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EAN : 9782246746119
293 pages
Grasset (11/02/2009)
3.12/5   13 notes
Résumé :
" Ferdinand, monstre familier, marchait en nous, de son pas rude, infatigable. " Ferdinand a vécu les deux guerres. Verdun, Douamont, le Chemin des Dames, le front d'orient, les tranchées, la boue, les camarades, en héros. La Seconde Guerre mondiale, il la traverse en résistant puis il est dénoncé, et déporté en 1944 à Mauthausen. Ferdinand aime la guerre. Mais la paix, ce tyran domestique ne sait pas ce que c'est. Ni la famille, ni les enfants, ni la tendresse ne l... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Voilà un livre très difficile à qualifier, après sa lecture je m'interroge toujours : qui est Ferdinand?
Silhouette trapue, visage fermé, attitude taiseuse, l'homme en question fait régner la terreur chez lui.

Ses silences menaçants et ses colères froides terrorisent son épouse :Thérèse et ses quatre enfants:Kiki, Pipe, Paul et l'aîné dit le Baron parce qu'on trouvait qu'il prenait des grands airs.
Il s'appelle Ferdinand, il avait fait la guerre de 14.
"Mais on peut dire qu'il fermait le bec là- dessus...de toute manière le grand principe c'était de la fermer et puis de se tirer de cet enfer domestique autant qu'on pouvait....."
Béatrice Fontanel construit son récit d'une main de maître, s'agit- il d'un roman ou d'un récit familial?
On est en droit de se le demander...
Elle bâtit son ouvrage comme une enquête très maîtrisée.
Elle interroge les enfants soixante ans plus tard.
Elle entreprend un documentaire d'investigation mêlant, distillant et convoquant des voix diverses et contradictoires autant que complémentaires.
Le talent de l'auteur consiste à donner la parole aux uns et aux autres. Elle les écoute, elle leur donne la parole avec leurs souvenirs et leurs états d'âme contrastés.
C'est l'histoire de Ferdinand, un homme ambigu, opaque, mutique, despote à la maison.
C'est un héros courageux et bon dans les combats de la première guerre mondiale, il n'a pas 20 ans, il ramène un camarade blessé sur son dos au péril de sa vie, il l'écrit à ses parents:"C'est en conduisant l'une de ces corvées que j'ai eu un de mes camarades grièvement blessé, puisque la plaie a nécessité l'amputation de la jambe," il reçoit plusieurs croix et citations pour sa bravoure.
Plus tard Ferdinand est blessé et intoxiqué en novembre 17, non évacué, il reste jusqu'au bout,l'officier débrouillard Ferdinand se fait envoyer dans la poudrière des Balkans, c'est plus sûr, la guerre , il l'a dans la peau.
Vingt cinq ans plus tard , résistant aux allemands, déporté à Mauthausen , il ne reviendra pas.
C'est un livre intense mais dont on sort sans connaître vraiment Ferdinand,lorsqu'il est arrêté en 1944, son fils Kiki âgé de 17 ans avoue"Je me suis dit, enfin, une journée tranquille."
Était ce seulement un tyran domestique ou un homme définitivement brisé par les horreurs de la guerre?
Je terminerai en citant Béatrice Fontanel : "Cette guerre de mines finalement, c'est à l'intérieur de Ferdinand qu'elle a creusé ses excavations, dans le calcaire de son être, en lui les fourneaux installés, avec ses mines à feu inattendues que ses enfants subiront jusqu'à la fin sans comprendre."

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N°366– Septembre 2009
L'HOMME BARBELÉ - Béatrice Fontanel – Éditions Grasset

C'est une histoire de famille qui nous est narrée ici, l'histoire d'un homme, Ferdinand, héros de la guerre de 14-18, promu officier, décoré pour faits de bravoure et que la deuxième guerre mondiale retrouve au maquis. Inconnu pour ses propres enfants, ceux-ci refont le chemin à l'envers, après sa mort, avec pour toute boussole son livret militaire et la consultation des archives. de Verdun, de Douamont, du Chemin des Dames aux théâtres d'opérations des Balkans et de la Syrie, le lecteur découvre, par le menu, le parcours de cet homme qui aime la guerre [« La guerre, il l'a dans la peau »], un héros à la démarche mécanique inspirée seulement par le règlement et l'obéissance aux ordres, un soldat qui passent à travers les balles qui pourtant fauchent tant de ses camarades, une sorte de trompe-la-mort qui revient chez lui indemne après ce périple guerrier, presque étonné d'être encore en vie, quelqu'un de compatissant qui sait écouter la détresse des autres. L'entre-deux guerres le rend à la vie civile puis, au cours du second conflit, dénoncé, il meurt à Mathausen. L'exploration de ces archives révèle un homme courageux au combat, volontaire pour les missions périlleuses lors du premier conflit et qui, dans le camp nazi, soutient le moral des prisonniers. Avec un luxe de détails, le récit retrace la dureté des combats auxquels Ferdinand a participé, le froid et la faim dans les tranchées autant que la description macabre du camp, entre chambres à gaz et fours crématoires qui furent le décor de ses derniers moments.

Mais c'est un père dur pour sa famille et pour sa femme, indifférent envers ses enfants au point que lorsqu'il est arrêté par la Gestapo et que chacun comprend qu'il ne reviendra pas, un de ses fils a cette parole « Enfin une journée tranquille ». C'est révélateur! Je me suis pourtant demandé pourquoi il terrorisait ainsi sa famille. On peut y voir le parcours d'un écorché à la jeunesse déchirée par la guerre, comme pourrait le suggérer le titre. Je me suis dit que beaucoup de gens sont ainsi. Peut-être ce Ferdinand méritait-il qu'un roman lui rende justice?

Ils nous est présenté comme un homme à double face, un visage drôle et généreux pour les copains à l'extérieur, officier bon pour ses hommes... et pour sa famille un véritable tyran, entre colères et silences peut-être parce que la guerre qui était intervenue par hasard dans sa vie en était devenue sa seule vraie raison d'exister. Alors la paix ne pouvait être qu'un long moment de désoeuvrement; ce bon soldat s'est débrouillé pour servir en Syrie après les hostilités de la première guerre. Cela avait beau être une histoire banale, au début, je me suis intéressé à ce récit un peu décousu, plein de détails à la fois historiques et banalement quotidiens, pas vraiment bien écrit pour mon goût[Il faut atteindre la première centaine de pages pour que le récit devienne vraiment attachant et plus facile à lire]. Après tout bien des romans sont comme cela maintenant, alors pourquoi pas?

L'originalité de la rédaction tient sans doute au fait que l'auteur donne la parole à divers intervenants pour évoquer la figure de Ferdinand... et ils dessinent à leur manière le portrait de l'homme qu'ils ont connu. Au bout du compte un personnage énigmatique qui pose plus de questions qu'il n'apporte de réponses.

Je n'ai pas vraiment accroché à ce roman qui n'a pas représenté pour moi ce que je demande généralement à un livre, celui d'être un moment d'agréable lecture.

Hervé GAUTIER – Septembre 2009.http://hervegautier.e-monsite.com
Lien : http://hervegautier.e-monsit..
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"Enfin une journée tranquille"

L'histoire ainsi que l'intrigue se dressent autour de Ferdinand, un père de famille brutal au caractère méprisant. Il ne montre aucun signe d'affection envers sa famille et semble apprécier d'avantage faire la guerre. Lors de son arrestation en 1944 par la Gestapo, un de ses fils ne peut s'empêcher de s'exclamer "enfin une journée tranquille"! On découvre alors un personnage aux multiples facettes qui a vécu les deux grandes guerres mondiales.
En refermant ce livre, je me suis rendue compte que j'avais lu un roman historique complexe autant par son niveau de langue que par son intrigue. En effet, j'ai trouvé le vocabulaire et les constructions de phrases très difficiles malgré ses chapitres très courts.
J'ai beaucoup aimé ce livre lors de la narration du contexte familial, car celle-ci est palpitante et nous donne l'impression de vivre en même temps que les personnages. Cependant, la majeure partie du roman concerne la première guerre mondiale et j'ai trouvé ces longs chapitres particulièrement ennuyeux et monotones.
De plus, nous ne connaissons pas l'identité du narrateur mais nous savons uniquement qu'il change régulièrement de point de vue selon les chapitres. Cela m'a donné un sentiment d'incompréhension désagréable et met une certaine distance entre le lecteur et le livre.
Je n'ai donc guère apprécié ce livre qui ressemble plus à un documentaire avec des archives qu'à un roman historique. J'ai trouvé la partie sur la guerre trop longue et, de ce fait, lassante.

Pauline, 15 ans
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Ce premier roman à la fois une enquête et drame familial.
L'auteure … La narratrice nous emmène sur les traces de Ferdinand. Par la voie de ses quatre enfants octogénaires ou des archives, elle nous livre son passé. Aux yeux de tous, il est un tyran, bourru « le père la terreur ».
-Le climat était pourri chez nous ….Dès qu'il rentrait on était anxieux. Est-ce qu'il va brailler encore ?-
Au fil des pages, nous découvrons ce héros de la grande guerre, n'hésitant pas à déterrer ses compatriotes sous le feu des Allemands toujours en première ligne – Et puis surtout : il aime….Le secouriste viscéral .Dès qu'il faut ce dévouer, il sent aussitôt une immense chaleur infuser dans ses veines -.Cet homme qui parle couramment l'anglais et l'italien. Volontaire il part faire la campagne de Syrie. A son retour de la grande guerre il n'est que le fantôme de lui-même et malgré tout il se mariera Lors de la seconde guerre mondiale, homme de l'ombre, dénoncé, il est déporté et meurt dans les camps à Mauthausen. Mais la seule image laissée aux yeux de sa famille était celle d'un homme avare, vachard, tyran domestique. – il peut tout être Ferdinand : salaud et héros – La narratrice tachera en écrivant ce « roman –escargot » de nous faire découvrir l'autre Ferdinand.

Encore un bon et beau premier roman, une belle fresque. Formidablement bien documenté. L'écriture y est simple et efficace, parfois même, certaines redondances sont là pour donner encore plus de poids à ce « récit ».

Lien : http://dunlivrelautre.blogsp..
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Je suis un peu ennuyée pour donner mon avis
Je suis partagée la façon dont est raconté le caractère de ce père de famille Ferdinand est très intéressante.
Par moment je me suis presque prise d'affection pour ce héros de guerre mais ces moments furent très occasionnel vu son comportement en tant que peur.
Les chapitres qui nous parlent de la vie dans les camps de réfugiés sont impressionnants.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
L'enfant crie de plus belle. Ferdinand se redresse d'un coup , attrape le nourrisson par le bras et le lui tend brusquement :"Prends le bon Dieu!,"Kiki n'a que quelques mois. Son épaule est démise.
Plus un son ne sort de sa gorge. Il hurle dans un silence définitif: "Le chatterton urge beaucoup ".
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Se séparé des camarades…. ça fait longtemps qu’on est cousus ensemble .Chacun connaît l’odeur de l’autre, sa silhouette, sa nuque, ses oreilles….. Sa manière de ronfler, de puer des pieds…tout à coup, on vous demande de quitter votre siamois, celui avec lequel on a partagé le même trou de terre….on ne sait pas quoi lui dire.
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