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Citations sur Le bruit et la fureur (233)

Est ce que tu l'aimes
sa main avança je ne bougeais pas elle descendait le long de mon bras et elle posa sa main à plat où le cœur battait
non non
t'as t-il forcé alors il t'a forcé à le faire à le laisser faire il était plus fort que toi et il demain je le tuerai je jure que je le ferai papa n'a pas besoin de savoir on lui dira après et ensuite toi et moi ça ne regarde personne nous pourrons prendre l'argent destiné a mon instruction nous pourrons faire rayer mon inscription à l'université caddy tu le hais n'est ce pas n'est ce pas
elle gardait ma main sur sa poitrine le cœur battant je me tournai et lui saisie le bras
Caddy tu le hais n'est ce pas
elle fit monter ma main jusqu'à sa gorge où son cœur martelait
pauvre Quentin
elle levait son visage vers le ciel qui était bas si bas qu'il semblait comme une tente affaissée écrasée sous sa masse tous les sons les parfums de la nuit le chèvrefeuille surtout que j'aspirai qui recouvrait tout son visage sa gorge comme de la peinture son cœur battait contra ma main je m'appuyais sur mon autre bras il commença à tressaillir à sauter et je dus haleter pour saisir un peu d'air dans l'épaisseur grise de tout ce chèvrefeuille
oui je le hais je mourrais pour lui je suis déjà morte pour lui encore et encore chaque fois que cela se produit
quand j'ai soulevé ma main je pouvais encore sentir dans la paume la brûlure des brindilles et des herbes entrecroisées
pauvre Quentin
elle se renversa en arrière appuyée sur les bras les main noués autour des genoux
tu n'as jamais fait cela n'est ce pas
fait quoi
ce que j'ai fait
si si bien des fois avec bien des femmes
puis je me suis mis a pleurer sa main me toucha de nouveau et je pleurais contre sa blouse humide elle était étendue sur le dos et par-delà ma tête elle regardait le ciel je pouvais voir un cercle blanc sous ses prunelles et j'ouvris mon couteau
te rappelles tu le jour de la mort de grand-mère quant tu étais assise dans l'eau avec ta culotte
oui
je tenais la pointe du couteau contre sa gorge
ce sera l'affaire d'une seconde rien qu'une seconde et puis je me le ferai je me le ferai ensuite
bon pourras tu le faire tout seul
oui
ce sera l'affaire d'une seconde je tâcherai de ne pas te faire mal
bon
fermeras tu les yeux
non parcequ'il faudrait que tu enfonces plus fort
touche le avec ta main
mais elle ne bougea pas elle avait les yeux grands ouvert et par delà ma tête elle regardait le ciel
Caddy tu te rappelles comme Disley s'est faché à cause de ta culotte pleine de boue
ne pleure pas
je ne pleure pas Caddy
tu le veux
oui pousse
touche le avec ta main
ne pleure pas pauvre Quentin
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Car si ce n'était que l'enfer et rien de plus. Si c'était tout. Fini. Si les choses finissaient tout simplement. Personne d'autre qu'elle et moi. Si seulement nous avions pu faire quelque chose d'assez horrible pour que tout le monde eût déserté l'enfer pour nous y laisser seuls, elle et moi.
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[...] papa m'a dit que les pendules tuaient le temps. Il m'a dit que le temps reste mort tant qu'il est rongé par le tic-tac des petites roues. Il n'y a que lorsque la pendule s'arrête que le temps se remet à vivre.
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C'est toujours ceux qui ne sont bons à rien qui vous donnent des conseils. C'est comme ces professeurs d'Université qui ne possèdent même pas une paire de chaussettes et qui vous enseignent comment gagner un million en dix ans; et une femme qui n'a jamais pu trouver de mari vous dira toujours comment élever vos enfants.
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Parce que les femmes si délicates, si mystérieuses, disait papa. Délicat équilibre d’ordure périodique entre deux lunes en suspens. Lunes disait-il pleines et jaunes comme des lunes de moissons ses hanches ses cuisses. Hors d’elles toujours mais. Jaunes. Comme des plantes de pieds jaunies par la marche. Puis savoir qu’un homme que toutes ces mystérieuses et impérieuses cachaient. Que toutes ces choses internes modèlent une suavité externe qui n’attend qu’un contact pour. Putréfaction liquide comme un flottement de choses noyées, comme du caoutchouc pâle empli et flasque avec l’odeur du chèvrefeuille, le tout mêlé.
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Les batailles ne se gagnent jamais. On ne les livre même pas. Le champ de bataille ne fait que révéler à l'homme sa folie et son désespoir, et la victoire n'est jamais que l'illusion des philosophes et des sots.
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Mon père dit qu'un homme est la somme de ses propres malheurs.
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Parce que, dit-il, les batailles ne se gagnent jamais. On ne les livre même pas. Le champ de bataille ne fait que révéler à l'homme sa folie et son désespoir, et la victoire n'est jamais que l'illusion des philosophes et des sots.
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_ C'est ma mère qui achète mes livres, dit-elle. Je ne dépense pas un sou de votre argent. J'aimerais mieux mourir de faim.
_ Ah oui ? dis-je. Raconte donc cela à ta grand-mère, tu verras ce qu'elle te répondra. Tu ne te promènes pas complètement nue, dis-je, bien que toutes les cochonneries que tu te fous sur la figure te cachent plus de peau que tout le reste de tes vêtements.
_ Croyez-vous par hasard qu'un centime de votre argent ait été employé à acheter cela ? dit-elle.
_ Demande à ta grand-mère, dis-je. Demande-lui donc ce que sont devenus ces chèques. Si je me rappelle bien, tu l'as vue toi-même en brûler un.
Elle ne m'écoutait même pas, avec sa figure toute gluante de peinture et ses yeux durs comme des yeux de petit roquet.
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Parce que, dit-il, les batailles ne se gagnent jamais. On ne les livre même pas. Le champ de bataille ne fait que révéler à l'homme sa folie et son désespoir, et la victoire n'est jamais que l'illusion des philosophes et des sots.
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