Hitler se dédouble. D’un côté, il est un individu ordinaire, « un homme sans qualité », aurait dit Musil, artiste raté, caporal bagarreur, autodidacte qui a lu Marx et Gobineau, conférencier sur la technique des différentes sortes de moteurs, prenant pelle et pioche, etc. De l’autre, lorsqu’il se saisit de la parole, il se métamorphose en visionnaire, et, tel le docteur Mabuse, met son public en état d’hypnose, utilisant tous les moyens sonores et lumineux de la mise en scène, en élève de Wagner ou encore de Fritz Lang. Épaulé par Goebbels, technicien de la propagande politique, puis par Leni Riefenstahl, génie de la mise en scène, se construit ainsi son mythe, ce à quoi il collabore activement
À une époque où la lutte des classes constitue le principe même des luttes révolutionnaires, Alessandro est le disciple d’Andréa Costa, qui affirme qu’« il n’y a que deux catégories d’hommes : ceux qui veulent la révolution et ceux qui ne la veulent pas. Et il y a des bourgeois qui veulent la révolution avec plus d’énergie que bien des ouvriers ». Est-ce cette leçon que retient le jeune Benito : socialiste, il se désole du manque d’agressivité de la classe ouvrière qui ose rarement aller au-delà de la grève.
Seul contre tous, en Angleterre, Winston Churchill a sonné l’alarme contre Hitler, « ce danger pour la paix et la civilisation ».
Cela dès 1933.
Mais personne ne l’a écouté ; dans les milieux politiques il était « un homme fini », un has been.
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L'historien Marc Ferro est mort à l'âge de 96 ans. Ce féru de cinéma a oeuvré toute sa vie à replacer l'image au coeur du récit historique. Écoutez-le raconter ses deux passions en 1977.
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