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sur 278 notes
Après le colossal succès du roman Les apparences, les lecteurs assidus de Gillian Flynn étaient à la diète depuis 2012. L'auteure était bien occupée à transposer son histoire en scénario pour l'adaptation cinématographique (Gone girl de David Fincher).

Les Éditions Sonatine ont pensé aux lecteurs sevrés, donc je fais clairement partie, en nous proposant une nouvelle inédite de Gillian Flynn : Nous allons mourir ce soir. Loin d'un simple pis-aller, cette courte histoire de 60 pages est du Flynn tout craché. Un plaisir bref mais intense, qui a valu à ce texte le prestigieux prix Edgar-Allan-Poe de la meilleure nouvelle 2015 (c'est Stephen King qui lui a succédé en 2016, preuve que ce prix n'est pas donné au premier venu).

On pouvait s'inquiéter de retrouver une auteure affadie et édulcorée après un tel succès mondial. La première phrase du récit rassure immédiatement et donne le ton : « Si j'ai cessé de branler des mecs, ce n'est pas parce que je n'étais pas douée pour ça ».

Corrosive, immersive, sombre, étrange, subversive, drôle, effrayante. Tant d'adjectifs qui semblent antinomiques mais qui résument ce court mais épatant récit. Un vrai plaisir de lecture, par la grâce de l'écriture acérée de l'auteur et de sa formidable histoire à retournements de situations.

Il n'est pas aisé d'embarquer ainsi le lecteur en si peu de pages. le défi est ici relevé haut la main (sans mauvais jeu de mots en lien avec la première phrase du texte).

Un shot de Gillian Flynn, ça n'a pas de prix (ou plus exactement 7 euros). Reste à faire preuve d'une infinie patience pour enfin la retrouver dans un vrai roman.

A noter le travail des Éditions Sonatine, qui proposent ce texte sous forme d'un magnifique livret au format poche avec une couverture cartonnée et brillante (qui rappellera au bon souvenir de l'édition du roman Les apparences). Un si bel objet et un si bon texte pour si peu d'euros, c'est cadeau.
Lien : https://gruznamur.wordpress...
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Si j'ai cessé de branler des mecs, ce n'est pas parce que je n'étais pas douée pour ça. J'ai cessé de branler des mecs parce que j'étais la meilleure. »

Voilà un incipit qui, si j'ose dire, n'y va pas de main morte pour une petite nouvelle très joliment édité par Sonatine, qui surfe sur l'immense succès de l'auteur des apparences dont on a dit tout le bien qu'on pensait du livre à sa sortie :

Je te manipule, Tu me manipules, elle te manipule : Gillian Flynn, depuis les apparences qui a donné au cinéma l'immense « Gone girl » de David Fincher, nous manipule et on adore ça. Aucune raison de s'en priver cette fois encore!!
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Une nouvelle vite lue, intéressante sans être passionnante. le ton est direct (l'héroïne est une ancienne branleuse, au premier sens du terme, atteinte du syndrome du canal carpien !), on est entre suspense et terreur dans une maison qui nous rappelle Shirley Jackson ou Stephen King. le format "nouvelle" fait que les personnages (dont la maison) sont assez peu fouillés, ce qui est peut-être dommage. Néanmoins une bonne lecture.
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D'entrée de jeu on peut dire que Gillian Flynn nous surprend, sa narratrice (qui restera anonyme tout au long du récit) commence en effet son histoire de façon assez abrupte : « Si j'ai cessé de branler des mecs, ce n'est pas parce que je n'étais pas douée pour ça. J'ai cessé de branler des mecs parce que j'étais la meilleure. »

Vous vous demandez peut-être comment on devient branleuse professionnelle… exactement comme on devient serveuse ou cadre supérieur : « J'avais répondu à une petite annonce pour un boulot de réceptionniste. En fin de compte, « réceptionniste », ça voulait dire « pute ». » Pas vraiment une vocation mais il faut bien faire bouillir la marmite : « Franchement, je préférerais être bibliothécaire, mais je m'inquiète pour la sécurité de l'emploi. Les livres, ça pourrait bien être temporaire ; les bites sont éternelles. »

Bon admettons, mais alors pourquoi s'arrêter en si bon chemin ? « J'ai abandonné parce que, quand vous pratiquez 23 546 branlettes sur une période de trois ans, le syndrome du canal carpien, ça devient une réalité. »

Forcément avec ce genre de travail de proximité, notre narratrice a eu le temps de développer un certain talent, non seulement pour astiquer les manches, mais aussi pour lire en ses interlocuteurs comme dans un livre ouvert. Afin de ménager son poignet, fragilisé par ce travail manuel de haute précision, elle décide tout naturellement de se lancer dans la voyance.

Désolé pour cette longue ouverture, mais il fallait que je montre à la hauteur de ce que propose ce petit bijou qu'est Nous Allons Mourir Ce Soir. On entre véritablement dans le vif du sujet quand notre voyante de pacotille rencontre Susan Burke, une riche bourgeoise qui semble avoir quelques soucis avec son beau-fils et/ou leur nouvelle maison. du coup notre voyante se verrait bien dans la peau d'un exorciste ; mais elle ignore dans quel merdier elle vient de s'engager…

Avec cette nouvelle Gillian Flynn réussit un véritable tour de force mêlant humour, cynisme, manipulation, mensonge et bien des questionnements dans un condensé hyper addictif. Et c'est bien là mon seul et unique regret, je reste persuadé que l'auteur avait matière à étoffer certaines transitions (format oblige l'histoire prend parfois des raccourcis un peu abrupts) et l'ensemble de son récit afin d'en faire un (excellent) roman. Peut être pas un truc de 500 pages mais bien 250 / 300 pages… voilà qui aurait comblé plus d'un lecteur, même si je suis parfaitement conscient que ça ne demande pas la même somme de travail pour l'auteure.

Il n'en reste pas moins que cette nouvelle est une réussite, un véritable plaisir à se laisser emporté par un tourbillon dont on a du mal à discerner le vrai du faux (qui manipule qui ? d'où vient la menace ? Miles ou Susan ? les deux hypothèses sont plausibles). L'auteure s'offre même le culot de ne pas totalement lever le voile sur ces interrogations, la fin ouverte laisse au lecteur le soin de se faire sa propre opinion. Et le pire c'est que ce n'est pas frustrant, au contraire on se prend volontiers au jeu (quitte à relire certains passages afin de vérifier quelques détails troublants).

Nous Allons Mourir Ce Soir brille par son originalité et mérite amplement le Edgar-Allan-Poe Award remporté en 2015 dans la catégorie meilleure nouvelle (pour la petite histoire en 2016 c'est la nouvelle Necro de Stephen King qui a remporté ce prix).
Lien : https://amnezik666.wordpress..
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"Si j'ai cessé de branler des mecs, ce n'est pas parce que je n'étais pas douée pour ça. J'ai cessé de branler des mecs parce que j'étais la meilleure."
Dès les premières ligne, le décor est posé... et bien posé! La narratrice dont on ne connaîtra pas le nom ne fait pas dans la dentelle.
Mais 23 546 branlettes en trois ans, ça use, ça use, ça use le poignet. Atteinte du syndrome du canal carpien, elle va changer de voix professionnelle (l'attelle sportive et le bruit du velcro manquant quelque peu de glamour) et passer à l'avant de la boutique pour devenir voyante.

Les clientes se succèdent, avides de passion et d'espoir. Jusqu'à Susan Burke. Cette femme est différente. "Je ne sais pas pourquoi je suis là" lui dit-elle dès sa première visite. Sa vie s'écroule, elle a peur: "Il se passe quelque chose à la maison."
Pour la narratrice, ça ne pouvait pas mieux tomber : elle songeait justement à se lancer dans le business du nettoyage d'aura domestique. Brûler de la sauge en récitant des incantations, ça rapporte pas mal! Sauf que...

Gillian Flynn nous plonge dans un univers étrange et malsain. Qui manipule qui et dans quel but? Jusqu'au dénouement, le lecteur se posera la question... et sera très frustré!
J'ai lu cette nouvelle avec frénésie et, si j'ai une chose à lui reprocher, c'est qu'elle est trop courte!
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Une nouvelle de 60 pages est toujours un grand défi à relever pour les écrivains. Comment réussir à capter et embarquer l'attention du lecteur ? Ne pas trop lui en donner ni ne rien lui dévoiler est bien risqué : bah oui, si les premières lignes n'attirent pas, ce n'est pas la 60ème page qui va le faire. Mais là, Gilian Flynn a fait fort, m'emmener dans un climat d'horreur et de pression avec un personnage féminin principal dont on ne connaît pas le prénom mais dont on connaît juste le métier fort manuel ! C'est une lecture qui monte en puissance au fur et à mesure des pages tournées avec des révélations et des manipulations subies par notre narratrice. Sans nous oublier, nous, on est manipulé : qui et que croire ? Qu'est-ce qui vous arrange le plus ? J'ai bien apprécié cette courte découverte.
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Il faut tout de suite admettre que Gillian Flynn sait poser ses personnages et ses ambiances.
En quelques lignes elle esquisse un personnage comme des dessinateurs traces en deux trais le visage de quelqu'un.
Sa maîtrise dans la gestion de l'ambiance et du contexte arrive à nous faire douter de nos repères et nous oscillons entre les genres. C'est bien pensé, bien mené, bien écrit.
Mais je dois dire que la fin m'a un peu déçue, j'aurais aimé quelque chose de plus tranché.
Peut-on dire que c'était un bon moment de lecture? Je ne sais pas, 60 pages, c'est quand même fort court. Disons plutôt que c'était un bon instant de lecture.
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Ce petit livre propose une jolie manière de se mettre la tête en bas, de n'y rien comprendre, de ne pas savoir ou l'on va, de se tromper, de s'égarer et d'y aller avec plaisir.

En plus ça commence délicieusement bien et c'est drôle.
Lien : http://noid.ch/nous-allons-m..
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Il faut un certain talent, ou un talent certain pour raconter en 60 pages qui ne prendront pas plus d'une heure pour d'une part vous raconter une histoire, et d'autre part vous balader, et finalement vous duper sur toute la ligne.

C'est le cas ici, avec Gillian Flynn qui mêlant le noir et l'ironie bâtit une trame fort intéressante.

Le seul souci, pour moi, ici, c'est le format. En effet peu à l'aise avec la nouvelle, je n'adhère pas à la fiction dans un format condensé. Il faut toujours un peu de temps pour entrer dans ma" bulle livresque". Tout cela va trop vite. J'ai fini ma lecture avant d'avoir eu le temps d'être dedans !

Lien : http://leblogdemimipinson.bl..
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60 pages, c'est malheureusement beaucoup trop court pour un roman de Gullian Flynn !! Lu d'une traite, ce court roman nous retourne cependant sans aucun doute les méninges et nous laisse pantois en le refermant. Même en si peu de pages, l'auteur arrive à nous imprégner de l'ambiance, faire connaissance avec les personnages, et nous embarquer dans de folles suspicions.
Cette histoire aurait fait merveille sur plus de longueur, mais je crois que tout le talent de Gullian Flynn réside ici à nous servir une histoire machiavélique et à nous faire frissonner en un minimum de paragraphes.
Et surtout...à laisser le lecteur se débrouiller avec ses questions. Efficace !
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