La lecture de Porcelâme - La Voie du Kirin m'a été permise grâce à l'opération masse critique. Je remercie Babelio, les éditions Bayard et
Célia Flaux pour l'envoi de cette super découverte dont vous pourrez lire ma critique ci-après.
Il faut être adolescent ou se remettre dans la peau de l'adolescent qu'on a été pour lire Porcelâme - La Voie du Kirin. En effet, il s'agit d'un roman à classer dans la littérature jeunesse et il faut l'apprécier comme tel.
Célia Flaux nous entraîne dans un univers fictif fortement inspiré par l'époque des Samouraïs au Japon. L'Empire, monde dans lequel se déroule l'histoire, est divisé en cinq clans, chacun étant affilié à un dieu animal :
-le clan du Kirin (du chinois Qilin, sorte de cheval à écailles) pour les sages,
-le clan du Tigre pour les guerriers,
-le clan du Dragon pour les rusés et où se trouve le domaine impérial,
-le clan du Phénix pour les érudits,
-le clan de la Tortue pour les commerçants.
À sa naissance, chaque être humain possède une petite statuette en porcelâme, matière magique, qui reflètera l'état de son âme jusqu'à sa mort et au-delà.
Le roman nous propose de suivre l'histoire de trois jeunes gens dont les chemins se croiseront assez vite au cours du récit. Il y a Tomoe, jeune femme exerçant le métier de guide sur la montagneuse voie du Kirin où se pressent les pélerins au retour des beaux jours. Gintaro, du clan du Dragon, fils de l'expert impérial sur les porcelâmes. Kiyoshi, rōnin (samouraï qui n'a pas prêté allégeance à un seigneur) chargé d'escorter Gintaro lors de la mission confidentielle que lui a confié l'Empereur.
Maintenant, je vais vous dire pourquoi Porcelâme est un excellent roman. Quatre raisons selon moi :
1. Des personnages attachants qui incarnent avec leurs parcours respectifs les difficultés des jeunes adultes à trouver leur chemin et leur identité. Tous dans la période où l'on se rend compte que la vie n'est pas juste mais qu'elle complexe. Les personnages secondaires sont aussi intéressants comme Monsieur Fujita, Ryo Sasaki ou Wataru.
2. Une ouverture intéressante sur la culture et la civilisation japonaises même si le récit se déroule dans un monde fictif et non au Pays du Soleil Levant à l'âge d'or des samouraïs. On apprend le vocabulaire d'une culture désormais très populaire en France.
3. Une bonne transition entre l'enfance et l'âge adulte. Pour cela, la présence des dieux animaux est éclairante. Quand on est petit, les personnages des livres et dessins animés sont des animaux qui seraient des peluches vivantes. Dans Porcelâme, les animaux sont toujours présents mais ils sont désormais plus distants.
4. Une histoire qui stimule l'imagination et quand on est jeune, c'est important d'avoir ces stimulations qui nous permettent plus tard d'occuper nos périodes d'ennui malheureusement de plus en plus en rares à l'ère des écrans tous puissants.