Lorsque Allyson et sa meilleure amie partent en séjour linguistique avant leur entrée à l'université, Allyson est loin d'imaginer que ce voyage en Europe changera le cours de sa vie…
En un jour…
Disciplinée, rabat-joie pour certains, elle s'intègre difficilement au groupe, faisant simplement ce qu'on attend d'elle. Contrairement à Mélanie qui ne manque pas une occasion de sortir du rang ! Mais pour l'une comme pour l'autre, ce voyage sera une révélation, en particulier pour Allyson qui prendra conscience qu'elle n'a peut-être jamais été elle-même.
Attachante, parfois énervante, entêtée… mais n'est-ce pas ce qui fait son charme ? Nature, naturelle, elle se livre sans retenue, et se découvre et se laisse découvrir par le lecteur. La suivre dans ses pérégrinations crée un rapport de proximité : on a une réelle envie de la suivre, de savoir ce qui lui passe par la tête, ce qui la pousse à faire des choses qu'elle n'aurait jamais imaginées quelques instants auparavant… Elle devient rapidement comme une amie que l'on a envie d'aider, de bousculer parfois, de réconforter. Peu à peu, elle sort de sa coquille de jeune fille sage, s'émancipe, pour s'ouvrir à la vie et à ses « accidents »…
De prévisible, elle devient spontanée et n'en est que plus touchante. le fait de la suivre plusieurs mois durant nous rapproche d'elle. de ses vrais sentiments, de ce qu'elle attendait de la vie sans se l'avouer. Elle prend conscience que ses projets n'étaient pas vraiment les siens mais ceux de ses parents. (il est toutefois assez difficile d'aborder la psychologie des personnages car elle s'imbrique dans le déroulement de l'intrigue…)
Ce premier « accident » est sa rencontre avec Willem. Un soir, elle délaisse la pièce de
Shakespeare au programme… pour en voir une représentation plus atypique, jouée en plein air par une troupe de passage en ville. Comédien à ses heures, il y tient l'un des rôles principaux. Rêveur et nomade, lui ne connaît pas la sécurité du cocon familial. Il passe son temps à voyager, sans attaches, plus par peur que par envie, et ne semble trouver sa place nulle part.
C'est un garçon à fleur de peau, même s'il tente de le dissimuler derrière ses lubies et son humour, mais sa sincérité se révèle lorsqu'il ne peut que baisser sa garde face à Allyson.
Leur rencontre fortuite est intense (on se demande souvent où est la part de hasard au cours de cette histoire…), et la spontanéité contagieuse de Willem les unit aussitôt, décuplée par tant de coïncidences.
Alors elle décide de le suivre. Pour un jour… Mais ce jour avec lui apprendra bien des choses sur elle-même et le « jeu » de la vie…
Au fur et à mesure,
Gayle Forman met en scène des héroïnes plus âgées, ce qui confère un réel intérêt à suivre sa bibliographie pour en percevoir l'évolution. Leurs préoccupations restent les mêmes : relations familiales, amicales, sentimentales, mais elles gagnent en maturité et n'envisagent pas les choses sous le même angle.
On retrouve leur côté naïf, leur envie de croire en la beauté de la vie, leur révolte lorsque celle-ci leur apparaît injuste et que leur optimisme se heurte à d'inévitables obstacles. Mais l'auteur parvient toujours à extraire quelque chose de positif de toutes les situations. le ton reste léger.
Délaissant la musique, qui lui est chère, pour s'inspirer des oeuvres de
Shakespeare, elle entraîne le lecteur dans un tourbillon de tirades qui prennent tout leur sens au fil de l'histoire… et les magnifie.
On ne peut que poursuivre par «
Pour un an avec toi », où cette fois, la parole est donnée à Willem, durant cette même année…