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EAN : 9781408817667
294 pages
Bloomsbury Publishing (28/03/2013)
5/5   1 notes
Résumé :
(Ce livre a également été publié en espagnol, néerlandais, danois, polonais.)

Gost est entouré de montagnes et de champs de fleurs sauvages. Le soleil d'été brule. L'hiver croate apporte des vents glacés. Au-delà des limites de la ville, une vieille maison, restée vide pendant des années, montre des signes de vie. L'une des fenêtres, au verre noirci par la saleté, est aujourd'hui ouverte, et le bavardage animé de voix anglaises traverse les champs en ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
L'histoire
Un jour, Duro est parti à la chasse avec ses deux chiens, Kos et Zeka. Parmi les arbres, il découvre que la maison bleue, vide depuis si longtemps, est occupée par une femme, Laura, son fils Matthew et sa fille Grace.
Duro, qui travaille dans le bâtiment et vit de petits boulots, propose de réparer la maison, ce que Laura accepte volontiers. Duro est un artisan compétent. Et bien qu'il s'agisse d'une petite ville de campagne où les gens sont généralement méfiants et fermés, Duro est très accueillant pour les étrangers.
Duro a de bonnes intentions en rénovant la maison : il veut juste gagner de l'argent.





Style
Duro parle à la première personne. C'est un homme calme et sensé. Il décrit ses actions à un rythme lent et laisse beaucoup de place à l'observation. Lorsqu'il ne parle pas de la nature dans laquelle il se promène ou chasse, il raconte avec désinvolture ce que font les autres. Il fait une observation, une réflexion, se pose une question. Entre les deux, Duro raconte l'histoire de la guerre. de plus en plus de souvenirs sont libérés. Comment les gens se dénoncent, s'informent, se mentent, par jalousie, par incapacité à supporter quelqu'un, par soif de pouvoir, par envie de voler les biens d'autrui une fois qu'ils ne sont plus là... C'est encore pire lorsque


Descriptions de la nature
L'auteure a une grande connaissance des fleurs et des plantes, la petite ville de Gost est située au milieu des bois, et les lecteurs qui aiment les descriptions de la nature peuvent lire ce livre pour cette seule raison.
Contrairement à d'autres livres où la nature constitue une toile de fond, et où cette nature n'est décrite en détail qu'au début, ici les descriptions de la nature restent abondantes presque tout au long de l'histoire, évidemment, comme toile de fond.
Le fait que le rythme du roman soit lent contribue à le rendre encore plus agréable. On peut voir les collines, les montagnes, les rivières et les ruisseaux sous nos yeux.

La façon de parler et de vivre de Duro, sa façon de marcher dans le paysage et d'imaginer des choses, toute cette atmosphère rappelle la musique country.


Thèmes
- Regarder un paysage : voir la beauté de la nature, ou regarder ce qui s'est passé dans ces lieux dans le passé, regarder le passé de ces lieux. Un touriste ignorant regarde un paysage d'une manière complètement différente de celle d'un citadin traumatisé. Mais un habitant comme Duro, malgré toutes les horreurs qui ont eu lieu, peut encore voir la beauté du paysage.


- Nous savons avec certitude que ce qui s'est passé était mauvais, mais nous ne savons pas exactement ce que qui s'est produit. Nous avons des soupçons. Et c'est de cela qu'il s'agit dans toute cette histoire de guerre : des soupçons qui ne sont pas des certitudes, la méfiance générale.


- Aminatta Forna ne prend pas parti. Elle ne parle pas des Croates ou des Serbes. Ce qui compte pour elle, c'est l'atmosphère de tous les gens qui agissent de manière inhumaine, l'atmosphère pendant une guerre (pots-de-vin, corruption, personnes aidant d'autres personnes, méfiance).


- Gérer les traumatismes après une guerre : le coix entre oublier et détourner le regard, ou continuer à essayer de détendre les esprits, de rendre les choses discutables, et au moins ne pas oublier les atrocités.


- Devoir continuer à vivre dans une ville où l'on sait quelles personnes ont commis quels crimes, ou pour d'autres choses, on n'a que des soupçons. Pourtant, il faudra encore vivre avec ces gens. Ceux qui ne peuvent pas le faire doivent partir. Ainsi, ceux qui restent doivent continuer à vivre les uns avec les autres, malgré le fait qu'ils sont des ennemis. Mais ils ne vivent pas ensemble dans la joie. le livre montre bien comment les gens refoulent leurs émotions et pourquoi, chez certains peuples, la brutalité et le risque de violence sont très élevés : ces personnes vivent avec une rage qui s'accumule au fil des générations et qui peut facilement se rallumer.


Conclusion
Malgré toutes les atrocités, Duro sait encore ce qu'est la vraie beauté. L'auteure a pu le rendre dans ce livre. C'est pourquoi, même si je ne pense pas que de futures guerres pourront être évitées , je le trouve tellement beau. Car de futures guerres peuvent être évitées si l'humanité savait ce qu'est la vraie beauté. C'est bien là l'importance de Duro.


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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Mardi, j'avais déjà levé la main pour frapper à la porte de la maison bleue, quand j'ai entendu Grace et Laura parler à l'intérieur.
"Pas par ici, mon enfant."
"Alors où ?"
"Beaucoup plus loin. Où vivaient les musulmans. Ce n'est même plus le même pays de nos jours. Des choses comme ça n'arrivent pas ici, sinon nous n'aurions pas acheté cette maison, n'est-ce pas ? Penses-y. Bref, c'était il y a longtemps. Tu viens de naître, tout le monde a oublié depuis longtemps."
J'ai frappé à la porte. Laura s'est retournée. "Voilà Duro. Demande-le-lui, si tu ne me crois pas."
"Que veux-tu savoir ?"
"Grace a toutes sortes de choses en tête. J'ai tout juste dit qu'il n'y a pas eu de combat ici, que ça s'est passé loin, très loin. Dans un autre pays. Les gens ici sont décents et gentils, tu les as rencontrés toi-même."
Grace n'a pas répondu. Elle m'a regardé. J'ai dit sans la moindre hésitation : "A Gost, on est en sécurité. Tu n'as rien à craindre."
"Tu vois, mon enfant. Maintenant tu l'entends dire par quelqu'un qui sait. Il n'y a pas de raison d'avoir peur. Bonté divine, nous ne sommes pas en Afrique."
"Je n'ai jamais dit que j'avais peur !" a dit Grace. Et elle m'a demandé : "Alors où étaient les combats ?"
"Dans l'est", ai-je dit, "très loin d'ici, comme le dit ta mère"
Grace a hoché la tête, elle me croyait.
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Un de ces jours d'octobre, Anka et moi allons dans les collines. Nous sommes seuls. Au cours de la conversation sur le chemin de la pinède, elle fronce les sourcils et choisit ses mots avec soin, comme si elle s'inquiétait de la manière dont ils vont être perçus, comme si le grand inconnu qu'elle craint, qui n'est plus que fumée et poussière, se cristallisera et se durcira dès qu'il sera prononcé, deviendra réalité, comme si un médecin confirmait la maladie ou la mort. Cela devient irrévocable. Elle formule avec précaution : "ce n'est qu'une question de temps", "pour l'instant", "quand tout reviendra à la normale". Il y a beaucoup de gens à Gost qui parlent comme ça, si tant est qu'ils parlent de ce qui se passe, mais Anka le fait parce qu'elle a peur que Javor et elle devront partir, tout comme le boulanger et ses filles, et elle ne veut pas quitter Gost parce que, tout comme pour nous tous, tout comme pour Javor, cette ville, ces collines, le ravin et la forêt de pins sont tout ce qu'elle connait.
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Ici, dans les collines, c'est une sensation agréable de sentir la pluie couler sur mon visage. Je lève la tête, ouvre la bouche et laisse entrer l'eau, elle est douce, pure et douce. La main sur les yeux, je regarde dans la direction de la petite ville, qui est invisible derrière ce torrent d'eau. Qu'elle coule, je pense, dans les rues et les caniveaux, dans les égouts, jusqu'à ce qu'elle soit emmenée par la rivière. Qu'elle emporte toute la merde, le pus et le sang, tout ce qui peut être emporté. Mais qu'elle emporte aussi la peur, la haine et le venin, tout ce qui est plus difficile à effacer. J'aimerais que tout ce qui se passe maintenant ne nous soit pas arrivé, j'aimerais que ce soit arrivé à quelqu'un d'autre, ailleurs. Je me fiche de qui. Je serre le poing. Laissez-nous tranquilles.
La pluie rend Kos folle : elle tourne en rond le nez vers le bas, puis elle court le nez vers le haut dans les flaques d'eau, traînant sa queue et ses fesses dans l'eau.

(ma traduction du texte néerlandais)
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Il y a seize ans, nous n'avions que la lumière des bougies pendant des mois. Lorsque tout s'est enfin terminé et que nous avons pu rallumer les lumières, certains étaient déjà habitués à l'obscurité, tandis que d'autres n'étaient pas satisfaits de moins de cent watts. J'ai entendu dire que les touristes de passage dans l'hôtel se plaignent de l'éclairage de leur chambre, du foyer, mais surtout du restaurant. Ils disent que c'est trop lumineux, ils veulent quelque chose qu'ils appellent "ambiance". Les touristes ne comprennent pas, et comme personne ne ressent le besoin de l'expliquer, on le fait avec un mensonge : les gens d'ici aiment voir ce qu'ils ont dans leur assiette.
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L'armée m'avait changé.
Dans l'armée, la force était tout : si vous n'aviez pas de cran, vous prétendiez en avoir ; sinon, vous veilliez à ne jamais attirer l'attention sur vous, pour ne pas donner de fausses idées à qui que ce soit. Ma maîtrise de soi avait toujours été raisonnable, mais j'ai appris à me contrôler encore mieux. La retenue était la devise. Il y avait ceux qui harcelaient et ceux qui étaient victimes, et il y avait les autres.
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