AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782264055576
312 pages
10-18 (03/05/2012)
3/5   9 notes
Résumé :
Londres, prison de Newgate. Tandis que les badauds s'amassent autour de la potence, Georges Kervill, le condamné, scrute la foule. Parmi elle, un cri s'élève et clame son innocence. En vain. Quand le plancher s'ouvre sous les pieds de son père, Barney, neuf ans, jure de le venger. Mais le seul homme à détenir la vérité est bien décidé à la garder secrète. Par n' importe quel moyen...


Derrière la façade rutilante et policée de l'establishment v... >Voir plus
Que lire après La gigue du penduVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Londres, fin du 19e siècle. Bob Chapman appartient au monde populaire des artistes. Il est dresseur de chiens et fait faire des tours extraordinaires à ses deux fidèles compagnons, Brutus et Neron.
Il se produit dans les bas-fonds de Londres, et mène sa petite vie tranquille, entre ses amis, Will un acteur, et Trim un auteur, ses chiens adorés, et ses collègues saltimbanques.
Mais sa rencontre avec Barney, un jeune garçon de neuf ans dont le père vient d'être pendu, va bouleverser sa vie. Il va être confronté aux pires bassesses de l'homme, va connaitre les pires souffrances, va endurer des maux terribles.


L'écriture d'Ann Featherstone est tout simplement magnifique, remarquable. Dès les premières lignes, on est immédiatement plongé dans cette atmosphère si particulière des rues de Londres, des établissements bon marché proposant des spectacles, des exhibitions, on entend le bruit de la populace, on sent presque l'odeur caractéristique des visiteurs après leur dure journée de travail venus dépenser quelques pennys pour se détendre en venant admirer Bob et ses chiens ou la Princesse Poucette, haute d'à peine cinquante centimètres.
Le rythme est soutenu, les personnages sont parfaitement bien campés, on se prend même d'amour pour Brutus et Néron. On suit avec bonheur le personnage principal, Bob Chapman, dans les répétitions des pièces de théâtre, dans les coulisses de l'Aquarium, établissement respectable proposant des spectacles et autres exhibitions, dans une librairie bien étrange, dans les rues et tavernes de Londres.


Les crimes horribles auxquels il va être mêlé, à son corps défendant, noircissent le tableau mais ajoutent encore un peu de piment à l'histoire. On se met en colère avec lui, on veut se venger, venger les victimes, résoudre l'énigme.
La force de l'auteure est de décrire un monde sombre, dangereux, violent, mais sans jamais basculer dans la noirceur la plus totale. L'atmosphère est certes électrique, chargée de danger, mais toujours suffisamment joyeuse et vivante pour éviter de sombrer dans le sordide et le misérabilisme.
Elle a su extrêmement bien doser entre dangers, crimes horribles et petites joies du quotidien et amitiés, entre lumière et nuit. Une véritable prouesse qui rend ce roman passionnant. On visualise très bien les personnages tant ils sont bien décrits, de même pour les décors, les rues, les différents endroits fréquentés par Bob Chapman et ses chiens.
Une surprise de taille attend le lecteur, assez troublante même, mais dont je ne peux bien sûr pas parler ! Cela donne encore une autre dimension au roman, un autre angle de vision. Ce nouvel élément est parfaitement bien amené, remarquablement intégré dans l'histoire et surprend complètement.


Un livre et une auteure que je vous recommande chaudement ! Je vais d'ailleurs me mettre à la recherche de son autre roman Que le spectacle commence !

Commenter  J’apprécie          10
Londres, prison de Newgate. Barney, 9 ans, clame l'innocence de son père, quelques minutes avant que celui-ci soit pendu. Voilà comment commence le second roman d'une spécialiste anglaise de l'histoire du spectacle
Alors, La gigue du pendu, qu'est ce que ça nous raconte :
Une pendaison attire toujours la foule. Mais tout le monde n'est pas venu se moquer du condamné. le jeune fils de George Kevill, Barney, est au premier rang et il sait que son père est innocent. Il y en a d'autres là-bas qui savent que George est innocent aussi - et les hommes qui l'ont piégé ont toutes les raisons de vouloir faire taire son garçon. Mais Barney a juré de venger son père et avec des amis bohémiens de son père, Barney va tenter d'élucider quel complot se cache derrière le lourd secret qui sévit au coeur de l'ère victorienne.
Voici un polar victorien rondement mené.
L'auteur évoque le monde victorien avec d'infini détails foisonnants et réalistes. Elle met en scène les rues de Londres, ses bars louches mais aussi ces théâtres. Et ici gens du théâtre prennent littéralement vie. Il y a aussi en plus du monde du spectacle, celui des foires, et des expositions. On découvre aussi l'essor les chemins de fer. Elle retrace un monde grouillant, fourmillant et populeux. Elle donne vie à des personnages excentriques, intrigants, étranges et hauts en couleur. J'avoue avoir un petit faible pour Pilgrim le libraire schizophrène Elle ajoute à tout cela un petit coté Dickens avec l'exploitation abominable des enfants et la bonne conscience de la bonne société. Et tous les paradoxes de cette époque victorienne et de cet empire britannique en pleine effervescence.
En clair, elle nous offre un polar victorien enivrant et impeccable. Impossible à lâcher. Une fort belle découverte

Lien : https://collectifpolar.com/
Commenter  J’apprécie          50
Un polar historique à l'intrigue complexe portée par une plume magnifique sur fond de vendetta... L'ambiance sordide du Londres Victorien est admirablement décrite, les personnages sont savamment construits et amenés dans le récits... A ranger avec les oeuvres érudites des "grands auteurs britanniques". Une vraie bouffée d'oxygène...
Commenter  J’apprécie          10
Un policier sans policier, mais dans une ambiance glauque-victorienne... de l'idée mais pas de souffle.
Commenter  J’apprécie          00

Citations et extraits (21) Voir plus Ajouter une citation
D’après ce que j’ai compris, autrefois le bâtiment était un grand entrepôt. Ce qui expliquerait les quatre étages, le grenier et la cave, tous reliés par des escaliers (dont certains majestueux) et les paliers décorés de vitraux (comme dans une église), les statues, le fer forgé, etc. À chaque étage se trouvent de vastes salles partagées en pièces plus modestes (même si les cloisons sont en lattes de bois léger), elles-mêmes parfois divisées, si bien que pour un étranger, c’est un vrai labyrinthe de recoins et de petits espaces. Mais pas pour ceux qui y travaillent, et quel étrange groupe d’artistes et de monstres nous formons (encore une formule de Mr Abrahams pour attirer le chaland) ! Chaque semaine, il y a du changement. Un jour nous accueillons des contorsionnistes et des acrobates, un autre des magiciens et des personnes contrefaites. Il y a des employés réguliers comme Conn, qui s’occupe de la ménagerie au dernier étage, et Pikemartin qui vend les tickets, assis dans sa cabine, époussette les figures de cire, ouvre et ferme les volets. Mais ils font exception. La plupart des autres vont et viennent, ce qui est triste, car dans la même semaine on peut gagner et perdre un ami.
Commenter  J’apprécie          10
Tu devrais t’en aller maintenant, Barney, avant que ça commence. Ce n’est pas un endroit pour toi, lui dit son compagnon avec tendresse en lui prenant le bras pour qu’il se retourne. Écoute. Tous ces gens qui vont et viennent comme s’ils vaquaient à leurs affaires quotidiennes dans les boutiques ou les banques, ils sont là pour une seule raison. La foule est venue se divertir et tu ne devrais pas y prendre part.
— Je ne suis pas venu me divertir, réplique-t-il, sur la défensive, en se dégageant. Moi, je ne suis pas là pour rire.
— Mais tu vas te retrouver coincé parmi eux, insiste l’homme, avec les amateurs de pendaison et tous ceux qui se réjouissent de la misère des autres. »
À ces mots, le garçon fait la grimace, ses lèvres remuent comme s’il s’apprêtait à répondre et il frotte avec vigueur ses yeux rouges de ses poings, pour faire refluer les larmes qui menacent de jaillir par torrents.
« Je sais tout ça, dit-il enfin, et papa le savait aussi.
— Oui, et voilà pourquoi il se retrouve là, et pourquoi toi, tu devrais t’en aller ! Ton père était un sot. Il aurait dû se méfier.
— Quelqu’un a menti ! s’écrie Barney. Papa m’a dit que tout ça, c’était des mensonges.
Commenter  J’apprécie          10
« Je sais tout ça, dit-il enfin, et papa le savait aussi.
— Oui, et voilà pourquoi il se retrouve là, et pourquoi toi, tu devrais t’en aller ! Ton père était un sot. Il aurait dû se méfier.
— Quelqu’un a menti ! s’écrie Barney. Papa m’a dit que tout ça, c’était des mensonges.
— Oui, peut-être bien, n’empêche qu’aujourd’hui il se retrouve sur l’échafaud ! »
Une fois encore, l’enfant voudrait répliquer, de nouveau il se frotte les yeux, et bientôt les larmes et la crasse s’étalent sur ses joues.
« Papa a un ami qui ne le trahira pas, lui. Un type malin. » Il déglutit avec peine. « Papa m’a dit qu’il avait écrit une lettre et la lui avait donnée pour qu’il l’envoie à la reine et au lord-maire de Londres. »
Comme s’il répétait une prière si souvent prononcée que les mots ont perdu leur sens, sa voix s’éteint peu à peu.
« Il a la lettre, fait doucement son compagnon. Oui, il l’a. Mais va-t’en à présent, tant que tu le peux. »
Barney secoue la tête, se retourne et se mêle à la marée humaine qui avance, tandis que l’homme âgé hésite à le suivre, le perd de vue, puis, serrant les épaules pour se protéger du froid, s’adosse à la porte de la taverne voisine.
Commenter  J’apprécie          10
La figure de l’inconnu a de quoi étonner, mais Barney y prête à peine attention. C’est seulement quand l’autre, qui le tient toujours d’une main ferme par l’épaule, se penche à son oreille pour lui murmurer tout un discours, que le gamin réagit, et c’est comme s’il recevait une décharge électrique, car il bondit en arrière, échappant à la poigne de son interlocuteur. Sortant un shilling entre ses doigts boudinés, le Gros Lard avance sur l’enfant et esquisse un mouvement brusque pour l’attraper. Mais le petit est plus rapide, il lui échappe en vacillant, s’éloigne de deux mètres, puis il s’arrête, pousse un léger cri et prend ses jambes à son cou.
Commenter  J’apprécie          10
On s’affaire autour de la potence. Des policiers repoussent les badauds en dehors d’un périmètre de contrôle, surveillant les vide-goussets, sans prêter attention aux provocations des garçons, en première ligne sur cinq rangées. Le grondement des voitures (les portes de la prison sont toutes proches) signale l’arrivée des membres officiels, alors la masse fait un bond en avant pour mieux les voir. Des vagues d’informations remontent vers l’arrière : « C’est le shérif ! », « C’est le juge ! », « Pas le pasteur, car il a passé sa dernière heure avec lui ! »
Commenter  J’apprécie          10

autres livres classés : romans policiers et polarsVoir plus
Les plus populaires : Polar et thriller Voir plus

Autres livres de Ann Featherstone (1) Voir plus

Lecteurs (33) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (6 - polars et thrillers )

Roger-Jon Ellory : " **** le silence"

seul
profond
terrible
intense

20 questions
2877 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , thriller , romans policiers et polarsCréer un quiz sur ce livre

{* *}