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3,79

sur 319 notes
RL2023#10
A la suite du livre sur la place de Nancy où je suis allée écouter Carole Fives (pour la deuxième fois – la première fois, c'était toujours à Nancy pour Quelque chose à te dire) pour parler de la fin de vie, du débat actuel qui a lieu en France afin de légiférer sur le sujet.
Le jour et l'heure aborde de manière touchante ce sujet à priori dramatique. Mais, comme le souligne l'auteur dans le texte, nos sociétés n'abordent que rarement le thème de la mort.
En ce siècle aux populations vieillissantes, il y a des voix qui se lèvent pour un droit à une fin de vie décente.
Ici, Edit décide d'embarquer son mari (Simon) et leur quatre enfants dans la voiture familiale pour effectuer le trajet et Bâle – là où la mort volontaire assistée est permise.
La construction du roman permet d'alterner les différents narrateurs, permettant à chacun de livrer le fond de sa pensée quant à la démarche de leur femme / mère.
Un très joli roman à la plume tendre pour une thématique pourtant pas facile.
Si le sujet vous touche et/ou vous intéresse, je vous recommande également le magnifique reportage « Fin de vie » réalisé par Marina Carrère d'Encausse.
Lien : https://letempslibredenath.w..
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Avant de vous donner mon ressenti, je ne peux m'empêcher de publier ci-dessous, l'excellente chronique de notre Librairie Passerelles de Vienne :

Coup de coeur Passerelles
Ils sont six de la même famille à se rejoindre à Lyon pour un voyage vers la Suisse, comme au bon vieux temps de l'enfance et des périples en camionnette : Les parents, les trois filles et leur frère. Mais au retour ils ne seront plus que cinq, car la mère, Édith, a décidé de devancer l'issue inéluctable de sa maladie à Bâle , là où la mort volontaire assistée est autorisée.
Édith a choisi le jour et l'heure. Et tandis que le rendez-vous se rapproche, les places de la fratrie se redessinent dans les rires mélangés aux pleurs et l'immense tendresse qu'inspire cette femme joyeuse et aimante . Avec sa patte unique , Carole Fives fait éclater la lumière et l'humour face à l'indicible et fait de ce road-trip un hymne à la liberté qui s'inscrit dans une actualité brûlante. Elle donne la parole à ceux qui restent avec une humanité et un naturel qui nous étonne en même temps qu'il nous bouleverse, et son écriture à l'os, intense comme une vie qui n'a plus le temps, drôle et émouvante, est plus vivante que jamais dans ce nouveau roman. Une merveille à découvrir chez Passerelles !
Mon ressenti :
Carole Fives aborde dans ce roman, un sujet d'actualité qui nous concerne tous. Edith se sait gravement malade et son corps dégénère de jour en jour. Elle choisit de ne pas subir cette déchéance ni de l'imposer à sa famille étant donné qu'il n'y a aucun espoir de guérison ni de stabilisation, cela va aller de pire en pire. Elle demande donc à sa famille, son mari et ses enfants de l'accompagner à Bâle en Suisse où la mort volontaire assistée est autorisée. Elle n'a plus de temps à perdre car elle sent qu'elle va perdre toutes ses notions cognitives, il faut faire vite. La mort assistée n'est autorisée qu'à une condition : avoir encore toutes ses facultés intellectuelles.
Un livre poignant, triste et drôle à la fois. Un livre sur la vie et la mort étroitement lié. Un ouvrage rempli d'espoir.
Lien : http://binchy.canalblog.com/..
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Petit livre de 140 pages qui traite ou ne traite pas faute d'un développement plus important d'un sujet d'actualité, le suicide ou mort volontaire assistée.

Une fois le livre rapidement lu, une interview internet Carole Fives, elle s'est inspirée effectivement de ce sujet d'actualité et de la fin d'une amie ayant choisi de mourir de cette façon. Il ne s'agit donc pas de sa propre histoire familiale et donc peut se poser la question de la crédibilité psychologique des personnages imaginaires.

Les personnages.
Edith, la soixantaine qui a décidé d'aller en Suisse pour en finir, Simon son mari. Ses quatre enfants, Audrey, Anna, Théo et Jeanne, tout ce petit monde en voiture, commodité littéraire de remémoration des vacances du temps jadis où on partait tous ensemble.
Ps Jeanne est peut être dans un train, j'ai oublié. Pas grave.

C'est un roman choral. Des petits chapitres de 3-4 pages donnant chacun la parole à l'un ou l'autre des protagonistes, et premier bémol, je cherche, eh oui tout le monde parle sauf Edith. Elle décide le suicide assisté et on ne saura pas vraiment pourquoi, le mari, les enfants, les petits enfants, ce qu'elle leur a dit, les échanges, idem rien, sauf à travers le filtre de ce que les autres en diront.

Autre bémol via l'interview et ce qu'elle écrit. Pour les médecins la mort serait un sujet presque tabou et il ne faut guère attendre d'aide de leur part concernant des malades en fin de vie. Cela est il vrai, j'ai un doute. Bien sûr les médecins face à la mort sont des gens comme les autres, et certains ont une approche du genre courage fuyons, mais ne généralisons pas. Rajoutons qu'on ne peut pas tout demander aux médecins et qu'en fin de parcours, l'entourage familiale est primordial.

Monologues.
Que ce soit de l'un ou de l'autre, il y a plus d'évocations du passé et des considérations sur son propre parcours que des réflexions et avis sur le choix d'Edith, dommage.

Audrey, parlant de son père qui conduit comme un dératé : il va tous nous tuer ce con.
Commentaire, on ne parle pas comme cela à son père, et quant à se demander pourquoi il conduit comme cela alors qu'il conduit très bien d'habitude, on peut toujours attendre. Idem quand le père s'engouffre dans un sens interdit ( on va tous crever ), ou que le timing est toujours juste faute d'être partis suffisamment tôt.

Je passe sur les je kiffe

Enfin devant un thème si grave on aurait pu en attendre plus. Ayant lu sur le sujet par les initiateurs de la loi suisse, je me souviens de différents problèmes. Ainsi ce fils faisant un procès à une association pour avoir contribué à la mort de son père. Cet homme ayant opté pour le suicide assisté et disant à sa femme, tu partiras avec moi. Ou encore la question de l'alternative soins palliatifs, ces demandes de personnes n'acceptant pas une quelconque déchéance à commencer par l'âge, où mettre les limites, les dépressions à ne pas prendre au pied de la lettre. Bref, ces différentes problématiques et bien d'autres encore, ne sont pas abordées.

Le jour et l'heure, un sujet difficile mais un traitement trop lapidaire.

La phrase de la fin ainsi que j'aime à les citer. Après, c'est resté un code entre nous, à chaque fois que j'étais un peu ballot, elle se fichait de moi, elle disait, putain que c'est beau ! PS Edith à Simon

Commentaire. Enfin le mot de la fin pour Edith.
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Lorsque l'on lit les premières lignes de la quatrième de couverture, on se prend à croire que l'on a dans les mains un récit de vacances en famille de la même veine que l'excellent et désopilant « Venise n'est pas en Italie », d'Ivan Calbérac.
Mais il n'en est rien. On a très vite compris. Ce road trip familial dans le SUV Peugeot à sept places est d'un tout autre genre, puisqu'on part à six mais qu'on ne reviendra qu'à cinq de ce week-end particulier en Suisse.
Ce roman choral tourne autour du dernier voyage de la maman, atteinte d'une très grave maladie dégénérative et qui a décidé du jour et de l'heure de son suicide assisté. Chacun des participants à cette funeste escapade prend la parole, tour à tour, dans de très courts chapitres, pour exprimer ses doutes, ses souvenirs, ses états d'âme. le papa et les quatre enfants. Tous sont médecins, à l'exception de la benjamine, l'artiste de la famille, un peu décalée mais si attachante. La seule voix que l'on n'entend pas, c'est celle de la maman, une femme forte et volontaire, avide, jusqu'au dernier moment, de liberté. Une femme modeste et admirable qui a su inculquer les plus belles valeurs d'humanité à chacun de ses quatre enfants.
Le mari, qui s'exprime également, médecin généraliste au grand coeur, est peut-être le plus admirable des cinq accompagnants et son courage est immense face à la décision de son épouse qui le bouleverse mais qu'il respecte.
Malgré le contexte, ce roman n'est pas pesant, il est tendre, attachant, même parfois drôle. C'est une belle réflexion sur la vie que nous offre Carole Fives, dans une langue simple et sans chichis, qui exprime avec une justesse poignante les doutes qui étreignent beaucoup de médecins d'aujourd'hui et de toujours, et qui bousculent leur convictions face à la mort à laquelle sont confrontés certains de leurs patients.
Le portrait qui est fait de la maman qui part mourir presque gaiement est saisissant, une femme éprise de liberté, aimante, qui a su entraîner ses enfants vers l'excellence en leur montrant l'exemple, jusque dans son dernier choix.
C'est également une réflexion sur la fin de vie. Doit-on s'imposer et imposer aux autres sa propre déchéance, sa douleur insupportable devant l'inéluctable ? Débat on ne peut plus d'actualité.

Carole Fives nous offre ici, en 140 pages seulement, avec une pudeur infinie, un très grand roman. Bravo.
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Le jour et l'heure de Carole Fives
Ce livre est une vraie claque. Comment faire d'un sujet tabou, dramatique ( le suicide assisté) un récit dans la bonne humeur
C'est un roman choral où l'on va découvrir à chaque chapitre le ressenti, les souvenirs familiaux, la nostalgie, les problèmes actuels des membres de cette famille, face a la décision de leur mère.
Ils partent dans d'un road stip en Suisse presque joyeux
On ne tombe jamais dans le pathos, le larmoyant. le récit est teinté d'humour par moment et surtout très brillant. L'auteur choisit chaque mot juste, chaque phrase pleine de tendresse, parfois de colère aussi
C'est une leçon d'amour, de respect, de compréhension
Ce livre est tout simplement magnifique.
Edith est atteinte d'une maladie neuro dégénérative, elle va progressivement tomber dans la démence et elle ne veut pas donner cette dernière image à ses enfants et son mari. Elle décide d'avoir recours à un suicide assisté en suisse. Elle souhaite etre accompagnée jusqu'au bout par ses enfants et son époux
Le courage de cette femme est inimaginable.
Je me suis peut être trop projeté dans cette histoire, du fait de ma pathologie et d'avoir toujours dit que je ne voulais pas etre un poids pour les fils. Que j'aurai recours aussi à ce suicide assisté. Je pense que le moment voulu, je repenserai à Edith pour puiser mon courage d'aller jusqu'au bout
Merci à Carole fives pour cet excellent roman
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La liberté de choisir de partir dignement quand on se sait atteint d'un mal incurable, de ne pas imposer à sa famille un état qui n'a plus rien de la personne en elle-même, la liberté de choisir pendant qu'il est encore temps.
Voilà un sujet qui me tient terriblement à coeur.

Edith a décidé de partir, sereinement, c'est sa décision et ce matin, Edith et sa famille partent pour le dernier voyage en Suisse.
À part Edith qui ne s'exprime pas, nous faisons connaissance avec ses enfants, son mari.
L'incompréhension des uns, la résignation des autres.
Il y a une véritable introspection de chacun, d'élucubrations existentielles, sous des airs de départ en vacances c'est un flot d'émotions dans cette voiture qui les mène en Suisse.
Apprécier des moments qui seront les derniers et garder à jamais le souvenir d'un sourire, d'une joie, de la vie.
Ça semble paradoxal mais c'est ce dont il s'agit, la vie avant tout, Edith ne veut pas que les personnes chères à son coeur subissent sa maladie qui se dégrade.

J'ai adoré cette lecture, elle aborde un sujet très délicat et la position personnelle que l'on a sur ce dernier nous appartient mais l'autrice le fait d'une manière subtile et respectueuse.
Elle n'alourdit pas les émotions de ses personnages et respecte le ressenti de chacun d'entre eux, ils ont le droit d'être triste, en colère, dénués de ressentis.
C'est un voyage qui n'est pas sans rappeler celui d'un départ en vacances mais le retour se fera sans Edith, qui a décidé de son jour et de son heure.
Ainsi, c'est un roman choral où chacun des membres de cette famille va livrer ses souvenirs, son émotion sur l'acte à venir, c'est tantôt touchant, tantôt troublant mais c'est surtout très très humain.

C'est une lecture que j'ai achevé avec l'espoir qu'un jour, en France, on octroie cette liberté de choisir sans devoir changer de pays.
Pour la note personnelle et sur des propos qui n'engagent que moi, si un jour je suis malade et que les médecins n'ont plus aucun protocole à me proposer, je voudrais avoir cette liberté de choix.
Ne pas faire subir à ma fille ma dégradation, qu'elle garde le souvenir d'un dernier sourire et pas de sa maman qui est là sans ne plus vraiment l'être.

Merci infiniment à Carole Fives pour ce sublime roman et merci à Netgalley pour cette belle découverte.
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Edith souffre d'une maladie dégénérative. Elle se sait condamnée à la dépendance et la souffrance. Infirmière puis avocate, le respect de la liberté a guidé sa vie et il guidera sa mort. Edith a décidé d'aller en Suisse, pays dans lequel l'assistance au suicide existe depuis 1942. Elle refuse d'attendre de ne plus être libre de choisir. le roman début 48h avant "le jour et l'heure" du rendez-vous.
Edith, accompagnée de Simon son mari et d'Audrey, Anna, Jeanne et Théo prennent la route pour Bâle. Réunis dans la même voiture, comme à l'époque de l'enfance, ces six adultes s'apprêtent à vivre leurs derniers moments tous ensemble. Au fil des chapitres, chacun exprime sa colère, sa fierté, sa peur. La force et la réussite de ce roman est la présence réelle et lumineuse de la vie. La mort n'existe pas s'il n'y a pas la vie mais Edith nous rappelle que l'inverse est vrai également.
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Carole Fives s'empare du sujet de l'euthanasie avec délicatesse, empathie et émotion mais la fin n'est pas à la hauteur du livre, comme s'il manquait un bout ou que l'autrice n'avait pas su comment finir. C'est vraiment dommage. j'ai d'ailleurs hésité entre 3 et 4 étoiles

Sinon, j'ai adoré la justesse quant-aux sentiments des enfants ( 4 adultes) et du père. La finesse du style qui ne juge pas mais donne les faits. le choix des personnages et de leur métier qui apportent de la profondeur. En 140 pages, l'autrice nous confronte à nos propres émotions sur l'euthanasie, c'est comme d'habitude bien écrit et trés bien ressenti.
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Pour son 7e livre, Carole Fives nous offre un beau texte sur une épineuse question qu'en France on évite depuis des décennies : la fin de vie.
Ce n'est pas un texte grave, ni larmoyant.

Une famille de 4 frères et soeurs, adultes, médecins pour la plupart, accompagne les parents dans un road trip à destination de la Suisse où la maman, Edith à un rendez-vous important.
Une association helvétique à accédé à sa demande de « mort volontaire assistée ».
Son dernier voyage, elle le voulait avec son mari et ses enfants.

L'autrice nous dresse les portraits des vivants, ceux qui restent avec leurs doutes, leurs assurances et leur entière humanité.
Elle montre bien le conflit qui anime le médecin quand il est confronté à la déchéance de son patient, quand il sait que la mort sera la seule issue comme pour nous tous d'ailleurs.
Elle pose la question de savoir si il n'y a pas une forme de déni chez les soignants.
Elle fait écho au merveilleux livre de Delphine Horvilleur : « Vivre avec nos morts » : oui la mort fait partie de la vie, nous y passerons tous, mais doit-on toujours en faire une tragédie ?
Ne peut-on pas en faire un moment d'Amour auprès des siens ? Notre rôle, à nous vivants n'est-ce pas d'accompagner nos aînés pour les rassurer et les entourer du mieux que nous pouvons ?
Carole Fives milite pour la liberté ultime qui peut animer chacun d'entre nous, le CHOIX.
Elle n'impose rien !
Son livre replace LA MORT au centre de nos vies, de notre société.
Si la France est un pays laïque, pourquoi est-ce si compliqué alors d'en parler ?
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Décision tellement difficile mais compréhensible pour la personne qui l'a prise. Décider du jour et de l'heure de sa propre mort. C'est la décision d'Edith suite à la dégradation de son état à cause de sa maladie.
C'est l'histoire de ce voyage vers la mort, en Suisse où cela est possible, en famille, Simon, le mari, Edith donc et leurs quatre enfants qui vivent la situation de 4 façons différentes.
C'est cette histoire que Carole Fives nous relate et c'est extrêmement touchant et mine de rien remuant car comment nous, si cela nous arrivait, réagirions?
Petit récit chorale où chaque personnage raconte sa vision des choses, sa place dans la famille, son vécu et le après.
Poignant, très bien écrit et sensible qui questionne le lecteur.
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