Autant Charlemagne Tricotin était un individu intenable et au combien malin et opportuniste, son petit-fils, Marcello, semble bien être, tout au contraire, "dans le rang", instituteur qu'il est dans un petit village italien.
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En avant comme avant" s'était terminé sur une révélation monumentale. On attendait vivement la suite des aventures du héros. Mais voilà : comme Charlemagne,
Michel Folco est malin et surgit là on ne l'attend pas, constamment déconcertant. le "long prologue" qui débute le roman nous narre le jour fatal pour Charlemagne puis nous voilà propulser 80 ans plus tard... un léger saut chronologique. L'appétit du lecteur n'en est que plus ouvert. Nous allons donc remonter l'histoire par une série de va-et-viens entre présent et passé et, aux côtés de son petit-fils Marcello, découvrir peu à peu ce qu'est advenu Charlemagne au cours de durant la Révolution française puis sous l'Empire. Bien sûr, entre les deux, il y a le fils de Charlemagne, personnage aussi haut en couleurs que son géniteur. Celui-ci va laisser une épreuve à son fils qui se révélera une vraie gageure et un apprentissage de la vie comme on ne l'aurait souhaiter à personne.
Michel Folco ne recule devant rien : au fil des chapitres, l'histoire devient de plus en plus culottée, énorme. Marcello en voit de toutes les couleurs ; c'est peu de le dire. Jusqu'à ce qu'on en vienne à en éprouver un malaise. Mais le héros s'en sort et c'est finalement d'autant plus jouissif pour le lecteur qu'il revient de loin. L'histoire se termine par une double apothéose : on aura rarement été aussi éberlué par la fin d'un roman. Celle-ci permet enfin de comprendre le titre et de méditer sur le sujet et la morale qu'on peut tirer de ce qui est aussi une fable écologique. Une lecture à conseiller aussi aux jeunes générations le nez sur leur smartphone.