Placé sous la direction de
Gilles Ferréol et conçu par des enseignants-chercheurs lillois et poitevins, ce manuel, inscrit de longue
date parmi les textes de base, en est à sa troisième édition, reformatée, revue et mise à jour. Sans prétendre à l'exhaustivité, le livre s'attache à l'essentiel avec méthode, rigueur et clarté. L'écriture se veut concise pour initier et répondre au besoin pédagogique, mais en même temps, suffisamment analytique, centrée sur les expressions, théories ou problématiques constitutives de
la sociologie.
D'autres champs disciplinaires (histoire, économie, épistémologie, anthropologie, psychologie…) apportent leur pierre à l'édifice par
des éclairages particulièrement judicieux. Pour ce faire, près de cinq cents entrées ont été retenues, couvrant les notions fondamentales et les principaux registres d'investigation. Des renvois, des corrélats, des synthèses, une bibliographie sélective, prolongent les débats et complètent avec pertinence la connaissance de certaines thématiques. Entrons dans ce « voyage alphabétique » et considérons la notion de déviance. « Cette blessure de la conscience collective », au sens de
Durkheim, est décrite selon les paradigmes fonctionnalistes (typologie de Merton, marquant l'inadéquation des comportements individuels entre buts et moyens) ou interactionnistes (travaux de Becker, révélant un processus progressif de stigmatisation et d'étiquetage). le lecteur poursuivra sa prospection par des développements consacrés à la norme et à l'anomie, au conformisme et à la marginalité, à la délinquance, à la violence, à la criminalité, notamment à travers la problématique anglo-saxonne du chiffre noir.
Des tableaux, des graphiques, des repères statistiques précis figurent également dans ce dictionnaire, illustrant les articles sur la famille, l'éducation, le travail, les valeurs, les organisations, les comportements électoraux. . .
La culture, quant à elle, est questionnée dans sa diversité sémantique, à travers l'évolution historique du discours littéraire politique, influencé par la pensée allemande, et la portée plus scientifique de la démarche anthropologique. On comprendra mieux la nécessité, pour le sociologue, de rejeter les interprétations par trop péremptoires et d'accepter la pluralité conceptuelle.
Les précurseurs et pères fondateurs ne pouvaient être ignorés.
Qu'il s'agisse de
Montesquieu, Comte, Marx, Tocqueville,
Durkheim, Weber, Pareto ou Simmel, leurs principaux ouvrages et sujets abordés sont mentionnés en fin de volume.
Ajoutons que des annexes, relatives aux revues spécialisées à la recherche documentaire, sont également consultables. On insistera sur la richesse et la lisibilité de cette publication, ainsi que sur l'utilité de s'y référer. Les étudiants, comme les non-initiés débutant dans ce domaine, y trouveront, non seulement matière à réflexion, mais aussi un vocabulaire spécifique et un modèle de préhension du social.
Malige Régis.
Gilles Ferréol (sous la dir. de),
Dictionnaire de sociologie, coll. «Dictionnaire», 2002. In: Raison présente, n°147,
3e trimestre 2003. Pour un cadrage républicain de la bioéthique. pp. 158-159;
https://www.persee.fr/doc/raipr_0033 9075_2003_num_147_1_3830_t1_0158_0000_4
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