son superbe ouvrage "un roman turc de Claude Farrère", Gisèle Durero-Köseoglu dit de "l'homme qui assassina" qu'il est le roman de l'ombre et de l'errance.
Claude Farrère, dans son livre, dit de Constantinople qu'elle est la capitale délicieuse de l'oubli.
Le colonel Renaud de Sévigné a quarante-six ans.
Il est attaché militaire français à Constantinople.
Il y a retrouvé Mehmed Djaleddin qu'il avait autrefois soustrait à un destin funeste en le faisant embarquer* à bord de"la feuille de rose", le bâtiment sur lequel il était alors officier en second.
Le fuyard d'hier est aujourd'hui devenu un homme puissant.
Renaud de Sévigné est une sorte d'espion mondain.
Ses soirées sont accaparées par les dîners et les corvées frivoles.
Mais jusqu'au "five o'clock, il peut longuement, par grandes flâneries fantasques, de la Porte du Sérail aux Murs, et de la Corne d'Or à Marmara, découvrir les beautés secrètes de "Stamboul".
Bientôt le voilà tout féru des turcs et de la Turquie.
Il est guidé dans ses vagabondages par lady Falkland avec laquelle il court, bras dessus bras dessous, les ruelles de la vieille ville.
Il y a ses coins préférés : l'esplanade de Suleïmanié-Djami, la cour cloitrée de la mosquée de Sélim, une arche d'aqueduc, toute habillée de lierre, qui enjambe une minuscule rue, à deux pas du fameux quartier d'Aboul Vefa, une vieille place dallée où se dresse une mosquée décrépite qu'on appelle la mosquée des Tulipes, et le plus adorable des petits cafés turcs, celui de la Mahmoud Pacha Djami, tout enseveli sous d'immenses platanes....
Mais sa compagne d'errance vit un drame, une triste histoire très banale.
Elle est mal mariée.
Elle ne daigne rien reprocher à son mari sinon qu'il la hait et qu'elle le hait.
Elle se moque de son propre sort mais elle est seule à aimer son enfant.
Son mari, par égoïsme et vanité de race, veut, avec l'aide d'une étrangère, lui enlever le dernier objet de son amour par un divorce ignominieux.
Ce drame va glisser inexorablement vers une tragédie...un meurtre sera commis...
Ce roman est un morceau important de notre littérature.
C'est un véritable tableau, une peinture saisissante de la Turquie du début de ce vingtième siècle.
Il est est à la fois très moderne - il montre une Turquie étranglée par l'Europe du fait d'une dette étouffante - et très classique - par son propos et dans sa forme.
Il exalte une Turquie ancienne.
Il fait une description flatteuse mais non complaisante du peuple turc.
Ce grand roman, au style élégant et vivant, a donné naissance à de nombreuses adaptations de tous genres : une pièce de théâtre écrite, en 1913, par Pierre Frondaie, un film, en 1930, avec dans les deux rôles principaux Marie Bell et Jean Angelo, une bande-dessinée, réalisée par rémy Bourlès et publiée de manière posthume en 2003...
Ce roman prouve une fois de plus, s'il en était besoin, que Claude Farrère, malgré qu'il soit un peu oublié, reste une des grandes plumes de notre littérature.

* voir "la sonate à la mer" - dans la première nouvelle "nuit turque, l'an 1322..." - Or, en fin de printemps, il advint, cette année là, à notre aviso "le Vautour" de mouiller, sans qu'on sût pourquoi sur rade de Corfou... -

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J'ai eu beaucoup de mal à entrer dans ce roman. Pourtant l'écriture est là, opulente, érudite, comme l'est la description de ce monde disparu, une ville richement décrite (Stanboul, Istamboul, Costantinople) au début du 20ème siècle dans le monde feutré des ambassades, monarques, soldats et autres espions... Mais on est comme un touriste qui ne fait que passer, survoler les lieux et les ombres, sans émotions, extérieur même pas voyeur...
De mon point de vue, le roman commence avec la rencontre d'avec lady Falkland. C'est là le coeur du roman, là où battent les coeurs... C'est à ce moment que les personnages prennent vie, leur réalité, leur ampleur, que la méchanceté des uns et l'esprit chevaleresque des autres prennent corps. Et là où les longues descriptions du début me laissaient "au bord de la route", les décors se découvrent alors eux aussi une existence où l'on prend plaisir à s'abîmer, où on se surprend à éprouver de l'empathie pour cette pauvre mère et épouse...
Mais sans doute que l'auteur avait autre chose en tête. La mort évoquée dans le titre ne prend par exemple au final que moins d'une page.
Reste une jolie tragédie et une collection de personnages réellement romanesques.
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Lu par daphné du maurier
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
A Constantinople, sur la côte d'Europe, chez sir Archibald Falkland, dans son jardin qui longe le Bosphore. Il est tard dans la nuit, environ une heure à la franque. A gauche, un petit pavillon d'aspect délabré. Il n'a qu'un étage. L'une des façades regarde le fleuve. Au fond du décor, au loin, on aperçoit des lumières, celles des maisons de l'autre rive. Pour sortir du jardin, du côté du Bosphore, il y a une grille et derrière elle, un débarcadère. Adroite, assez éloignée, la maison principale d'habitation. En vérité, elle est située au milieu du jardin, dont le décor représente l'un des coins. Cette maison, précédée d'un perron, est très éclairée. Dans les salons, une réception se termine.
Au lever du rideau, deux hommes jeunes viennent de la maison dans le jardin....
(lever de rideau de "l'homme qui assassina" pièce parue dans "la petite illustration" en mars 1913)
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J'ai passé toute ma journée à flâner.
Je ne veux retourner à Péra qu'au couchant du soleil, pour descendre le Bosphore à l'heure crépusculaire, qui est la plus douce.
Il y a bien, là-bas, rue de Brousse, sur ma table à écrire, un rapport inachevé qui m'attend.
Je crois même que le susdit rapport doit éclairer plusieurs ministres sur la réalité des préparatifs bulgares le long de la frontière ottomane.
Allah patafiole les infidèles !
Mais demain, je travaillerai double.
Ce soir, je veux ne me soucier que de la paisible Turquie....
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A Mr Firmin Gémier
Je crois, mon cher ami, qu'il me serait impossible de ne pas vous dédier cette pièce. J'avais pensé d'abord à l'offrir à Claude Farrère qui l'inspira.
Mais nous avons trop profité, lui et moi, de votre génie dramatique pour que la pièce ne soit à vous, par droit de conquête.
Après avoir remercié Madeleine Lény, pure, harmonieuse, émouvante comme une princesse de Racine, en toute votre compagnie parfaite et sans reproche, je vous apporte avec cette pièce tout un tribu d'admiration.
Pierre Frondaie
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- J'ai tort, d'ailleurs, d'en vouloir à ces pauvres petites, qui ne sont coupables que d'avoir cédé à la contagion de l'Occident. Oui, monsieur le colonel, ce sont vos femmes chrétiennes qui ont entamé, par leur exemple, la vertu des nôtres. Comment voulez-vous qu'une musulmane revienne de bon coeur au vieux yachmak épais, quand elle coudoie, chaque jour, des dames de Péra, nues des cheveux aux épaules, et qu'elle voit vous et moi leur rendre hommage !
- Monsieur le maréchal, croyez-vous sincèrement que la vertu des femmes se mesure à l'épaisseur de leurs voilettes ou de leurs voiles ?
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