AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,51

sur 196 notes
5
8 avis
4
13 avis
3
12 avis
2
0 avis
1
1 avis
Ce livre m'a touché, au plus profond de moi. Il est écrit avec une grande sensibilité et surtout, beaucoup de pudeur. Je suis passée, comme l'auteure, par cette étape importante de ma vie, cela m'a peiné mais paradoxalement, fait grandir aussi. Un très bon livre qui fait du bien.
Commenter  J’apprécie          110
Livre choisi après avoir lu d'excellentes critiques sur cet auteur dont je n'avais jamais entendu parler. Elle est Belge et membre de l'Académie Royale de Belgique, où siégèrent Colette, Simenon, Anna de Noailles, Cocteau et bien d'autres plumes illustres.

Mais foin de ces mondanités littéraires, le sujet de ce livre est abordé avec beaucoup de réalisme, et non comme un exercice de style.
La photo de couverture est éloquente: d'un côté la masse énorme du passé et des souvenirs de toute une vie, de l'autre une petite "topolino" rouge qui symbolise la vie, le mouvement, l'avenir. Comment ne pas se laisser écraser, étouffer, envahir, submerger, par ce raz de marée de meubles et d'objets qui s'est amoncelé pendant des décennies dans la maison familiale?

Comment contenir ces émotions qui viennent aussi nous submerger quand nous retrouvons de précieux fragments d'une histoire qui nous concerne de façon tellement intime, si personnelle? Photos anciennes, portraits de visages chéris, lettres jaunies, vieilles dentelles ou babioles sans valeur qui font remonter des souvenirs d'enfance, des récits familiaux, ils semblent conspirer pour nous donner des remords.
Comment résister pour ne pas être happé par un passé qui ne veut pas tomber dans l'oubli?

Lydia Flem décrit avec justesse les dilemmes auxquels sont confrontés les héritiers: vouloir tout conserver, c'est devenir gardien de musée. Et vouloir tout jeter, c'est trahir la mémoire des siens, se montrer déloyale et ingrate.

Alors on doit trier, et passer par le chagrin, le découragement, l'agacement, la crise de nerfs, l'envie de tout envoyer au diable, et surmonter la lassitude et les accès de nostalgie.
En parcourant les chapitres, je souris en constatant que nos parents ont tous eu les mêmes habitudes conservatrices, mettant de côté et accumulant leurs trésors au fond des caves et des greniers, des boites et des enveloppes, des tiroirs et des placards.
Et je partage son avis: ne vaut-il pas mieux faire cadeau de son vivant, quand viennent les enfants et petits enfants, de ces chers objets qui resteront après nous?
Lydia Flem nous livre avec délicatesse et sincérité une expérience humaine sur cette étape mystérieuse de la vie: la disparition.
Commenter  J’apprécie          263
On y va, on n'y va pas ? Peur des émotions induites ? Finalement, j'y suis allée. Très rapidement j'ai compris que je ne suis pas forcément d'accord avec l'auteur. Chaque cas est différent, évidemment. Moi, je ne suis pas fille unique. C'est une nuance importante. Cela a permis que je me mette à distance. Je peux lire Lydia Flem, même ce qui me touche particulièrement, parce qu'on passe par toutes les émotions, du rire aux larmes, de la tendresse à la colère. C'est un livre-pansement, qui n'a pas de point final ( comme je comprends l'auteur). C'est aussi pour moi un axe de réflexion sur mes propres façons d'agir, d'être avec mes enfants, sur la passation des objets bien sûr mais aussi sur la passation de notre histoire personnelle.
Un très beau livre.
Commenter  J’apprécie          90
Ce roman décortique tous les sentiments ressentis lorsqu'il faut " vider " la maison de ses parents, non seulement de ses biens matériels, mais aussi de ses souvenirs.
Rude tâche !
J'ai pensé, à un certain moment, suite à une énumération un peu longue, à un inventaire " à la Prévert ". Ne manquait que le raton laveur.
Très intéressant car bien analysé.

Commenter  J’apprécie          110
"Comment j'ai vidé la maison de mes parents" de Lydia FLEM (Ed Seuil, 2004) fait partie de ces livres 'tranches de vie' que d'aucuns ont besoin d'écrire pour trouver la sortie du labyrinthe de leur vie, tandis que d'autres ont plaisir à les lire pour l'effet miroir que ce genre littéraire opère quasi chaque fois; miroir, heureusement, suffisamment déformant pour pouvoir en sourire.

Lydia FLEM ne renie pas ici sa formation de psychanalyste mais sa plume reste légère sans être mièvre, drôle sans être hors propos. Elle nous introduit à la question fondamentale de l'héritage. Quant des parents nous lèguent des biens, explicitement, ils nous confirment leur envie de nous voir devenir les responsables et propriétaires de ce qu'ils nous donnent. Quand nous héritons, nous devenons brusquement et totalement maîtres de la destinée des biens qui ne nous ont jamais été donnés et que nous n'avons jamais pris. Ils nous tombent dessus avec l'obligation de décider ce que nous en ferons... Dilemme! Garder, jeter, donner ou (pire parfois) vendre?

Peut-on se détacher d'une histoire qui est aussi la nôtre? Car vider la maison de ses parents, c'est partir à leur découverte, apprendre à propos d'eux ce qui jusque là avait été tu. C'est violenter leur silence et, tout en même temps, assurer la solidité de la lignée, redécouvrir nos racines et interroger notre mode de vie, en total décalage, souvent, avec celui de nos parents.

"Comment j'ai vidé la maison de mes parents" est un petit livre qui parlera à certains, probablement de manières très différentes ou qui laissera indifférent... A chaque lecteur de se positionner en fonction des greniers qu'il a déjà ou aura encore à vider.
Commenter  J’apprécie          91
Un ouvrage authentique, qui parle. Certes il ne détient pas toutes les réponses mais il nous accompagne dans cette douloureuse épreuve qu'est la perte d'un parent. le retour d'expérience de l'auteure nous permet de prendre du recul.

Un beau recueil.


Commenter  J’apprécie          20
Lydia Flem a su mettre des mots, ses mots, sur les sentiments mêlés de colère et de désespoir, ces « orages émotionnels » qui envahissent les enfants (souvent eux-mêmes déjà âgés) chargés de « ranger » ou plutôt de « vider » la maison familiale lorsque leurs parents sont partis pour on ne sait quel ailleurs.

Ce qui reste, c'est la trace de toute une vie. Les objets ont le mauvais goût de survivre.

Petits carnets, ficelles, linges usés et objets précieux, tous sont soumis au même dilemme : garder, offrir, jeter ou vendre. Surtout jeter, d'ailleurs.

Avec son style efficace et teinté d'un humour qui est la politesse du chagrin, Lydia Flem offre un petit livre-viatique qui peut aider ceux qui sont confrontés à cette tâche effroyable, mais inévitable.
Commenter  J’apprécie          70
Assez émouvant comme petit livre portant sur un sujet douloureux, le deuil de nos parents. Comment clore un pan d'une vie, que faire de tous ces souvenirs qui se sont amoncelés au fil des années ? Vider la maison de ses parents, pas chose aisée, un vrai crève coeur. Double perte, celle des parents aimés et tous les objets qui rappellent aux bons souvenirs. Difficile, ce mot est déjà bien faible face à cette épreuve.
Une belle réflexion sur le deuil mais aussi sur les objets.
Un court récit mais intense chargé de ce vécu.
Nous sommes tous confrontés un jour ou l'autre à ces moments pénibles, lire ce petit récit peut sans doute vous apporter une lumière, un soutien, même si chaque cas est différent, et vécu plus ou moins sereinement, nous ne pouvons restés indifférent à ce passage de notre existence.
Commenter  J’apprécie          210
Livre bouleversant d'émotions que chacun d'entre nous affronte un jour. Tâche difficile que de vié la maison de ses parents. " comment recevoir des choses qu'on ne vous a pas données". Pour la narratrice, "l'héritage n'est pas un cadeau".
Commenter  J’apprécie          10
Avec beaucoup de sensibilité et une grande précision, Lydia Flem aborde un sujet grave, celui du deuil des parents : tous, un jour (du moins dans la logique plus ou moins naturelle des choses) nous perdrons nos parents, et la séparation se marquera notamment par une autre forme de présence, qui pourrait se révéler encombrante : l'héritage qu'ils nous légueront.

Lydia Flem est non seulement écrivain mais elle est aussi psychanalyste. Cela se ressent, notamment par ses références à Freud, dans la réflexion approfondie qu'elle mène sur la mort des parents quand on est un adulte déjà accompli, sur l'ambivalence des sentiments qui peuvent survenir : « Comment oser raconter à quiconque ce désordre des sentiments, ce méli-mélo de rage, d'oppression, de peine infinie, d'irréalité, de révolte, de remords et d'étrange liberté qui nous envahit ? » (p. 9) Car dans notre société, peu d'espace, peu de temps sont accordés aux endeuillés pour traverser la perte et retrouver un nouvel équilibre des relations.

Une des premières réalités les plus visibles de ce travail de deuil est l'héritage, c'est-à-dire se retrouver tout à coup propriétaire légal de biens que les parents ne nous ont pas nécessairement transmis, donnés clairement de leur vivant. Que faire des objets, des papiers, des souvenirs personnels, de cette maison à vider ? Vider, un verbe cruel que Lydia Flem égrène avec une grande lucidité.

Face à cette tâche, elle est d'abord et avant tout une fille, une fille unique qui prend d'abord le temps de raviver les derniers jours, les derniers instants de ses deux parents, et surtout de sa mère partie en dernier, et dont elle a respecté les dernières volontés. Un respect qui apaise un peu sa douleur et l'aide à trouver grâce aux yeux de cette mère jamais satisfaite des efforts de sa fille pour se faire aimer telle qu'elle était. Vient ensuite le temps, long, terriblement long, souvent teinté d'amertume, d'incrédulité, où il lui faut ranger, trier, vider la maison, pièce par pièce. Une maison où ses parents ont accumulé et gardé les papiers, les objets, les souvenirs de toute une vie, sans jamais rien jeter. Une tâche gigantesque, presque insurmontable et pourtant libératrice pour une fille qui n'avait jamais vraiment trouvé sa place dans la lignée familiale marquée par la Shoah et les nombreux membres déportés et gazés à Auschwitz. Une histoire que ses parents n'avaient jamais racontée clairement à Lydia, comme pour se protéger et pouvoir recommencer une nouvelle vie malgré l'horreur.

Ainsi, au fur et à mesure des découvertes, des choix cornéliens, « garder, offrir, vendre ou jeter », Lydia Flem peut à la fois se détacher et se réapproprier l’héritage de ses parents. En témoignent les listes, les longues listes d’objets trouvés dans la maison, le passage très émouvant sur les vêtements cousus et portés par sa mère, les dons qu’elle réussit à faire à des amis pour que les choses puissent vivre une nouvelle vie. Et ainsi à travers ce lent travail minutieux, l’héritière passe du chagrin à la joie, de la mort à la renaissance. On sent que les souvenirs ne sont pas achevés, il n’y a pas de point final à ce premier volet d’une trilogie autobiographique.
Commenter  J’apprécie          191




Lecteurs (482) Voir plus



Quiz Voir plus

Freud et les autres...

Combien y a-t-il de leçons sur la psychanalyse selon Freud ?

3
4
5
6

10 questions
438 lecteurs ont répondu
Thèmes : psychologie , psychanalyse , sciences humainesCréer un quiz sur ce livre

{* *}