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Citations sur Arlis des forains (29)

Mentir avec des mots est une chose mais mentir avec des yeux, avec le sourire, mentir avec réelle conviction, c'est un affront impardonnable.
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La nuit peut vous faire gober n'importe quoi. Le lendemain matin, on y repense avec un sourire en coin, puis on oublie. Le cerveau fonctionne différemment, la nuit. Avec tous ces bruits, ces ombres, ces données inconnues qui vous affolent les sens. Les rayons de la lune pour toute lanterne, pâle écho de la lumière solaire. Pas étonnant qu'il vous vienne parfois des idées curieuses. C'est peut-être au fond le rôle du sommeil : nous empêcher de trop réfléchir quand la lumière disparaît.
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On aurait dit qu’il avait pour but dans l’existence de regarder l’envers des choses, et d’essayer de changer lui aussi la vision des autres, par petites allusions subtiles. Habitude contractée, m’avait-il laissé sous-entendre, à force de passer le temps seul en sa propre compagnie, et ce depuis l’enfance. Quand on vient au monde pas totalement « normal », selon les critères de certains, et dans un coin où toute forme d’infirmité passe pour un châtiment divin, on apprend, par la force des choses, à se distraire de ses propres pensées. À plus forte raison quand on ne peut pas passer sa jeunesse à courir partout avec les autres gamins. Quand on rejoint ensuite les gens du voyage, et qu’on apprend vite à n’être de nulle part, l’habitude devient une seconde nature.
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La lune paraissait tellement proche que j’aurais juré pouvoir l’atteindre. Il suffisait de tendre la main. On pouvait même deviner sa texture, froide et un peu rugueuse au toucher. Elle semblait tellement concrète, grosse boule suspendue en l’air, caillou phosphorescent. On ne regarde pas la lune : c’est elle qui vous regarde. Elle est toute proche et elle vous regarde. Pas comme le soleil qui vous force à baisser les yeux.
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Loin de moi l’idée d’offenser le révérend John Gareth Quinlan en me défilant pendant le sermon, mais je n’ai pas pu rester jusqu’au bout. Seulement, m’éclipser sans me faire remarquer tenait des douze travaux d’Hercule. C’est sournois, une église. Conçu pour décourager toute tentative de fuite, au moins jusqu’à l’heure de la quête. Ce n’est pas un hasard si le sol tremble et résonne à chaque pas, au milieu d’un silence à entendre voler les moustiques. Ni si la porte grince comme le cercueil d’un mort vivant réveillé de son sommeil centenaire. Et les bigotes aux aguets, gardiennes des lieux sacrés, scrutent les recoins avec leurs yeux baladeurs, à l’abri de leurs petites lunettes. Et vous lancent des « Chhhhht ! » à faire vibrer les bénitiers dès que vous murmurez à l’oreille du voisin.
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Je n’avais pas eu le temps d’apercevoir grand-chose avant de me faire chasser à grands cris, mais j’en avais tiré des conclusions intéressantes. Je devinais chez Katrina une haine des hommes dont l’origine m’échappait. Elle ne m’avait plus jamais regardé de la même façon depuis l’incident. À croire qu’elle m’avait catalogué « petit d’homme », comprenez : danger potentiel.
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Elles se ressemblent toutes, les petites villes, mais à première vue seulement. Pour qui sait s’attarder sur les façades et les gens qui les peuplent, le spectacle varie toujours un peu. On trouve souvent un petit rien qui suffit à faire naître un frisson aventureux. Un bâtiment un peu bizarre, fruit des délires de l’architecte ou des caprices du propriétaire qui marque son territoire à grands coups de pinceaux. Un individu qui se détache un peu du troupeau – et Dieu sait que les phénomènes ne manquent pas dans ces endroits-là. (...)
Les petites villes se plaisent à entretenir leurs histoires, faute de pouvoir s’enorgueillir d’autre chose.
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Elle avait sans doute raison. Il fallait appartenir à la nature depuis longtemps pour apprendre à respirer comme le vent. Il devait savoir des choses que les hommes avaient désapprises avec le temps. Comme faire partie du grand tout sans chercher à y laisser sa marque. Du haut de la maison Quinlan, je voyais soudain la nature telle que lui devait la connaître : immuable, indivisible, une entité en soi. Lui savait qu'il ne fallait pas déranger l'ordre des choses. Et de comprendre sa vision du monde, de faire comme si c'était la mienne, il me semblait que le monde m'appartenait un peu. Un monde dans lequel tout devenait possible, simplement parce que la loi des humains n'était pas sa seule règle. Ce monde-là vivait différemment, et j'avais le pouvoir de choisir sa loi ou celle des miens.
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Pas le genre à se lamenter sur les caprices du sort : il était de ce gens qui vont de l'avant en tirant partie de ce que le hasard veut bien leur accorder. Ce que la vie vous prend, il faudra bien qu'elle vous le rende ailleurs.
("Je préfère ne croire en aucun Dieu, m'avait-il expliqué un soir où j'avais tenté de parler religion. Sinon, certains jours, il me viendrait peut-être des envies de les haïr").
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Elle m’avait expliqué qu’ils avaient un jour pour honorer leurs morts, pas très loin de la date d’Halloween. Tout gamin, je m’étais demandé s’ils débarquaient dans les cimetières en costume de fantôme, avec des citrouilles creusées à la main. Mais les morts ne devaient pas se montrer prodigues au moment de la distribution de bonbons.
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