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EAN : 9782350213842
81 pages
Naïve (29/01/2015)
3.27/5   26 notes
Résumé :
Une nouvelle femme fait son entrée dans la collection de bandes dessinées « Grands destins de femmes » : la philosophe, Hannah Arendt !

Adolescente rebelle, renvoyée du lycée, elle passe son abitur, l’équivalent du bac, en candidate libre. Elle suit ensuite les séminaires de Heidegger dont elle devient la jeune maîtresse, puis ceux de Karl Jaspers qui sera son mentor. Elle fume comme un sapeur, adore cuisinier, voir ses amis, discuter de philosophie,... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Autant l'avouer tout de suite : avant de lire cet album biographique je ne connaissais rien de rien de Hannah Arendt. Seulement un nom entendu il y a quelques années à travers un titre de film. Fustigez mon ignorance si vous voulez, c'est comme ça.
Eh bien pour quelqu'un d'aussi ignorant que moi, cette BD atteint parfaitement l'objectif de faire connaître l'une des femmes les plus importantes du 20ème siècle.

Ainsi voici Hannah Arendt ! Juive d'Allemagne fuyant le nazisme, émigrée aux États-Unis, professeur dans de prestigieuses universités, théoricienne politique, intellectuelle ayant fréquenté le gratin du genre, sujette à polémique – surtout de la part des sionistes – suite à son ouvrage sur le procès d'Adolf Eichmann, et clopeuse professionnelle.
Une vie incroyablement bien remplie, et qui pourtant m‘est apparue simple. Je veux dire par là que, une fois les difficiles péripéties liées à ce satané Hitler derrière elle, les auteurs nous dévoilent une femme qui veut simplement vivre une vie normale, consacrée à faire ce qu'elle aime : enseigner, écrire, penser, mais aussi faire la fête et aimer. L'impact de ses ouvrages sur la culture post guerre mondiale n'était pas calculé ; et on nous la montre comme effarée par l'engouement de ses « fans ».

Objectif atteint donc, mais que cela fut difficile de rentrer dans l'ouvrage. Car la dessinatrice a pris le parti de réaliser des dessins dont je ne sais pas s'ils reflètent les talents d'un enfant peu doué ou la peinture d'un surréaliste surcoté. Lindsay Grime a-t-elle décidé que « grimer » ainsi sa BD permettrait au message biographique de gagner en force par contraste ? Même la fonte du texte des bulles imite la dictée manuscrite d'écolier, tandis que les narrations semblent avoir été tapées sur une machine à écrire.

Biographie suffisante pour un novice habillée d'un dessin indigeste donc. Résultat mitigé.
Mention spéciale tout de même à la série de courtes biographies des personnages plus ou moins célèbres qui ont inspiré ou croisé la route de Hannah Arendt – de Günther Anders à Gershom Scholem en passant par Marin Heidegger ; très utile à la compréhension.
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Hannah Arendt ou le parcours d'une femme d'exception. Son enfance jalonnée de drames, ses premiers amours, ses amitiés, ses voyages et ses oeuvres. Ses ouvrages précisément. Si la version illustrée permet à un jeune public ou à des profanes de tels destins d'avoir une notion périphérique des évènements, elle survole en revanche des influences (ou angles importants) dans son travail d'auteur.
Ainsi, le procès du criminel nazi Adolf Eichmann qui lui servit de base pour la publication de "Eichmann à Jérusalem" déclencha une vive polémique à sa sortie. Cette partie aurait mérité un traitement plus conséquent.
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Je poursuis mes lectures dans la belle collection "grands destins de femmes" aux éditions Naïve qui propose des biographies en bande dessinée.
Après l'excellent Isadora Duncan, « Hannah Arendt » de Béatrice Fontanel et Lindsay Grime fait pâle figure. Pas pour l'intérêt de sa vie qui est assez extraordinaire bien sûr : nous suivons le parcours d'Hannah Arendt, philosophe allemande qui va prendre la nationalité américaine. Véritable traversée du 20ème siècle, de multiples faisceaux éclairent ce parcours : l'oeuvre intellectuelle, ses engagements et prises de position politiques, sa vie personnelle, affective, la Première Guerre mondiale, la montée du nazisme, la Seconde Guerre mondiale, l'exil, ces travaux sur le totalitarisme, etc.

Mais à vouloir être trop exhaustif, ce livre est difficile à lire. Il y a sans arrêt des renvois bibliographiques et la construction est complexe. J'ai mis du temps à entrer dans l'histoire avec un début embrouillé chronologiquement : on commence à Berlin en 1933, puis on avance en Grèce en 1971, avant de revenir en 1911 à Prague. Et puis, il manque de clarté sur certains points, notamment la controverse autour des articles d'Hannah Arendt sur le procès d'Adolf Eichmann en 1961 à Jérusalem n'est jamais expliquée.
Enfin, les dessins ne sont vraiment pas beaux et donnent une impression de bâclé.


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Dans la collection grands destins de femmes, j'ai lu Coco Chanel et Virginia Woolf. A titre de comparaison, je peux dire que cet ouvrage me paraît le plus abouti. Il est vrai que je ne connaissais rien de la vie d'Hannah Arendt et que cela a donc été une petite découverte.

C'est une femme intelligente, indépendante et vivante qui a beaucoup voyagé et rencontré les principaux philosophes et écrivains de notre temps. Elle a dû fuir l'Allemagne nazie. Elle est d'ailleurs l'une des premières à avoir aussi bien analysé la pensée totalitaire en mettant par exemple en parallèle nazisme et communisme à une époque où la comparaison était inconcevable pour beaucoup. J'ai beaucoup apprécié ces diverses analyses comme le fait de déclarer que ne pas penser est certainement le plus dangereux.

Cet ouvrage est fort bien documenté et on ne s'ennuiera pas à cette lecture. Sur la forme, cela manque un peu d'aération graphique avec des cases bien trop petites et chargées. Sur le fond, il est passionnant de découvrir le destin d'une femme aussi controversée.
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80 pages ont suffi aux deux auteures pour nous proposer un bon aperçu de la vie et de la personnalité de l'écrivain allemande. Les événements et les planches s'enchaînent naturellement et à un rythme agréable, à aucun moment on n'est ennuyé par des digressions ou assommé par la densité des faits racontés. Au contraire, la bande-dessinée est bien dosée et les deux auteures ont fait preuve d'une concision assez épatante qui suffit à nous donner une idée assez concrète d'Hannah Arendt, du contexte dans lequel elle a publié ses écrits, de l'audace qu'elle faisait preuve à l'époque et de ses ambitions. Je ne connaissais pas du tout la vie et la personnalité d'Hannah Arendt avant de me lancer dans cette lecture. J'avais entendu parler de ses oeuvres majeures Les Origines du totalitarisme et Condition de l'homme moderne quand j'étais en prépa, et j'ai La Crise de la culture qui traîne quelque part dans ma chambre, mais je n'avais lu aucun de ces ouvrages jusqu'ici. Cette bande-dessinée m'a donné envie d'aller plus loin et de la découvrir à travers ses écrits, ce qui est plutôt positif !

Le style graphique de Lindsay Grime est assez particulier. Dans leur ensemble, je trouve les dessins assez intéressants et agréables à suivre, la coloration assez terne donne une touche presque vintage au graphisme et, combinée avec l'écriture de l'illustratrice, donne un charme unique et certain aux planches de cette BD. En revanche, les visages des personnages sont selon moi assez inexpressifs et ne laissent donc pas beaucoup de place à l'émotion -c'est un point qui m'a déçue. Même si le but de cette bande-dessinée n'était pas d'attendrir le lecteur sur la personnalité de cette femme mais plutôt de l'informer et de lui donner les clés pour la comprendre, j'aurais souhaité voir les personnages un peu plus humanisés ; émotion et éducation ne sont pas pour moi farouchement opposés.
Lien : http://ulostcontrol.blogspot..
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Et puis, le 8 mai 1945, c'était la fin de la guerre.
Je suis alors devenue directrice à la Commission pour la reconstruction de la culture juive européenne. Ma tâche était de récupérer les biens culturels juifs dérobés par les nazis. Avec une équipe, je devais interroger des réfugiés juifs qui avaient travaillé en Europe dans les bibliothèques ou les musées.
Je découvrais la multiplicité des services et des agences de l'organisation nazie. C'est alors que j'ai commencé à comprendre la structure stratifiée "en oignon" des régimes totalitaires que je développerais dans mon livre "Les origines du totalitarisme".
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(Hannah commente l'entrée d'Adolf Eichmann à son procès en 1961 à Jérusalem)
Il est entré. On aurait dit un fantôme... En plus, il avait un rhume et il était ravagé de tics. Il faisait toutes sortes de grimaces. Dans sa boîte de verre, il semblait être l'ectoplasme d'une séance de spiritisme.
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A partir de ce moment, j'en ai eu la certitude : je ne pouvais pas écrire et enseigner en même temps. C'était trop épuisant. J'étais dans un tel état de tension parfois que mes pensées me faisaient l'effet de mouches qui se posaient sur moi et me suçaient le sang. Je ne pouvais m'en débarrasser qu'en écrivant. (p.63)
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J'étais jeune et je savais que c'était bien d'être là, mais je n'aimais pas marcher au milieu de cette foule. Je n'aimais pas sa ferveur, sa dévotion. J'avais le sentiment que toute cette émotion, ça empêchait de penser. (p.13)
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Il n’existe pas de pensée dangereuse pour la simple raison que le fait de penser est en lui-même une entreprise très dangereuse. Mais ne pas penser est encore plus dangereux…
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