Frédégonde, la perce-siècle

Frédégonde est une petite fille fort singulière. Voyez plutôt : Il suffit qu'elle prononce sa formule magique : « Rutabaga, topinambour et salsifis ! Allons voir ailleurs si j'y suis ! » Et la voilà qui change carrément de siècle. C'est bien commode de disparaitre d'une époque pour réapparaitre dans une autre, surtout lorsqu'on est une fillette rebelle qui n'aime pas s'habiller à la mode. Mais il faut la comprendre, Frédégonde l'indocile, car les vêtements féminins des siècles passés sont plutôt des carcans pour les femmes. Imaginez votre cou enserré dans une collerette raide, le corps caché sous des hanches postiches, la tête surmontée d'une perruque poudrée haute et encombrante, non vraiment, tout cela n'est pas pour Frédégonde.
Frédégonde traverse des guerres, la révolution et découvre l'émancipation de la femme. Elle peut enfin porter des vêtements pratiques pour conduire une voiture ou piloter un avion.

Grâce à cette histoire pleine d'énergie et de fantaisie, on traverse l'histoire à grand pas mais l'intérêt de cet album, c'est de montrer combien la femme a été prisonnière d'une mode qui entravait ses mouvements et comment le vêtement féminin a évolué pour devenir confortable au fur et à mesure que s'émancipait la femme.
On découvre tout un vocabulaire relatif à l'histoire de la mode comme hennin, vertugadin, brocart, crinoline…mais pas de panique, tout est expliqué dans un lexique en fin d'ouvrage.
J'ai beaucoup aimé l'esprit rebelle de Frédégonde qui nous mène jusqu'à l'émancipation féminine.
Les illustrations, qui mélangent peinture et collage, sont hautes en couleur et pleines de fantaisie onirique.
Un bel album qui propose plusieurs niveaux de lecture et qui saura enchanter les petites filles comme leurs mamans, mamies, taties etc…
Je remercie les éditions Didier Jeunesse et Babelio pour cette lecture fort amusante et instructive.

Je remercie les éditions Didier Jeunesse et l'opération masse critique de Babelio qui m'auront permis de découvrir ce très beau livre, né d'une collaboration entre Béatrice Fontanel (auteur) et Lucile Placin (illustratrice), qui ont réalisé là un bien bel ouvrage.
Le texte nous fait suivre une petite fille née il y a environ mille ans, et qui voyage vers le futur, jusqu'au début du 20 ème siècle. Une belle façon d'aborder L Histoire. Un texte intelligent qui enrichit le vocabulaire, avec un petit plus pour le lexique à la fin de l'album.
Les illustrations quant à elles sont vraiment magnifiques! Beaucoup de couleurs, le souci du détail... de l'Art!
On pourrait penser que ce livre dont l'héroine est une petite fille, est réservé justement aux jeunes lectrices... et justement il n'en est rien! Je crois qu'il est parfaitement uni sexe et bien de notre temps ou garçons et filles évoluent sur un pied d'égalité.
Je suis conquise! Une superbe découverte.

Il était une fois Frédégonde, pas Ra mais Frédé, pour les amies.
Ses origines pousseront dans une rose (une rose, c'est toujours mieux qu'un choux, pas vrai? C'est certainement une princesse, cette Frédégonde).

L'enfant trouvée avait déja beaucoup à dire pour un enfant et l'on nous dit dans le livre que quelqu'un tentera de la bercer au son du " Psaltérion" pour calmer ses foudres( on a cherché, forcément:
wiki/Le psaltérion ou nonca est un instrument de musique à cordes qui date de la Grèce antique et qui réapparaît au Moyen Âge ; il est fréquemment représenté, illustré ou sculpté à partir du Xᵉ siècle...).
Cette histoire est un récit historique donc et qui nous ramèrera loin, au moins au temps des psaltérions, sera t-on sûr.

Frédégonde est une exploratrice un peu magicienne qui amorcera des allers vers le futur, insatisfaite des libertés données aux princesses.
Nous tenterons de nous montrer attentifs pour ne rien louper d'important dans les faits d'armes de la jeune Frédégonde et il y en aura.
Mais qui a eu ces idées folles de vouloir rendre les princesses, les marquises, les duchesses, les filles, jolies en les enfermant dans des tissus à double-tour?
Ces modes rendaient folles de jalousie à chacune de ses époques mais quelle torture que de vouloir être belle et de rester au goût du jour?
La première de couverture nous confiera que le personnage était une révolutionnaire et une combattante (mode en pyjama rose et garde d'épée brandie) pour donner le ton.
Défier la mode, son époque et la société, quel toupet!
Non mais dis donc, Damoiselle Frénégonde, couronnée d'un mono sourcil et cullotée, vous prendriez-vous pour Frida Khalo, mon enfant?
La petiote en rose bonbon rossera les têtes couronnées qui voudront lui dicter sa conduite au berceau à coup de hochet et fera depuis le pied de nez à la mode des grandes dames, déja au 14ème siècle, puis au 15 ème siècle telle un prestidigitateur roi de l'évasion elle s'échappera du corset à lacets règlementaire, prison de beauté pour les femmes...", non non et non... Rutabaga, Topinambour et Salsifis!"..., 16ème siècle elle volera dans les jupons des médisantes et faussera de nouveau compagnie et ainsi de suite, de siècle en siècle, fuira la collerette en dentelle qui étreint le cou, les fausses hanches "vertugadins" qui empèchent de passer les portes, la perruque haute et poudrée de farine...
Y aura t-il un siècle idéale pour les Frénégonde?

L'auteure Béatrice Fontanel imaginera ce petit personnage, espiègle et irrévérencieux comme une crise naturelle et incarnée, un "virus" magique personnifié inattaquable libérateur d'émancipation, ne faisant que ce qui lui plait et disant haut et fort ce qu'elle pense d'un roulement de tambour.
Attention, elles vont l'attraper!

Ironiquement, la petite Frédégonde est la petite Eve des débuts qui pouvait inspirer les femmes des siècles suivants le sien, sa pensée était là au début, une personnalité affranchie et qui d'une formule magique sautera vers le futur pour voir si elle y est, en plus libre.
Quelle pagaille, diraient certains!

L'histoire imaginée par l'auteure Béatrice Fontanel enrichie de rose bonbon ne sera ni naise ni candide, c'est clairement une aventure féministe pour amuser mais aussi éveiller très tôt d'adorables esprits curieux.
"Frénégonde" se montrera un titre drôle à un âge où les filles sortiront tout juste de leurs envies d'aventures de princesse.
Et oui, ce n'était pas le paradis finalement la vie de princesse. Et aujourd'hui? Et celle des filles?
Ces jeunes lectrices riront et s'imagineront peut-être à leur tour avec une pièce-montée en chantilly de faux cheveux, retenant leur respiration dans un buste "taille de guêpe" ou avec ses robes de bal à volant " baleine" qui éloignent physiquement les prétendants trop audacieux qui voulaient des bisous.
C'était à se demander si la mode des belles était vraiment pensée par des femmes, pour des femmes libres de leurs mouvements?
Un album intéressant qui peut libérer quelques questions d'enfants toutes aussi intéressantes.
On aime son rose piquant assumé.

Lorsque Frédégonde nait, il y a presque mille ans, personne ne peut s'imaginer les aventures qu'elle va vivre grâce à son pouvoir magique. En effet, il lui suffit de taper très fort sur son tambour et de dire la formule "Rutabaga, topinambour et salsifis ! Allons voir ailleurs si j'y suis !" et elle peut changer de siècle.
C'est une histoire assez loufoque et drôle qui permet de voir les étapes de l'émancipation de la femme à travers l'évolution des vêtements !
J'aime bien ce personnage impertinent et déterminé qui ne souhaite qu'échapper aux carcans de chaque époque traversée. Elle grandit peu à peu pour devenir une belle jeune femme indépendante et libre !
Le fait que les illustrations la montre en rose fluo permet de bien l'identifier parmi les personnages historiques et de montrer le décalage entre elle et l'époque.
Le lexique proposé à la fin permet, quant à lui, de comprendre le récit car le vocabulaire employé est parfois difficile et technique.
A partir du CE1.

« RUTABAGA, TOPINAMBOUR ET SALSIFIS, ALLONS VOIR AILLEURS SI J'Y SUIS ! »

Née dans une rose grosse comme un chou, Frédégonde, à la frimousse joyeuse et à la chevelure rose fluo, n'est ni frêle ni froussarde, bien au contraire. Elle a le pouvoir magique, grâce à une phrase de son cru, de traverser les siècles et de faire des entrées fracassantes à la cour des reines et des rois. Aussi, la fraîche et franche Frédégonde en a assez qu'on veuille l'attifer à la mode du jour. À bas les fanfreluches et les froufrous ! Elle s'habillera comme il lui en plaira ! Bref, la fantasque Frédégonde est une sacrée friponne.

Dans une langue élégante, voire parfois soutenue, mais qui ne manque pas d'humour, nous suivons notre jeune héroïne à travers les siècles et leur mode. Frédégonde souhaite simplement être libre de ses mouvements et ne pas être engoncée dans ses vêtements. Ainsi, ce sont les modes vestimentaires des femmes, au fil des siècles, qui sont dénoncées, véritables carcans, entraves aux mouvements et qui ne sied pas à notre rebelle assoiffée de liberté.

Ah quelle fraîcheur, quelle verve, quel dynamisme et quel caractère cette petite Frédégonde a ! À l'image des illustrations hautes en couleur et dont nous étions déjà sous le charme depuis Capricieuse, autre album de ce même duo.

Coup de coeur pour cette histoire aux accents féministes bourrée de facéties et de fraîcheur.

Mention spéciale pour les pages de garde au motif toile de Jouy et au lexique situé à la fin de l'ouvrage (restituant le vocabulaire relatif à l'histoire de la mode).