Une lecture qui tombe à pic en cette période de #balancetonporc en trouvant la solution définitive au fléau du harcèlement et du chantage.
Harcèlement et chantage, c'est justement ce que subit Béatrice au quotidien, seule femme dans un open space d'hommes et dont le patron, reconnaissant qu'elle mérite une promotion, la lui fait miroiter à la condition qu'elle en finisse avec cette habitude idiote de toujours se tenir à la verticale. Qu'est-ce que ça lui couterait d'accepter un dîner en tête-à-tête suivi d'une petite partie de jambes en l'air, comme ça, sans machisme ni pression ?
Mais bon, Béatrice, esprit de contradiction féminin oblige, refuse obstinément cette petite soirée ludique et rigolote.
Seulement, à force de voir toute possibilité d'avancement réduite à zéro, elle fini – la vilaine – par fomenter une petite vengeance après ce qu'on imagine des mois et des mois d'humiliation et accepte enfin la sympathique proposition de son boss qui, tout fier de sa victoire et sûr de son inégalable charisme, ne s'attend pas à un tel retournement de situation (malheureusement impossible IRL) : après un dernier verre (empoisonné) chez Béatrice, le voilà métamorphosé en femme version toute mignonne, doté d'un phrasé plus qu'approximatif et venant d'un pays lointain d'où on imagine sans mal que la femme est considérée comme l'égale d'une lampe de chevet.
Abracadabra, Béatrice vient de se fabriquer sur mesure une esclave ménagère et sexuelle. Merci le dernier-verre-chez-moi !
Sur une idée un poil extravagante (oh, si peu), Benoît Feroumont nous propose une histoire plutôt sympathique d'arroseur arrosé où l'homme prend finalement conscience des travers qu'il entretient depuis toujours de par sa position jamais remise en cause de mâle dominant dans une société où, en plus d'être la norme, elle n'est jamais loin d'être encouragée. Prise de conscience dans les deux sens d'ailleurs puisque la femme harcelée, dénigrée dans ses compétences et presque uniquement regardée comme un objet de plaisir masculin n'hésite pas, une fois la situation retournée, à se comporter de la même façon. Pure vengeance ou immersion dans la fange du pouvoir qui aveugle et admet la domination de l'autre ? Chacun jugera. En attendant, Gisèle et Béatrice nous offre un petit moment agréable mais sans grande transcendance dû à une redondance des situations frisant parfois le bâillement. Pas été fana du graphisme non plus mais ça, comme pour le reste, simple question de goût...
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Cet album est destiné à un public averti. Béatrice qui subit harcèlement et chantage de la part de son supérieur hiérarchique, décide de se venger et par là-même résoudre son problème en le transformant en femme et objet sexuel. Les dessins sont plaisants et la lecture distrayante. On se demande bien comment tout cela va finir.
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Heureuse surprise que ce conte érotique décalé! Béatrice, femme harcelée par son patron, sous payée pour ses grandes compétences professionnelles décide de se venger de Georges, son patron.
Suite à une invitation, elle l'ensorcèle pour le transformer en femme immigrée de l'est et là, commence à lui faire subir tout ce que le machisme notoire peut réserver à la gente féminine.
L'histoire est troublante, émouvante, le trait épuré et agréable et cette BD se laisse dégustée jusqu'au bout, bien que la fin que je tairai ici est un peu frustrante.
Bref, je crois qu'on peut qualifier, même s'il prend des chemins de traverse, ce livre d'hymne au féminisme.
Surprenant, troublant, émouvant.
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Cette bande-dessinée est présentée comme une fable érotique.
N'étant pas une habituée de ce type de livres, je ne la rangerais pas dans la catégorie "BD érotique" puisque pour moi, l'essentiel du dessin se penche davantage sur les préliminaires que sur des actes sexuels explicitement dessinés (nonobstant un ou 2 passages).
Par conséquent, ça fait suffisamment le job pour l'histoire qui nous est ici contée.
S'il fallait toutefois absolument la classer, Je la classerais dans la catégorie "érotisme drôle". Cet ouvrage critique de manière générale les abus de pouvoir en inversant les rôles et les genres, avec des personnages attachants, caricaturaux ou tellement abjects...qu'ils en deviennent comiques ; ici encore, ça fonctionne parfaitement.
Et étant donné qu'on sait, de fait, que c'est une fable, on y croit, on transpose à notre réalité, et cela fonctionne très bien.
Les dessins sont naïfs mais pas trop, tout en rondeur et en douceur.
Un bon petit ouvrage en somme et qui se laisse lire d'une traite sans ennui
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Souvent présentée comme une BD féministe, j'ai eu du mal à retrouver réellement cette dimension dans l'ouvrage. Je reste donc mitigé sur cet aspect et je ne pense pas qu'il faille le lire en attendant réellement que cette dimension soit traitée. Une fois cet élément mis de côté, le propos reste intéressant et joliment mis en image, le trait de Benoît Feroumont, tout en rondeur sait être très adulte lorsqu'il s'agit des scènes de sexe. le propos donc. Une femme, Béatrice, harcelée par son patron, le transforme en femme à l'aide d'un breuvage "magique". Il devient Gisèle, et Béatrice le séquestre dans son appartement en le transformant en jouet sexuel et en parfaite petite ménagère. Il faut préciser que le breuvage magique à annihiler également toute capacité d'opposition de la part de Gisèle. Ce que Béatrice veut, Gisèle est obligée de le faire. L'idée de Béatrice, c'est que Gisèle va finir par aimer sa nouvelle condition... d'esclave, notamment parce qu'elle lui fait bien l'amour. Et Benoît Féroumont nous montre même que Béatrice est encore un peu plus "compliquée" psychologiquement puisqu'elle est, en réalité, amoureuse de son jouet, pardon de Gisèle, et qu'elle est persuadé que Gisèle finira par l'aimer. Ce qui nous vaut d'ailleurs une scène finale très loin de la fantaisie érotique et réellement dans le drame amoureux. Cette ambiguïté psychologique des personnages double donc leur ambiguïté sexuelle et permet au récit d'être plus que ce que la couverture laisse supposer, toute la fin du récit exploitant d'ailleurs beaucoup plus cet aspect.
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Dans cette BD, nous rencontrons Béatrice qui ne parvient pas à escalader les échelons de son entreprise car son patron est un vrai macho et qu'elle se refuse à lui depuis plusieurs années... Mais Béatrice va se venger je n'en dévoile pas plus car j'ai été super surprise et ça se passe dès le début de l'intrigue.
J'ai beaucoup apprécié lire cette BD, il y avait des situations cocasses et des scènes érotiques, celles-ci ne m'ont pas dérangées, elles apportent un petit plus, du piquant, à l'histoire.
Le fait que l'histoire s'arrête à la fin du tome est très sympa, on ne s'embarque pas dans une intrigue longue et ennuyeuse, j'apprécie beaucoup ce genre de livres car je ne supporte plus de lire des tomes et des tomes pour la même histoire... (Peut-être qu'un jour je m'y remettrais). Pour revenir à ce livre, c'est drôle, piquant, sensuelle et un peu vaudou ! J'ai beaucoup aimé et en plus il se lit vite, ben oui c'est une BD ;) Beau moment passé ;)
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