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3,63

sur 134 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Meurtre centenaire.

Belle époque. Marie Legay, jeune danseuse à l'Opéra de Paris, pose tous les jeudis soir pour le peintre Odilon Voret. Ce dernier met Marie mal à l'aise.
De nos jours. Antonin et Elizabeth, étudiants en arts, sont intrigués par la jeune fille qui pose. D'étranges marques, comme des coups de couteau, sont visibles sur sa poitrine.

Sympathique roman jeunesse. le synopsis de ce roman a attiré mon attention. J'aime les policiers et le fantastique, donc il avait tout pour me plaire. Nous sommes face à un mystère qui transcende le temps. Qui a tué Marie Legay ? Pourquoi ces traces sur la poitrine de Flavie (la modèle) ?

Le roman se découpe en deux phases. La première suit Marie Legay jusqu'à son dramatique décès, la seconde suit nos trois héros pour découvrir qui l'a tuée. J'ai bien aimé les différents personnages. L'autrice nous les rend attachants avec leurs qualités et leurs défauts. Roman jeunesse oblige, l'autrice s'attache à beaucoup montrer leurs relations. L'enquête pourrait déboucher sur quelque chose de positif pour nos différents héros.

En ce qui concerne l'enquête, je l'ai trouvée relativement simple. J'ai deviné rapidement qui était le coupable. Malgré tout la suivre était très agréable. J'ai beaucoup aimé la partie fantastique de l'intrigue, ainsi que les touches d'humour que distille l'autrice.

En bref, un très sympathique roman jeunesse qui m'a fait passer un bon moment.
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Bien qu'ayant quitté les rives de l'adolescence depuis fort longtemps, je ne dédaigne pas lire de temps en temps de la littérature qui lui est destinée; bizarrement, bien que je ne sois pas le public visé, j'apprécie en général toujours cette incursion dans un monde qui n'est plus censé être le mien.
Alors quand Babelio m'a proposé dans le cadre d'une Masse Critique privilégiée de recevoir "Portrait au couteau", je n'ai pas hésité d'autant que je ne connaissais pas du tout l'auteure, Malika Ferdjoukh, dont c'est quand même le 49ème ouvrage.
Nous sommes d'abord en 1910, un petit rat de l'Opéra, Marie Legay, 16 ans, pose pour un peintre peu sympathique, Odilon Voret, afin de gagner quelques sous. Un jour, en sortant de chez lui, elle est sauvagement assassinée et le meurtrier n'est pas retrouvé.
Plus de cent ans plus tard, Antonin et Elizabeth, 19 ans, étudiants en art, ont face à eux un modèle, Flavie, qui a sous le sein, 5 marques de blessure au couteau formant comme un envol d'oiseau. Les trois adolescents vont remonter le temps à la recherche de l'assassin, grâce à un tableau se trouvant à Orsay, "Le coeur déchiré", peint en 1910 par Odilon Voret et qui représente une jeune fille assassinée présentant les mêmes marques que Flavie.
J'ai passé un très agréable moment de lecture qui mêle à la fois suspens agrémenté d'une touche de fantastique. le style est vif, percutant et plein d'humour; l'écriture est agréable, fluide et le rythme est enlevé.
L'auteure parsème son roman de références à la peinture, la littérature, le cinéma. Comme Antonin, j'ai été fascinée et subjuguée par "La petite danseuse de 14 ans" de Degas que j'avais vue à l'occasion de l'exposition "Degas à l'Opéra" à Orsay en 2019. J'ai aimé me retrouver, grâce à ce roman, dans ce magnifique musée.
Ce livre est truffé d'une multitude d'informations qui peuvent passionner le lectorat visé : qu'est-ce le syndrome De Stendhal? Qu'est-ce que le syndrome de Paris?.....
Bref une très agréable découverte dont je remercie Babelio et les éditions Bayard.
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Une enquête qui valse sur deux siècles. Art et spiritisme. Une superbe balade dans un Paris 19e. le secret d'une toile, un cri ! J'ai tout simplement beaucoup aimé. Un roman que l'on aimerait voir porter à l'écran. Tout y est réuni ! Merci à l'auteure de m'avoir fait découvrir l'existence de la Bibliothèque des littératures policières (BiLiPo) de Paris, unique établissement en France (et en Europe) entièrement dédié aux littératures policières et d'espionnage. Lieu que je promets d'aller découvrir dès que possible.
Un très bon roman.
Astrid Shriqui Garain

opération Masse critique Babelio/ Editions Bayard.
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Portée par une plume dynamique, ce petit polar nous fait voyager à travers les époques pour tenter de résoudre un cold case dans le milieur de l'art.

En 1910, Marie Legay, jeune danseuse de l'Opéra de Paris, pose pour le peintre Odilon Voret. Un jeudi, alors qu'elle sort d'une séance avec ce maître qui la peint au couteau et qu'elle surnomme « l'Ogre », elle sera retrouvée assassinée...

Au siècle suivant, Antonin et Élisabeth, étudiants en art, observent les cicatrices ressemblant à des coups de couteau du modèle de leur cours de dessin. Très vite, ils font le rapprochement avec un célèbre tableau d'Odilon Voret représentant une jeune fille assassinée...Quel est le lien entre toutes ces femmes ? Ces étudiants se lancent alors dans une bien étrange enquête..

Je me suis rapidement prise au jeu et je n'ai pas vu les pages défiler. Si j'ai été surprise par la tournure fantastique que prennent les événements, cela ne m'a pas dérangée outre mesure ajoutant une pincée d'originalité à cette enquête. J'ai particulièrement apprécié l'atmosphère de ce roman, cette douce promenade dans les rues de Paris. Un court polar bien rythmé qui ravira les petits comme les grands !
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En 1910, Marie, jeune danseuse de l'opéra Garnier mais aussi modèle pour Odilon Voret, est retrouvée sauvagement assassinée. L'enquête ne parvient pas à déterminer qui l'auteur de ce meurtre mais Voret semble être un homme mystérieux. 100 ans plus tard, l'enquête rebondit lorsque Antonin, élève aux beaux arts, se rend compte que Flavie, elle aussi modèle, ressemble trait pour trait à un tableau du musée d'Orsay signé... Odilon Voret ! Avec son amie Élisabeth, il va tenter d'élucider le mystère...
Ce roman tient vraiment en haleine le lecteur du début à la fin.
La première partie est un polar dont l'intrigue se situe dans le Montmartre des peintres de la Belle Époque. La seconde partie, quant à elle, glisse vers le roman fantastique avec une malédiction qui perdure à travers le temps et des phénomènes surnaturels qui entourent les personnages.
L'enquête est bien menée, le contexte intéressant et le personnage d'Antonin, qui évolue entre Élisabeth et Flavie, est très attachant.
C'est une belle surprise car, de premier abord, j'ai été assez déçue par la couverture.
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Lorsque @babelio_ m'a proposé ce bouquin en masse critique privilégiée,  j'ai accepté avec plaisir en souvenir de tous les bons moments passés à lire de la littérature jeunesse avec mes filles. Je ne connaissais pas cette autrice pourtant très prolifique et traduite dans une dizaine de langues.  J'ai bien fait d'accepter car j'ai passé un très bon moment et croyez-moi si vous avez des ados à la maison, vous leur piquerez pour le lire pour peu que vous en lisiez juste le début.

La plume est fluide et agréable, le vocabulaire plutôt soutenu, il fourmille de références littéraires, cinématographiques, musicales et artistiques.  La première partie se passe en 1910 et l'atmosphère est extrêmement bien rendue, le contexte historique et social soigné. Une petite danseuse qui posait comme modèle chez un peintre est sauvagement assassinée.
Un siècle plus tard, deux jeunes étudiants en arts remarquent sur Flavie, la jeune modèle de leur atelier, des cicatrices qui leur rappellent quelque chose. En effet au musée d'Orsay, une toile présente une jeune fille assassinée de plusieurs coups de couteau, dont l'emplacement correspond exactement aux cicatrices de la jeune fille. Antoine et Élisabeth,  les deux étudiants vont se lancer dans une enquête qui va les terrifier et des phénomènes étranges et inexpliqués se produire comme si on cherchait à leur faire comprendre quelque chose par delà le temps et l'espace...

Alors je ne vous cacherai pas que j'avais flairé quelques trucs. Mais j'ai pris beaucoup de plaisir à  suivre le cheminement de ces jeunes apprentis détectives. C'est enlevé et très distrayant !






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Résumé : En 1910, une jeune fille, Marie, quitte l'appartement d'un peintre à qui elle sert de modèle, et va être assassinée de plusieurs coups de couteau au coeur. de nos jours, Antonin et Elisabeth, étudiants en arts, vont découvrir que Flavie, qui pose comme modèle, porte sur son corps les mêmes cicatrices qu'une jeune fille peinte sur le tableau « le coeur déchiré ». Ils vont alors enquêter sur ces troublantes coïncidences.

Mon avis : Merci à Babelio et aux éditions Bayard de m'avoir proposé la lecture de ce roman. J'ai tout de suite postulé, car j'ai déjà lu plusieurs titres de Malika Ferdjoukh que j'avais appréciés.

Ici, on se retrouve plongé à la fois dans le passé et le présent, avec un mélange d'art, d'histoire, d'enquête policière, d'amour et bien sûr une bonne dose de mystère angoissant et de surnaturel !

Tout commence en 1910, avec Marie, une danseuse de l'Opéra, qui se rend dans l'atelier du peintre Odilon Voret, qu'elle surnomme « l'Ogre », car il lui fait secrètement peur. Elle pose pour lui et cela lui permet de lui rapporter de l'argent. Mais ce jour-là, en sortant de l'atelier, dans l'ombre de l'escalier, elle est assassinée de plusieurs coups de couteau dans le coeur. Une enquête est menée, mais le coupable ne sera jamais retrouvé.

Puis l'histoire se poursuit à notre époque, avec Antonin, étudiant en arts, qui trouve étrange que Flavie, qui pose comme modèle, ait des cicatrices au niveau du coeur. Et le mystère va vite s'épaissir quand il va découvrir que Flavie est une descendante du peintre Odilon Voret, et que toutes les femmes de la famille sont nées avec ces cicatrices. Et stupeur, ces cicatrices correspondent exactement à celles d'une jeune fille peinte sur un tableau par ce peintre au XXème siècle. Ce tableau, surnommé « le coeur déchiré » est criant de réalisme, avec une jeune fille sauvagement poignardée et poussant un cri muet.

Antonin, Elisabeth, étudiante en arts amoureuse d'Antonin, et Flavie, vont alors décider de résoudre ce mystère et de mener l'enquête. Celle-ci va les mener à certains moments proches de la peur et de la folie, entre Antonin, qui va sentir sa main gauche faire des choses à sa place, et Elisabeth qui va entrer dans le tableau ! On reconnaît bien là la plume angoissante et fantastique de Malika Ferdjoukh !

Un roman que j'ai trouvé intéressant, que je pense plus destiné à un public de lycéens ou d'adultes, avec de nombreuses références littéraires et artistiques, un vocabulaire parfois rare, et des joutes verbales qui nécessitent un certain niveau de culture. le lecteur trouve rapidement qui est l'auteur du crime, avant que les révélations ne soient faites, mais l'essentiel est plus dans la restitution d'une atmosphère angoissante à souhaits, où le fantastique se glisse de façon insidieuse. A tester !
Lien : https://docbird.over-blog.co..
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C'est une enquête peu ordinaire que mènent Antonin, Elizabeth et Flavie, puisqu'il s'agit de résoudre une affaire vieille de plus de 100 ans : l'assassinat de Marie en 1910 par un homme jamais identifié. Les destins vont donc s'entrecroiser avec l'aide d'objets qui ont le don de transporter les jeunes dans le Paris du début du 19e siècle.
Balade dans le temps, paranormal, tragédie d'autrefois et vie insouciante d'aujourd'hui se mêlent agréablement dans ce roman qui se lit d'une traite et dont les personnages sont à la fois ordinaires et singuliers.
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Portrait au couteau raconte l'enquête de trois jeunes gens pour découvrir le coupable d'un meurtre commis…il y a un siècle. S'ils s'attaquent ainsi à un vieux mystère, c'est que des coïncidences étranges sont apparues.

J'avoue que les premières lignes de cette lecture m'ont été laborieuses. Malika Ferdjoukh a la mauvaise manie de faire de trop longues phrases, ponctuées de virgules au positionnement aléatoire. Une écriture d'autant plus étonnante que l'on est dans un roman jeunesse. Mais passé quelques pages, l'art des dialogues de l'autrice combiné au scénario assez captivant m'ont séduit.

Les personnages sont bien construits, amusants et touchants. Je me suis immergé avec plaisir dans cette école d'art parisienne, autour de ces quelques personnages qu'animent à la fois le besoin de comprendre et quelques élans amoureux. L'enquête se mêle rapidement d'une touche de fantastique, qui va aller croissant au fur et à mesure du roman. Cela donne une touche d'originalité au récit, et cette enquête « dans les mystères du temps » (comme dit la 4e de coup) est assez réussie.
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Pour commencer, comme il se doit, je remercie Babelio et les éditions Bayard pour ce livre bien intéressant, reçu lors d'une Masse critique privilégiée, qui est tombée vraiment, magnifiquement à point !
C'est que les éditions Bayard et moi, c'est une vieille histoire d'amour de lectrice, depuis mes premiers exercices de déchiffrage, car la bibliothèque où j'allais avec mes parents était abonnée au célébrissime « J'aime lire », que je dévorais avec assiduité, pour passer ensuite à « Je bouquine » avec le même enthousiasme.
Désormais, ces mêmes revues viennent directement à la maison, aux noms de chacun de mes trois enfants en fonction de leur âge… et j'ai pris l'habitude de piquer régulièrement le « Je bouquine » de mon aîné, 14 ans et demi (si tant est que le demi ait encore une quelconque importance à son âge), et grand lecteur comme sa maman ;) . Pour vous donner une toute petite idée : il nous a demandé une liseuse comme cadeau d'anniversaire pour ses 12 ans… sachant que, à l'époque, il n'avait même pas encore de téléphone portable !

Et le voilà tout à coup qui me montre son dernier magazine en désignant le fameux « Portrait au couteau » qui y était présenté : « Tu crois que ça me plairait ? » Et moi toute heureuse : « Ah ! je ne sais pas ! mais je l'ai reçu pour remettre un commentaire… Tu pourras donc aussi me donner ton avis à toi ? » Et c'est parti !
Bon, cela dit, rappelez-vous : il a 14 ans et demi, et tout lecteur avide qu'il soit, et en plus en plein dans le public-cible (Bayard notant que ce livre est « à partir de 12 ans »), il est aussi très réticent à confier ses sentiments sur ses lectures, car l'exercice est clairement trop « scolaire » à son goût et ne le tente absolument pas quand il s'agit de ses lectures-plaisir ! J'ai donc essayé de recueillir quelques impressions sur le vif, et vous les partagerai au fil de mon propre commentaire.
N.B. : pour éviter de toujours vous embêter avec des « mon fils » à tort et à travers, je me contenterai de le désigner par son initiale, R.

Tout cela étant dit, la première impression est pour le moins confuse, car la couverture m'a très vite fait tiquer. En effet, l'illustration est très parlante et interpellante, je peux même dire qu'elle me plaît beaucoup… mais clairement, l'illustrateur souffre d'une confusion gauche-droite : le 4e de couverture parle de cicatrice (comme des coups de couteau) « au niveau du coeur », et d'une oeuvre qui s'appelle « le coeur déchiré ». Mais alors, dites-moi : que fait ce couteau sous le sein droit de la jeune fille illustrée ?? le livre erre certes du côté du fantastique, mais à aucun moment il n'est fait mention d'une anomalie génétique qui aurait placé le coeur de la jeune fille assassinée du côté droit ! Une telle erreur est quand même très malvenue dans une par ailleurs très chouette illustration, réalisée spécifiquement pour ce livre…

Passé cette légère déception, on entre dans ce livre avec une grande facilité, car l'écriture est très fluide et entraînante : on suit l'autrice à travers les rues de Paris, quelle que soit l'époque, en virevoltant sur les pas de ses personnages, on aurait presque l'impression d'avoir tout à coup le pas aérien d'une ballerine, à l'image de Marie ou de Flavie. C'est en effet à une réelle balade dans Paris que Malika Ferdjoukh nous convie, et même si on ne connaît pas tout à fait, on la suit de bon coeur, car certains lieux sont connus, d'autres moins mais on a quand même la sensation d'y être avec les personnages. Mention aussi à la découverte de cette bibliothèque apparemment unique en France et en Europe : la Bibliothèque des littératures policières (BiLiPo), dont je n'avais encore jamais entendu parler, mais que je rêverais désormais de pouvoir visiter !
Cette facilité d'écriture n'empêche pas un certain niveau, comme l'a relevé R, qui m'a demandé la définition de plusieurs mots qu'il ne connaissait pas… et pour certains, j'ai dû avouer que je ne les connaissais pas davantage (ou que je connaissais sans trop pouvoir les expliquer), mais que j'avais laissé passer dans le fil de ma lecture, alors que lui, plus pointilleux pour ce genre de choses, s'est arrêté pour en rechercher la définition. On notera ainsi nyctalope (ouf ! ça, j'ai pu lui expliquer, au moins un !), éphélide, thaumaturge (l'exemple connu mais que j'ai été incapable de lui définir) ou pandiculation.
(J'aime imaginer que vous êtes, vous aussi, en train de vous demander ce que veut dire au moins un de ces quatre mots !)

Passons maintenant à l'intrigue : l'enquête policière même n'est pas ultra-convaincante. Pour ma part, moi qui suis grande lectrice de polars (en tout cas c'est ce que j'aime à penser : c'est mon genre littéraire préféré !), j'ai trouvé l'intrigue un peu faible. Certes, je me suis demandé jusqu'au bout qui avait tué Marie, mais disons que, contrairement à un policier bien ficelé où cette question crée une tension parfois très prenante, ici ça reste léger comme la balade dans Paris, et j'avoue que le suspense habituellement lié à un polar m'a bien un peu manqué… Pour R, les choses ont été plus claires encore : il m'a dit après quelques pages à peine : « Je pense que c'est X qui a tué Marie ! » (X comme une inconnue en mathématiques, je ne vais quand même pas divulgâcher !) Toujours est-il que R avait raison à propos du tueur, et j'ai eu beaucoup de mal à ne pas le lui confirmer d'emblée. Cela dit, quand je lui ai demandé pourquoi il pensait que c'était X le meurtrier, il n'a pu que me répondre évasivement « une intuition ». D'accord… Ensuite, quand il a eu fini le livre, il était tout fier de constater qu'il avait vu juste, mais a relevé un autre point qui me titillait également : quel était le mobile ? On ne peut que le supposer, mais il n'est jamais réellement confirmé.

En revanche, j'ai plutôt bien aimé la façon dont cette enquête hasardeuse est menée. L'histoire initiale toute en douceur de Marie, l'enquête frustrante du lieutenant Labonne qui n'aboutira hélas pas… puis cette espèce de triangle amoureux entre Antonin, Élisabeth et Flavie, qui s'attachent cependant tous à résoudre le mystère de cette cicatrice de Flavie, qui correspond trop bien au tableau « le coeur déchiré ».
Cette vague histoire romantique est tout à la fois improbable et réjouissante. Improbable, car j'ai dû me rappeler à plusieurs reprises que les protagonistes (je parle ici de ceux de notre XXIe siècle) sont de jeunes adultes indépendants, ils ont 19 ans, Antonin vit même seul dans sa propre studette… mais ciel ! dans leurs réactions et interactions, tout au long du livre, j'avais plutôt l'impression de me retrouver face à de jeunes ados, qui tentent de résoudre une enquête à la façon d'un Club des cinq ! le sentiment amoureux d'Antonin est à la limite du puéril, dans le sens où il est certes romantique et agréable, et c'est appréciable, mais ça ressemble quand même bien davantage aux premiers émois d'un jeune ado, qu'à une démarche de jeune adulte dont la puberté est (théoriquement) quand même nettement plus avancée (voire terminée), même sans connotation sexuelle !
R n'avait pas relevé ce point, mais quand je lui ai demandé son avis à ce sujet, il m'a répondu que, en effet, il avait eu l'impression au début que les protagonistes pouvaient avoir l'âge de sa soeur (tout juste 13 ans !), mais ne s'en est pas inquiété outre mesure, et n'avait pas vu l'incohérence entre des personnages au comportement, langage et autres attitude tellement « jeune ado », et leurs déjà 19 ans d'étudiants (dont une en Sciences Po).

Mais donc, cette histoire de triangle amoureux est aussi réjouissante, car elle donne paradoxalement du rythme à l'ensemble, en entraînant le lecteur du duo Antonin-Élisabeth à l'autre duo Antonin-Flavie, qui se posent tour à tour les « bonnes » questions, et ainsi avancent dans leur enquête. On peut mentionner aussi le très beau rôle des personnages secondaires : on adore Mizi et son amitié sans faille pour Élisabeth, et R était plié de rire en lisant les joutes verbales bien sympathiques entre Antonin et son frère Jasper !
Par ailleurs, la petite touche de fantastique, qui permet de faire le lien entre les événements de 1910 et le mystère des cicatrices de Flavie et du tableau à notre époque, est amenée de façon suffisamment subtile pour qu'on l'accepte sans trop sourciller, alors qu'on ne s'y attend pas forcément. Je la vois comme une référence aux classiques « légers » du genre, je suppose que ce n'est pas innocent si Élisabeth lisait justement « Spirite » de Théophile Gautier (que je n'ai moi-même jamais lu, mais c'est répété à plusieurs reprises, comme par hasard), et un très vague souvenir du « Horla » de Guy de Maupassant m'est passé par la tête, mais je le l'ai lu il y a bien trop longtemps pour vérifier si c'est vraiment adéquat.

Quoi qu'il en soit, cette petite touche ajoute à l'impression générale de « belle histoire », surtout quand tout est résolu bien sûr, toute en légèreté. Certains verront peut-être plutôt le verre à moitié vide, et parleront de manque de profondeur et d'absence de tension narrative – et ils auront certainement raison ! Cependant, vu les réactions de R, mon représentant à moi ;) du public-cible, qui a dévoré ce livre en quelques heures en ce dimanche après-midi, avec des étoiles dans les yeux en me le rendant ensuite, je ne peux que voir le verre à moitié plein, et donc : une histoire un peu policière, un peu romantique, un peu fantastique, mais surtout légère et tout à fait plaisante !
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