Lors d'une conférence sur la littérature algérienne (dans le cadre de l'Université Inter-Age) , le conférencier nous a conseillé la lecture de certains ouvrages parmi lesquels "
le fils du pauvre".
J'ai pris un grand plaisir à lire ce petit livre (146 pages).
Dans cet ouvrage l'auteur raconte son enfance dans un village de Kabylie dans les années 20. Il nous raconte la vie quotidienne dans ce petit village où les habitants sont tous plus ou moins parents. Il parle du travail des hommes et de celui des femmes, de la place des femmes, du statut privilégié des garçons dans les familles.
Il décrit sa famille, ses parents pauvres paysans "Ramdam dépeignait son embarras, sa misère", ses soeurs, ses tantes, son oncle, ses cousines.
La pauvreté contraindra son père à partir travailler en France.
A 7 ans ses parents l'envoie à l'école de son village. Lui qui était destiné, comme les autres garçons du village à devenir berger entrera à l'école primaire supérieure grâce à l'obtention d'une bourse. Il termine son livre alors qu'il vient d'être admis à l'école normale supérieure d'Alger.
Je pense que l'on peut écrire que "
le premier homme" d'
Albert Camus (publié en 2014) et "
le fils du pauvre" (publié en 1954) ont de nombreux points communs.
Ces deux histoires sont autobiographiques. elles se situent en Algérie. Les familles des deux garçons sont pauvres, l'un est français l'autre est Kabyle. Leur niveau scolaire leur permet d'aller au-delà de ce que leur milieu social les prédestinait. Pour les études la similitude s'arrête là l'un ira au lycée puis à l'université le second deviendra instituteur à l'issue de l'école normale supérieure.
Tous les deux seront écrivains.
Ils sont nés la même année, en 1913.
Albert Camus sera victime d'un accident de la route en 1960, Louloud Feraoun sera assassiné par l'OAS en mars 1962.