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EAN : 9791091178853
352 pages
éditions Quart Monde (27/07/2020)
3.43/5   7 notes
Résumé :

Un discours peut-il vraiment changer la donne ? C’est la question que Tanita se pose lorsque l’occasion lui est offerte de s’exprimer au siège de l’ONU à New York, pour la Journée mondiale du refus de la misère. Mais comment s’adresser à des diplomates qui n’ont aucune expérience concrète de la pauvreté ?

Faut-il parler des mères de son quartier, luttant au quotidien contre une administration absurde ? Des ateliers d’art pour les enfants et de... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
J'ai eu le plaisir de recevoir des Editions ATD Quart Monde, dans le cadre de la Masse critique, le roman "Les mots des autres"
Roman écrit par deux militantes de l'association, qui oeuvre pour lutter contre la pauvreté, il permet de se pencher sur cette question de société toujours d'actualité.
Sous la forme d'un roman choral, l'objectif me semble être ici de montrer la complexité du problème et la multitude de situations. Les diverses réunions décrites ainsi que les nombreux personnages qui se croisent sont un support de vulgarisation pour le lecteur à cette question. Ainsi les représentations du lectur sur la thématique de la pauvreté sont questionnées, voire chamboulées.
il m'a semblé intéressant de pouvoir faire se rencontrer, voire de confronter, des personnages qui vivent dans une pauvreté économique avec des conseillers internationaux de l'ONU qui ont pour mission de l'éradiquer et ne sont pas dans le besoin. (Pour beaucoup, ils ne l'ont jamais été)
Le roman interroge l'efficacité des politiques publiques descendantes en opposition aux initiatives participatives et communautaires. Il évoque surtout la nécessité de partir à la rencontre de l'autre, pour mieux le comprendre ainsi que cerner les problématiques, besoins et vécu de chacun.

J'ai surtout considéré ce livre comme un témoignage. Les auteures sont avant tout des militantes et non des écrivaines. J'ai eu l'impression qu'il avait sans doute été difficile pour elles de limiter la transmission de toutes leurs idées et expériences. il peut donc y avoir par moment un sentiment de se perdre dans tous les messages ou personnages.
Cependant l'intention est bonne tout comme le fond, très bien documenté et je conseille ce roman à ceux qui se questionne sur la pauvreté ou sur un engagement associatif.
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Merci à Babelio et aux éditions Quart Monde pour cet envoi dans le cadre d'une masse critique.

Il s'agit là de sujets qui m'intéressent : l'ONU, la pauvreté dans le monde et en particulier dans les pays riches, les inégalités, le regard des autres,... Tout cela traité dans un roman, je me dis que ça va être chouette!
Et j'avoue, je suis déçue: par la langue tout d'abord, et/ou la traduction... Les dialogues manquent de naturel, certaines constructions de phrases sont bancales parfois... ou trop ampoulées. Et puis finalement, pour moi le roman n'est pas abouti. Ce n'est pas un roman, c'est un témoignage, un documentaire. Il ne faut pas s'attendre à une histoire, c'est juste un amas d'idées, de confrontations, de faits. Certes, il y a des passages très intéressants, des idées à développer, et j'ai appris des choses sur le fonctionnement de l'ONU. Finalement le personnage auquel je me suis le plus attachée, c'est Blandine, qui est pourtant la pimbêche du récit. Et en fait, je me suis complètement perdue dans la foultitude de personnages, dont assez peu avaient une consistance suffisante, et pour s'y attacher, et pour s'y retrouver.

Néanmoins, il y a tout de même des choses positives: le regard qu'on porte sur la pauvreté, la réalité de certaines choses, le fonctionnement des administrations,... J'ai trouvé que ces thèmes étaient bien traités et ça donne à réfléchir.

Je suis sûre que ce livre trouvera son public, si on ne le prend pas pour ce qu'il n'est pas. D'ailleurs je connais des gens à qui je pense qu'il va plaire et je vais le leur faire découvrir.
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Quand j'ai demandé Les Mots des autres lors de la Masse Critique Littératures, je m'attendais à un livre court, centré autour du discours de Tanita à l'ONU et de témoignages sur la pauvreté. La journée mondiale du refus de la misère me parlait également puisqu'elle tombe le jour de mon anniversaire. J'étais aussi curieuse de découvrir les éditions ATD Quart Monde et de voir si ça pouvait se révéler intéressant dans le cadre de mon travail. Quelle ne fut pas ma surprise de recevoir un roman de plus de 300 pages dans ma boîte aux lettres !

Comme l'indique le résumé, dans ce livre nous suivons Tanita, une jeune femme qui peine à joindre les deux bouts tout en devant s'occuper de son petit frère Cédric, mais aussi Pamela, qui organise les réunions d'ATD Quart Monde dans son quartier ou bien Varag et Blandine un couple privilégié travaillant à l'ONU. Bref, beaucoup de personnages. On s'y perd un peu, surtout qu'ils s'enchainent rapidement dans chaque chapitre. On n'a pas vraiment le temps de s'attacher à l'un d'entre eux.

J'ai tout de même apprécié que ce soient des personnages aux quotidiens normaux et qui cherchent à faire changer les choses à leur échelle. Il n'y a pas de pathos. le but de ce roman est clairement de vulgariser le thème de la pauvreté, des ONG ou du travail de l'ONU. le problème c'est que ça se voit un peu trop à certains moments et prend le pas sur l'histoire.

Un point négatif : il y a pas mal de longueurs et détails inutiles dans ce roman. Par exemple on entend beaucoup parler du 11 septembre 2001 - l'histoire se déroule quelques années plus tard -, mais ça n'apporte rien au sujet. A côté de ça on attend qu'il soit davantage question du discours à l'ONU et ça tarde vraiment à venir.

J'ai malheureusement été déçue par ce discours. Je m'attendais à quelque chose de plus marquant et au final il passe presque inaperçu. Je pensais aussi qu'il allait conclure l'histoire, mais non et ça tourne en rond par la suite ou part hors sujet (religion, genre, etc.). Il aurait mieux valu que l'histoire de Tanita et les autres s'arrête là.

Bref, beaucoup de longueurs dans ce roman, mais il permet quand même d'appréhender le sujet de la misère ainsi que le travail des ONG et de l'ONU. Je vivrai probablement la journée du 17 octobre un peu différemment après cette lecture. Des éditions à suivre. 2,5/5
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Pour la Journée mondiale du refus de la misère, Tanita doit s'exprimer au siège de l'ONU. Une gageure puisque son auditoire est constitué de personnages qui ne savent pas ce qu'est la pauvreté.
Peut-elle évoquer les exemples concrets qu'elle connait pour tenter de leur faire percevoir ce dont il s'agit au-delà des chiffres ?
Comment faire pour que des mondes si différents puissent se rencontrer, comprendre la réalité des autres ?

Ce récit poignant, parfois dérangeant, invite le lecteur à réfléchir sur la pauvreté, et c'est salutaire.

Merci à Babelio pour cet ouvrage offert dans le cadre d'une Masse Critique.
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C'est un roman original, un guide pour réfléchir sur la misère et la pauvreté et sur la façon de lutter contre ces phénomènes.
Le titre de ce roman est accrocheur et bien choisi : comment parler au nom des autres? Comment des personnes qui n'ont pas vécu la misère peuvent avoir des solutions pour lutter contre la pauvreté?
Tanita, adolescente plutôt mûre pour son âge, du fait de son expérience personnelle certainement, doit préparer un discours pour la journée mondiale du refus de la misère, le 17 octobre, au siège de l'ONU à New York.
L'idée de ce roman est intéressante même si elle semble idéaliste ; c'est l'idée de la rencontre entre deux mondes que tout oppose, celui des riches, des décideurs, et celui des pauvres, des incompris. Les dialogues entre certains personnages et Varag, un arménien travaillant à l'ONU, sont l'occasion de vulgariser la thématique de la pauvreté, en précisant le rôle des ONG et de l'ONU. Ils offrent la possibilité de se questionner sur les motivations de celles et ceux qui se lancent dans ce combat de tous les instants, à plus ou moins grande échelle, celui de la lutte contre la pauvreté.
Ce thème est traité avec beaucoup d'humanité et permet de rappeler, si besoin est, que derrière des statistiques il y a des personnes avec une expérience personnelle riche à partager, des sentiments, des émotions, et des idées à transmettre. Pour rappel, selon ATD Quart Monde, 2,8 milliards de personnes, soit près de la moitié de la population mondiale, vivent avec moins de 2 dollars par jour.
Je remercie Babelio et les éditions Quart Monde pour ce roman qui incite à se (re)lancer dans l'action associative.
Lien : https://voyagesdek.travel.blog
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
- Les séismes en 1988 en Arménie ont été très graves, et ma famille vivait au mauvais endroit. Mes parents ont été tués sur le coup. Plusieurs autres membres de notre famille sont décédés de leurs blessures dans les jours qui ont suivi. (...) En 1990, quand les frontières sont devenues plus faciles à franchir, je suis parti vivre à New York.
- C'est horrible ! Mais vous n'avez pas le mal du pays ? Est-ce que vous sentez que vos racines sont toujours là-bas ? (...)
- Je suppose que tout immigrant garde un sentiment d'appartenance, même vis-à-vis d'un lieu où il ne veut pas retourner.
(p. 108-109)
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[ Etats-Unis ]
Elle raconta qu'en contrepartie des aides sociales elle avait dû accepter un travail qui consistait à rester debout dehors et lessiver le même mur plusieurs fois d'affilée. Non seulement cette tâche était inutile, mais en plus les heures qui lui avaient été affectées la mettaient dans l'impossibilité d'emmener ses enfants à l'école.
(...)
Helen Jansky, professeur dans une université publique, commença à présenter les récents changements juridiques locaux et nationaux concernant le travail, les services sociaux et l'embauche.
La présentation se déroulait comme prévu, quand Mme Jones interrompit Helen d'une voix forte et angoissée : "Quel est l'intérêt de toutes ces lois s'ils ne nous laissent pas élever nos propres enfants ? On m'a dit que si je ne mettais pas mon petit-fils sous Ritaline, je risquais de me le faire enlever. C'est vraiment une honte d'avoir des idées comme ça dans la tête."
(p. 32-33)
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Jesse [Afro-Américain] se remémorait son dégoût face au regard que les autres étrangers posaient souvent sur les Tanzaniens. Un riche homme d'affaires anglais qu'il avait rencontré lui avait annoncé : « Je suis venu ici car la vie n'est pas chère. Tu peux embaucher un cuisinier qualifié et un chauffeur pour presque rien. Mais notre présence ici est un rappel quotidien aux Africains qu'ils sont incapables de gérer leurs propres pays. (...) » Dégoûté, Jesse s'était assuré de garder ses distances avec les expatriés après cette rencontre.
(p. 90)
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- Prenons les leaders syndicaux. Nous attendons d'eux qu'ils parlent au nom de plusieurs milliers de personnes. Nous attendons d'eux qu'ils parlent non seulement des souffrances mais aussi des solutions proposées.
- Et personne ne leur pose des questions personnelles ?
- Exactement. S'ils parlent des difficultés du travail à la chaîne ou sous terre dans une mine, ils parlent d'un point de vue collectif. Quand tu introduis un intervenant qui vit dans la pauvreté, les attentes ne sont plus les mêmes. Les gens veulent entendre quelque chose de profondément personnel sur son passé et ils ne lui demandent pas d'évoquer les façons de changer l'avenir ensemble.
(p. 57-58)
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L'Angleterre, les États-unis et la France, et certains autres pays proclament que la démocratie est le plus important des droits de l'Homme, mais pouvoir mettre fin à la sous-nutrition et à la misère, cela fait aussi partie des Droits de l'Homme. Et vos pays ont de l'argent, regardez combien ils en gaspillent sans mettre fin à la pauvreté.
p 294
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