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EAN : 9791021032149
389 pages
Tallandier (21/02/2019)
3.86/5   11 notes
Résumé :
Qui a trahi Jean Moulin ? Qui a livré d'Estienne d'Orves ? Qui se trouve derrière l'arrestation de Geneviève de Gaulle ? Quelles sont les méthodes des Allemands pour infiltrer les maquis ? Pour expliquer les coups terribles portés à la Résistance, Fabrice Grenard a consulté les dossiers des services secrets récemment déclassifiés. Il lève ainsi le voile sur la traque des résistants par la police de Vichy, par l'Abwehr, parla Sipo-SD dont fait partie la Gestapo et pa... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Dans cet ouvrage, La traque des résistants, l'auteur et historien Fabrice Grenard se propose de nous raconter un pan assez peu présenté dans les livres à savoir par qui et comment ont été trahis les résistants et les réseaux de résistance français sous l'occupation. Aimant beaucoup le thème des guerres mondiales, et particulièrement celui de la Résistance ce livre m'a directement attiré.

Il se divise en 17 chapitres, regroupés en trois grandes parties : « 1940-1942 infiltration et démantèlement des premiers réseaux », « 1943 la résistance décapitée » et « 1944 une lutte sans merci à l'approche de la libération ».
Une avancée chronologique choisie qui permet de mieux rendre compte de l'évolution de la résistance dans le temps aussi bien au niveau de l'organisation interne que du côté de la répression. Car les deux vont de pair ; à leurs débuts les résistants étaient peu rodés aux précautions élémentaires de la clandestinité donc il était assez facile pour la police allemande de les débusquer, mais le temps avançant ils deviendront de plus en plus aguerris et par conséquent les allemands développeront eux aussi des méthodes plus élaborées et rendront la répression plus féroce encore.
Chaque chapitre correspond donc à un réseau de résistance précis dont l'auteur va nous présenter, en une vingtaine de pages, la création, l'action puis la chute. Certains de ces réseaux sont très connus ; le réseau du Musée de l'Homme, Combat-nord ou Alliance, d'autres moins. Pareillement certains résistants sont très connus ; tels Jean Moulin, Pierre Brossolette, Honoré d'Estienne d'Orves et d'autres hauts placés dans la hiérarchie, proche de Londres et du Général de Gaulle, mais aussi beaucoup d'autres peu ou pas connus qui retrouvent ici grâce à l'auteur toute la lumière qu'ils méritent.

Comme nous venons de le dire l'ouvrage prend l'angle inédit de la trahison, donc l'auteur va nous expliquer exactement comment les services allemands et français s'y sont pris pour démanteler chacun de ces réseaux. Et le moins que l'on puisse dire c'est l'occupant a allègrement bénéficié de l'aide de l'occupé. Car pour la quasi totalité des réseaux évoqués la trahison est venu de l'intérieur. Par un français infiltré. Disons-le tout de go : des collabos. Parfois même et c'est particulièrement affligeant : des résistants « retournés » (après torture et menace).
Mais ce que les Allemands utiliseront principalement c'est ce qu'ils nomment des Vertrauensmänner ou « VM » (hommes de confiance) ; des hommes recrutés dans tous le pays, et acceptant pour des raisons diverses (appât du gain ou adhésion idéologique) d'être formés et rémunérés afin d'infiltrer les réseaux de résistance.
Au travers de ces 17 cas, on en retire le malheureux constat que la répression Allemande fut basée sur une véritable infiltration bureaucratisée, froide et efficace, et dont l'aide des français collabos mais aussi de la police de Vichy fut centrale et considérable.
Précision importante : dans cette critique j'utilise le terme « allemand » par commodité, mais l'auteur dans son ouvrage est très précis et utilise les termes idoines (Gestapo, SS, Abwehr,…) et il faut dire — et je l'ai découvert en lisant —, que l'administration militaire allemande compte un nombre incalculable de ramifications, qui laisse assez pantois en tant que lecteur. Et sachant que la résistance française s'agrandissant avec le temps, gagne elle aussi en branches : c'est donc un livre au nombre de sigles tout à fait faramineux et qui peut par moments alourdir la lecture. Mais on comprend que cela soit nécessaire car c'est un sujet pour lequel la précision est primordiale. Fort heureusement l'auteur a ajouté un fin d'ouvrage un glossaire très utile.

Bien que ce soit un ouvrage très centré sur les faits, assez dense en détails et en ramifications comme je l'ai dit, le fait qu'il soit découpé 17 chapitres indépendants aide beaucoup à ne pas se sentir noyé sous les infos, et la plume de Fabrice Grenard est précise et accessible.
Personnellement j'avais lu pas mal de livres de résistants ou sur la résistance, mais celui-ci m'a fait un effet différent, glaçant. Car en même temps que d'être admirative du courage extrême des résistants, de leur abnégation, en même temps que d'être angoissé de lire le danger et le péril permanent dans lesquels ils se trouvaient, on ressent en parallèle une répulsion et une colère indescriptible à la lecture de l'immense lâcheté et l'incroyable bassesse de ces traitres dont les mains sont souillés du sang des héros.
C'est un livre non seulement très interessant mais aussi important et nécéssaire.
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"La traque des résistants" aborde l'épopée de la Résistance au travers de la lutte à mort engagée contre ses hommes et ses femmes par l'occupant allemand. L'historien Fabrice Grenard choisit donc de retracer les difficultés et les échecs d'un certain nombre de réseaux clandestins plus ou moins connus après avoir dépouillé les archives désormais accessibles des Services secrets français de la Seconde guerre mondiale. Chaque chapitre reconstitue le destin fatal d'une organisation de résistants et nous apprend de quelles manières les services de police allemands mais aussi français ont réussi à pénétrer en leur sein pour ensuite les neutraliser. D'un côté, on découvre des personnages pour certains restés célèbres, portés par une abnégation devant les difficultés à monter un réseau, faisant montre d'un courage admirable face à l'adversité et en définitive une mort quasi-certaine. de l'autre, ce sont les méthodes de la Sipo-SD, de l'Abwehr, de la Gestapo pour recruter des agents allant parfois même jusqu'à "retourner" des résistants et en faire des infiltrés qui, une fois la mission accomplie, livrent à un destin funeste leurs propres compatriotes dans les griffes des Nazis. C'est d'ailleurs peut-être le côté "novateur" de cet ouvrage que d'insister sur le parcours de ces hommes qui choisirent de trahir plutôt que de servir voire mourir, participant par leurs actes de collaboration ou de trahison à maintenir la France sous le joug allemand.
En définitive, un ouvrage éclairant, très poignant et qui prend parfois à la gorge. Un bel hommage à la Résistance française, au courage de ceux ou celles tombés pour sauver l'honneur de la France.
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&#xNaN;" C'est là la force de la Résistance française, à chaque fois qu'un de ses responsables tombe, un autre le remplace." 🙏❤
&#xNaN;La traque des résistants par Fabrice Grenard qui pour ce livre a consulté les dossiers des services secrets récemment déclassifiés. Qui les a trahis ? Enquête sur la traque des résistants par la Gestapo, l'Abwehr, la Sipo SD et des informations inédites sur les agents qui ont travaillés pour l'occupant en infiltrant les réseaux clandestins.
&#xNaN; le régime de Vichy condamné à mort tout espion aux services des allemands. Pétain refusa la grâce pour Devilliers Henri qui s'introduit dans le groupe lyonnais de Combat, il gagne la confiance d'Henri Frenay, Maurice Chevance, Berty Albrecht. Cela entraîna une cascade d'arrestations dans le mouvement Combat dont une vaste rafle à Paris du 2 au 6 février 1942.
À Lyon, sa condamnation à mort est confirmée, il sera fusillé le 19 juin 1942. 30 agents de l' Abwehr seront condamné à mort par le régime de Vichy entre juin 1941 et juin 1942.
C'est ce que certains historiens nomment la Vichysto Résistance. Si le régime poursuivait les résistants et francs Tireurs, il était aussi anti allemands, les agents au compte du III ème Reich étaient aussi traqués avec les mêmes condamnations.

&#xNaN; Un livre rempli de diverses anecdotes, bien classé, chaque "mouchard" de résistants à son chapitre, avec le contexte, leur méthode d'infiltration et leur raisons. Agréable à lire et beaucoup à apprendre. Je recommande 📖🙂.
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Fabrice Grenard s'impose en France comme l'un des grands spécialistes de la Résistance française durant la Seconde Guerre mondiale. Auteur notamment d'un ouvrage passionnant sur Georges Guingouin, le "préfet du maquis" limousin, il se prête avec La traque des résistants, à une analyse percutante et passionnante sur le combat titanesque entre les groupes résistants et les services allemands, Abwehr ou Sipo-SD entre autres, épaulés par la police et la milice de Vichy. Loin de présenter un front totalement uni, la Résistance a longtemps souffert de dissensions importantes voire de conflits entre ses membres dirigeants. Ont alors émergé des figures troubles, que la période a poussé dans les bras des services de renseignement allemands. Traîtres zélés agissant sur leur propre initiative, résistants "retournés" ou victimes de chantage, Fabrice Grenard explicite de manière didactique les raisons possibles qui ont poussé certains et certaines à travailler contre les membres de la lutte clandestine française. Il s'est astreint à un travail d'archive colossal pour nous apporter une analyse historique objective, sans jugement, mais d'une précision remarquable. A lire pour tous les passionnés de cette période sombre, mais aussi pour tous ceux qui savent que rien n'est tout blanc ou tout noir, mais que la raison et la lutte flottent souvent dans une brume grise prompte à déchaîner les passions.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Né à Luingne, dans les Ardennes belges, le 22 octobre 1922, d'un père médecin qui refuse de le reconnaître et d'une mère ouvrière qui ne s'occupe pas de lui, Jacques Desoubrie connaît une jeunesse vagabonde et difficile. Il travaille avant la guerre comme électricien dans la région de Tourcoing, près de la frontière franco-belge, et se montre très tôt attiré par l'idéologie nazie. Il est l'un des premiers, et des plus jeunes (il n'a que 19 ans), VM recrutés en France au début de l'Occupation par la Geheime Feldpolizei pour infiltrer les organisations résis- tantes naissantes. S'il est relativement inexpérimenté, le jeune homme présente de nombreux atouts pour les Allemands, notamment des compétences linguistiques (il parle français, allemand et anglais) et une adhésion totale au nazisme, dont il souhaite servir la cause. Desoubrie portera des coups très durs à la Résistance, jusqu'à la fin de la guerre. Le groupe de La Vérité française constitue sa première victime.
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Au-delà de leurs propres instruments, les Allemands peuvent aussi compter sur l'aide croissante du régime de Vichy pour réprimer les résistants. En maintenant en France un gouvernement avec les apparences d'une certaine souveraineté et auquel revenait les tâches tra- ditionnelles du maintien de l'ordre, Hitler savait qu'il économiserait des effectifs considérables. Obsédé par l'affirmation de sa souveraineté et de son autorité, Vichy fait ouvertement le choix d'une collaboration policière qui permet aux forces de l'ordre françaises de garder la main sur les opérations traditionnelles de police et de maintien de l'ordre, même si cela sert en premier lieu les intérêts de l'occupant.
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Videos de Fabrice Grenard (8) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Fabrice Grenard
Les Maquisards - Combattre dans la France occupée
Avec Fabrice Grenard agrégé, docteur en histoire et directeur historique de la Fondation de la Résistance.
Des maquis, on connaît la légende. Celle de ces jeunes hommes qui, à partir de 1942, choisissent la clandestinité pour combattre l'occupant. Celle des batailles des Glières ou du Vercors. Celle des résistants qui libérèrent des villes entières, avant même l'arrivée des armées alliées. Hors de ces images d'Epinal, pourtant, les maquisards restent des inconnus. de quel milieu venaient-ils ? A quelles motivations obéissaient-ils ? Comment ont-ils été formés, comment se sont-ils comportés devant l'ennemi ? Comment ont-ils vécu ensemble, parfois pendant près de deux années, dans des conditions matérielles souvent très précaires ? de quels soutiens ont-ils pu bénéficier parmi les populations locales ? Ont-ils inconsidérément livré celles-ci aux représailles allemandes ? Les réponses ne sont pas univoques.
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