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EAN : 9782228907439
160 pages
Payot et Rivages (04/04/2012)
4.17/5   12 notes
Résumé :
160pages. poche. Broché.
Que lire après Pour introduire le narcissismeVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Dans Pour introduire le narcissisme, Freud établit la dialectique de l'opposition de la libido masculine et de la libido féminine. D'un côté ce qu'il appelle la libido d'objet – essentiellement masculine – où l'investissement libidinal est orienté vers l'objet du désir, la femme, dans un processus de surestimation de cet objet par lequel la nudité est hyperbolisée par le regard, de l'autre la libido du moi, essentiellement féminine, où il y a attrait de la femme pour elle-même dans le mouvement narcissique où la Beauté est posée comme valeur. Cette dialectique est celle d'un mensonge. En effet, selon la psychanalyste Laura Mulvey (1975, Plaisir visuel et cinéma narratif) l'oeil masculin divise le corps, il est dit « scopique ». La scopophilie, le plaisir de posséder l'autre par le regard, et le narcissisme sont les deux sources principales de plaisir au cinéma. Chez la femme l'alibi, c'est l'amour de soi, le plaisir qu'elle a à se contempler en entier, qui autorise l'homme à surmonter ou suspendre l'interdit de la pudeur féminine, et donc à faire de la nudité un spectacle. Exposition extrême au regard, vérité dernière du don aux sens, tropisme de la nudité. Traduction au niveau des perversions : la schizophrénie est essentiellement masculine (Bleuier, 1911). L'hystérie est un complexe de l'entier née du narcissisme féminin (le cas Dora, 1905).
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Si l'on considère l'attitude de parents tendres envers leurs enfants, l'on est obligé d'y reconnaître la reviviscence et la reproduction de leur propre narcissisme qu'ils ont depuis longtemps abandonné. Un bon indice que nous avons déjà apprécié, dans le choix d'objet, comme stigmate narcissique, la surestimation, domine, c'est bien connu, cette relation affective. Il existe ainsi une compulsion à attribuer à l'enfant toutes les perfections, ce que ne permettrait pas la froide observation, et à cacher et oublier tous ses défauts ; le déni de la sexualité infantile est bien en rapport avec cette attitude. Mais il existe aussi devant l'enfant une tendance à suspendre toutes les acquisitions culturelles dont on a extorqué la reconnaissance à son propre narcissisme, et à renouveler à son sujet la revendication de privilèges depuis longtemps abandonnés. L'enfant aura la vie meilleure que ses parents, il ne sera pas soumis aux nécessités dont on a fait l'expérience qu'elles dominaient la vie. Maladie, mort, renonciation de jouissance, restrictions à sa propre volonté ne vaudront pas pour l'enfant, les lois de la nature comme celles de la société s'arrêteront devant lui, il sera réellement à nouveau le centre et le cœur de la création. His Majesty the Baby, comme on s'imaginait être jadis. Il accomplira les rêves de désir que les parents n'ont pas mis à exécution, il sera un grand homme, un héros, à la place du père ; elle épousera un prince, dédommagement tardif pour la mère. Le point le plus épineux du système narcissique, cette immortalité du moi que la réalité bat en brèche, a retrouvé un lieu sûr en se réfugiant chez l'enfant.
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L'hystérique, ou l'obsessionnel, a lui aussi abandonné, dans les limites de sa maladie, sa relation à la réalité. Mais l'analyse montre qu'il n'a nullement supprimé sa relation érotique aux personnes et aux choses. Il la maintient encore dans le fantasme ; c'est-à-dire que, d'une part, il a remplacé les objets réels par des objets imaginaires de son souvenir, ou bien il a mêlé les uns aux autres ; d'autre part il a renoncé à entreprendre les actions motrices pour atteindre ses buts concernant ces objets. C'est seulement pour cet état de la libido qu'on devrait employer à bon escient ce terme que Jung utilise sans faire de distinctions : introversion de la libido.
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Le charme de l'enfant repose en bonne partie sur son narcissisme, le fait qu'il se suffit à lui-même, son inaccessibilité ; de même le charme de certains animaux qui semblent ne pas se soucier de nous, comme les chats et les grands animaux de proie et même le grand criminel et l'humoriste forcent notre intérêt, lorsque la poésie nous les représente, par ce narcissisme conséquent qu'ils savent montrer en tenant à distance de leur moi tout ce qui le diminuerait. C'est comme si nous les envions pour l'état psychique bienheureux qu'ils maintiennent, pour une position de libido inattaquable que nous avons nous-mêmes abandonnée par la suite.
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Freud développe trois questions centrales liées à l'existence de l'idéal du moi. La première concerne la présence d'une instance auto-observatrice de censure au sein du moi, qui correspond à l'intériorisation de la critique exercée par les parents à l'égard de l'enfant. (...)
Le second développement renvoie à une distinction majeure dans l'oeuvre freudienne : la différence entre les notions d'idéalisation et de sublimation. (...) L'idéalisation est une déformation de l'objet, qui est magnifié, mais ne change pas de nature, la sublimation est une changement de but pulsionnel et concerne la libido d'objet, avec un éloignement de la satisfaction pulsionnelle. Tandis que la formation d'idéal augmente les exigences du moi et contribue au refoulement, la sublimation représente l'issue permettant de satisfaire les exigences du moi, en contournant le refoulement.
La troisième thématique est le sentiment d'estime de soi, qui dépend étroitement de la libido narcissique et se trouve à la source de l'impression de satisfaction ; il suppose que l'instance critique approuve le moi qu'elle observe ou soit réconciliée avec lui. Dans le choix d'objet narcissique, l'objectif et l'origine de la satisfaction seront d'être aimé. Alors qu'aimer abaisse le sentiment d'estime de soi, être aimé en retour relève ce sentiment. Quand au contraire la libido est refoulée, l'investissement d'amour est ressenti comme un amoindrissement du moi, la satisfaction amoureuse est impossible, la libido d'objet revient alors au moi et se transforme en narcissisme. Inversement, un amour réel heureux renvoie à l'état originaire d'indistinction entre la libido d'objet et la libido du moi.
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Le terme de "narcissisme" est emprunté à la description clinique. Paul Näcke l'a utilisé en 1889 pour désigner le comportement par lequel un individu traite son propre corps d'une manière analogue à celle que l'on réserve d'habitude au corps d'un objet sexuel [...]
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