Livre sauvé d'une mort certaine et dans lequel j'ai tout de même glané quelques pépites. Mais attention, il y a beaucoup de sexe explicite (cf. notamment p. 31, « Les fleurs du mâle »). L'érotisme est à peine voilé (cf. p.14 « Et mourir » où « seins » rime avec « reins » !) et cela gênera probablement certains lecteurs. En même temps le titre les prévient d'une certaine manière.
Deux parties se déploient successivement : « Neige et sang/Oser et l'espoir de ton seul amour », « Partager enfin », mais les thèmes alternent. Amour transi, amour absolu, questionnements philosophiques demeurés sans réponses, mais aussi la condition ingrate du poète.
J'ai bien aimé des vers comme :
« Étonne-moi encore de tes lèvres vibrantes
Et de ta voix crispée sur un rayon de peau
Espère-moi encore de ce lit défait
Sous une branche d'olivier sans paix aucune »
(p. 21)
Je pense que je ne crois plus assez en la force de l'amour charnel pour apprécier entièrement ce recueil.
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Périphérie
Lutte tragique sans larme
Oubli et rose infernale des sables
Cri sanglant comme le temps
Espace bravé ouvert à l'ennui
Tu es la théorie de la perception
La négation totale de l'habitude
Tu es la religion qui fait brûler mes cierges
Nous sommes des clowns masqués.
(p. 15)
Rien
Mon corps est coupé en deux et le torrent
De flammes a noyé mes entrailles
Qui a poignardé mon ombre traîtreusement ?
Une main en furie une tempête
Je suis aveugle mais je le vois
Je suis sourde mais je l'entends
Je n'ai plus de toucher mais je le sens
Même si ce corps que je connais
N'est qu'une reproduction sans valeur
De l'amour que j'imaginais
Je ne suis plus rien sans lui.
Rien
Même plus une goutte d'eau dans la mer
Ou un flocon de neige dans l'Alaska
Rien plus rien.
(p. 16)