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4,11

sur 3458 notes
C'est davantage avec soulagement que regret que je termine la célèbre saga de "L'amie prodigieuse". Je serai allée au bout bien que mon intérêt n'ait jamais cessé de décliner au fil des pages.

Le fait d'avoir très vite pris en grippe la narratrice, Elena, n'a pas facilité la tâche, c'est certain. Mais pour moi elle incarne une telle somme de frustration et de jalousie qu'il m'a été impossible de ne pas m'agacer du spectacle de ses éternelles jérémiades. Femme inassouvie qui passe beaucoup de temps à se convaincre de son courage et de son indépendance alors qu'elle m'apparaît vraiment comme une niaise opportuniste. Mais bon, passons.

Ce dernier tome fait la part belle au drame avec une recrudescence de violence dans les moeurs et la vie quotidienne à Naples, des années 80 au XXIème siècle. Dégoûtée des personnages, je me suis un peu plus attachée au contexte. En épilogue, l'autrice s'explique sur sa vision et son expérience de Naples, mettant cette ville à part et la décrivant comme inchangeable. Violente elle est, violente elle restera.

L'autre personnage principal, Lina, était, aux dires de nombreux lecteurs m'ayant conseillé la lecture de la saga, une figure féminine absolument unique, inoubliable, captivante, séduisante... Pour moi, elle fut tout autre et elle va vite être oubliée.

Enfin, je conclus ce billet pessimiste sur un dernier constat : le style de la mystérieuse Elena Ferrante ne m'aura pas non plus transfigurée. le récit se fait particulièrement elliptique dans ce quatrième volet, les sauts dans le temps sont plus nombreux, le récit y perd de son âme et de sa cohésion.

Cette saga ne me laissera donc pas un souvenir impérissable. Je retiens surtout cette impression de malaise d'une amitié idéalisée qui finalement n'aura été qu'une rivalité larvée et non assumée.


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Ça y'est, cette fois c'est bien le dernier !
Après le troisième tome que j'avais trouvé globalement (très) décevant, je craignais que ce dernier tome qui clôt la saga d'Elena Ferrante soit du même acabit. Alors, j'avoue en toute franchise que la lecture des 200 premières pages a été vraiment pénible et j'ai beaucoup traîné et j'ai hésité à m'arrêter à plusieurs reprises. Et heureusement que je me suis accrochée !! La deuxième partie est bien plus travaillée, plus sensible et plus prenante tant au niveau de l'évolution des personnages, que celle du quartier napolitain et de l'histoire italienne contemporaine.

Au final, c'est une conclusion vraiment parfaite qu'a écrite l'auteure sur cette histoire italienne sur l'amitié, l'Italie, la culture et la vie en général. Les pages en trop ne changent pas mon appréciation et mon souvenir de ses personnages.


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Ce quatrième tome est donc le dernier de cette saga qui relate la complexe et envoûtante relation de ses deux amies Lila et Elena, deux jeunes files issues d'un quartier défavorisé de Naples et dont l'amitié démarre à la fin des années 50.

Nous sommes en 1976 et Elena accompagne son amant Nino, cinq jours à Montpellier, à une conférence, au risque de mettre toute son existence de mère en péril. Comment faire tenir ensemble sa vie amoureuse, sa vie professionnelle et ses deux filles. Ils vont devoir affronter leurs conjoints respectifs avant de vivre ensemble. Elena qui est revenu vivre à Naples souffre de l'indifférence de son amie Lila.

L'une est brune, l'autre blonde, l'une est gentille, l'autre perfide, l'une est sereine, l'autre nerveuse, opposées et complémentaires. Lila est tellement désireuse d'occuper à nouveau tous les recoins de la vie d'Elena, mais ce temps est fini, elle n'exerce plus aucune autorité sur elle. Lila fait mine d'être sympathique et affectueuse, mais après elle te pousse légèrement, juste assez pour te déséquilibrer et t'égarer. Lila c'est elle qui fait et défait, elle est dotée d'une irrésistible force d'attraction, rien ni personne ne peut la rapetisser.

Comme les trois volumes précédents, l' histoire de l'enfant perdu est aussi pleine d'événements, de rebondissements. Un foisonnement de personnages et d'intrigues avec un pouvoir d'attraction irrésistible. L'histoire de l'enfant perdu parle de maturité et de vieillesse, vieillesse d'une ville Naples qui se dégrade, vieillesse d'un monde dans lequel les deux jeunes filles ont grandi qui se dissout, et surtout le changement irrémédiable des corps.

Si l'écriture d'Elena FERRANTE est toujours aussi agréable, j'ai eu l'impression, à la lecture de ce quatrième et dernier tome, de tourner en rond, et puis tous ces personnages, cela donne le tournis. Malgré tout « l'amie prodigieuse » reste une oeuvre magistrale dont la ville de Naples est le coeur qui rythme la vie de ses habitants, une oeuvre sur l'amitié de deux femmes, véritables pôles opposés de la même force,qui entrent en collision et se rencontrent, qui s' influencent l'une et l'autre, s'éloignent et se réunissent, s'envient et s'admirent.



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Alors il va être très difficile pour moi de faire une critique au niveau de celle de michfred, qui est juste incroyable.

Tout d'abord je trouve que ce livre achève en beauté la quadrilogie. C'est de loin mon tome préféré.

Petit résumé (moins exhaustif que celui de michfred):
Lena se rend enfin compte que même si elle a évolué en dehors des sphères de son « quartier », elle est et restera toujours quelqu'un de là-bas.
Elle reprends contact avec sa famille, , et ses amis.
On ressent toujours l'animosité de Lena envers Lila et force est de constater qu'en quatre tomes leur relation est beaucoup plus complexe qu'à premier abord : Amour/Amitié/Haine/Jalousie… de nombreux sentiments se mêlent.

Il est intéressant de voir évoluer la « génération suivante » et de voir une fois encore l'antagonisme des deux « héroïnes » même dans leur relation avec leurs enfants.

J'ai beaucoup aimé les derniers chapitres qui mettent un point final à l'histoire et qui nous livrent les sentiments de Lena envers Lila. Cela nous montre une fois encore, que même elle, sa meilleure amie, ne la connais pas parfaitement.

Après ces 4 tomes, je me demande toujours comment et pourquoi Lila inspire autant d'admiration ? Qu'a-t-elle de particulier ?
Elle reste un point d'interrogation, un ovni impossible à réellement déchiffrer. Et je pense qu'avec cette histoire était avant tout un moyen pour Lena de la connaître et de mieux la comprendre.
Autre point d'interrogation auquel nous n'auront pas de réponse:

Dernier petit mot, comme je l'avais dit dans ma critique du premier livre, il est certes difficile de "rentrer dedans", cependant une fois commencé, impossible de s'arrêter.
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Si les 4 tomes de la saga sont faits de ruptures, de déchirements et de coups de théâtre, plus encore que Naples ou l'amitié, les livres me semblent être le vrai fil conducteur de cette histoire. Les livres , leur aura, leur fonction: « à quoi servent-ils? » est tout de même la question qui ne cesse de se poser, et même de façon de plus en plus pressante. Je ne suis pas loin de penser que la véritable amie prodigieuse est la littérature.
Lila prétend qu'il faut choisir entre la fiction et le témoignage. Fidèle à elle-même, elle écrira d'abord un conte, puis publiera des documents bruts destinés à prouver l'infamie des terribles Solara. Lenù, elle, se complaît dans l'autofiction dont elle épuise tous les possibles: roman, nouvelle, essai, article, s'attirant par là les foudres de son amie. L'auteur Elena Ferrante refuse de choisir entre ses deux personnages : sa tétralogie emprunte d'abord aux contes de l'enfance, ses fillettes échappent à l'ogre et Lila se fait Cendrillon à la faveur d'un magasin de chaussures. Puis, ses héroïnes vieillissant, partageant le prénom et la réussite éditoriale de l'une et la disparition mise en scène de l'autre, Ferrante semble verser elle aussi dans l'autobiographie romancée.
Mais au-delà de ces jeux, la vraie question est surtout: Que peut la littérature ? Qu'apportent le savoir et la culture? Lenù fera des livres la condition nécessaire à la réussite sociale: lire et écrire pour faire un beau mariage, connaître la sécurité, être fêtée et estimée. Mais Lila, qui n'a pas fait d'études, réussit, à sa façon, aussi bien. Pour elle, la vocation des livres est de peser sur le monde. Mais les mots ne feront aucun mal aux Solara dont le règne ne prendra fin que sous les balles. Inaptes à changer le monde, au moins les livres permettent-ils d'y laisser une trace? Mais Lenù voit ses filles se moquer d'elle, elle dont les textes sont devenus surannés, l'idéologie rance et le vocabulaire désuet. L'ordinateur consacre la victoire du présent, avec ses pages toujours parfaites, sans rature ni repentir, sans passé et sans doute sans avenir.
Alors, à quoi bon lire (plus de 2000 pages, quand même)?
Il me semble que ce que répond Ferrante c'est que la littérature est ce qui donne du sens. Lenù écrit sur la disparition de Tina pour que cet événement inouï et déchirant s'inscrive dans une trame logique : elle fait de la poupée perdue dans l'enfance une prémonition du drame vécu 40 ans plus tard. Lila, elle, propose un autre point de vue et transforme le jouet en événement fondateur : c'est la perte de la poupée qui allait ensuite faire de Lenù un écrivain.
Et dans les 60 ans que raconte Ferrante, 60 ans de vies de femmes, d'Italie et de Naples, moi, qui parce que j'ai lu ce roman ai désormais tous les droits sur lui, j'y vois aussi une allégorie de la lecture. Lenù écrit pour avoir l'assentiment de Lila. Lila lectrice toujours insatisfaite, toujours en attente de plus, de mieux, qui veut que les livres soient utiles, alors qu'ils ne savent pas même consoler ni combattre les injustices, dont on ne sait jamais vraiment ce qu'elle pense, Lila, par le cadeau inattendu qu'elle fera à Lenù dans l'épilogue, aura le dernier mot. C'est le lecteur qui donne son sens au livre en y mêlant ses propres souvenirs venus du tréfonds de sa mémoire et l'auteur, lui, ne peut qu'acquiescer. Auteur et lecteur, amis, ennemis, rivaux, Lenù et Lila.
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Un petit coup de mou au début de ce quatrième et dernier tome, mais très vite le charme s'est remis à opérer.
Certes, les petits défauts du précédent tome se retrouvent dans celui-ci : des répétitions, quelques longueurs, et une Lenu plus que jamais indécise et auto-flagellante.
Mais dans ce roman final qui boucle la boucle, les véritables Personnages de cette incomparable saga se dessinent plus nettement et viennent achever de se mettre en place pour dresser un théâtre fascinant en miroir de la vie, au-delà même des destinées de Lenu et Lila : le premier c'est bien sûr la Ville, cette Naples berceau natal dont on perçoit, dans ce dernier opus qui voit les deux héroïnes y fusionner en symbiose, tout le pouvoir d'attraction fascinée en même temps que le lourd poids génétique dont elle plombe autant qu'elle élève ses natifs ; le second c'est le Livre, trait d'union entre les deux amies – ennemies, tout à la fois facteur d'élévation et levier d'enracinement.
Cette saga aura été un rare enchantement de lecture. Jamais je n'aurais eu sans la lire la sensation de « sentir » Naples de la manière unique dont Elena Ferrante nous la fait vivre. Jamais je n'aurais perçu la réalité politique et sociologique italienne de la seconde moitié du 20ème siècle avec des capteurs aussi puissants. Jamais je n'avais envisagé l'amitié sous cet angle si particulier de la relation entre Lenu et Lila. Et j'apprécie tout particulièrement en refermant le livre que cette dernière ait gardé tout son mystère brutal, lumineux et vénéneux.
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Un 4ème et dernier tome avec une clôture réussie. Dans celui-ci, où Naples est mis encore plus en valeur, les personnages sont plus qu'attachants, peut-être parce que le lecteur les connaît depuis l'enfance ? A moins que ce soit parce que nos deux héroïnes sont devenues voisines ? Il est difficile d'en parler pour ne pas dévoiler l'histoire, surtout si les copines en sont au 2ème ou 3ème. En conclusion, voici les qualités que je mettrai pour l'ensemble de l'oeuvre : dense, précis, sobre, simple, justesse des phrases sans adjectif, un jaillissement des choses de la vie. Il aurait pu avoir pour titre, s'il n'était pas déjà pris, « Qu'avons-nous fait de nos rêves ? »
addio ragazze e grazie per tutto.
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Mariée à Pietro et mère de deux filles, Lena connaît enfin le succès avec son premier roman largement inspiré de sa vie à Naples. Elle renoue avec Nino Sarratore son grand amour de jeunesse, qui l'encourage et ils vivent une relation passionnelle. Pour lui, elle quitte son mari et accepte de revenir à Naples sachant pertinemment qu'elle va se retrouver engluée de nouveau dans un creuset de jalousies, de nostalgies, d'amitiés perdues et de relations familiales tendues. Lila, elle, vit avec Enzo et tous deux dirigent une société d'informatique avec les Solara comme clients...Les deux femmes renouent malgré les tensions et seront enceintes en même temps.

L'amie prodigieuse, tome 4 : L'enfant perdue voit le retour de Lena aux sources de sa vie, celle du quartier pauvre et des amitiés qui elles, ont bien changées...Les couples se sont défaits, les affaires ont périclité, Lena malgré sa réussite dans la littérature s'oppose à sa mère et à ses filles. L'accent se porte sur les relations humaines qui se délitent et sur le drame qui touche Lila, qui va faire exploser son couple et la rendre plus vulnérable, alors que Lena, elle, va enfin s'émanciper. Un dernier opus plus grave qui fait un bilan un peu amer des relations jadis fortes et passionnelles.
Je quitte Naples et toutes les âmes qui m'ont fait vibrer au gré des aventures ou des passions, des amitiés et des jalousies, qui m'ont fait vivre l'enchevêtrement des relations de ce quartier vivant, dur et cruel avec deux héroïnes aussi différentes qu'intenses. Une saga que j'ai particulièrement appréciée.
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Quelle prodigieuse saga !

Il paraît que faire une critique dithyrambique avec des points d'exclamations n'est pas ce qu'il y a de plus pertinent. Alors je vais essayer de réfléchir à ce qui a fait que j'ai adoré.
Pas facile.
Je sais que ce n'est pas la ville de Naples en elle-même qui m'a séduite. Elle ne m'intéresse pas plus que ça.
Je ne pense pas que la mélancolie ressentie en refermant ce livre soit un état que je recherche absolument en lisant.
J'ose croire que ce n'est pas cette mise en abîme de l'amitié féminine peu flatteuse qui m'a cruellement parlé.
Pas facile, j'vous dis.
Il y a peut-être cette anecdote qui me mettrait sur la voie : alors que j'étais plongée dans ce tome, chaussée de godillots et coiffée de cheveux frisés à l'état sauvage, une dame de l'âge de ma mère, chaussée de ballerines vernies et coiffée d'un brushing parfait, est venue m'interrompre en s'excusant, pour me dire qu'elle aussi était en train de lire ce même livre et ô combien elle l'adorait. Nous nous sommes échangées un sourire de connivence.
Mais connivence de quoi ? Quel est le point commun entre un godillot et une ballerine ?
J'ai beau chercher, je ne trouve pour seule réponse que le plaisir universel de parcourir des yeux une prose vivante. Le plaisir de lire une plume prodigieuse.

Finalement, ça a beau ne pas être pertinent, j'aurais pu m'arrêter à la première ligne de cet avis.
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2000 pages, c'est trop court!
Même si ce dernier tome n'est pas mon préféré. En même temps que le personnage de Lila l'amitié des deux héroïnes perd un peu de sa flamboyance et de son pouvoir de fascination. La terre tremble, faisant surgir « une attention angoissée aux signes de fragilité du monde », ce monde qui prend un mauvais pli - la vie politique italienne sombre dans des histoires de compromission, corruption, dénonciation, on cesse de lutter contre « l'exploitation de l'homme par l'homme et la logique du profit maximal ». Et puis, il y a l'enfant perdue...
Peut-être un peu le regret que ce ne soit pas le genre de saga où la nouvelle génération amène des personnages aussi attachants que dans la précédente, faisant rebondir le récit dans de nouvelles directions.
Surtout, on ne peut s'empêcher d'entendre un écho de la voix de l'auteur quand la narratrice s'inquiète:
« J'écris depuis trop longtemps et je fatigue, j'ai de plus en plus de mal à ne pas perdre le fil du récit dans le chaos des années, des événements petits et grands... »
Pas tout à fait le même élan, la même grâce, mais ça reste très bon et j'ai dévoré ce dernier tome avec beaucoup de plaisir. L'écriture d'Elena Ferrante mêle toujours avec grand art souffle romanesque et finesse des analyses psychologiques ou sociales, ça reste à la fois très vivant, fort et intelligent.
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Elena Ferrante est le pseudonyme de Erri De Luca, le véritable auteur des romans.

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