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Les Amazones" est le dernier opus de la trilogie "
Mille femmes blanches". Il a été assez laborieux à terminer alors que j'avais avalé les deux premiers.
Il s'est peut-être écoulé trop de temps entre les tomes ou est-ce l'histoire qui ressasse un peu ?
Dans le premier, nous suivions l'intégration des premières femmes chez les indiens grâce aux journaux de l'une d'entre elle, May Dodd.
C'était intéressant de découvrir le regard de ces femmes sur le quotidien, les difficultés de survie et les comparaisons qu'elles pouvaient faire entre les deux civilisations blanche et indienne.
Dans le suivant, les femmes blanches totalement intégrées et de nouvelles venues se lançaient, comme les hommes, dans des batailles contre les blancs qui avaient massacré leurs enfants (d'où le titre "
La vengeance des mères"). Plusieurs d'entre elles ayant adopté l'habitude de May de retranscrire leurs aventures dans des registres.
Avec l'introduction de véritables moments historiques, c'était toujours passionnant, on ne s'ennuyait pas un instant.
Dans ce dernier tome,
Jim Fergus reprend les journaux (perdus et retrouvés) de deux des héroïnes principales… May Dodd et Molly McGill… et avec la descendante de cette dernière… Molly Standing Bear… il y ajoute le présent. Avec celle-ci, à mon avis, il aurait pu en profiter pour laisser entendre un peu plus les difficultés actuelles des indiens, répercussions des politiques des divers gouvernements américains.
Mais j'ai quand même apprécié de nombreux passages … en voici un :
"Dois-je rappeler que les Blancs, après nous avoir envahis, avaient chargé leur armée de nous massacrer ? Qu'ils nous ont confisqué nos terres, notre mode de vie, notre culture ? Pour accélérer les choses, ils ont décimé notre frère le bison, qui était notre moyen d'existence et dont les troupeaux peuplaient jadis nos vastes prairies. Pratiquement exterminés, il n'en reste aujourd'hui que quelques centaines au parc de Yellowstone, contre trente millions au départ. Quant à nous, ceux qui ont survécu aux guerres, nous avons été parqués dans des réserves, avec interdiction d'en sortir. Les Blancs nous ont volé notre langue et nos enfants, qu'il ont envoyés étudier dans leurs écoles religieuses après leur avoir rasé la tête. S'ils persistaient à parler leur langue maternelle, les curés les frappaient, et les mauvais traitements qu'ils leur ont fait subir sont inconcevables. Ensuite, comme si cela ne suffisait pas, les Blancs nous ont aussi volé nos contes et nos histoires, qu'ils ont déformés, travestis, pour maquiller leur comportement odieux, se disculper de leur insatiable convoitise, leur insatiable soif de possession. Cela ressemble-t-il à l'Amérique que vous connaissez ? Non ? Eh bien, c'est celle que, nous, nous connaissons." p. 11 et 12
Pour conclure, la trilogie se termine et… c'est très bien ! Mais je lirai encore
Jim Fergus parce que c'est un excellent conteur.